25-11-2020, 04:14 PM
- Flo / Voilà, j'ai trouvé, j'ai pris ma décision, elle est irrévocable. [en s'adressant à Primus] Tu vois, tout à l'heure, dans le chalet alors que j'étais sur le point de me laisser aller, j'ai senti que dans mon esprit il se tramait quelque chose d'important mais je n'arrivais à savoir quoi. Ton rire m'a mis sur le chemin pas sa spontanéité. Ce soir, lorsque j'aurai vu Benjamin, tu sauras tout car c'est à lui que je réserve la priorité, il y a bien droit. A propos, as-tu de quoi dîner ce soir, on ne sait jamais ?
- Primus / Oui, bien sûr, viande des Grisons, fromages du pays, meringues double crème, vins. Mais pourquoi cette question, qui veux tu inviter ?
- Flo / Aucune idée, mais il faut tout prévoir, même l'imprévisible qui parfois peut devenir possible
Primus n'en revenait pas à quelques points, en l'espace d'à peine quelques heures, Florentin avait basculé dans la sérénité, il souriait, il paraissait parfaitement à l'aise et semblait ne ressentir aucune pression face à cette rencontre capitale qui l'attendait. Primus était tout à la fois soulagé mais également désemparé, ne sachant plus du tout ce qui l'attendait et, par conséquent, comment il devrait réagir. Flegmatique comme il l'est habituellement, il décida de se laisser porter par les événements et que, cas échéant, le Père B., de là où il était, l'inspirerait.
Benjamin est très tendu, il se sent tirailler par deux sentiments inconciliables, son amour très fort pour Romain, ce garçon qu'il a lentement appris à aimer, qui l'a sorti du marasme moral et physique dans lequel il pataugeait, cet homme qui le fait frissonner chaque fois qu'il le contemple dans sa nudité qui met parfaitement en valeur son corps sans parler de ses attributs qui déclenchent des réactions qu'il apprécie tellement.
Et puis il y a Florentin qui depuis sa lettre émerge de plus en plus de ses souvenirs avec cette symbiose qui existait entre les deux qui faisait qu'il n'avait pas besoin de parler pour savoir ce que l'autre pensait. Il pensait aussi au plaisir qu'il avait pris à éveiller les sens de son étudiant des montagnes, à l'ouvrir aux plaisirs entre garçons, à sa peau si douce et à ses caresses si voluptueuses. Ces souvenirs étaient devenus si vivaces qu'il lui était arrivé, peu avant le départ pour l'Europe, de rêver à ces moments sublimes au point que le matin, il devait constater les traces de son éjaculation onirique, à sa grande honte. Quelques heures avant le rendez-vous, il restait fermement décider à ne pas choisir mais, tout simplement, à rester avec Romain.
Romain de son côté était très nerveux car s'il savait que Benjamin lui serait fidèle, il connaissait également la force d'attraction qu'exerçait, malgré lui, Florentin. Il ne pouvait donc rien exclure d'autant qu'il fut un temps ou lui, Romain, avait danser et en public avec Florentin et que la soirée s'était achevée par une nuit sexuellement torride qui avait finalement conduit son ami à sa tentative de suicide. Tout cela, Romain ne pouvait pas l'oublier et il se sentait malheureux.
