14-11-2020, 09:11 PM
11 - Julien : Course
Je laisse enfin mes camarades de classe pour rechercher mes amis dans la cour, mais ne les trouve nulle part.
Bah où ils sont partis, tous ?
Je fais plusieurs fois le tour, cherchant de tous côtés, et finis par trouver Yann.
- 'lut. Tu as vu les autres ?
- Oui, David est parti avec sa copine, et Laurent est à l'infirmerie. Steve l'a allumé.
- Quoi ?! Pour un peu de peinture ?
- Hein ? Non, il l'a complètement ridiculisé en cours. Et tu connais la bande à Thierry, dès qu'ils reniflent une victime, ils se jettent dessus... Il en a pour jusqu'à la fin de l'année à se faire mettre en boîte. C'est quoi cette histoire de peinture ?
- Pfff. Laurent, il changera jamais, lui... Et tout ça pour David. La dernière fois, il a balancé un pot de peinture sur Steve pour que sa sœur puisse être seule avec Dave.
- Je comprends qu'il ait fini par se venger...
- Ouais, surtout que son blouson de cuir tout neuf est parti à la poubelle alors qu'il l'avait acheté le matin même.
- Aargh.
- Il va bien, au moins ?
- Ça a l'air. C'est surtout le cours de maths qu'il va pouvoir sauter qui lui faisait mal, on dirait.
- Ah, le veinard !
- Oui !
Yann m'explique que Laurent a désigné Steve devant toute la classe comme symbole d'une époque révolue, tout en donnant force exemples. Son exposé avait été fort brillant... et apprécié. D'autant qu'il était plus que visible que leur professeur lui-même avait du mal à se retenir de rire. Et quand David avait confirmé, mort de rire, que tout était véridique, ça avait été la proverbiale goutte d'eau pour le prof.
- Ah, punaise, j'aurais bien voulu être dans votre classe pour voir ça !
- Mouais, mais ça me gêne quand même. Ce n'est pas sympa de ridiculiser quelqu'un comme ça... Et Laurent en a payé le prix.
- Tu ne vas pas défendre cet imbécile, quand même !
- Que sais-tu de ses raisons ? Il est très proche de sa sœur, ils sont jumeaux quand même. Il s'inquiète peut-être tout simplement de ce qui peut lui arriver, plus que de raison peut-être, mais les sentiments, ça... enfin... David a-t-il seulement essayé de lui parler, de s'expliquer avec lui ?
- Euh... Non, je ne pense pas. Je n'avais pas considéré les choses sous cet angle, à vrai dire.
- C'est l'angle de mon père. Je veux dire, il m'a appris à essayer de comprendre les gens... Mais c'est souvent difficile.
- Oui, c'est vrai. Euh, sinon, je vais au complexe pour courir ce soir, ça te dirait de venir aussi ?
- Oui, aucun problème !
- Tu fais quoi comme course ? Endurance, vitesse ?
- Les deux.
- Cool. J'ai hâte de savoir lequel de nous deux court le plus vite.
- Tu risques d'être surpris.
- On parie ?
- Oui, quoi ?
- Si je gagne, je te donnerai des cours de tennis.
- Rien que ça ! Bien bien, et si c'est moi ?
- Tu rêves.
- Quel vantard dis donc ! Allez, si je gagne ?
- Eh bien, tu m'aideras à améliorer ma course.
- Mmm... D'accord. Tenu !
Que je gagne ou que je perde cette course... Je suis gagnant.
- Je te retrouve ce soir au complexe, alors. Si la piste est prise, on prendra celle du bois.
- OK.
Arrivé chez moi, je fonce à l'étage me changer, puis fais un détour vers la salle de bains pour me recoiffer.
Je souris à mon reflet.
Tu es irrésistible... pour les moustiques.
Peut-être que si j'avais les cheveux plus sombres, comme ceux de Laurent ? On me remarquerait mieux ?
Bah.
Allez, n'arrivons pas en retard.
Tu vas bientôt te retrouver sous la douche avec Yann.
sboing
...
Et Dalierne te frottera le dos.
Je retrouve Yann au croisement, et nous marchons ensemble vers le complexe sportif. J'ai horreur d'y perdre mon temps soir après soir, certes, mais quand j'ai un de mes potes avec moi, c'est autre chose.
- Tu vas pouvoir venir à la fête, alors ?
