30-07-2020, 06:12 PM
(Modification du message : 30-07-2020, 06:20 PM par Leflaneur40.)
_ Non, ça ne fait pas mal, répondît-elle enfin, de sa voix toujours si envoûtante, je te l'ai déjà dit... D'ailleurs, le gars t'as vu ; il est parti en colère, mais pas en hurlant de douleur.
L'argument sembla faire mouche en la tête de Gaëtan, qui sembla vaciller. Entre ce couple hyperlibéré, et sa compagne des plus charmantes, tout se mélangeait... jusqu'à n'y plus rien comprendre. La jeune femme en profita pour marquer l' avantage :
_ D'ailleurs, si c'était le cas, il aurait hurlé plus fort...
Sagement, sans un mot, il écouta, pendant qu'elle, continuait :
_ Tu as vu le pire, ça t'a choqué, je comprends, c'est normal... Moi-même, je ne voudrais pas t'infliger ça, contre ta volonté, et j'aimerais pas que tu me forces à subir ce que je ne veux pas. Your body is yours, my body is mine. Mais il y l'amour le vrai, consenti...Laisse-moi te l'offrir, si tu le veux... Et si tu le veux seulement. Il est physique par ce qu'il respecte les corps après accord. Il épanouit intérieurement quand il est fait avec complicité. Il apporte le repos au petit matin quand les chair épuisées se retrouvent blotties, tendrement, l'une contre l'autre, après la nuit fiévreuse... L'amour, c'est pas la baise ; c'est tout à la fois et c'est rien. C'est une énergie qui vient de nulle part, et qui s'en va après avoir tout ravagé... C'est fragile comme une feuille morte, et c'est puissant comme les chutes du Niagara... L'amour, c'est le partage, tu comprends... ?!
Etonnée de sa propre volubilité, la jeune femme se tût immédiatement : elle allait lui raconter ses manifestations topless avec les FEMENs il y a quelques années à Paris, souhaitant à grands cris un très mauvais sort au patriarcat. Ou encore, cette peinture rouge lancée sur un homme politique de premier plan, avec les mêmes slogans que précédemment... Ce n'était peut-être de troubler Gaëtan davantage, se disait-elle... Frappé par cette prose allégorique, de haute volée, l'adolescent fixa longuement la trentenaire. Les pupilles de leurs yeux se dilatèrent et, instinctivement, tous deux comprirent qu'ils s'uniraient ce soir dans le plus grand secret. La peur était dans leurs têtes, mais l'envie s'ancrait dans leurs chairs. Leurs corps fusionneraient quand d'autres dormiraient.
Le garçon sentît alors son rythme cardiaque s'accélérer, et son pénis gonfler dans le calaçon, déformant outrageusement son pantalon. Diane ressentît cette merveilleuse protubérance contre le bas-ventre l'effleurant, la faisant chavirer. Son corps trésaillît, basculant brusquement la tête en arrière, elle poussa un grognement, des plus suggestifs. Tous deux fûrent tétanisés, comme figés par une décharge électrique, l'espace de quelques instants. Ensuite, leurs bouches se rapprochèrent lentement, encore hésitantes, avant de se joindre. Alors, sans un mot, ils s'embrassèrent à la folie. Leurs langues se ruèrent, affamées depuis trop longtemps ; Diane et Gaëtan se roulèrent des pelles à n'en plus finir.
Ce n'étaient plus seulement leurs êtres respectifs, mais également leurs corps ayany besoin l'un de l'autre. C'était ici et maintenant qu'ils avaient besoin de faire l'amour, dans un lieu sûr, et au plus vite. En plein milieu de l'allée recouvertes de feuilles mortes, entourés de feuillus déshabillés, le jeune couple avait donné le signal de leurs préliminaires, avec fougue. Bouches collées, la professeure et son amant ne prêtèrent plus attention au monde extérieur, et aux passants défilant autour d'eux, en cette belle journée ensoleillée... Ils étaient seuls au monde, fragiles car seulement deux... Mais ils se sentaient forts, car unis.