15 novembre à 20h, dans la petite chapelle
La convocation n'indiquait aucune heure et, pourtant, les deux garçons arrivèrent presqu'en même temps, Florentin était déjà assis et attendait calmement lorsqu'il réalisa que Benjamin était là, assis à côté de lui. Aucun des garçons ne fit un geste ni ne tourna la tête, seul les lèvres de Florentin bougeaient et Benjamin comprit que son ami était en train de prier silencieusement. Il se tut, respectant ce moment de recueillement qui planait sur tous les deux par la seule volonté de Florentin. Après un moment qui parut très long à Benjamin, Florentin tourna la tête en direction de son ami et planta son regard directement dans ses yeux, avec un sourire tellement doux que Benjamin en resta paralysé, incapable de prononcer un seul mot, même pas celui qu'il aurait voulu dire à ce moment : Pardon ! Il vit le visage de Florentin s'approcher très lentement du sien, tout son corps tremblait, il sentait, il savait qu'il ne pourrait pas résister, les lèvres de Florentin était à quelques centimètres de son visage, il était si près qu'il ne pouvait plus le voir, il s'attendait, il espérait et redoutait que l'inéluctable survienne dans la fraction de seconde qui allait suivre lorsqu'il sentit ces lèvres tant aimées se poser, avec une infinie tendresse, sur son front et qu'il entendit Florentin qui parlait
- Flo / Tu n'as rien à craindre de moi, je t'aime toujours, comme je n'ai jamais aimé quelqu'un et comme je pense que je n'aimerai jamais quelqu'un comme je t'aime. Je te demande pardon pour tout le mal que je t'ai fait, pour tout le mal que j'ai pu penser de toi mais je ne te demande pas pardon pour toutes les folies que nous avons faites ensemble. J'ai compris en t'apercevant de loin dans le hall de ton hôtel avec Romain, que j'ai failli ne pas reconnaître, qui pleurait comme toi, que vous vous aimiez et je ne veux pas, je ne peux pas détruire et perturber votre amour. Je le peux d'autant moins que, pas plus tard que ce matin, dans ce petit chalet à foin que tu connais comme moi, j'ai décidé de poursuivre mes études de théologie et, le moment venu, je reviendrai ici, dans ce village de D. où j'ai vécu quelques-uns des plus beaux moments de ma vie et je travaillerai dans ce monastère qui possède, tu le sais, l'une des plus riches bibliothèques.
- Ben / [il pleurait toutes les larmes de son cœurs et riait tout en même temps] Florentin, merci pour tout ce que tu as dit, c'est fantastique tu as tout exprimé, je ne peux rien ajouter sinon te dire que comme toi, tu seras toujours mon meilleur ami, que comme toi, je ne pourrai jamais oublier ce que nous avons vécu et fait ensemble.
- Flo / Viens, nous devons retrouver Romain qui doit être sur des charbons ardents, tu sais tu as très bien choisi, c'est un garçon exceptionnel à tout point de vue et qui, de surcroit, ma sauver la vie car sans sa réactivité et sa prémonition lors de ma tentative de suicide, celle-ci aurait réussi et tu avoueras que cela aurait été dommage. Mais je dois également te présenter quelqu'un que tu ne connais pas encore et dont je crois ne t'avoir jamais parlé, il s'agit de Primus, mon ami d'institut depuis l'âge de cinq ou six ans, un pur enfant du pays, nous avons toujours été ensemble dans la même classe et c'était mon compagnon dans mes tournées d'escalade, il était toujours là quand j'avais besoin de lui.
Romain et Primus ont fait connaissance derrière la porte fermée de la chapelle où, après s'être réciproquement demandés ce qu'ils attendaient dehors et par ce froid, se sont spontanément présentés, et ils sont en grande discussion à la sortie des deux garçons : une fois de plus, la magie du village fonctionnait
- Ro / J'ai tellement peur de cette rencontre entre les deux car tu sais, je l'aime mon Benjamin, je l'aime tellement que je ne sais pas ce que je deviendrais s'il devait choisir Florentin
- Primus / Je ne peux pas deviner ce qu'ils ont décidé, mais je crois que tu ne dois pas trop t'inquiéter car Florentin n'était plus le même entre hier soir et cette après-midi lorsqu'il est rentré de sa ballade dans la tempête : il était détendu et avait l'air heureux, comme le Florentin de mon enfance, celui que que j'aimais
- Flo / Tu vois, Primus, j'avais une fois de plus raison en te demandant si tu avais de quoi nous nourrir ce soir ! Venez mes amis, mes deux Américains ont l'air gelé, c'est vrais qu'il fait un froid terrible, allons chez toi Primus de mon cœur pour nous réchauffer et nous sustenter et nous vous raconterons ce que nous sommes dit et surtout ce que nous avons prévu sans nous le dire [Primus de mon cœur a dit Florentin]
Les quatre garçons partirent rapidement chez Primus où le repas froid fut vite préparé, mais auparavant, il y avait deux trois formalités à accomplir : Ben s'approcha de Romain, le prit dans ses bras et l'embrassa sur la bouche pendant plusieurs secondes. Le relâchant, il se tourna vers Florentin, le pris dans ses bras et l'embrassa tendrement sur la joue en lui murmurant : Ah Florentin, tu sens toujours aussi bon. Puis Florentin se tourna vers Primus en lui confessant : Nous avons été ensemble depuis notre petite enfance et nous resterons ensemble car, à l'avenir, mon port d'attache sera ici.
