19-11-2020, 09:37 PM
16 - Laurent : À l'ombre de la vérité
J'entends gronder le tonnerre dehors. J'ouvre les yeux pour me rendre compte que je me suis endormi la tête sur mon cahier. Je me frotte les yeux en bâillant, puis étire mes bras. Je regarde ma montre, il n'est que 20 heures.
- À table !
Je fais un détour par la salle de bains pour me passer de l'eau froide sur le visage. Je ne vais pas faire long feu, ce soir.
J'entre dans le salon et m'installe à table.
- T'as pas l'air en forme, Lo, me dit Philippe.
- Je suis juste fatigué... Je vais me coucher tout de suite après manger.
- Tu vas bien ? Me demande ma mère.
- Oui, oui, pas de problème.
- Tu es sûr ?
Je regarde Isabelle, et constate qu'elle a vraiment l'air inquiète.
- J'ai pas réussi à dormir la nuit dernière, une insomnie... Cette nuit je vais rattraper.
- Qu'est-ce qui t'empêche de dormir ?
- Rien, rien du tout... Je... c'est juste que...
Je constate que tout le monde m'écoute attentivement.
J'ai la gorge serrée, je me sens mal tout d'un coup.
- J'angoisse pour le bac...
- Tu as de bonnes notes, Laurent, tu n'as pas de soucis à te faire, me dit mon père.
- Je sais bien, mais je ne peux pas m'en empêcher, tant de choses dépendent de ça...
- Prends le temps de te changer les idées.
- Oui... J'attends la fête avec impatience.
- On pourra faire une sortie quelque part ce week-end, histoire de changer un peu d'air.
- Bonne idée ! Dis-je sincèrement. Samedi ?
- Si tout le monde est d'accord.
Ils approuvent tous, et sentir qu'ils le font pour moi me touche beaucoup.
Ça me tue de leur mentir comme ça... Julien, tu m'as dit que tu vivais ça tous les jours ? Mais comment tu fais pour tenir ?
Je ne suis pas prêt à leur en parler, en tout cas, j'en suis même très loin !
Je remonte dans ma chambre et regarde de nouveau mon ordinateur. Trouverai-je d'autres réponses, de l'aide, sur le net ? Je crois être prêt à le faire.
Je m'installe sur ma chaise, toute idée de sommeil temporairement envolée, et me penche pour appuyer sur le bouton du PC.
La lumière s'éteint alors.
- Eh merde ! C'est pas vrai !
Je regarde dehors, tout le quartier est plongé dans le noir.
- Bon, bah, autant dormir...
Heureusement, mon réveil utilise des piles pour parer à ce genre de problème. Je décide de le régler sur une heure plus matinale que d'habitude.
Vendredi 10 mai
Mon réveil sonne, j'aplatis de la main l'interrupteur, et me force à ouvrir les yeux.
Dur dur, j'aurais bien dormi quelques heures de plus... Mais j'ai des trucs à faire.
Je me lave rapidement et descend à la cuisine me servir un bol de café.
De retour dans ma chambre, je reviens à mes devoirs. J'ai intérêt à les faire, surtout celui de maths, Dalierne m'écorcherait vif si elle vérifiait mon cahier pour voir une page blanche.
Une fois ce détail réglé, je vérifie l'heure, et branche mon ordinateur.
Je me retrouve de nouveau à devoir mettre un nom sur ce qui me hante. Ce qui revient à le regarder en face.
Je l'ai déjà révélé à Julien, pourtant... Mais là, je dois me le dire à moi-même.
Après avoir longuement hésité, je laisse courir mes doigts sur le clavier.
> Homosexualité questions comprendre
C'est fait... Je l'ai exprimé.
On frappe à la porte, me faisant sursauter.
- Quoi ?
- Tu ne déjeunes pas ?
- J'ai déjà mangé, maman. Je rattrape mes devoirs.
- D'accord.
Ma montre bipe, c'est l'heure de partir au lycée.
J'ai appris certaines choses... Reste à les assimiler.
Je descends l'escalier, et retrouve le reste de ma famille.
Après les embrassades d'usage, je sors pour affronter ce vendredi.
Et demain, je me vide l'esprit et me consacre entièrement à cette sortie. J'en ai besoin.
D'ailleurs, aujourd'hui, je pourrais aussi ne plus y penser...
Arrivé au croisement, je m'arrête en voyant une silhouette familière arriver en face.
