01-01-2021, 04:03 PM
Je referme la porte de sa chambre. Les deux filles sont là, elles m’attendent. Ma vue se brouille, mais je me sens plus léger. Mes glandes lacrymales ne résistent pas et elles déversent leurs flots de larmes. Enfin je viens de ressentir que Julien m’aime toujours. Stéphanie se rend compte de l’importance pour moi de ce moment passé avec son frère, avec mon chéri. La psy, qui est restée derrière la vitre de la chambre, a vu ce qui s’est passé. Une fois remis de mes émotions, elle vient me dire que le plus dur est derrière nous et qu’il faut maintenant aller de l’avant sachant bien que Julien est encore fort retourné par ce qu’il a appris. Je vais devoir accepter que Julien ait des hauts et des bas dans notre relation, relation qu’il faut réaménager en fonction de l’évolution de nos sentiments, en vue de la consolider.
C’est le cœur léger que nous quittons l’hôpital et que nous rentrons chez notre tante Françoise. Nous papotons dans le bus et nous pensons à Julien. J’espère qu’il pourra rentrer à la maison, chez mes parents, pour qu’il soit entouré au mieux pour sa convalescence. Nous allons arriver à la maison, j’aide Delphine à porter sa valise, Stéphanie semble avoir pris moins de chose que ma sœur. Une fois devant la porte d’entrée, nous sommes accueillis par Nathan. Il saute dans les bras de Delphine, puis il embrasse Stéphanie. Nous entrons dans le hall et David arrive avec ma Tante. Directement ils remarquent que nous affichons tous les trois un large sourire !
Tante Françoise nous invite à nous installer au salon, après avoir embrassé les deux filles. Elle demande alors :
T.fra : « Alors Delphine comment vas-tu ? Et comment va Julien ?
Del : Moi ça va bien, merci pour ton hospitalité. Je laisse à Stéphanie le soin de te donner des nouvelles de son frère.
Sté : Merci de m’accueillir chez vous.
T.Fra : Mais c’est tout naturel.
Sté : Merci. Voilà, en entrant dans la chambre, Julien a directement montré son contentement de me voir. Nous avons discuté de l’accident et de ses conséquences. Bref il était assez affecté. Puis sachant que Delphine était là, il a voulu lui parler.
Del : Oui, Julien m’a expliqué ce qui s’était passé la veille lors de la visite de Phil. Il m’a raconté le désarroi dans lequel il se trouvait de ne pas avoir été averti de l’accident et surtout du décès de ses parents. Puis il s’est rendu compte qu’il était allé trop loin en repoussant Phil comme il l’avait fait. Il avait peur d’avoir brisé l’amour qui les unissait. Il ne savait pas comment il devait faire, il avait peur de revoir Phil, ne sachant pas comment Phil allait réagir.
T.Fra : Je sais que tu as été très secoué Phil après ce que Julien t’as dit hier. Et tu as pu le voir aujourd’hui ?
Moi : Oui, j’ai pu le voir. Nous n’avons pas parlé au début, nous nous regardions dans les yeux et je lui tenais la main.
Sté : Après nous avons dû quitter la chambre pour les soins. Ensuite j’ai rejoint Julien. Nous avons parlé ensemble de l’avenir, mais ce n’est pas facile. Je n’ai pas encore eu le temps d’y penser réellement.
T.Fra : Je me doute bien que cela va être très difficile pour vous deux, sans vos parents. Je suis sûr que les parents de Delphine et Phil vous seront d’une grande aide.
Sté : Oui, j’en suis certaine. Puis ensuite nous avons dû quitter la chambre car Julien devait se reposer.
Moi : Avant de partir, Stéphanie m’a dit que Julien voulait me voir. Il a ouvert ses bras pour m’enlacer, je m’y suis lové. Il m’a remercié d’être venu le voir. Puis je lui ai donné un bisou sur les lèvres. Je, … je venais de comprendre qu’il m’aimait toujours !
T.Fra : Je suis si contente pour toi Phil. Tu vas voir, vous aller vous retrouver et repartir sur de bonnes bases pour aller de l’avant, ensemble, à deux !
Moi : Merci ma tante.