Le repas fut joyeux même si teinté d'une certaine mélancolie car, demain, chacun repartirait chez lui et tousse demandaient quand ils se reverraient. Au moment où Benjamin et Romain s'apprêtaient à rentrer à leur hôtel, Florentin repris la parole, sur un ton très sérieux
- Je suis heureux car finalement Benjamin et moi avons respecté notre serment de nous revoir, même si c'est avec quelques années de retard. Je rends grâce au Père B. qui, quelque part, à veiller sur nous, j'en suis intimement convaincu, et a permis cette réconciliation qu'au fond de nous-même, Benjamin et moi, était ce que nous souhaitions par-dessus tout. Je vous demande une promesse, celle de tout faire pour qu'au moins une fois par an, nous nous retrouvions alternativement ici chez Primus ou chez vous à San Francisco car, oui, je vous aime tous, tellement plus que vous ne pouvez l'imaginer.
Personne ne répondit, l'émotion était trop forte, mais chacun savait qu'ils seraient de nouveau ensemble dans une année.
Le lendemain, le soleil brillait sur un merveilleux paysage de neige, le froid était toujours intense mais la chaleur était dans le cœur de Benjamin et Romain lorsqu'ils prirent le train de 10h44. Personne ne sut ce qu'ils firent durant la nuit, mais Primus et Florentin avaient l'air heureux lorsque ce dernier monta à son tour dans le train qui allait, avec de multiples changements, le ramener à Rome
EPILOGUE
Lors d'une de leur réunion annuel, cette année c'était le tour de Primus et Florentin, les quatre amis s'amusèrent à faire le point de leur situation réciproque.
Florentin avait brillamment terminé ses études de théologie et avait finalement obtenu un diplôme de doctorat sur la thèse "la sexualité dans l'histoire biblique", thèse qui avait provoqué pas mal de bruit dans le milieu du Vatican et des conservateurs ainsi que dans les cercles de la laïcité. Cela avait fallu une certaine notoriété à Florentin ce qui l'avait aidé à obtenir un poste d'enseignant au collège de D., poste qui lui laissait suffisamment de temps pour s'occuper de ses recherches. Il n'avait jamais cherché à se mettre en avant, c'était quelqu'un de tout simple qui était content avec ce qu'il avait, il était tout simplement heureux, il était dans ses montagnes qu'il parcourait très régulièrement avec Primus, lequel avait agrandi son magasin pour faire face à la progression du nombre de touristes. Ce garçon qui n'avait jamais fréquenté de grandes écoles ni même l'université possédait un solide bons sens, était resté ce qu'il avait toujours été, simple, aimant et proche de la nature, quelqu'un qu'on aimait fréquenter, qui vous réconciliait avec la société. Chacun avait son appartement, dans la même maison il est vrai où ils étaient les seuls occupants, avaient-ils une relation particulière, personne ne le savait vraiment et, au fond, cela n'intéressait personne.
Benjamin et Romain habitaient ensemble, dans un très grand appartement, avec les trois adolescents, trois frères, qu'ils avaient adoptés depuis que le mariage homosexuel avait été légalement possible. Si vous ne voulez pas vous fâcher avec eux, ne leur dite jamais que c'est un beau couple : comme avait répondu une fois Benjamin, non, il n'y a pas de mari et de femme entre nous, il n'y a que deux garçons qui s'aiment, qui ont chacun un sexe et une paire de testicules. Ils avaient tous les deux de hautes responsabilités dans l'entreprise dont ils avaient pris le contrôle, ils étaient devenus très Américains mais leur plus grand plaisir étaient de retourner dans les montagnes de D. où ils retrouvaient avec une joie presque enfantine leurs amis Primus et Florentin. Leurs trois garçons adoraient cet endroit, à les entendre, ils auraient bien voulu que leurs deux papa viennent s'y installer...
