29-07-2020, 04:24 PM
CHAPITRE LXVII
''Quid novi sub sole''
Burydan fut réveillé aux aurores par Raven. Enfin, pour être précis, par la bouche de Raven, serrée autour de sa queue, et par sa langue qui s'enroulait autour de son gland. Et pour un novice il suçait admirablement bien.
''Mais, après tout ce que je lui ai déjà fait et fait faire, se dit-il, ce n'est plus vraiment un novice''
Burydan glissa ses doigts dans les mèches de cuivre pour accompagner les mouvements de tête de son minet, le laissant faire à sa guise, alternant le rythme et la profondeur de cette merveilleuse caresse humide. Puis, n'y tenant plus :
- Viens, bébé, donne moi la tienne...
Raven sourit et se mit à quatre pattes au dessus de son bel étalon. Les deux garçons se sucèrent mutuellement en rivalisant d'impétuosité, gémissant à l'unisson, Raven en appui sur les cuisses énormes de Burydan, et lui agrippé aux jolies petites fesses musclées de son beau palefrenier.
Burydan jouit le premier, dans un râle libérateur. Raven le suivit quelques secondes plus tard, dans un cri d'agonie. Ils reprirent leur souffle, se remirent face à face et s'embrassèrent passionnément. Burydan étendit Raven sur sa couche et, relevé sur un coude, il entreprit de le caresser lentement, dessinant les reliefs de ses beaux muscles du bout des doigts, adorant voir son petit mec frémir. Dés qu'un frémissement était plus intense que les autres, Burydan se penchait et léchait sa peau avec application, avant de repartir à la recherche d'une autre niche de plaisir.
Il regarda son beau petit mec, lui donna un petit poutoune et bondit sur ses pieds. Il se dirigea vers son pantalon, oublié dans un coin.
- Tu... tu pars ?
- Il est quatre heures, bébé. J'ai encore une grosse heure à pouvoir serrer ton corps chaud dans mes bras et à te couvrir de baisers brûlants, je ne me priverais de ça pour rien au monde. J'ai juste un cadeau pour toi...
- Oh, un cadeau... chic alors...
Burydan revint au lit et mit une médaille autour du cou de Raven. Celui-ci la regarda, perplexe.
- Euh... merci... c'est... c'est quoi ?
- A présent, bébé, tu es officiellement un protégé d'un des chasseurs de prime du Duc. Si la milice te fait des problèmes, tu leur montres cette médaille et ils te ficheront la paix...
- Vrai... vraiment ?
- Vraiment.
Raven regarda le médaillon les yeux ronds. Burydan l'attira à lui et le serra dans ses bras musclés.
- Maintenant tu es à moi, bébé. Tout à moi et rien qu'à moi. Jusqu'à la fin des temps...
Les yeux verts se plantèrent dans les yeux gris.
- Pas besoin d'un médaillon pour ça. Je suis à toi, tout à toi et rien qu'à toi depuis la première nuit que j'ai passé dans tes bras...
Burydan regarda son petit minet et se demanda s'il n'était pas en train de tomber amoureux de lui.
Après son petit déjeuner, Burydan passa à la banque Grinn'Gotts. Cette banque était la plus grande de tout Brittania et avait des succursales dans tout Genesia. Le préposé lui dit qu'il faudrait sept jours pour transférer les pécunes qu'il avait de Menast'Hérit à Malienda.
Burydan alla chez Olive Anders. Il avait des courses à faire.
- Burydan ! cria Oli'. Tu es de retour... j'ai appris que le comte de Burg avait été arrêté...
- Grâce à toi, mon ami.
- Allez, suis moi dans l'arrière boutique..
Ils s’installèrent.
- Euh, Oli', je suis ici pour affaires...
- Allons bon, tu cherches quelqu'un d'autre ?
- Oui. Mais ce n'est pas pour ça. J'ai besoin de plusieurs choses. Mais, d'abord, je voudrais te donner ça...
Burydan lui remit un de ses médaillons et lui expliqua ce que c'était.
- Et bien merci beaucoup, chasseur de prime, je ne suis pas sûr d'en avoir besoin, ne faisant jamais rien d'illégal, dit-il avec un clin d’œil, mais merci...
- Et j'aurais besoin de plusieurs choses...
Burydan sortit cinquante lunars de son escarcelle.
- D'abord, une bouteille de ton fameux hydromel...
- Ah, tu y as pris goût ?
- Il est très bon, mais c'est pour offrir...
- Eh bien, c'est un beau cadeau.
Oli' mit une bouteille sur la table.
- Et ?
- Du venin de Marabunta... ça, ce sera un peu plus dur à trouver je pense...