Quand enfin ils se détachèrent, haletants comme des athlètes, la jeune femme lâcha précipitammment :
_ Allons chez moi !
Lancée après quelques instants d'hésitation, ces paroles résonnaient encore dans sa tête. Sa voix, toute excitée, était blanche de peur ; peur d'être vue en compagnie de l'adolescent. Vague crainte du rapport à venir, malgré une certaine expérience. Gaëtan, lui, oscillait entre l'inexpérience et la peur : on lui avait tellement raconté que des femmes pouvaient avoir la vulve puissante comme un étau, que le garçon craignait qu'elle ne lui broie peut-être le pénis.
A présent, Diane avait repris Gaëtan par la main ; tous deux se dirigèrent alors vers l'une des trois sorties du parc. Leurs coeurs battaient, leurs ventres se nouaient... Une terrible angoisse étreignaient leurs corps, que reflétait leurs visages, désemparés. Tous deux tremblaient devant l'inconnu ; dans quelques heures, ils partageraient leurs intimités respectives. Créatures fragiles découvrant la part de l'autre, et ressentant cette énergie issue du fond des âges, les dépassant largement.
_ C'est loin ?
_ Après la sortie, on tourne à droite et on marche cinq minutes en longeant la rue. Ma résidence est tout au bout...
_ Diane...
Le garçon, angoissé, n'osa finir sa phrase. Diane resserra tendrement sa main dans la sienne, et lui murmura dans l'oreille :
_ Ca va bien se passer, détends-toi...
Leurs doigts entrecroisés se serraient d'une force intense, et leurs respirations étaient si puissantes, que Diane dissimulait à grand-peine la peur s'emparant d'elle. Elle voulait montrer sa complicité au garçon, et lui prouver sa confiance. Ensemble, ils sortirent du parc et marchèrent en direction du domicile de la jeune femme. Se serrant l'un contre l'autre pour se rassurer, ils avancèrent en bloc, obligeant les passants d'en face à les contourner. Leurs regards fixés au loin ne prêtèrent pas attention aux piétons les dévisageant, avec inquisition parfois. Le couple n'en avait cure ; tous deux étaient déjà l'un dans l'autre, mentalement.
Tous deux approchèrent enfin de l'immeuble où vivait Diane. C'était un bâtiment de quatre étages, de style " années 30 ", bien que construit au début des années 1950, avec ses larges baies vitrées et ses petites fenêtres octogonales. Il n'y avait pas d'ascenseur, et il faudrait grimper pas mal de marches avant d'arriver au but... si l'on ose dire.
_ Ca te plaît ? lui demanda-t'elle.
_ Super ! J'aimerais bien y habiter !
_ Attends de payer un loyer pour ça... le taquina-t'elle.
_ C'est cher ?
_ Pas le loyer, en tant que tel, mais le chauffage en hiver,... C'est pas donné...
_ Y'a un ascenseur ?
_ Non, il faudra grimper les marches. Découragé ? lui lança-t'elle avec le sourire.
_ Non, pas du tout. lui répondît-il.
Tous deux se regardèrent alors, sachant que ni l'un ni l'autre ne pourraient reculer. Quelque secondes d'hésitation, et un baiser complice sur les lèvres plus tard, Diane et Gaëtan s'élancèrent comme une seule et même personne. Traversant la rue, la jeune femme lui murmura :
_ C'est à toi de décider, j'ai envie...
Le couple arriva à la porte du bâtiment, c'était une double portée vitrée translucide, datant de l'époque de la construction. La jeune femme, cherchant ses clefs dans sa sacoche, eût un soupir puissant et murmura précipitamment, comme écrasée par ses propres poumons :
_ Je ne veux plus être séparée de toi...