FIN
- Primus / Oui, bien sûr, viande des Grisons, fromages du pays, meringues double crème, vins. Mais pourquoi cette question, qui veux tu inviter ?
- Flo / Aucune idée, mais il faut tout prévoir, même l'imprévisible qui parfois peut devenir possible
Primus n'en revenait pas à quelques points, en l'espace d'à peine quelques heures, Florentin avait basculé dans la sérénité, il souriait, il paraissait parfaitement à l'aise et semblait ne ressentir aucune pression face à cette rencontre capitale qui l'attendait. Primus était tout à la fois soulagé mais également désemparé, ne sachant plus du tout ce qui l'attendait et, par conséquent, comment il devrait réagir. Flegmatique comme il l'est habituellement, il décida de se laisser porter par les événements et que, cas échéant, le Père B., de là où il était, l'inspirerait.
Benjamin est très tendu, il se sent tirailler par deux sentiments inconciliables, son amour très fort pour Romain, ce garçon qu'il a lentement appris à aimer, qui l'a sorti du marasme moral et physique dans lequel il pataugeait, cet homme qui le fait frissonner chaque fois qu'il le contemple dans sa nudité qui met parfaitement en valeur son corps sans parler de ses attributs qui déclenchent des réactions qu'il apprécie tellement.
Et puis il y a Florentin qui depuis sa lettre émerge de plus en plus de ses souvenirs avec cette symbiose qui existait entre les deux qui faisait qu'il n'avait pas besoin de parler pour savoir ce que l'autre pensait. Il pensait aussi au plaisir qu'il avait pris à éveiller les sens de son étudiant des montagnes, à l'ouvrir aux plaisirs entre garçons, à sa peau si douce et à ses caresses si voluptueuses. Ces souvenirs étaient devenus si vivaces qu'il lui était arrivé, peu avant le départ pour l'Europe, de rêver à ces moments sublimes au point que le matin, il devait constater les traces de son éjaculation onirique, à sa grande honte. Quelques heures avant le rendez-vous, il restait fermement décider à ne pas choisir mais, tout simplement, à rester avec Romain.
Romain de son côté était très nerveux car s'il savait que Benjamin lui serait fidèle, il connaissait également la force d'attraction qu'exerçait, malgré lui, Florentin. Il ne pouvait donc rien exclure d'autant qu'il fut un temps ou lui, Romain, avait danser et en public avec Florentin et que la soirée s'était achevée par une nuit sexuellement torride qui avait finalement conduit son ami à sa tentative de suicide. Tout cela, Romain ne pouvait pas l'oublier et il se sentait malheureux.