- Oui ! Grâce à mon frère.
- Il a pu convaincre tes parents ?
- Oui... Vu qu'il viendra avec moi.
- Ah ? Pour veiller sur toi ?
- Officiellement ! Mais en fait, il me laissera tranquille.
- Il est sympa. Mes frères sont comme ça pour moi.
- Tu en as combien ?
- Deux. Je suis le plus jeune.
- Ils vivent toujours chez tes parents ?
- Oui... Ils attendent que je sois en âge de partir, moi aussi.
- Pourquoi ?
- Euh... Je t'expliquerai une autre fois. On est arrivés.
Nous discutons entre nous en nous préparant avant de nous décider sur une course de 200m pour déterminer notre pari. Quelques camarades présents entendent ce dernier mot et se proposent aussitôt comme juges.
Le défi était déjà intéressant au départ (surtout pour moi), mais il s'agit surtout, maintenant, de ne pas perdre la face. Du coup, je suis déterminé à gagner.
- J'essaierai de ne pas te faire avaler trop de poussière, dis-je à Yann.
- Pas de risque, j'attendrai au bar que tu finisses.
Nous nous mettons en position après nous être échauffés et attendons le signal de Christian.
- À vos marques !
Yann, tu vas découvrir...
- Prêts ?
...ce qu'est un vrai coureur.
- Partez !
Nous nous lançons d'un même mouvement, et commençons notre course.
Déterminés.
Nos camarades, de classe ou de sport, nous encouragent.
Je force un peu plus l'allure en voyant Yann me dépasser légèrement.
Tu veux jouer à ça ?
Je gagne du terrain, centimètre par centimètre, et le rattrape, puis continue sur ma lancée.
Du coin de l'œil, je le vois disparaître de mon champ de vision, en arrière.
Tu vas goûter aux joies du p...tennis.
Un sourire étire mes lèvres... pour disparaître alors que je remarque que Yann revient à mes côtés, j'accélère, mais il se maintient, le bougre.
Tu n'es pas si mauvais que ça... Mais on arrive.
Je lance toutes mes forces dans cette dernière partie, mais sans parvenir à semer Yann d'un centimètre.
Je mets tout, mental, physique, pour grappiller une distance minimale, mais il fait pareil, et commence à gagner du terrain ! Stimulé, je trouve en moi des réserves insoupçonnées, et remonte, le visage crispé par l'effort, la ligne d'arrivée est là, nous passons...
Je ralentis, reprends mon souffle, prends mon temps... Histoire de savourer le suspens. Dans la toute fin, je ne voyais plus que cette ligne blanche qui marquait les 200 mètres.
Nous finissons par revenir vers la ligne d'arrivée, et trouvons nos juges fort souriants.
- À l'unanimité, nous déclarons vainqueur, d'une courte tête...
- Yann !
- Raaah ! C'est pas vrai !
Je souris quand même, et me tourne vers mon ami.
- Félicitations, Yann !
- Merci. Tu as très bien couru toi aussi, ça a été vraiment plaisant.
- Je n'avais jamais autant mis dans une course. Ça s'est joué de peu.
- Oui... Console-toi, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais t'apprendre.
- Oui...
- Alors, pourquoi ne ferions-nous pas un peu de tennis ?
- Tu es sérieux ?
- Bah oui. Tu y tiens beaucoup, j'ai l'impression. J'ai bien envie de te faire plaisir. À condition que nous refassions des courses de temps en temps. Tu voudras ta revanche, de toute façon, non ?
- Et comment !
Je rentre à la maison, épuisé mais ravi.
Yann est vraiment sympa. Je passerais volontiers ma vie avec lui.
Ah, quel dommage que je n'aie pas pu le mater sous la douche, mais tout le monde est venu le féliciter, grrrrr.
Si seulement il pouvait être gay...
Je ne veux pas refaire l'erreur que j'ai commise avec Laurent.
Prendre mon temps. Y aller par petites touches...
Tout en gardant à l'esprit que fin août, je pars d'ici...
Juré, qui que je finisse par trouver, je perdrai mon pucelage avant d'avoir mon bac, non mais !
...
Ne fais pas de promesses que tu n'as aucune chance de réaliser, mon pauvre Julien.
Je devrais déménager dans une grande ville, ici c'est trop isolé, trop petit. Il ne doit pas y avoir un seul gay ici à part moi.