T.Fra : Bon je crois que Martin arrive, j’entends la voiture dans l’allée de garage. Je pense que nous allons prendre un apéro bien mérité. Nathan tu veux bien aller chercher le rosé et David, tu prends les verres ! »
L’oncle Martin arrive au salon. Il remarque que nous avons tous le sourire. Il est vite mis au courant par ma tante de ce qui s’est passé. Il va enlacer Stéphanie et lui dit qu’il est là pour elle si elle a besoin de quoi que ce soit. Nathan et David apportent ce qu’il faut pour un bel apéro, ils ont même apporté des cacahuètes et des dés de fromage. Nous avons levé nos verres à la santé de Julien, qui semble en bonne voie de guérison, ainsi qu’aux amours partagés pour certaines et aux amours retrouvés pour d’autres.
Nous discutons avec nos oncle et tante ainsi qu’avec nos cousins. Stéphanie est très bien accueillie, tous l’avaient déjà vu. Bien entendu le couple que forme ma sœur Delphine avec Stéphanie est connu depuis longtemps. Ma tante Françoise trouve assez « amusant » le fait que les frères et sœurs des deux familles se soient ainsi mis en couples homosexuels. De toute façon elle n’était pas homophobe pour un sou.
Il est temps de passer à table. Je veux donner un coup de main et c’est David qui m’accompagne pour apporter les plats à table. Alors que nous sommes dans la cuisine, seuls, il me dit qu’il a discuté avec Nathan et qu’il comprend bien que pour son frère c’était une découverte. Il me demande de faire attention à lui. Je le rassure en lui disant que c’était un moment d’égarement et que je resterai sage avec lui. J’ajoute que j’aime Julien et puis qu’entre cousins, c’est juste pour le fun, c’est du moins ce que j’ai compris de la part de Nathan.
Nous revenons à table. Nous mangeons de bon appétit, il est temps, car nous étions si perturbés par ce qui s’est passé que nous avons parfois oublié de manger. Stéphanie est encore perturbée par tous ces événements, c’est très compréhensible. Nous terminons le repas par une tasse de café et un dessert très simple, une coupe de glace vanille-chocolat.
Une fois sortis de table nous allons au salon pour nous détendre. Je demande à mon oncle Martin si je peux téléphoner à la maison et ensuite à une amie, ma confidente. Bien entendu il est d’accord.
Je téléphone au domicile de mes parents. C’est Maman qui décroche. Je lui raconte ma journée et surtout la visite auprès de Julien. Maman est très contente d’apprendre que Julien allait déjà mieux psychologiquement et qu’il m’ait reçu. Maman me signale que Papa s’occupe de voir ce qu’il y a lieu de faire pour que Stéphanie et Julien puissent rester ensemble, car Julien est toujours mineur aux yeux de la loi. (En Belgique, à cette époque la majorité est fixée à vingt et un ans). Maman me signale aussi qu’ils ont fait le nécessaire pour disposer de tout le matériel pour que Julien puisse venir à la maison pour sa convalescence. Maman me demande comment va Stéphanie. Je lui dis qu’elle est forte et qu’elle semble accuser le coup, mais qu’il faut qu’elle fasse attention à elle. Je dis aussi que Delphine est aux petits soins pour Stéphanie. Maman nous souhaite à tous une bonne soirée.
Par après je téléphone à Amandine. Elle décroche dès la seconde sonnerie. Elle me demande immédiatement des nouvelles de Julien. Je lui raconte comment il a progressé depuis son coma jusqu’à cette fin de journée. Elle me demande ensuite comment je vais, comment je ressens les événements et la guérison de Julien. Nous parlons une bonne dizaine de minutes. Puis je lui demande d’avertir les amis, soit Jacques, bien sûr, c’est son petit-ami, mais aussi Joseph, Maxime, Lucas et Mathieu. Il se pourrait qu’ils puissent venir voir Julien, mais je dois avoir l’accord du médecin. Amandine me dit que c’est une très bonne chose à faire. J’ajoute que Julien devrait normalement venir chez mes parents pour sa rééducation. Amandine semble soulagée pour moi. Puis elle me demande d’être attentif à Julien bien entendu, mais aussi à moi. Elle veut que je poursuive mes consultations auprès de la psychologue. Je l’ai rassurée, car je sais que j’en ai besoin, que j’ai besoin de me faire aider. Nous clôturons la conversation par des mots de soutien tels que ceux échangés entre des amis qui s’aiment et qui se protègent.
