29-07-2020, 04:18 PM
CHAPITRE LXIII
''Ad opus''
Après avoir couru une petite heure, Burydan revint à l'auberge. Il se lava, se changea et prit un copieux petit déjeuner.
Il alla à l'écurie. Il attrapa Raven par les hanches et l'entraîna dans un box vide. Il le plaqua contre le mur et dit :
- Donne moi ta langue, bébé, je l'aime trop...
Ils s'embrassèrent fougueusement.
- Si je n'avais pas peur qu'on nous surprenne, dit Burydan en donnant des petits coups de langue voraces à Raven, je te prendrais bien ici et maintenant, tes mains appuyées contre le mur et ton pantalon juste baissé en dessous de ton beau petit cul...
- Oh oui... fais le...
- Trop risqué, bébé...
Raven émit un gémissement de dépit et embrassa de nouveau Burydan en se collant à lui. Et il commença à onduler du bassin, faisant sentir à son bel étalon à quel point sa queue était dure. Burydan du faire appel à toute sa volonté pour ne pas jeter son petit minet sur une botte de paille. Il se recula, caressa la joue douce de son petit mec, lui donna un petit bisou sur ses douces lèvres et dit :
- Sois sage... du moins jusqu'à cette nuit... dés que j'aurai franchi la porte de ta chambre, je veux que tu sois beaucoup moins sage... petit minet lubrique...
Raven un un sourire. Et Burydan adorait le voir sourire.
Il sella Arion et alla faire une longue balade jusqu'au déjeuner.
Il revenait à peine de l'écurie, ou il avait laissé Arion, en pelotant les belles petites fesses de Raven au passage, quand Tarkan l'interpella :
- Tiens, Burydan, on a laissé ça pour toi...
Burydan décacheta le message et lu :
Justin est revenu
Viens tout de suite
Oli'
Burydan se rendit à la boutique d'Oli'. Celui-ci lui donna une forte brassée et l'entraîna dans l'arrière-boutique.
- Bien, dit le marchand, mon contact à Alméria m'a répondu...
- Et alors ? demanda Burydan, fébrile.
- Et alors... le comte s'y cache...
Burydan n'en cru pas ses oreilles.
- Tu sais où ?
- Oui, il m'a envoyé un plan.
Oli' déplia un papier devant lui et montra à Burydan une croix
- Il se cache ici, dans une cabane au milieu des bois, un peu en dehors d'Alméria. Il est gardé par quatre hommes jour et nuit. Mon ami n'a pas pu me dire les horaires des relèves. Ça te suffit.
Burydan se leva et dit à Oli' :
- Lève toi.
Oli', un peu décontenancé, se leva et Burydan lui donna une brassée à lui rompre les côtes.
- Merci mon ami, merci, merci, merci... je t'ai sauvé la vie et là, tu sauves la mienne... nous sommes quittes... et je te saurai gré jusqu'à la fin des temps... et même au-delà...
Oli' sourit.
- Tu pars tout de suite.
- Non, dit Burydan. Demain matin, à la pique du jour.
Burydan fit intensément l'amour à Raven toute la nuit, encore plus fougueux et passionné que d'habitude. Quand Raven, exsangue, se coucha contre le corps de son beau mâle, Burydan lui dit :
- Je pars demain matin... très tôt...
- Oh non...
- Désolé, bébé, mais je n'ai pas le choix...
-Je savais que ça arriverait (1), dit Raven d'une voix sourde...
Burydan passa un doigt sous son menton et planta ses yeux gris dans les beaux yeux verts, humides...
- Tu... tu vas pas pleurer quand même...
- Bien sûr que non, dit Raven en essuyant ses larmes de son avant-bras.
Burydan l'attira à lui, le serra contre sa poitrine et lui murmura :
- Je vais revenir, bébé... je ne sais pas dans combien de temps ni pour combien de temps, mais je vais revenir...
- Tu le promets ?
- Je te le jure...
- Je... je... je t'aime...
Burydan se figea. Merde, il l'avait pas vu venir celle-là.
- Écoute, Raven, je...
Mais son petit minet lui mit une main sur la bouche.