- Salut Yann !
- Salut Laurent !
Ma gorge se serre.
Raté.
Nous nous sourions, immobiles, et je constate que Yann a l'air de plus en plus gêné.
- Comment va mon sauveur ?
- Oh, pitié ! Pas ça !
- Hé-hé, comme tu veux. Mais ça ne changera rien à ce que je pense de toi.
Il est tout rouge, maintenant.
- N'importe qui aurait fait la même chose.
- J'en doute. Tu as bien vu les autres, ils se contentaient de se délecter du spectacle.
- Oui... C'est triste.
- Je suis vraiment heureux de t'avoir comme ami, Yann.
- Je t'en prie... Ça me gêne vraiment.
- Tu ne devrais pas. Tu devrais être fier de toi, au contraire.
Je vois son visage s'assombrir. M'enfin ?
Je le prends par les épaules.
- Yann, regarde-moi dans les yeux.
Il relève la tête.
- Tu es quelqu'un de bien, de vraiment bien. Je ne pourrais pas espérer avoir un meilleur ami que toi. Tu comptes beaucoup pour moi.
Je le relâche, et observe sa réaction.
Il reste un moment étonné, puis, petit à petit, un sourire apparaît sur son visage.
- Merci, Laurent. Toi aussi, tu comptes beaucoup pour moi.
Nous cheminons côte à côte pour être rejoints par Julien.
- 'lut, Ju.
- Yo, Lo. 'lut Yann.
- 'lut, Ju, fait Yann, amusé.
- Ça va ?
- Oui, pas mal.
- Pareil, fait Yann.
- Alors tout va bien. Parés à affronter la dernière journée de la semaine ?
- Oh que oui ! Au fait, samedi, mes parents ont organisé une sortie, je ne serai pas là, ou alors en soirée.
- D'accord. On se fera peut-être un tennis, ou une course, hein, Yann ?
- Oui. Je n'étais pas vraiment en forme, l'autre fois, il est temps que je te mette quelques mètres dans la vue. Une centaine, disons.
- Oh l'autre ! À moto, peut-être ?
- Inutile. Mais prends-en une si tu en as besoin.
J'écoute, amusé, mes deux amis se chamailler, et profite de ce simple plaisir.
C'est réconfortant.
J'entends gronder le tonnerre dehors. J'ouvre les yeux pour me rendre compte que je me suis endormi la tête sur mon cahier. Je me frotte les yeux en bâillant, puis étire mes bras. Je regarde ma montre, il n'est que 20 heures.
- À table !
Je fais un détour par la salle de bains pour me passer de l'eau froide sur le visage. Je ne vais pas faire long feu, ce soir.
J'entre dans le salon et m'installe à table.
- T'as pas l'air en forme, Lo, me dit Philippe.
- Je suis juste fatigué... Je vais me coucher tout de suite après manger.
- Tu vas bien ? Me demande ma mère.
- Oui, oui, pas de problème.
- Tu es sûr ?
Je regarde Isabelle, et constate qu'elle a vraiment l'air inquiète.
- J'ai pas réussi à dormir la nuit dernière, une insomnie... Cette nuit je vais rattraper.
- Qu'est-ce qui t'empêche de dormir ?
- Rien, rien du tout... Je... c'est juste que...
Je constate que tout le monde m'écoute attentivement.
J'ai la gorge serrée, je me sens mal tout d'un coup.
- J'angoisse pour le bac...
- Tu as de bonnes notes, Laurent, tu n'as pas de soucis à te faire, me dit mon père.
- Je sais bien, mais je ne peux pas m'en empêcher, tant de choses dépendent de ça...
- Prends le temps de te changer les idées.
- Oui... J'attends la fête avec impatience.
- On pourra faire une sortie quelque part ce week-end, histoire de changer un peu d'air.
- Bonne idée ! Dis-je sincèrement. Samedi ?
- Si tout le monde est d'accord.
Ils approuvent tous, et sentir qu'ils le font pour moi me touche beaucoup.
Ça me tue de leur mentir comme ça... Julien, tu m'as dit que tu vivais ça tous les jours ? Mais comment tu fais pour tenir ?
Je ne suis pas prêt à leur en parler, en tout cas, j'en suis même très loin !
Je remonte dans ma chambre et regarde de nouveau mon ordinateur. Trouverai-je d'autres réponses, de l'aide, sur le net ? Je crois être prêt à le faire.