Je reviens au salon et tous les regards sont tournés vers moi. J’explique en deux mots les deux communications téléphoniques que j’ai eues. Je remets entre autres le bonsoir de Maman ! Je demande à Stéphanie de venir avec moi trouver le médecin pour savoir si nos amis peuvent venir rendre visite à Julien. Elle trouve aussi que c’est une très bonne idée.
Il se fait tard et il est donc temps d’aller dormir. Les deux filles vont dans la chambre d’ami et moi je vais dans la chambre de David. Nathan lui va dans sa propre chambre. Les filles sont passées par la salle de bain. Pendant ce temps Nathan vient dans la chambre de David, nous retrouver ! Il voulait s’excuser pour ce qui s’était passé durant la nuit précédente. Je lui ai dit que cela n’avait pas d’importance et que je ne lui en voulais pas du tout. David ajoute alors que cela fait partie de certaines expériences qui se passent entre cousins et que c’était sans gravité.
Nathan repart le cœur léger en direction de sa chambre. Moi, de mon côté, bien que David m’eût déjà vu nu, je ne veux pas lui imposer d'être sans pyjama, tout au moins de boxer ou pantalon pour dormir avec lui dans son lit ; ce qui s’est passé avec Nathan la nuit précédente, m’a fait réfléchir sur le fait que je ne dois pas imposer ma nudité aux autres, mais d’avoir leur aval pour rester « in naturalibus » ! Je n’ai pas de pyjama et je demande à mon cousin de m’en prêter un. De bon cœur David me passe l’un des siens. Nous sommes couchés dans le lit et nous discutons ensemble.
On frappe à la porte de la chambre, ce sont les deux filles. Elles s’excusent de venir nous déranger. Elles semblent tellement déprimées. C’est Stéphanie qui est la plus marquée. C’est probablement le contre-coup des événements. Il y a eu l’accident, la mort de ses parents, son frère Julien dans le coma, les funérailles à organiser, l’enterrement en lui-même et ensuite son frère. C’est beaucoup à gérer malgré l’aide qu’elle a pu avoir auprès de mes parents. Ce n’est pas évident de tenir la tête hors de l’eau dans ces circonstances. Je me lève et je viens faire un énorme câlin à Stéphanie. Elle a les larmes aux yeux, je suis aussi assez près de devenir une fontaine. Je me retiens, mais j’ai du mal. Stéphanie est pour moi une personne importante, elle est la sœur de mon amour mais aussi la compagne de ma propre sœur, ça fait pas mal de liens ! Je lui dis que je serai là pour Julien mais aussi pour elle. Delphine ne sait plus trop quoi dire, elle me dit qu’elle ne sait plus comment s’y prendre. Je lui suggère de rester attentive à Stéphanie et de ne pas se mettre Martel en tête, que l’amour saura lui dire ce qu’il faut faire au moment venu !
Moi-même je suis aussi désemparé que Stéphanie, je souhaite tellement que Julien redevienne comme avant, mais je sais qu’il n’en sera pas ainsi. Je sais que son caractère va changer, qu’il aura une autre perception de notre amour à la suite de cet accident, à la suite de son coma et à la disparition de ses parents. Mais il faut que je prenne sur moi, que je me remette aussi en question et que j’accepte que les choses soient un peu différentes. C’est la vie et ses aléas.
Finalement les deux filles nous quittent après une bonne heure de discussion. Nous avons parlé de Julien, bien entendu, puis de la suite de leur vie. De la maison, des études, du transfert de Julien vers Bruxelles, des suites de l’accident, … etc.
David me regarde et me dit que je vais avoir beaucoup de choses à faire tant pour Julien que pour Stéphanie et aussi pour Delphine. David comprend toute l’importance d’avoir de l’aide pour survivre après un cataclysme pareil dans une famille. Il me dit que si j’ai besoin de son aide, s’il peut en apporter, qu’il est disponible. Il est passé minuit, il est temps de dormir. Nous nous endormons enfin, même si je pense encore à mon Juju d’amour !