Je laisse enfin mes camarades de classe pour rechercher mes amis dans la cour, mais ne les trouve nulle part.
Bah où ils sont partis, tous ?
Je fais plusieurs fois le tour, cherchant de tous côtés, et finis par trouver Yann.
- 'lut. Tu as vu les autres ?
- Oui, David est parti avec sa copine, et Laurent est à l'infirmerie. Steve l'a allumé.
- Quoi ?! Pour un peu de peinture ?
- Hein ? Non, il l'a complètement ridiculisé en cours. Et tu connais la bande à Thierry, dès qu'ils reniflent une victime, ils se jettent dessus... Il en a pour jusqu'à la fin de l'année à se faire mettre en boîte. C'est quoi cette histoire de peinture ?
- Pfff. Laurent, il changera jamais, lui... Et tout ça pour David. La dernière fois, il a balancé un pot de peinture sur Steve pour que sa sœur puisse être seule avec Dave.
- Je comprends qu'il ait fini par se venger...
- Ouais, surtout que son blouson de cuir tout neuf est parti à la poubelle alors qu'il l'avait acheté le matin même.
- Aargh.
- Il va bien, au moins ?
- Ça a l'air. C'est surtout le cours de maths qu'il va pouvoir sauter qui lui faisait mal, on dirait.
- Ah, le veinard !
- Oui !
Yann m'explique que Laurent a désigné Steve devant toute la classe comme symbole d'une époque révolue, tout en donnant force exemples. Son exposé avait été fort brillant... et apprécié. D'autant qu'il était plus que visible que leur professeur lui-même avait du mal à se retenir de rire. Et quand David avait confirmé, mort de rire, que tout était véridique, ça avait été la proverbiale goutte d'eau pour le prof.
- Ah, punaise, j'aurais bien voulu être dans votre classe pour voir ça !
- Mouais, mais ça me gêne quand même. Ce n'est pas sympa de ridiculiser quelqu'un comme ça... Et Laurent en a payé le prix.
- Tu ne vas pas défendre cet imbécile, quand même !
- Que sais-tu de ses raisons ? Il est très proche de sa sœur, ils sont jumeaux quand même. Il s'inquiète peut-être tout simplement de ce qui peut lui arriver, plus que de raison peut-être, mais les sentiments, ça... enfin... David a-t-il seulement essayé de lui parler, de s'expliquer avec lui ?
- Euh... Non, je ne pense pas. Je n'avais pas considéré les choses sous cet angle, à vrai dire.
- C'est l'angle de mon père. Je veux dire, il m'a appris à essayer de comprendre les gens... Mais c'est souvent difficile.
- Oui, c'est vrai. Euh, sinon, je vais au complexe pour courir ce soir, ça te dirait de venir aussi ?
- Oui, aucun problème !
- Tu fais quoi comme course ? Endurance, vitesse ?
- Les deux.
- Cool. J'ai hâte de savoir lequel de nous deux court le plus vite.
- Tu risques d'être surpris.
- On parie ?
- Oui, quoi ?
- Si je gagne, je te donnerai des cours de tennis.
- Rien que ça ! Bien bien, et si c'est moi ?
- Tu rêves.
- Quel vantard dis donc ! Allez, si je gagne ?
- Eh bien, tu m'aideras à améliorer ma course.
- Mmm... D'accord. Tenu !
Que je gagne ou que je perde cette course... Je suis gagnant.
- Je te retrouve ce soir au complexe, alors. Si la piste est prise, on prendra celle du bois.
- OK.
Arrivé chez moi, je fonce à l'étage me changer, puis fais un détour vers la salle de bains pour me recoiffer.
Je souris à mon reflet.
Tu es irrésistible... pour les moustiques.
Peut-être que si j'avais les cheveux plus sombres, comme ceux de Laurent ? On me remarquerait mieux ?
Bah.
Allez, n'arrivons pas en retard.
Tu vas bientôt te retrouver sous la douche avec Yann.
sboing
...
Et Dalierne te frottera le dos.
Je retrouve Yann au croisement, et nous marchons ensemble vers le complexe sportif. J'ai horreur d'y perdre mon temps soir après soir, certes, mais quand j'ai un de mes potes avec moi, c'est autre chose.
- Tu vas pouvoir venir à la fête, alors ?
- Oui ! Grâce à mon frère.
