MYTHOLOGIE UTOPIENNE 19
Petit précis de mythologie utopienne. dix-neuvième partie.
Angelina. (3/3)
Petit précis de mythologie utopienne. dix-neuvième partie.
Angelina. (3/3)
Hodin, faisant preuve d'une extrême mauvaise foi, décréta que son attirance pour tout ce qui ressemblait de près ou de loin a une femme, mise à part la sienne, était la faute d’Angelina. Il décida donc de punir la déesse.
Nul ne sait ce qu'il fit, philtre d'amour, hypnose... mais Angelina tomba folle d'amour d'un certain Anchise.
Anchise était plutôt canon. D'une vingtaine d'années, le corps bien taillé et une très belle gueule. Et il était berger. Une déesse comme Angelina ne serait jamais tombée amoureuse d'un berger en temps normal, mais quand elle le vit du haut de l'Olympe, adossé à un arbre en train de garder son troupeau, elle se dit :
- Nom de moi-même... il me le faut...
Elle se déguisa et se dirigea vers Anchise. Même grimée, elle restait formidablement belle.
- Bonjour joli berger...
- Bonjour. Pour être aussi belle tu dois être une déesse... Angelina, je parie...
- Mais non, je suis juste époustouflante... tu voudrais m'épouser ?
Anchise accepta évidemment. Et les deux tourtereaux vécurent quelques temps le parfait amour.
Mais un matin où elle se réveillait à côté de son mortel époux, le sortilège s'estompa et Angelina se rendit compte de ce qu'elle avait fait. Elle, la déesse de l'amour, épouser un mortel...
Anchise se réveilla alors que sa femme laçait ses sandales. Il remarqua qu'elle scintillait dans la pénombre.
- Je suis sûr que tu es une déesse.
- Je suis Angelina, dit-elle, et je n'aurais jamais dû épouser quelqu’un comme toi...
- Euh... merci...
- Tu n'as rien à te reprocher, c'est juste que je suis la déesse de l'amour et c'est en dessous de mon rang d'épouser un mortel... j’élèverai notre fils jusqu'à l'age de cinq ans et te l'enverrai ensuite.
- Notre fils ?
- Je suis extrêmement fertile et suis certainement enceinte. Tu verras, notre fils sera un grand prince et tu seras fier de lui...
Cinq ans plus tard, un garçon arriva chez Anchise. Il s'appelait Énée. Il fut, après moult péripéties, l'ancêtre d'un petit peuple : les Romains.
Un sculpteur, du nom de Pygmalion, trouvait toutes les femmes vulgaires et vénales. Il était un adorateur fervent d’Angelina et priait la déesse de lui envoyer la femme de sa vie.
Il sculpta dans l'ivoire une femme grandeur nature qui représentait son idéal féminin. Lorsqu'il termina son œuvre, il pleura. Sa statue était si belle qu'aucune femme ne pourrait jamais rivaliser avec elle...
Il alla au temple et sacrifia des perles, des roses et des laitues à la déesse :
- Ô Angelina, fais que je rencontre un femme aussi douce et aimante que toi et aussi belle que la statue qui m'attend dans mon atelier...
Angelina, entendant son nom, se pencha du haut du balcon de sa chambre :
- Comme c'est choupinou...
Pygmalion rentra dans son atelier et monta sur le piédestal de sa statue. Ne pouvant résister, il l'embrassa. A sa plus grande surprise, les lèvres d'ivoire étaient douces et chaudes. Il l'embrassa de nouveau et se retrouva avec une femme de chair et de sang dans les bras.
- Je t’aime murmura-t-elle.
- Épouse moi, dit Pygmalion.
Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.
Comme quoi Angelina pouvait être bonne et altruiste de temps en temps... juste de temps en temps...
Prenez Myrrha. Myrrha était une très jolie princesse qui ne rendait aucun culte à Angelina
- Angelina ? Je suis cent fois plus belle qu'elle, si même elle existe...
La chose à ne pas dire.
Angelina la fit tomber amoureuse de son propre père. Avec l'aide de sa nourrice, elle réussit à le tromper et à coucher douze nuits d'affilée avec lui. Découvrant la supercherie, il la poursuivit avec une épée pour la tuer.
Genesia, prise de pitié pour la pauvrette, la changea en arbre. Neuf mois plus tard, l'écorce de l'arbre s'ouvrit et un enfant en sortit.
Entendant les pleurs du nouveau né, Angelina, prise de remords, le prit dans ses bras. Le garçonnet était d'une beauté peu commune. Elle décida donc de l'élever.
Sachant qu'elle ne pouvait pas s'en occuper tout le temps, elle demanda son aide à Perséphone, qui s'ennuyait ferme aux Enfers. Les deux déesses eurent donc la garde partagée du bambin qu'Angelina appela Adonis.
Adonis grandit. Et, à dix-huit ans, il était le plus beau garçon que Genesia eut jamais porté. Prenez votre acteur préféré, multiplié sa beauté et son sex-appeal par dix, et vous aurez une petit idée de la beauté d'Adonis.
Les deux déesses se transformèrent de mères à amantes, se le partageant. Adonis passait une partie de ses nuits avec Perséphone aux Enfers, se cachant sous le lit à chaque fois que Yama venait rendre visite à son épouse, et l'autre partie dans les draps d'Angelina.
Lors d'une partie de chasse, ses chiens flairèrent une piste et acculèrent un énorme sanglier. L'animal fonça sur Adonis, et lui arracha les... enfin disons la partie de son anatomie que Angelina et Perséphone se partageaient. Et le pauvre Adonis se vida de son sang.
Angelina, voyant que son amant ne revenait pas, partit à sa recherche et le retrouva mort dans un champs de laitue, qui lui fut dés lors consacrée. Elle versa du nectar sur son corps qui se transforma en un tapis de fleurs rouge sang qu'on appela anémones, leur parfum rappelant à Angelina l'odeur si particulière de la peau de son défunt amant.
Le sanglier, étant un animal consacré à Pattone, le terrible dieu de la guerre et l'amant d'Angelina, certains prétendent que c'est lui qui envoya l'animal pour se débarrasser de son rival. Mais ça, c'est une autre histoire...