Je ne sais pas quelle heure il est, je fais un cauchemar : « Julien est mal, son cœur s’est arrêté, les médecins sont autour de lui, on entend ce bip continu, strident, dérangeant et obsédant. Il s’arrête ! Il est temps. Julien est blanc. Puis une nouvelle fois le bip se fait entendre, je suis mal, je suis à côté de Julien, mais je suis impuissant, je ne sais rien faire, j’ai peur. Je ne veux pas que Julien s’en aille, qu’il parte je ne sais où. Le bip s’arrête ! » Je suis trempé ! »
David est réveillé, il me secoue, il se rend compte que je ne suis pas bien, que j’ai fait un cauchemar. Le lit est mouillé, je me suis pissé dessus. David me dit que ce n’est rien, il est lui aussi en partie mouillé par mon urine. Il me dit qu’il est six heures du matin et que nous allons bientôt nous lever. Pour ma part je me lève et je vais à la salle de bain pour me laver. David s’occupe de son lit. Je suis mal, je ne comprends pas pourquoi je me suis laissé aller comme ça dans le lit. Je prends une bonne douche. Alors que je suis sous le jet, David entre dans la salle de bain et ôte son pyjama ; Il vient me rejoindre sous le jet. Il ne dit rien, nous nous savonnons en silence.
Une fois séchés, nous quittons la salle de bain et nous rencontrons ma Tante Françoise dans le hall de nuit. Nous voyant nus, elle comprend qu’il s’est passé quelque chose. Directement je lui dis que j’ai eu un cauchemar et que j’ai uriné dans le lit. J’ai des larmes de honte qui me montent aux yeux. Ma tante le remarque immédiatement et vient m’enlacer en me disant que ce n’est pas grave. Il n’empêche, j’aurais bien voulu éviter ce genre de problème.
Nous nous habillons David et moi avant de nous rendre à la cuisine où ma tante a préparé une bonne tasse de café. Je m’excuse encore une fois auprès de ma tante pour cet incident. Elle me dit de ne pas m’en inquiéter. Puis c’est David qui ajoute que ça lui arrive encore de temps en temps de faire dans son lit ! Nous affichons alors un sourire conventionnel. Nous entendons du bruit, finalement, nous sommes rejoints par les filles, qui elles aussi, n’ont pas beaucoup dormi. La journée va encore être longue, il va falloir discuter avec les médecins en vue de faire transférer Julien vers Bruxelles. Puis il y a le reste, les suites de l’accident. Ce que les assurances vont prendre en charge, … etc.
En ce 01/01/2021 je vous souhaite à toutes et tous une très bonne et heureuse année 2021.
Que l'an neuf vous apporte la paix, de la joie tous les jours, du bonheur à partager et la santé pour aimer !
Philou
C’est le cœur léger que nous quittons l’hôpital et que nous rentrons chez notre tante Françoise. Nous papotons dans le bus et nous pensons à Julien. J’espère qu’il pourra rentrer à la maison, chez mes parents, pour qu’il soit entouré au mieux pour sa convalescence. Nous allons arriver à la maison, j’aide Delphine à porter sa valise, Stéphanie semble avoir pris moins de chose que ma sœur. Une fois devant la porte d’entrée, nous sommes accueillis par Nathan. Il saute dans les bras de Delphine, puis il embrasse Stéphanie. Nous entrons dans le hall et David arrive avec ma Tante. Directement ils remarquent que nous affichons tous les trois un large sourire !
Tante Françoise nous invite à nous installer au salon, après avoir embrassé les deux filles. Elle demande alors :
T.fra : « Alors Delphine comment vas-tu ? Et comment va Julien ?
Del : Moi ça va bien, merci pour ton hospitalité. Je laisse à Stéphanie le soin de te donner des nouvelles de son frère.
Sté : Merci de m’accueillir chez vous.
T.Fra : Mais c’est tout naturel.
Sté : Merci. Voilà, en entrant dans la chambre, Julien a directement montré son contentement de me voir. Nous avons discuté de l’accident et de ses conséquences. Bref il était assez affecté. Puis sachant que Delphine était là, il a voulu lui parler.
Del : Oui, Julien m’a expliqué ce qui s’était passé la veille lors de la visite de Phil. Il m’a raconté le désarroi dans lequel il se trouvait de ne pas avoir été averti de l’accident et surtout du décès de ses parents. Puis il s’est rendu compte qu’il était allé trop loin en repoussant Phil comme il l’avait fait. Il avait peur d’avoir brisé l’amour qui les unissait. Il ne savait pas comment il devait faire, il avait peur de revoir Phil, ne sachant pas comment Phil allait réagir.