- Non, ne dis rien. C'est comme ça... je suis complètement fou de toi, et que ce soit ou non réciproque n'y changera rien... Serre moi fort et caresse moi longtemps... et embrasse-moi ... moi aussi j'adore ta langue...
Demandé comme ça...
Burydan se dégagea des bras de Raven au petit matin. Il regarda un instant dormir son petit minet. Bordel qu'il était beau. Il ne savait pas s'il pourrait tenir sa promesse, mais si les dieux lui étaient favorables, il reviendrait... et il se jetterait sur lui à peine arrivé...
Burydan remonta dans sa chambre et fit ses bagues. Il avait payé sa note la veille et partit au petit matin, monté sur Arion et son autre cheval tenu par la longe. Il savait qu'il avait une longue route jusqu'à Alméria la Sanglante.
Trois jours plus tard il arriva, au petit matin, en vue des remparts de la ville. Shagma se levait et les pierres du mur d'enceinte se teintèrent d'un rouge profond. Comme si tout le sang versé dans cette ville avait pénétré même la roche.
Il s'arrêta dans un petit bois et attendit la nuit. Inutile de risquer d'alerter le comte en s'installant en ville.
A la nuit tombée, Selena diffusant une douce clarté, il se dirigea vers l'endroit qu'avait indiqué l'ami d'Oli'. C'était approximatif, mais il vit, de loin, une fumée blanche qui devait provenir d'une cheminée. Il mit pied à terre, attacha ses deux chevaux à un arbre et avança silencieusement à travers la forêt.
Il arriva à quelques toises d'une petite maisonnette. Quatre hommes, grands et musculeux, patrouillaient autour. Ils étaient armés d'un poignard, d'une épée et d'une pique.
Les quatre hommes se tenaient de chaque côté de la porte et, de temps à autre, l'un d'eux faisait le tour de la maison, avant de revenir vers ses compagnons. Burydan enragea, si les traits de sa petite arbalète avaient été empoisonnés, l'affaire aurait été vite réglée. Il faudrait qu'il demande du poison à Oli', lui pourrait lui en trouver.
Burydan arrêta son plan. D'abord, vérifier que c'était bien la cachette du comte. Il attendit qu'un des gardes termine son tour et se dirigea vers une petite fenêtre. Il y jeta un œil et vit un homme faire les cents pas en lisant une feuille de papier. Il se retourna enfin et Burydan vit Antiakos de Burg.
L'un des hommes refaisait une ronde. Burydan l'attendit, caché derrière un bosquet. Lorsque le garde le dépassa, il se faufila derrière lui, lui mit une main sur la bouche et lui trancha la gorge. Il savait qu'il n'avait que très peu de temps avant que ses compagnons se demandent où il était passé. Et, de fait :
- Simon ? Simon ? Tu t'es perdu en chemin ou quoi ? Ian, va voir où il est...
Burydan se retrouva face à la porte. Il lança deux poignards. En même temps, l'avantage d'être ambidextre, ils se plantèrent dans la gorge des deux gardes, qui n'émirent rien de plus qu'un petit gargouillis. Le dernier garde revint. Il allait crier en voyant les deux hommes morts, mais Burydan fut plus rapide, il le saisit à la gorge et lui brisa la nuque.
Burydan sortit son épée et se dirigea vers la porte. Il l'enfonça d'un coup de pied. Le comte poussa un cri de surprise, puis un :
- A moi !!!
auquel personne ne répondit, et Burydan l’assomma d'un coup du pommeau de son épée. Le tout s'était déroulé en quelques minutes. Burydan avait réussit. Mais pas le temps de traînasser, il ne savait pas quand la relève allait arriver et il devait être loin quand on découvrirait les corps des gardes et la disparition du comte. Il lia les pieds et les mains de son prisonnier, le bâillonna, le jucha sur son épaule et retourna vers ses chevaux. Il plaça le comte sur l'un d'eux, monta sur Arion et partit.
Le comte se réveilla aux premières lueurs de l'aube. Burydan y était allé un peu fort. Il gigota et le chasseur de prime s'arrêta. Il le remis en selle correctement son prisonnier qui lui lança un regard noir. Il cheminèrent sur un sentier herbeux et s'arrêtèrent pour la nuit.
Burydan descendit le comte et le posa à terre.