Cette supplique frappa le jeune homme au coeur. Diane ouvrît alors la porte et la tînt, le temps que Gaëtan rentre. Mais Gaëtan ne bougea pas ; ému, il comprît enfin que cette jeune femme ne voulait pas le forcer à avoir de rapports, seulement lui proposer son amour, et pourquoi pas sa passion... Il resta immobile, sur le pas de la porte, à contempler Diane, la chasseresse ; Diane l'inaccessible, qui en d'autres temps, l'aurait transformé en cerf, et que ses chiens auraient dévoré vivant. Et Diane fixa à son tour son homme, à la transe si touchante, avec des yeux emplis de tendresse. Elle lui tendît la main, et L'adolescent se surprît à tendre la sienne. Leurs doigts s'entrecroisèrent, ce qui sortît Gaëtan de sa torpeur, et elle le tira, le décidant à rentrer dans le hall. Et la porte se referma sur eux.
Maintenant ils étaient en sécurité, et le couple se serra l'un contre l'autre, soulagé. Mais Diane s'arracha bien vite à l'étreinte de son partenaire, lui murmurant :
_ Pas ici, siteuplaît...
Prenant son compagnon par le bras, les amants grimpèrent les larges marches d'escaliers prestement. Leurs pas claquaient sur le marbre d'époque, résonnant dans le palier ; la jeune femme craignît qu'une porte d'un des appartements ne s'ouvrît, et qu'un des voisins ne les voît ensemble. Heureusement, ce ne fût pas le cas, et tous deux arrivèrent au dernier étage sans souci. Il n'y avait que deux portes, et ce fût tout de suite à gauche. Une massive porte de bois, épaisse, avec une serrure d'époque et un judas... C'était cette donc cette belle pièce de menuiserie qui protégerait leurs amours, pensa brièvement le jeune homme, fébrile, pendant que la jeune femme cherchait nerveusement, dans son sac à bandoulière, les clefs de son appartement.
Ses doigts angoissés parcouraient le contenu de sa sacoche, remuant tout le contenu. Le jeune homme aperçut, alors qu'elle retirait ses clefs, la boîte de préservatifs émergeant du lot. Diane s'en aperçut, et lui lança agacée :
_ Mais qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
Avant de s'arrêter immédiatement, regrettant de s'être laissé emporter ainsi. Complètement surpris, le garçon ne dit rien. Diane ouvrît la porte et fît rentrer l'adolescent. Après avoir mis le verrou, elle tînt à s'excuser :
_ Excuses-moi... Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je ne voulais pas te... m'en prendre à toi..
_ Ce n'est rien... On est tous éprouvés, on a eu une dure journée... Les nerfs lâchent...
_ Oui, ça doit être ça.
_ Ah... Diane...
Il ouvrît ses bras, et Diane vînt se blottir contre lui. A présent qu'ils étaient en pleine intimité, ils pûrent s'embrasser passionnément. Longuement, la jeune femme et l'adolescent jouèrent avec leurs langues ; il n'en fallait pas plus pour lui redresser davantage la trique, et elle, sentir son ventre lui réclamer cette force masculine dans ses entrailles, instamment. Pour la première fois de sa vie, peut-être, la jeune femme eût peur de son propre désir et repoussa doucement l'adolescent. Lui adressant un sourire rassurant, pour lui prouver que tout allait bien, elle l'emmena dans le salon, pièce meublée avec goût.
Une grande table, et quatres chaises autour. Un téléviseur et un magnétoscope dans un meuble dédié, dans le coin. Un buffet à deux corps, avec des bibelots entre deux. Au sommet, trônait une collection de poupées en porcelaine, magnifiques. Accrochés aux murs, quelques sous-verres représentant des paysages divers, souvenirs de vacances d'été. Se dirigeant alors vers ledit buffet, imposant monument occupant une bonne largeur de mur la jeune femme en sortît deux verres et une bouteille de whisky, qu'elle posa sur la table.