Je m'installe sur ma chaise, toute idée de sommeil temporairement envolée, et me penche pour appuyer sur le bouton du PC.
La lumière s'éteint alors.
- Eh merde ! C'est pas vrai !
Je regarde dehors, tout le quartier est plongé dans le noir.
- Bon, bah, autant dormir...
Heureusement, mon réveil utilise des piles pour parer à ce genre de problème. Je décide de le régler sur une heure plus matinale que d'habitude.
Vendredi 10 mai
Mon réveil sonne, j'aplatis de la main l'interrupteur, et me force à ouvrir les yeux.
Dur dur, j'aurais bien dormi quelques heures de plus... Mais j'ai des trucs à faire.
Je me lave rapidement et descend à la cuisine me servir un bol de café.
De retour dans ma chambre, je reviens à mes devoirs. J'ai intérêt à les faire, surtout celui de maths, Dalierne m'écorcherait vif si elle vérifiait mon cahier pour voir une page blanche.
Une fois ce détail réglé, je vérifie l'heure, et branche mon ordinateur.
Je me retrouve de nouveau à devoir mettre un nom sur ce qui me hante. Ce qui revient à le regarder en face.
Je l'ai déjà révélé à Julien, pourtant... Mais là, je dois me le dire à moi-même.
Après avoir longuement hésité, je laisse courir mes doigts sur le clavier.
> Homosexualité questions comprendre
C'est fait... Je l'ai exprimé.
On frappe à la porte, me faisant sursauter.
- Quoi ?
- Tu ne déjeunes pas ?
- J'ai déjà mangé, maman. Je rattrape mes devoirs.
- D'accord.
Ma montre bipe, c'est l'heure de partir au lycée.
J'ai appris certaines choses... Reste à les assimiler.
Je descends l'escalier, et retrouve le reste de ma famille.
Après les embrassades d'usage, je sors pour affronter ce vendredi.
Et demain, je me vide l'esprit et me consacre entièrement à cette sortie. J'en ai besoin.
D'ailleurs, aujourd'hui, je pourrais aussi ne plus y penser...
Arrivé au croisement, je m'arrête en voyant une silhouette familière arriver en face.
- Salut Yann !
- Salut Laurent !
Ma gorge se serre.
Raté.
Nous nous sourions, immobiles, et je constate que Yann a l'air de plus en plus gêné.
- Comment va mon sauveur ?
- Oh, pitié ! Pas ça !
- Hé-hé, comme tu veux. Mais ça ne changera rien à ce que je pense de toi.
Il est tout rouge, maintenant.
- N'importe qui aurait fait la même chose.
- J'en doute. Tu as bien vu les autres, ils se contentaient de se délecter du spectacle.
- Oui... C'est triste.
- Je suis vraiment heureux de t'avoir comme ami, Yann.
- Je t'en prie... Ça me gêne vraiment.
- Tu ne devrais pas. Tu devrais être fier de toi, au contraire.
Je vois son visage s'assombrir. M'enfin ?
Je le prends par les épaules.
- Yann, regarde-moi dans les yeux.
Il relève la tête.
- Tu es quelqu'un de bien, de vraiment bien. Je ne pourrais pas espérer avoir un meilleur ami que toi. Tu comptes beaucoup pour moi.
Je le relâche, et observe sa réaction.
Il reste un moment étonné, puis, petit à petit, un sourire apparaît sur son visage.
- Merci, Laurent. Toi aussi, tu comptes beaucoup pour moi.
Nous cheminons côte à côte pour être rejoints par Julien.
- 'lut, Ju.
- Yo, Lo. 'lut Yann.
- 'lut, Ju, fait Yann, amusé.
- Ça va ?
- Oui, pas mal.
- Pareil, fait Yann.
- Alors tout va bien. Parés à affronter la dernière journée de la semaine ?
- Oh que oui ! Au fait, samedi, mes parents ont organisé une sortie, je ne serai pas là, ou alors en soirée.
- D'accord. On se fera peut-être un tennis, ou une course, hein, Yann ?
- Oui. Je n'étais pas vraiment en forme, l'autre fois, il est temps que je te mette quelques mètres dans la vue. Une centaine, disons.
- Oh l'autre ! À moto, peut-être ?
- Inutile. Mais prends-en une si tu en as besoin.
J'écoute, amusé, mes deux amis se chamailler, et profite de ce simple plaisir.
C'est réconfortant.
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