- Assis, dit-il
Antiakos ne bougea pas, droit comme un i. Burydan lui mit un grand coup de poing dans le ventre. Il se plia en deux et Burydan le poussa, le faisant tomber sur son séant.
Alors que le comte reprenait son souffle, Burydan fit un petit feu. Il sortit une gamelle rempli d'un ragoût qu'il avait acheté la veille et la mit sur le feu. Le fumet étant alléchant et le ragoût bouillonnait.
- Tu as faim ? demanda Burydan.
Antiakos, le regard toujours noir, ne répondit pas.
- Comme tu voudras...
Burydan se servit une écuelle et commença à manger.
- Hmmmm.... mmmmmmm... fit le prisonnier.
Burydan lui enleva son bâillon.
- J'ai faim, dit le comte. Donne moi à manger...
Burydan ne répondit rien et repris son écuelle.
- Tu as entendu. J'ai dit donne moi à manger...
- Tu as oublié les mots magiques...
- Quoi, tu oses me tutoyer ! Tu n'es rien ! Tu es un excrément puant et... mmmmm...mmmmm...
Burydan lui avait remis son bâillon
- Tu mangeras quand tu auras appris à être poli.
Il termina son repas, bu une franche lippée de picrate, et pétuna.
- Mmmmm... mmmmmm...
Burydan défit le bâillon
- J'ai faim... et soif... donne moi à manger et à boire...
Burydan attendit, et, comme si les mots lui écorchaient la bouche, le comte dit :
- … s'il te plaît.
Burydan remplit une écuelle du ragoût encore tiède.
- Je vais te délier les mains. Si tu tentes quoi que ce soit, je t’assommerai de nouveau, compris ?
Antiakos acquiesça et Burydan lui délia les mains, lui tendit l'écuelle et une cuillère, ainsi que son outre.
Une fois rassasié et dessoiffé, le comte dit :
- Comment tu t'appelles ?
- Crément, dit Burydan, Ex Crément...
Le comte grimaça.
- Tu es un des chasseurs de prime de l'usurpateur, hein ?
Burydan opina.
- Je croyais qu'il me voulait mort...
- Je ne tue les gens que si j'y suis vraiment obligé...
- Ma tête est mise à prix 10 000 lunars... je te donne le double pour que tu me libères...
Burydan ne répondit pas.
- Le triple alors... imagine, 30 000 lunars...
- Ce que m'offre le Duc, nul autre ne peut me l'offrir.
Antiakos changea de stratégie.
- Si tu me livres à l'usurpateur, mes amis te le feront payer. Lorsqu'ils prendront le pouvoir, et ils le prendront, il te feront écarteler et brûlé vif en même temps que ton maître...
- Il n'est pas mon maître. Et on n'écartèle pas les nobles, on les décapite...
- Noble ?! Galbatiorix ?! Il n'est rien, né de rien, à poussé comme un champignon sur le fumier d'où on aurait jamais dû le sortir... il n'est qu'un roturier de basse extraction, et il crèvera comme un chien...
Burydan n'eut plus de scrupules à livrer le comte au Duc. Il se rendit compte qu'il était comme tous les autres nobles, si imbu de sa naissance que les autres n'étaient rien. Des excréments, comme il avait dit. Il détestait ces gens. Il avait bien vu, lorsqu'il avait combattu Artus de Landau, des gens de l'assistance tordre le nez. Burydan puait. Il puait la roture. Et rien que pour ça ces gens le méprisaient.
Burydan cura sa pipe.
- Il est temps de dormir. On part à l'aube demain.
- J'ai envie de pisser, dit Antiakos.
Burydan le regarda et lui délia les chevilles. Il l'aida à se relever. Antiakos poussa Burydan et commença à courir. Mais Burydan était plus rapide. Il le rattrapa, le fit chuter et l’assomma de nouveau. Il le ramena au bivouac et lui lia les mains et les pieds.
Antiakos reprit ses esprits.
- Tu as essayé de t'enfuir et je ne t'en veux pas. J'aurais fait la même chose. Mais c'est la seule et unique fois que je passe l'éponge. Je suis plus fort et plus rapide que toi. Si tu essaies encore de fuir, tu ne mangeras pas ni ne boiras pas jusqu'à Ank'Arat... et il reste cinq jours...