Sur cette dernière, se trouvait un vase avec des fleurs, lui même posé sur un napperon en dentelle. Diane écarta le tout sur le côté, avant de glisser bouteille et verres au centre de la table. Mais avant de servir, elle se précipita pour débarrasser Gaëtan de sa parka. Lui dézippant le vêtement avec douceur, et le faisant glisser doucement, la jeune femme rassura l'adolescent. Une trentenaire aussi bienveillante ne pourrait pas lui être fatale, se dît-il avec l'inexpérience de ses quinze ans. Ensuite, pliant la parka soigneusement, elle la posa sur le canapé situé juste derrière eux, et demanda à son amant de faire de même :
_ Tu peux m'enlever ma veste, s'il te plaît ?
Gaëtan obtempera bien volontiers, à cette injonction donnée d'une voix si suave. Il retira avec soin la veste en cuir de la jeune femme, et tenta de la plier... sans bien savoir s'y prendre.
_ Attends... Je vais te montrer...
Et elle plia sa veste, avant de la poser aussi délicatement que l'autre, sur le canapé, toutes les deux ensemble. Pendant que Diane s'occupait de son vêtement, Gaëtan écoutait les doux crissements du cuir plié, formant un paquet aussi délicat que soigné. Et lorsque Diane enleva son écharpe, le jeune homme pût " voir ", moulée à même la peau, sa généreuse poitrine, par son fin pull de laine rouge.
Les yeux rivés sur cette apparition de rêve, Gaëtan n'en avait pas fini d'avoir la trique dressée.
Voyant à nouveau cette protubérence affirmée, la jeune femme fût pour la première fois gênée. Croisant les bras contre sa poitrine, elle cacha son embarras derrière son plus beau sourire. Ce n'était pas que le garçon ne la faisait plus craquer, au contraire : elle éprouvait toujours l'envie de coucher avec lui, mais elle craignît de passer à ses yeux pour une dévergondée en manque de sexe, ce qu'elle n'était pas alors que... elle avait bien envie de sexe... mais avec lui, seulement...
( A suivre )
L'argument sembla faire mouche en la tête de Gaëtan, qui sembla vaciller. Entre ce couple hyperlibéré, et sa compagne des plus charmantes, tout se mélangeait... jusqu'à n'y plus rien comprendre. La jeune femme en profita pour marquer l' avantage :
_ D'ailleurs, si c'était le cas, il aurait hurlé plus fort...
Sagement, sans un mot, il écouta, pendant qu'elle, continuait :
_ Tu as vu le pire, ça t'a choqué, je comprends, c'est normal... Moi-même, je ne voudrais pas t'infliger ça, contre ta volonté, et j'aimerais pas que tu me forces à subir ce que je ne veux pas. Your body is yours, my body is mine. Mais il y l'amour le vrai, consenti...Laisse-moi te l'offrir, si tu le veux... Et si tu le veux seulement. Il est physique par ce qu'il respecte les corps après accord. Il épanouit intérieurement quand il est fait avec complicité. Il apporte le repos au petit matin quand les chair épuisées se retrouvent blotties, tendrement, l'une contre l'autre, après la nuit fiévreuse... L'amour, c'est pas la baise ; c'est tout à la fois et c'est rien. C'est une énergie qui vient de nulle part, et qui s'en va après avoir tout ravagé... C'est fragile comme une feuille morte, et c'est puissant comme les chutes du Niagara... L'amour, c'est le partage, tu comprends... ?!