15 novembre à 20h, dans la petite chapelle
La convocation n'indiquait aucune heure et, pourtant, les deux garçons arrivèrent presqu'en même temps, Florentin était déjà assis et attendait calmement lorsqu'il réalisa que Benjamin était là, assis à côté de lui. Aucun des garçons ne fit un geste ni ne tourna la tête, seul les lèvres de Florentin bougeaient et Benjamin comprit que son ami était en train de prier silencieusement. Il se tut, respectant ce moment de recueillement qui planait sur tous les deux par la seule volonté de Florentin. Après un moment qui parut très long à Benjamin, Florentin tourna la tête en direction de son ami et planta son regard directement dans ses yeux, avec un sourire tellement doux que Benjamin en resta paralysé, incapable de prononcer un seul mot, même pas celui qu'il aurait voulu dire à ce moment : Pardon ! Il vit le visage de Florentin s'approcher très lentement du sien, tout son corps tremblait, il sentait, il savait qu'il ne pourrait pas résister, les lèvres de Florentin était à quelques centimètres de son visage, il était si près qu'il ne pouvait plus le voir, il s'attendait, il espérait et redoutait que l'inéluctable survienne dans la fraction de seconde qui allait suivre lorsqu'il sentit ces lèvres tant aimées se poser, avec une infinie tendresse, sur son front et qu'il entendit Florentin qui parlait
- Flo / Tu n'as rien à craindre de moi, je t'aime toujours, comme je n'ai jamais aimé quelqu'un et comme je pense que je n'aimerai jamais quelqu'un comme je t'aime. Je te demande pardon pour tout le mal que je t'ai fait, pour tout le mal que j'ai pu penser de toi mais je ne te demande pas pardon pour toutes les folies que nous avons faites ensemble. J'ai compris en t'apercevant de loin dans le hall de ton hôtel avec Romain, que j'ai failli ne pas reconnaître, qui pleurait comme toi, que vous vous aimiez et je ne veux pas, je ne peux pas détruire et perturber votre amour. Je le peux d'autant moins que, pas plus tard que ce matin, dans ce petit chalet à foin que tu connais comme moi, j'ai décidé de poursuivre mes études de théologie et, le moment venu, je reviendrai ici, dans ce village de D. où j'ai vécu quelques-uns des plus beaux moments de ma vie et je travaillerai dans ce monastère qui possède, tu le sais, l'une des plus riches bibliothèques.
- Ben / [il pleurait toutes les larmes de son cœurs et riait tout en même temps] Florentin, merci pour tout ce que tu as dit, c'est fantastique tu as tout exprimé, je ne peux rien ajouter sinon te dire que comme toi, tu seras toujours mon meilleur ami, que comme toi, je ne pourrai jamais oublier ce que nous avons vécu et fait ensemble.
- Flo / Viens, nous devons retrouver Romain qui doit être sur des charbons ardents, tu sais tu as très bien choisi, c'est un garçon exceptionnel à tout point de vue et qui, de surcroit, ma sauver la vie car sans sa réactivité et sa prémonition lors de ma tentative de suicide, celle-ci aurait réussi et tu avoueras que cela aurait été dommage. Mais je dois également te présenter quelqu'un que tu ne connais pas encore et dont je crois ne t'avoir jamais parlé, il s'agit de Primus, mon ami d'institut depuis l'âge de cinq ou six ans, un pur enfant du pays, nous avons toujours été ensemble dans la même classe et c'était mon compagnon dans mes tournées d'escalade, il était toujours là quand j'avais besoin de lui.
Romain et Primus ont fait connaissance derrière la porte fermée de la chapelle où, après s'être réciproquement demandés ce qu'ils attendaient dehors et par ce froid, se sont spontanément présentés, et ils sont en grande discussion à la sortie des deux garçons : une fois de plus, la magie du village fonctionnait
- Ro / J'ai tellement peur de cette rencontre entre les deux car tu sais, je l'aime mon Benjamin, je l'aime tellement que je ne sais pas ce que je deviendrais s'il devait choisir Florentin
- Primus / Je ne peux pas deviner ce qu'ils ont décidé, mais je crois que tu ne dois pas trop t'inquiéter car Florentin n'était plus le même entre hier soir et cette après-midi lorsqu'il est rentré de sa ballade dans la tempête : il était détendu et avait l'air heureux, comme le Florentin de mon enfance, celui que que j'aimais
- Flo / Tu vois, Primus, j'avais une fois de plus raison en te demandant si tu avais de quoi nous nourrir ce soir ! Venez mes amis, mes deux Américains ont l'air gelé, c'est vrais qu'il fait un froid terrible, allons chez toi Primus de mon cœur pour nous réchauffer et nous sustenter et nous vous raconterons ce que nous sommes dit et surtout ce que nous avons prévu sans nous le dire [Primus de mon cœur a dit Florentin]
Les quatre garçons partirent rapidement chez Primus où le repas froid fut vite préparé, mais auparavant, il y avait deux trois formalités à accomplir : Ben s'approcha de Romain, le prit dans ses bras et l'embrassa sur la bouche pendant plusieurs secondes. Le relâchant, il se tourna vers Florentin, le pris dans ses bras et l'embrassa tendrement sur la joue en lui murmurant : Ah Florentin, tu sens toujours aussi bon. Puis Florentin se tourna vers Primus en lui confessant : Nous avons été ensemble depuis notre petite enfance et nous resterons ensemble car, à l'avenir, mon port d'attache sera ici.