T.Fra : Je sais que tu as été très secoué Phil après ce que Julien t’as dit hier. Et tu as pu le voir aujourd’hui ?
Moi : Oui, j’ai pu le voir. Nous n’avons pas parlé au début, nous nous regardions dans les yeux et je lui tenais la main.
Sté : Après nous avons dû quitter la chambre pour les soins. Ensuite j’ai rejoint Julien. Nous avons parlé ensemble de l’avenir, mais ce n’est pas facile. Je n’ai pas encore eu le temps d’y penser réellement.
T.Fra : Je me doute bien que cela va être très difficile pour vous deux, sans vos parents. Je suis sûr que les parents de Delphine et Phil vous seront d’une grande aide.
Sté : Oui, j’en suis certaine. Puis ensuite nous avons dû quitter la chambre car Julien devait se reposer.
Moi : Avant de partir, Stéphanie m’a dit que Julien voulait me voir. Il a ouvert ses bras pour m’enlacer, je m’y suis lové. Il m’a remercié d’être venu le voir. Puis je lui ai donné un bisou sur les lèvres. Je, … je venais de comprendre qu’il m’aimait toujours !
T.Fra : Je suis si contente pour toi Phil. Tu vas voir, vous aller vous retrouver et repartir sur de bonnes bases pour aller de l’avant, ensemble, à deux !
Moi : Merci ma tante.
T.Fra : Bon je crois que Martin arrive, j’entends la voiture dans l’allée de garage. Je pense que nous allons prendre un apéro bien mérité. Nathan tu veux bien aller chercher le rosé et David, tu prends les verres ! »
L’oncle Martin arrive au salon. Il remarque que nous avons tous le sourire. Il est vite mis au courant par ma tante de ce qui s’est passé. Il va enlacer Stéphanie et lui dit qu’il est là pour elle si elle a besoin de quoi que ce soit. Nathan et David apportent ce qu’il faut pour un bel apéro, ils ont même apporté des cacahuètes et des dés de fromage. Nous avons levé nos verres à la santé de Julien, qui semble en bonne voie de guérison, ainsi qu’aux amours partagés pour certaines et aux amours retrouvés pour d’autres.
Nous discutons avec nos oncle et tante ainsi qu’avec nos cousins. Stéphanie est très bien accueillie, tous l’avaient déjà vu. Bien entendu le couple que forme ma sœur Delphine avec Stéphanie est connu depuis longtemps. Ma tante Françoise trouve assez « amusant » le fait que les frères et sœurs des deux familles se soient ainsi mis en couples homosexuels. De toute façon elle n’était pas homophobe pour un sou.
Il est temps de passer à table. Je veux donner un coup de main et c’est David qui m’accompagne pour apporter les plats à table. Alors que nous sommes dans la cuisine, seuls, il me dit qu’il a discuté avec Nathan et qu’il comprend bien que pour son frère c’était une découverte. Il me demande de faire attention à lui. Je le rassure en lui disant que c’était un moment d’égarement et que je resterai sage avec lui. J’ajoute que j’aime Julien et puis qu’entre cousins, c’est juste pour le fun, c’est du moins ce que j’ai compris de la part de Nathan.
Nous revenons à table. Nous mangeons de bon appétit, il est temps, car nous étions si perturbés par ce qui s’est passé que nous avons parfois oublié de manger. Stéphanie est encore perturbée par tous ces événements, c’est très compréhensible. Nous terminons le repas par une tasse de café et un dessert très simple, une coupe de glace vanille-chocolat.
Une fois sortis de table nous allons au salon pour nous détendre. Je demande à mon oncle Martin si je peux téléphoner à la maison et ensuite à une amie, ma confidente. Bien entendu il est d’accord.