Etonnée de sa propre volubilité, la jeune femme se tût immédiatement : elle allait lui raconter ses manifestations topless avec les FEMENs il y a quelques années à Paris, souhaitant à grands cris un très mauvais sort au patriarcat. Ou encore, cette peinture rouge lancée sur un homme politique de premier plan, avec les mêmes slogans que précédemment... Ce n'était peut-être de troubler Gaëtan davantage, se disait-elle... Frappé par cette prose allégorique, de haute volée, l'adolescent fixa longuement la trentenaire. Les pupilles de leurs yeux se dilatèrent et, instinctivement, tous deux comprirent qu'ils s'uniraient ce soir dans le plus grand secret. La peur était dans leurs têtes, mais l'envie s'ancrait dans leurs chairs. Leurs corps fusionneraient quand d'autres dormiraient.
Le garçon sentît alors son rythme cardiaque s'accélérer, et son pénis gonfler dans le calaçon, déformant outrageusement son pantalon. Diane ressentît cette merveilleuse protubérance contre le bas-ventre l'effleurant, la faisant chavirer. Son corps trésaillît, basculant brusquement la tête en arrière, elle poussa un grognement, des plus suggestifs. Tous deux fûrent tétanisés, comme figés par une décharge électrique, l'espace de quelques instants. Ensuite, leurs bouches se rapprochèrent lentement, encore hésitantes, avant de se joindre. Alors, sans un mot, ils s'embrassèrent à la folie. Leurs langues se ruèrent, affamées depuis trop longtemps ; Diane et Gaëtan se roulèrent des pelles à n'en plus finir.
Ce n'étaient plus seulement leurs êtres respectifs, mais également leurs corps ayany besoin l'un de l'autre. C'était ici et maintenant qu'ils avaient besoin de faire l'amour, dans un lieu sûr, et au plus vite. En plein milieu de l'allée recouvertes de feuilles mortes, entourés de feuillus déshabillés, le jeune couple avait donné le signal de leurs préliminaires, avec fougue. Bouches collées, la professeure et son amant ne prêtèrent plus attention au monde extérieur, et aux passants défilant autour d'eux, en cette belle journée ensoleillée... Ils étaient seuls au monde, fragiles car seulement deux... Mais ils se sentaient forts, car unis.
Quand enfin ils se détachèrent, haletants comme des athlètes, la jeune femme lâcha précipitammment :
_ Allons chez moi !
Lancée après quelques instants d'hésitation, ces paroles résonnaient encore dans sa tête. Sa voix, toute excitée, était blanche de peur ; peur d'être vue en compagnie de l'adolescent. Vague crainte du rapport à venir, malgré une certaine expérience. Gaëtan, lui, oscillait entre l'inexpérience et la peur : on lui avait tellement raconté que des femmes pouvaient avoir la vulve puissante comme un étau, que le garçon craignait qu'elle ne lui broie peut-être le pénis.
A présent, Diane avait repris Gaëtan par la main ; tous deux se dirigèrent alors vers l'une des trois sorties du parc. Leurs coeurs battaient, leurs ventres se nouaient... Une terrible angoisse étreignaient leurs corps, que reflétait leurs visages, désemparés. Tous deux tremblaient devant l'inconnu ; dans quelques heures, ils partageraient leurs intimités respectives. Créatures fragiles découvrant la part de l'autre, et ressentant cette énergie issue du fond des âges, les dépassant largement.
_ C'est loin ?
_ Après la sortie, on tourne à droite et on marche cinq minutes en longeant la rue. Ma résidence est tout au bout...
_ Diane...
Le garçon, angoissé, n'osa finir sa phrase. Diane resserra tendrement sa main dans la sienne, et lui murmura dans l'oreille :
_ Ca va bien se passer, détends-toi...
Leurs doigts entrecroisés se serraient d'une force intense, et leurs respirations étaient si puissantes, que Diane dissimulait à grand-peine la peur s'emparant d'elle. Elle voulait montrer sa complicité au garçon, et lui prouver sa confiance. Ensemble, ils sortirent du parc et marchèrent en direction du domicile de la jeune femme. Se serrant l'un contre l'autre pour se rassurer, ils avancèrent en bloc, obligeant les passants d'en face à les contourner. Leurs regards fixés au loin ne prêtèrent pas attention aux piétons les dévisageant, avec inquisition parfois. Le couple n'en avait cure ; tous deux étaient déjà l'un dans l'autre, mentalement.
