21-11-2020, 09:28 PM
18 - Yann : Dimanche maudit
Dimanche 12 mai
J'ai vraiment passé un bon moment avec Julien hier. C'était cool.
Je m'étire en bâillant, me lever tôt tous les dimanche matins commence à devenir vraiment pénible.
Je... Je ne ressens plus tant que ça l'envie d'aller à la messe. Pourquoi ?
Je prends le temps d'y réfléchir. La réponse est pourtant évidente.
Parce que je n'en peux plus. Parce qu'il y a un gouffre de plus en plus grand entre ma foi et moi-même.
Je ne trouverai aucun réconfort en elle. Si je révélais mes tourments, tout ce que je recevrais, ce serait du dégoût. J'en ai assez pour moi-même sans avoir besoin d'en rajouter.
J'ai besoin d'aide, mais vers qui me tourner ? Qui prendrait la peine de m'écouter ? Qui pourrait m'aider à me libérer de cette souffrance ?
Laurent ? Pourrais-tu seulement me comprendre ? Je ne pourrais jamais te l'avouer. Toi pour qui je compte autant... Ce serait trop douloureux de te perdre.
Julien ? Que pourrais-tu me dire ? Comment pourrais-tu connaître la solution à mes problèmes ?
David... Toi qui te dévoues à aider les autres... Peut-être... peut-être sauras-tu m'écouter.
Mais rien qu'à penser à l'idée de parler de ce qui me tourmente, je me sens mal.
On frappe à ma porte.
- Yann ? Tu es réveillé ?
- Oui...
Je me lève péniblement, et sors prendre une douche.
Le jet d'eau me réveille un peu, mais ne peut chasser mes pensées.
Laurent... Tu m'as manqué, hier. Je ne sais pas pourquoi je ressens quelque chose d'aussi fort... Ça me perturbe beaucoup. Je n'ai jamais ressenti une telle chose auparavant. Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je me sèche, finis mes ablutions, m'habille et descend dans le salon.
Je... Non...
- Bonjour. Mais, dis-moi, tu es tout pâle, dit ma mère.
- Je... je ne me sens pas bien.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Non, non, ce n'est pas possible, ce n'est quand même pas...
- Yann !
Ma mère me fait asseoir, et Stef et mon père se pressent autour de moi.
- Il faut l'allonger, il est vraiment blanc.
Tout tourne autour de moi. Ma vision se réduit à un cercle de plus en plus petit.
- Reste avec nous, Yann ! Dit Stef.
Je reprends conscience, et regarde autour de moi sans comprendre comment j'ai pu arriver dans le lit de mes parents. Je les vois me regardant, ainsi que Stef.
- Yann ? Ça va mieux ?
Qu'est-ce que je fais là ?
Je me redresse, et regarde autour de moi en quête d'un indice.
Tout me revient soudain d'un coup.
Je suis pris de nausées. Mon estomac est heureusement vide.
- J'appelle un médecin.
Aucun médecin ne pourra m'aider, maman. Personne ne pourra m'aider.
Les minutes s'écoulent, et mon esprit est en ébullition. Une décision se fait jour de plus en plus clairement en moi.
Je ne peux plus continuer à croire en un dieu cruel qui permettrait une telle chose. Je n'ai rien fait de si terrible pour recevoir un tel châtiment. Pourquoi me faire ainsi, et condamner en même temps ce que je suis ? Je n'en peux plus, je ne peux plus croire.
J'ai pris une décision cruciale, emporté par une colère dirigée contre tout ce qui a pu me faire souffrir. La religion, l'éducation de mes parents, le collège...
- Je vais mieux.
Et c'est vrai. Pas vraiment la grande forme morale non plus, je sens qu'il me reste encore à réaliser pleinement les conséquences du choix que je viens de faire, mais... quelque part, j'ai l'impression d'avoir bien fait. D'avoir toujours su que c'était ce que je devais faire.
Maudits soient tous ceux qui m'ont fait du mal.
- Tu es sûr ?
- Oui, c'est passé. Je vais beaucoup mieux, même. J'ai faim !
- Pfff, tu nous as fait peur. Mais je préfère que tu restes ici. Mieux vaut que tu te reposes, ce n'est pas si grave si tu rates la messe aujourd'hui. Ta santé prime.
- D'accord, papa.
La colère bouillonne toujours en moi. J'ai le sentiment qu'elle ne s'éteindra plus jamais. Je n'en n'ai pas envie, d'ailleurs. Je la chéris. Elle m'a libéré.