- Il a pu convaincre tes parents ?
- Oui... Vu qu'il viendra avec moi.
- Ah ? Pour veiller sur toi ?
- Officiellement ! Mais en fait, il me laissera tranquille.
- Il est sympa. Mes frères sont comme ça pour moi.
- Tu en as combien ?
- Deux. Je suis le plus jeune.
- Ils vivent toujours chez tes parents ?
- Oui... Ils attendent que je sois en âge de partir, moi aussi.
- Pourquoi ?
- Euh... Je t'expliquerai une autre fois. On est arrivés.
Nous discutons entre nous en nous préparant avant de nous décider sur une course de 200m pour déterminer notre pari. Quelques camarades présents entendent ce dernier mot et se proposent aussitôt comme juges.
Le défi était déjà intéressant au départ (surtout pour moi), mais il s'agit surtout, maintenant, de ne pas perdre la face. Du coup, je suis déterminé à gagner.
- J'essaierai de ne pas te faire avaler trop de poussière, dis-je à Yann.
- Pas de risque, j'attendrai au bar que tu finisses.
Nous nous mettons en position après nous être échauffés et attendons le signal de Christian.
- À vos marques !
Yann, tu vas découvrir...
- Prêts ?
...ce qu'est un vrai coureur.
- Partez !
Nous nous lançons d'un même mouvement, et commençons notre course.
Déterminés.
Nos camarades, de classe ou de sport, nous encouragent.
Je force un peu plus l'allure en voyant Yann me dépasser légèrement.
Tu veux jouer à ça ?
Je gagne du terrain, centimètre par centimètre, et le rattrape, puis continue sur ma lancée.
Du coin de l'œil, je le vois disparaître de mon champ de vision, en arrière.
Tu vas goûter aux joies du p...tennis.
Un sourire étire mes lèvres... pour disparaître alors que je remarque que Yann revient à mes côtés, j'accélère, mais il se maintient, le bougre.
Tu n'es pas si mauvais que ça... Mais on arrive.
Je lance toutes mes forces dans cette dernière partie, mais sans parvenir à semer Yann d'un centimètre.
Je mets tout, mental, physique, pour grappiller une distance minimale, mais il fait pareil, et commence à gagner du terrain ! Stimulé, je trouve en moi des réserves insoupçonnées, et remonte, le visage crispé par l'effort, la ligne d'arrivée est là, nous passons...
Je ralentis, reprends mon souffle, prends mon temps... Histoire de savourer le suspens. Dans la toute fin, je ne voyais plus que cette ligne blanche qui marquait les 200 mètres.
Nous finissons par revenir vers la ligne d'arrivée, et trouvons nos juges fort souriants.
- À l'unanimité, nous déclarons vainqueur, d'une courte tête...
- Yann !
- Raaah ! C'est pas vrai !
Je souris quand même, et me tourne vers mon ami.
- Félicitations, Yann !
- Merci. Tu as très bien couru toi aussi, ça a été vraiment plaisant.
- Je n'avais jamais autant mis dans une course. Ça s'est joué de peu.
- Oui... Console-toi, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais t'apprendre.
- Oui...
- Alors, pourquoi ne ferions-nous pas un peu de tennis ?
- Tu es sérieux ?
- Bah oui. Tu y tiens beaucoup, j'ai l'impression. J'ai bien envie de te faire plaisir. À condition que nous refassions des courses de temps en temps. Tu voudras ta revanche, de toute façon, non ?
- Et comment !
Je rentre à la maison, épuisé mais ravi.
Yann est vraiment sympa. Je passerais volontiers ma vie avec lui.
Ah, quel dommage que je n'aie pas pu le mater sous la douche, mais tout le monde est venu le féliciter, grrrrr.
Si seulement il pouvait être gay...
Je ne veux pas refaire l'erreur que j'ai commise avec Laurent.
Prendre mon temps. Y aller par petites touches...
Tout en gardant à l'esprit que fin août, je pars d'ici...
Juré, qui que je finisse par trouver, je perdrai mon pucelage avant d'avoir mon bac, non mais !
...
Ne fais pas de promesses que tu n'as aucune chance de réaliser, mon pauvre Julien.
Je devrais déménager dans une grande ville, ici c'est trop isolé, trop petit. Il ne doit pas y avoir un seul gay ici à part moi.
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