Tous deux approchèrent enfin de l'immeuble où vivait Diane. C'était un bâtiment de quatre étages, de style " années 30 ", bien que construit au début des années 1950, avec ses larges baies vitrées et ses petites fenêtres octogonales. Il n'y avait pas d'ascenseur, et il faudrait grimper pas mal de marches avant d'arriver au but... si l'on ose dire.
_ Ca te plaît ? lui demanda-t'elle.
_ Super ! J'aimerais bien y habiter !
_ Attends de payer un loyer pour ça... le taquina-t'elle.
_ C'est cher ?
_ Pas le loyer, en tant que tel, mais le chauffage en hiver,... C'est pas donné...
_ Y'a un ascenseur ?
_ Non, il faudra grimper les marches. Découragé ? lui lança-t'elle avec le sourire.
_ Non, pas du tout. lui répondît-il.
Tous deux se regardèrent alors, sachant que ni l'un ni l'autre ne pourraient reculer. Quelque secondes d'hésitation, et un baiser complice sur les lèvres plus tard, Diane et Gaëtan s'élancèrent comme une seule et même personne. Traversant la rue, la jeune femme lui murmura :
_ C'est à toi de décider, j'ai envie...
Le couple arriva à la porte du bâtiment, c'était une double portée vitrée translucide, datant de l'époque de la construction. La jeune femme, cherchant ses clefs dans sa sacoche, eût un soupir puissant et murmura précipitamment, comme écrasée par ses propres poumons :
_ Je ne veux plus être séparée de toi...
Cette supplique frappa le jeune homme au coeur. Diane ouvrît alors la porte et la tînt, le temps que Gaëtan rentre. Mais Gaëtan ne bougea pas ; ému, il comprît enfin que cette jeune femme ne voulait pas le forcer à avoir de rapports, seulement lui proposer son amour, et pourquoi pas sa passion... Il resta immobile, sur le pas de la porte, à contempler Diane, la chasseresse ; Diane l'inaccessible, qui en d'autres temps, l'aurait transformé en cerf, et que ses chiens auraient dévoré vivant. Et Diane fixa à son tour son homme, à la transe si touchante, avec des yeux emplis de tendresse. Elle lui tendît la main, et L'adolescent se surprît à tendre la sienne. Leurs doigts s'entrecroisèrent, ce qui sortît Gaëtan de sa torpeur, et elle le tira, le décidant à rentrer dans le hall. Et la porte se referma sur eux.
Maintenant ils étaient en sécurité, et le couple se serra l'un contre l'autre, soulagé. Mais Diane s'arracha bien vite à l'étreinte de son partenaire, lui murmurant :
_ Pas ici, siteuplaît...
Prenant son compagnon par le bras, les amants grimpèrent les larges marches d'escaliers prestement. Leurs pas claquaient sur le marbre d'époque, résonnant dans le palier ; la jeune femme craignît qu'une porte d'un des appartements ne s'ouvrît, et qu'un des voisins ne les voît ensemble. Heureusement, ce ne fût pas le cas, et tous deux arrivèrent au dernier étage sans souci. Il n'y avait que deux portes, et ce fût tout de suite à gauche. Une massive porte de bois, épaisse, avec une serrure d'époque et un judas... C'était cette donc cette belle pièce de menuiserie qui protégerait leurs amours, pensa brièvement le jeune homme, fébrile, pendant que la jeune femme cherchait nerveusement, dans son sac à bandoulière, les clefs de son appartement.