- Dur à trouver, oui, et cher aussi... tu en veux beaucoup ?
- Non, une petite quantité, c'est pour imbiber une partie de mes traits d'arbalète... dilué avec un peu d'eau, ce poison fait un très bon anesthésiant.
Oli' hocha la tête et se dirigea vers son coffre. Il fouilla un moment et revint avec une fiole en terre cuite.
- Quoi ?! dit Burydan, tu en as ?!
- Si tu ne le trouves pas ici, c'est que ça n'existe pas, dit laconiquement Oli'.
- Combien ?
- Rare et cher. Cent lunars, prix d'ami.
- Tu peux me la mettre de côté ? Je n'aurai mes pécunes que dans sept jours ?
- Fi donc. Prends la tout de suite, je te fais confiance.
- Merci Oli'... il me faudrait aussi du poison de skyhhrittfd... ça c'est pratiquement introuvable, mais...
Oli' sourit et sortit une autre fiole de son coffre.
- Non, tu plaisantes ?!
- En affaires, jamais. Mais fais attention, une seule goutte sur ta peau et tu meurs dans la minute...
- Je sais, ne t'inquiète pas. Combien ?
- Cinq cents lunars...
C'était cher mais ça le valait.
- Autre chose ? demanda Oli'.
- Oui... une maison...
- Pardon ?
- Une maison... je voudrais faire de Malienda mon chez moi...
- Ça ça va être très dur.
- Tu n'en as pas une dans ton coffre ?
- Non, et j'aurai beau fouiller, je n'en trouverai pas, dit Oli' en riant. Mais je ne connais aucune maison à vendre à Malienda...
- Aucune ?
- Non. Malienda est une ville riche et prospère... Par contre...
- Par contre... ?
- Par contre j'ai un ami qui vend un terrain sur les berges du Rised, après le marché aux fleurs, tu vois où c'est ?
Burydan connaissait l'endroit.
- C'est un terrain suffisamment grand pour y construire une belle maison, un petit jardin et même un potager... par contre le prix risque d'être élevé...
- Tu peux te renseigner ?
- Tu le sauras demain. Ou plutôt ce soir. Je t'invite à dîner. Ma femme veut absolument connaître l'homme qui a sauvé la vie de son bon à rien de mari...
- Quoi, tu es marié ?
- Bien sûr. Et même si je m'offre un peu de jeunesse au bordel de temps à autre, j'aime ma femme de grand amour. Et elle m'a donné cinq fils.
Burydan promit donc de passer le soir et alla voir le terrain en question. Et c'est vrai qu'il était parfait, suffisamment grand pour y construire une belle et grande maison, un beau jardin, un potager, et au calme.
Il acheta un énorme bouquet de fleurs pour la femme d'Oli' et une bouteille de picrate.
Oli' habitait une belle demeure dans les quartiers Ouest. Il accueillit Burydan avec une forte brassée. Une femme arriva.
- Je te présente Esméralda, la femme de ma vie...
Esméralda était très belle. Elle était beaucoup plus jeune que son époux, comme c'était souvent le cas à cette époque, avait de long cheveux blonds qui tombaient en cascade sur ses épaules, des yeux pervenches, un fort beau visage à l'ovale parfait, un petit nez retroussé et une bouche cerise. Elle s'approcha de Burydan et lui déposa deux gros poutounes sur les joues.
- Merci d'avoir sauvé mon mari, dit elle d'une douce voix, c'est un bon à rien et un écervelé, certes, mais je me suis habituée à lui...
Le regard plein d'amour qu'elle lança à Oli' démentit ses reproches. Et Oli' ne semblait aimer rien de plus que d'être tabusté par sa femme, petit jeu qui dura pendant tout le délicieux repas.
Assis au salon et pétunant avec un verre d'esprit de picrate à la main, Oli' dit :
- J'ai vu mon ami Nollan, celui qui vend le terrain dont je t'ai parlé. J'ai barguigné âprement et j'ai réussit à lui faire rabattre son prix à 20 000 lunars...
- 20 000 lunars ?!
- Eh oui... je te l'ai dit, Malienda est une ville riche et prospère et les terrains se vendent chers. Et encore, il en voulait 25 000 au départ. Et j'ai réussi également à te le réserver. Il a beaucoup d'offres mais te donne six mois pour l'acheter... après ça...
Après avoir pris congé d'Oli' et de sa femme, en promettant à cette dernière de revenir, il réfléchissait sur le chemin qui le ramenait à l'auberge.
''Comment vais-je faire pour trouver 20 000 lunars en six mois ?''
Il avait beau tourner et retourner la question, il ne voyait pas. Mais il oublia ses soucis avec Raven dans ses bras, après lui avoir fait l'amour intensément.