Le repas fut joyeux même si teinté d'une certaine mélancolie car, demain, chacun repartirait chez lui et tousse demandaient quand ils se reverraient. Au moment où Benjamin et Romain s'apprêtaient à rentrer à leur hôtel, Florentin repris la parole, sur un ton très sérieux
- Je suis heureux car finalement Benjamin et moi avons respecté notre serment de nous revoir, même si c'est avec quelques années de retard. Je rends grâce au Père B. qui, quelque part, à veiller sur nous, j'en suis intimement convaincu, et a permis cette réconciliation qu'au fond de nous-même, Benjamin et moi, était ce que nous souhaitions par-dessus tout. Je vous demande une promesse, celle de tout faire pour qu'au moins une fois par an, nous nous retrouvions alternativement ici chez Primus ou chez vous à San Francisco car, oui, je vous aime tous, tellement plus que vous ne pouvez l'imaginer.
Personne ne répondit, l'émotion était trop forte, mais chacun savait qu'ils seraient de nouveau ensemble dans une année.
Le lendemain, le soleil brillait sur un merveilleux paysage de neige, le froid était toujours intense mais la chaleur était dans le cœur de Benjamin et Romain lorsqu'ils prirent le train de 10h44. Personne ne sut ce qu'ils firent durant la nuit, mais Primus et Florentin avaient l'air heureux lorsque ce dernier monta à son tour dans le train qui allait, avec de multiples changements, le ramener à Rome
EPILOGUE
Lors d'une de leur réunion annuel, cette année c'était le tour de Primus et Florentin, les quatre amis s'amusèrent à faire le point de leur situation réciproque.
Florentin avait brillamment terminé ses études de théologie et avait finalement obtenu un diplôme de doctorat sur la thèse "la sexualité dans l'histoire biblique", thèse qui avait provoqué pas mal de bruit dans le milieu du Vatican et des conservateurs ainsi que dans les cercles de la laïcité. Cela avait fallu une certaine notoriété à Florentin ce qui l'avait aidé à obtenir un poste d'enseignant au collège de D., poste qui lui laissait suffisamment de temps pour s'occuper de ses recherches. Il n'avait jamais cherché à se mettre en avant, c'était quelqu'un de tout simple qui était content avec ce qu'il avait, il était tout simplement heureux, il était dans ses montagnes qu'il parcourait très régulièrement avec Primus, lequel avait agrandi son magasin pour faire face à la progression du nombre de touristes. Ce garçon qui n'avait jamais fréquenté de grandes écoles ni même l'université possédait un solide bons sens, était resté ce qu'il avait toujours été, simple, aimant et proche de la nature, quelqu'un qu'on aimait fréquenter, qui vous réconciliait avec la société. Chacun avait son appartement, dans la même maison il est vrai où ils étaient les seuls occupants, avaient-ils une relation particulière, personne ne le savait vraiment et, au fond, cela n'intéressait personne.
Benjamin et Romain habitaient ensemble, dans un très grand appartement, avec les trois adolescents, trois frères, qu'ils avaient adoptés depuis que le mariage homosexuel avait été légalement possible. Si vous ne voulez pas vous fâcher avec eux, ne leur dite jamais que c'est un beau couple : comme avait répondu une fois Benjamin, non, il n'y a pas de mari et de femme entre nous, il n'y a que deux garçons qui s'aiment, qui ont chacun un sexe et une paire de testicules. Ils avaient tous les deux de hautes responsabilités dans l'entreprise dont ils avaient pris le contrôle, ils étaient devenus très Américains mais leur plus grand plaisir étaient de retourner dans les montagnes de D. où ils retrouvaient avec une joie presque enfantine leurs amis Primus et Florentin. Leurs trois garçons adoraient cet endroit, à les entendre, ils auraient bien voulu que leurs deux papa viennent s'y installer...
FIN