Chapitre VII (Fin du chapitre)
Le bateau quitte son embarcadère et s’enfonce lentement dans la nuit. Protégé par la jetée du port, la mer est calme. A la capitainerie, un bras s’agite enveloppé dans une pâle lueur artificielle. Eric salut lui aussi.
- Pourquoi tu lui fais un signe ?
- Ben pour lui dire bonjour.
- Ah. C’est rigolo. Il y a même un code de bonne conduite ?
- Oui. Ceux qui aiment la mer le respecte. Ce n’est pas toujours le cas des plaisanciers ou des vacanciers
Jade est debout, en short en en tee-short à côté d’Eric. Elle est tout aussi admirative qu’excitée. Elle pose plein de questions.
- C’est bizarre comme sensation, on a l’impression de flotter.
- Tu ne crois pas si bien dire dit Eric en riant.
A cette heure, il n’y a pas un poil de vent. La coque du bateau fait entendre le léger clapotis des vagues. Le port s’éloigne encouragé par le phare qui transmet son signal lumineux à des kilomètres à la ronde.
On n’entend plus que le bruit régulier du moteur et les cheveux de Jade se décoiffent sous le vent de la vitesse.
Eric ralenti puis coupe le moteur et c’est le silence, saisissant, envahissant, presque lugubre dans la nuit. Les lumières de la côte paraissent toutes petites.
- Tu vois là-bas, c’est la plage de l’Argentière. Un peu plus loin, c’est la plage privée où vous allez de temps en temps avec Charlotte et Chloé. Par là, c’est Brégançon.
- La villa du Président ?
- Oui, on peut dire ça. C’est un fort qui appartient à l’état et qui est réservé aux Présidents. Le privilège du roi, ça existe encore.
- C’est là où il a fait monter une piscine qui a fait un mini scandale ?
- Tout à fait.
- Et par là, c’est les îles ?
- Oui.
- Tu m’y emmèneras ? J’ai jamais été sur une île. Ça doit être impressionnant non ?
La jeune femme découvre, dévore la nuit qui balaye les paysages enchantés de son imaginaire.
- Je ne connais pas tout ça. Pour moi c’est nouveau. J’avais même pas conscience que ça existait. Je ne suis jamais sortie de mon trou. Merci. Merci beaucoup Eric.
- De rien Jade.
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Personne ne s’est jamais soucié de moi, de ce que je pouvais aimer, penser, ressentir. Et toi tu m’héberges, tu me balades, tu te compliques la vie. Si encore c’était pour profiter de mon corps, je comprendrais mais là ...
- Parfois Jade, tu fais des choses sans savoir pourquoi tu les faits mais quand tu les as faites, tu es content d’avoir agit de la sorte.
- Ce n’est pas très cohérent comme réponse.
- Possible, mais je n’ai pas mieux à te proposer. Enfin si, tu me rappelles quelqu’un que j’ai connu et à qui je n’ai pas laissé cette opportunité, un peu comme un regret.
- Et alors, tu soulages ta conscience en me prenant sous ton aile ?
- Non. Je ne sais pas très bien. C’était plutôt un mauvais concours de circonstance.
- C’est bizarre. Je ne te voyais pas comme ça.
- Et tu me voyais comment alors ?
- Comme quelqu’un d’assez froid, plutôt distant, gentil. Mis à part, « bonjour », « au revoir » et « comment ça va », je crois qu’on a pas dû échanger autre-chose de plus depuis qu’on se connaît.
- C’est normal. Tes préoccupations étaient très loin des miennes.
- Et tu penses qu’elles se sont rapprochées ?
- Non. Mais en quittant Lucas, tu réalises que ton univers est beaucoup plus grand que tu ne le pensais. Et ce n’est que le début. Tu es déjà beaucoup plus réceptive aux autres que sur toi même.
- Ah parce que c’est moi la coupable alors ? Tu ne t’es pas ouvert non plus sur le mien d’univers.
- C’était quoi ton univers Jade ?
- Bon ok. Tu as raison. Et pour Chloé, tu vas faire comment ? Ça va pas être simple.
- Je ne sais pas encore. Je vais lui dire la vérité
- Et tu crois que ça va suffire ?
- J’espère. Je verrais bien.
- Elle t’aime beaucoup. Ça devrait faciliter les choses ou les exacerber et comme elle a un caractère de cochon et qu’elle ne peut pas me voir, je pense que ça va être chaud. Avec une autre que moi tu aurais eu plus de chance.
- Une autre que toi ne se serait pas retrouvée dans mon bateau, pendue à mon cou et à poil.
- Je suis contente de te l’entendre dire. On rentre ? Je commence à avoir un peu froid.
- Tiens mets ça.
- Merci. Je peux m’asseoir à côté de toi ?
- Tu veux piloter le bateau ?
- Oh oui ! Avec plaisir. J’osais pas te le demander.
- Assieds toi là. Tu mets la clé dans le contact et tu l’enroules autour de ton poignet.
- Pourquoi ? C’est inutile.
- Non pas du tout. Si tu venais à tomber du bateau en arrachant le cordon tu coupes le moteur. Ça évite que le bateau s’en aille tout seul si tu as un malaise ou que tu es poussée à l’eau par une grosse vague par exemple.
- C’est pas con comme système. Bon et pour avancer ?
- Faut mettre les gaz. Tu baisses la poignet qui est là. Plus tu la baisses fort, plus tu iras vite.
- Cool. Je peux la baisser à fond ?
- Oui si tu veux mais attention, ça va décoiffer.