Je téléphone au domicile de mes parents. C’est Maman qui décroche. Je lui raconte ma journée et surtout la visite auprès de Julien. Maman est très contente d’apprendre que Julien allait déjà mieux psychologiquement et qu’il m’ait reçu. Maman me signale que Papa s’occupe de voir ce qu’il y a lieu de faire pour que Stéphanie et Julien puissent rester ensemble, car Julien est toujours mineur aux yeux de la loi. (En Belgique, à cette époque la majorité est fixée à vingt et un ans). Maman me signale aussi qu’ils ont fait le nécessaire pour disposer de tout le matériel pour que Julien puisse venir à la maison pour sa convalescence. Maman me demande comment va Stéphanie. Je lui dis qu’elle est forte et qu’elle semble accuser le coup, mais qu’il faut qu’elle fasse attention à elle. Je dis aussi que Delphine est aux petits soins pour Stéphanie. Maman nous souhaite à tous une bonne soirée.
Par après je téléphone à Amandine. Elle décroche dès la seconde sonnerie. Elle me demande immédiatement des nouvelles de Julien. Je lui raconte comment il a progressé depuis son coma jusqu’à cette fin de journée. Elle me demande ensuite comment je vais, comment je ressens les événements et la guérison de Julien. Nous parlons une bonne dizaine de minutes. Puis je lui demande d’avertir les amis, soit Jacques, bien sûr, c’est son petit-ami, mais aussi Joseph, Maxime, Lucas et Mathieu. Il se pourrait qu’ils puissent venir voir Julien, mais je dois avoir l’accord du médecin. Amandine me dit que c’est une très bonne chose à faire. J’ajoute que Julien devrait normalement venir chez mes parents pour sa rééducation. Amandine semble soulagée pour moi. Puis elle me demande d’être attentif à Julien bien entendu, mais aussi à moi. Elle veut que je poursuive mes consultations auprès de la psychologue. Je l’ai rassurée, car je sais que j’en ai besoin, que j’ai besoin de me faire aider. Nous clôturons la conversation par des mots de soutien tels que ceux échangés entre des amis qui s’aiment et qui se protègent.
Je reviens au salon et tous les regards sont tournés vers moi. J’explique en deux mots les deux communications téléphoniques que j’ai eues. Je remets entre autres le bonsoir de Maman ! Je demande à Stéphanie de venir avec moi trouver le médecin pour savoir si nos amis peuvent venir rendre visite à Julien. Elle trouve aussi que c’est une très bonne idée.
Il se fait tard et il est donc temps d’aller dormir. Les deux filles vont dans la chambre d’ami et moi je vais dans la chambre de David. Nathan lui va dans sa propre chambre. Les filles sont passées par la salle de bain. Pendant ce temps Nathan vient dans la chambre de David, nous retrouver ! Il voulait s’excuser pour ce qui s’était passé durant la nuit précédente. Je lui ai dit que cela n’avait pas d’importance et que je ne lui en voulais pas du tout. David ajoute alors que cela fait partie de certaines expériences qui se passent entre cousins et que c’était sans gravité.
Nathan repart le cœur léger en direction de sa chambre. Moi, de mon côté, bien que David m’eût déjà vu nu, je ne veux pas lui imposer d'être sans pyjama, tout au moins de boxer ou pantalon pour dormir avec lui dans son lit ; ce qui s’est passé avec Nathan la nuit précédente, m’a fait réfléchir sur le fait que je ne dois pas imposer ma nudité aux autres, mais d’avoir leur aval pour rester « in naturalibus » ! Je n’ai pas de pyjama et je demande à mon cousin de m’en prêter un. De bon cœur David me passe l’un des siens. Nous sommes couchés dans le lit et nous discutons ensemble.
On frappe à la porte de la chambre, ce sont les deux filles. Elles s’excusent de venir nous déranger. Elles semblent tellement déprimées. C’est Stéphanie qui est la plus marquée. C’est probablement le contre-coup des événements. Il y a eu l’accident, la mort de ses parents, son frère Julien dans le coma, les funérailles à organiser, l’enterrement en lui-même et ensuite son frère. C’est beaucoup à gérer malgré l’aide qu’elle a pu avoir auprès de mes parents. Ce n’est pas évident de tenir la tête hors de l’eau dans ces circonstances. Je me lève et je viens faire un énorme câlin à Stéphanie. Elle a les larmes aux yeux, je suis aussi assez près de devenir une fontaine. Je me retiens, mais j’ai du mal. Stéphanie est pour moi une personne importante, elle est la sœur de mon amour mais aussi la compagne de ma propre sœur, ça fait pas mal de liens ! Je lui dis que je serai là pour Julien mais aussi pour elle. Delphine ne sait plus trop quoi dire, elle me dit qu’elle ne sait plus comment s’y prendre. Je lui suggère de rester attentive à Stéphanie et de ne pas se mettre Martel en tête, que l’amour saura lui dire ce qu’il faut faire au moment venu !