Fin du livre I
Dimanche 12 mai
J'ai vraiment passé un bon moment avec Julien hier. C'était cool.
Je m'étire en bâillant, me lever tôt tous les dimanche matins commence à devenir vraiment pénible.
Je... Je ne ressens plus tant que ça l'envie d'aller à la messe. Pourquoi ?
Je prends le temps d'y réfléchir. La réponse est pourtant évidente.
Parce que je n'en peux plus. Parce qu'il y a un gouffre de plus en plus grand entre ma foi et moi-même.
Je ne trouverai aucun réconfort en elle. Si je révélais mes tourments, tout ce que je recevrais, ce serait du dégoût. J'en ai assez pour moi-même sans avoir besoin d'en rajouter.
J'ai besoin d'aide, mais vers qui me tourner ? Qui prendrait la peine de m'écouter ? Qui pourrait m'aider à me libérer de cette souffrance ?
Laurent ? Pourrais-tu seulement me comprendre ? Je ne pourrais jamais te l'avouer. Toi pour qui je compte autant... Ce serait trop douloureux de te perdre.
Julien ? Que pourrais-tu me dire ? Comment pourrais-tu connaître la solution à mes problèmes ?
David... Toi qui te dévoues à aider les autres... Peut-être... peut-être sauras-tu m'écouter.
Mais rien qu'à penser à l'idée de parler de ce qui me tourmente, je me sens mal.
On frappe à ma porte.
- Yann ? Tu es réveillé ?
- Oui...
Je me lève péniblement, et sors prendre une douche.
Le jet d'eau me réveille un peu, mais ne peut chasser mes pensées.
Laurent... Tu m'as manqué, hier. Je ne sais pas pourquoi je ressens quelque chose d'aussi fort... Ça me perturbe beaucoup. Je n'ai jamais ressenti une telle chose auparavant. Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je me sèche, finis mes ablutions, m'habille et descend dans le salon.
Je... Non...
- Bonjour. Mais, dis-moi, tu es tout pâle, dit ma mère.
- Je... je ne me sens pas bien.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Non, non, ce n'est pas possible, ce n'est quand même pas...
- Yann !
Ma mère me fait asseoir, et Stef et mon père se pressent autour de moi.
- Il faut l'allonger, il est vraiment blanc.
Tout tourne autour de moi. Ma vision se réduit à un cercle de plus en plus petit.
- Reste avec nous, Yann ! Dit Stef.
Je reprends conscience, et regarde autour de moi sans comprendre comment j'ai pu arriver dans le lit de mes parents. Je les vois me regardant, ainsi que Stef.
- Yann ? Ça va mieux ?
Qu'est-ce que je fais là ?
Je me redresse, et regarde autour de moi en quête d'un indice.
Tout me revient soudain d'un coup.
Je suis pris de nausées. Mon estomac est heureusement vide.
- J'appelle un médecin.
Aucun médecin ne pourra m'aider, maman. Personne ne pourra m'aider.
Les minutes s'écoulent, et mon esprit est en ébullition. Une décision se fait jour de plus en plus clairement en moi.
Je ne peux plus continuer à croire en un dieu cruel qui permettrait une telle chose. Je n'ai rien fait de si terrible pour recevoir un tel châtiment. Pourquoi me faire ainsi, et condamner en même temps ce que je suis ? Je n'en peux plus, je ne peux plus croire.
J'ai pris une décision cruciale, emporté par une colère dirigée contre tout ce qui a pu me faire souffrir. La religion, l'éducation de mes parents, le collège...
- Je vais mieux.
Et c'est vrai. Pas vraiment la grande forme morale non plus, je sens qu'il me reste encore à réaliser pleinement les conséquences du choix que je viens de faire, mais... quelque part, j'ai l'impression d'avoir bien fait. D'avoir toujours su que c'était ce que je devais faire.
Maudits soient tous ceux qui m'ont fait du mal.
- Tu es sûr ?
- Oui, c'est passé. Je vais beaucoup mieux, même. J'ai faim !
- Pfff, tu nous as fait peur. Mais je préfère que tu restes ici. Mieux vaut que tu te reposes, ce n'est pas si grave si tu rates la messe aujourd'hui. Ta santé prime.
- D'accord, papa.
La colère bouillonne toujours en moi. J'ai le sentiment qu'elle ne s'éteindra plus jamais. Je n'en n'ai pas envie, d'ailleurs. Je la chéris. Elle m'a libéré.
Fin du livre I
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)