Ses doigts angoissés parcouraient le contenu de sa sacoche, remuant tout le contenu. Le jeune homme aperçut, alors qu'elle retirait ses clefs, la boîte de préservatifs émergeant du lot. Diane s'en aperçut, et lui lança agacée :
_ Mais qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
Avant de s'arrêter immédiatement, regrettant de s'être laissé emporter ainsi. Complètement surpris, le garçon ne dit rien. Diane ouvrît la porte et fît rentrer l'adolescent. Après avoir mis le verrou, elle tînt à s'excuser :
_ Excuses-moi... Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je ne voulais pas te... m'en prendre à toi..
_ Ce n'est rien... On est tous éprouvés, on a eu une dure journée... Les nerfs lâchent...
_ Oui, ça doit être ça.
_ Ah... Diane...
Il ouvrît ses bras, et Diane vînt se blottir contre lui. A présent qu'ils étaient en pleine intimité, ils pûrent s'embrasser passionnément. Longuement, la jeune femme et l'adolescent jouèrent avec leurs langues ; il n'en fallait pas plus pour lui redresser davantage la trique, et elle, sentir son ventre lui réclamer cette force masculine dans ses entrailles, instamment. Pour la première fois de sa vie, peut-être, la jeune femme eût peur de son propre désir et repoussa doucement l'adolescent. Lui adressant un sourire rassurant, pour lui prouver que tout allait bien, elle l'emmena dans le salon, pièce meublée avec goût.
Une grande table, et quatres chaises autour. Un téléviseur et un magnétoscope dans un meuble dédié, dans le coin. Un buffet à deux corps, avec des bibelots entre deux. Au sommet, trônait une collection de poupées en porcelaine, magnifiques. Accrochés aux murs, quelques sous-verres représentant des paysages divers, souvenirs de vacances d'été. Se dirigeant alors vers ledit buffet, imposant monument occupant une bonne largeur de mur la jeune femme en sortît deux verres et une bouteille de whisky, qu'elle posa sur la table.
Sur cette dernière, se trouvait un vase avec des fleurs, lui même posé sur un napperon en dentelle. Diane écarta le tout sur le côté, avant de glisser bouteille et verres au centre de la table. Mais avant de servir, elle se précipita pour débarrasser Gaëtan de sa parka. Lui dézippant le vêtement avec douceur, et le faisant glisser doucement, la jeune femme rassura l'adolescent. Une trentenaire aussi bienveillante ne pourrait pas lui être fatale, se dît-il avec l'inexpérience de ses quinze ans. Ensuite, pliant la parka soigneusement, elle la posa sur le canapé situé juste derrière eux, et demanda à son amant de faire de même :
_ Tu peux m'enlever ma veste, s'il te plaît ?
Gaëtan obtempera bien volontiers, à cette injonction donnée d'une voix si suave. Il retira avec soin la veste en cuir de la jeune femme, et tenta de la plier... sans bien savoir s'y prendre.
_ Attends... Je vais te montrer...
Et elle plia sa veste, avant de la poser aussi délicatement que l'autre, sur le canapé, toutes les deux ensemble. Pendant que Diane s'occupait de son vêtement, Gaëtan écoutait les doux crissements du cuir plié, formant un paquet aussi délicat que soigné. Et lorsque Diane enleva son écharpe, le jeune homme pût " voir ", moulée à même la peau, sa généreuse poitrine, par son fin pull de laine rouge.
Les yeux rivés sur cette apparition de rêve, Gaëtan n'en avait pas fini d'avoir la trique dressée.
Voyant à nouveau cette protubérence affirmée, la jeune femme fût pour la première fois gênée. Croisant les bras contre sa poitrine, elle cacha son embarras derrière son plus beau sourire. Ce n'était pas que le garçon ne la faisait plus craquer, au contraire : elle éprouvait toujours l'envie de coucher avec lui, mais elle craignît de passer à ses yeux pour une dévergondée en manque de sexe, ce qu'elle n'était pas alors que... elle avait bien envie de sexe... mais avec lui, seulement...
( A suivre )