- Alors on y va.
Le bateau quitte son embarcadère et s’enfonce lentement dans la nuit. Protégé par la jetée du port, la mer est calme. A la capitainerie, un bras s’agite enveloppé dans une pâle lueur artificielle. Eric salut lui aussi.
- Pourquoi tu lui fais un signe ?
- Ben pour lui dire bonjour.
- Ah. C’est rigolo. Il y a même un code de bonne conduite ?
- Oui. Ceux qui aiment la mer le respecte. Ce n’est pas toujours le cas des plaisanciers ou des vacanciers
Jade est debout, en short en en tee-short à côté d’Eric. Elle est tout aussi admirative qu’excitée. Elle pose plein de questions.
- C’est bizarre comme sensation, on a l’impression de flotter.
- Tu ne crois pas si bien dire dit Eric en riant.
A cette heure, il n’y a pas un poil de vent. La coque du bateau fait entendre le léger clapotis des vagues. Le port s’éloigne encouragé par le phare qui transmet son signal lumineux à des kilomètres à la ronde.
On n’entend plus que le bruit régulier du moteur et les cheveux de Jade se décoiffent sous le vent de la vitesse.
Eric ralenti puis coupe le moteur et c’est le silence, saisissant, envahissant, presque lugubre dans la nuit. Les lumières de la côte paraissent toutes petites.
- Tu vois là-bas, c’est la plage de l’Argentière. Un peu plus loin, c’est la plage privée où vous allez de temps en temps avec Charlotte et Chloé. Par là, c’est Brégançon.
- La villa du Président ?
- Oui, on peut dire ça. C’est un fort qui appartient à l’état et qui est réservé aux Présidents. Le privilège du roi, ça existe encore.
- C’est là où il a fait monter une piscine qui a fait un mini scandale ?
- Tout à fait.
- Et par là, c’est les îles ?
- Oui.
- Tu m’y emmèneras ? J’ai jamais été sur une île. Ça doit être impressionnant non ?
La jeune femme découvre, dévore la nuit qui balaye les paysages enchantés de son imaginaire.
- Je ne connais pas tout ça. Pour moi c’est nouveau. J’avais même pas conscience que ça existait. Je ne suis jamais sortie de mon trou. Merci. Merci beaucoup Eric.
- De rien Jade.
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Personne ne s’est jamais soucié de moi, de ce que je pouvais aimer, penser, ressentir. Et toi tu m’héberges, tu me balades, tu te compliques la vie. Si encore c’était pour profiter de mon corps, je comprendrais mais là ...
- Parfois Jade, tu fais des choses sans savoir pourquoi tu les faits mais quand tu les as faites, tu es content d’avoir agit de la sorte.
- Ce n’est pas très cohérent comme réponse.
- Possible, mais je n’ai pas mieux à te proposer. Enfin si, tu me rappelles quelqu’un que j’ai connu et à qui je n’ai pas laissé cette opportunité, un peu comme un regret.
- Et alors, tu soulages ta conscience en me prenant sous ton aile ?
- Non. Je ne sais pas très bien. C’était plutôt un mauvais concours de circonstance.
- C’est bizarre. Je ne te voyais pas comme ça.
- Et tu me voyais comment alors ?
- Comme quelqu’un d’assez froid, plutôt distant, gentil. Mis à part, « bonjour », « au revoir » et « comment ça va », je crois qu’on a pas dû échanger autre-chose de plus depuis qu’on se connaît.
- C’est normal. Tes préoccupations étaient très loin des miennes.
- Et tu penses qu’elles se sont rapprochées ?
- Non. Mais en quittant Lucas, tu réalises que ton univers est beaucoup plus grand que tu ne le pensais. Et ce n’est que le début. Tu es déjà beaucoup plus réceptive aux autres que sur toi même.
- Ah parce que c’est moi la coupable alors ? Tu ne t’es pas ouvert non plus sur le mien d’univers.
- C’était quoi ton univers Jade ?
- Bon ok. Tu as raison. Et pour Chloé, tu vas faire comment ? Ça va pas être simple.
- Je ne sais pas encore. Je vais lui dire la vérité
- Et tu crois que ça va suffire ?
- J’espère. Je verrais bien.
- Elle t’aime beaucoup. Ça devrait faciliter les choses ou les exacerber et comme elle a un caractère de cochon et qu’elle ne peut pas me voir, je pense que ça va être chaud. Avec une autre que moi tu aurais eu plus de chance.
- Une autre que toi ne se serait pas retrouvée dans mon bateau, pendue à mon cou et à poil.
- Je suis contente de te l’entendre dire. On rentre ? Je commence à avoir un peu froid.
- Tiens mets ça.
- Merci. Je peux m’asseoir à côté de toi ?
- Tu veux piloter le bateau ?
- Oh oui ! Avec plaisir. J’osais pas te le demander.
- Assieds toi là. Tu mets la clé dans le contact et tu l’enroules autour de ton poignet.
- Pourquoi ? C’est inutile.
- Non pas du tout. Si tu venais à tomber du bateau en arrachant le cordon tu coupes le moteur. Ça évite que le bateau s’en aille tout seul si tu as un malaise ou que tu es poussée à l’eau par une grosse vague par exemple.
- C’est pas con comme système. Bon et pour avancer ?
- Faut mettre les gaz. Tu baisses la poignet qui est là. Plus tu la baisses fort, plus tu iras vite.
- Cool. Je peux la baisser à fond ?
- Oui si tu veux mais attention, ça va décoiffer.
- Alors on y va.
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