Moi-même je suis aussi désemparé que Stéphanie, je souhaite tellement que Julien redevienne comme avant, mais je sais qu’il n’en sera pas ainsi. Je sais que son caractère va changer, qu’il aura une autre perception de notre amour à la suite de cet accident, à la suite de son coma et à la disparition de ses parents. Mais il faut que je prenne sur moi, que je me remette aussi en question et que j’accepte que les choses soient un peu différentes. C’est la vie et ses aléas.
Finalement les deux filles nous quittent après une bonne heure de discussion. Nous avons parlé de Julien, bien entendu, puis de la suite de leur vie. De la maison, des études, du transfert de Julien vers Bruxelles, des suites de l’accident, … etc.
David me regarde et me dit que je vais avoir beaucoup de choses à faire tant pour Julien que pour Stéphanie et aussi pour Delphine. David comprend toute l’importance d’avoir de l’aide pour survivre après un cataclysme pareil dans une famille. Il me dit que si j’ai besoin de son aide, s’il peut en apporter, qu’il est disponible. Il est passé minuit, il est temps de dormir. Nous nous endormons enfin, même si je pense encore à mon Juju d’amour !
Je ne sais pas quelle heure il est, je fais un cauchemar : « Julien est mal, son cœur s’est arrêté, les médecins sont autour de lui, on entend ce bip continu, strident, dérangeant et obsédant. Il s’arrête ! Il est temps. Julien est blanc. Puis une nouvelle fois le bip se fait entendre, je suis mal, je suis à côté de Julien, mais je suis impuissant, je ne sais rien faire, j’ai peur. Je ne veux pas que Julien s’en aille, qu’il parte je ne sais où. Le bip s’arrête ! » Je suis trempé ! »
David est réveillé, il me secoue, il se rend compte que je ne suis pas bien, que j’ai fait un cauchemar. Le lit est mouillé, je me suis pissé dessus. David me dit que ce n’est rien, il est lui aussi en partie mouillé par mon urine. Il me dit qu’il est six heures du matin et que nous allons bientôt nous lever. Pour ma part je me lève et je vais à la salle de bain pour me laver. David s’occupe de son lit. Je suis mal, je ne comprends pas pourquoi je me suis laissé aller comme ça dans le lit. Je prends une bonne douche. Alors que je suis sous le jet, David entre dans la salle de bain et ôte son pyjama ; Il vient me rejoindre sous le jet. Il ne dit rien, nous nous savonnons en silence.
Une fois séchés, nous quittons la salle de bain et nous rencontrons ma Tante Françoise dans le hall de nuit. Nous voyant nus, elle comprend qu’il s’est passé quelque chose. Directement je lui dis que j’ai eu un cauchemar et que j’ai uriné dans le lit. J’ai des larmes de honte qui me montent aux yeux. Ma tante le remarque immédiatement et vient m’enlacer en me disant que ce n’est pas grave. Il n’empêche, j’aurais bien voulu éviter ce genre de problème.
Nous nous habillons David et moi avant de nous rendre à la cuisine où ma tante a préparé une bonne tasse de café. Je m’excuse encore une fois auprès de ma tante pour cet incident. Elle me dit de ne pas m’en inquiéter. Puis c’est David qui ajoute que ça lui arrive encore de temps en temps de faire dans son lit ! Nous affichons alors un sourire conventionnel. Nous entendons du bruit, finalement, nous sommes rejoints par les filles, qui elles aussi, n’ont pas beaucoup dormi. La journée va encore être longue, il va falloir discuter avec les médecins en vue de faire transférer Julien vers Bruxelles. Puis il y a le reste, les suites de l’accident. Ce que les assurances vont prendre en charge, … etc.
En ce 01/01/2021 je vous souhaite à toutes et tous une très bonne et heureuse année 2021.
Que l'an neuf vous apporte la paix, de la joie tous les jours, du bonheur à partager et la santé pour aimer !
Philou