12-11-2020, 09:49 PM
9 - David : Amitiés et conflits
Mercredi 8 mai
Je sors dans le couloir du lycée, et regarde dans toutes les directions, espérant trouver Pascale... Mais je tombe à la place sur Steve, qui foudroie Laurent du regard.
- Tu t'es fait un ami pour la vie, lui dis-je.
- Il n'avait qu'à pas être aussi bête. Il retarde de cinq siècles, au moins.
- C'est vrai, mais raconter devant toute la classe comment il couve sa sœur est... est...
Je ne peux continuer, pris d'une nouvelle crise de fou rire.
- Bah ? J'ai juste répondu à la question du prof, moi. Je n'ai rien à me reprocher. Et puis, j'ai bien présenté ça tout comme il faut.
- Question de point de vue ! Il est bon pour se faire charrier par tout le lycée jusqu'à la fin de l'année, au moins.
- Il survivra.
- Holà, gent damoiseau, attendrais-tu qu'une femme laisse tomber son mouchoir devant toi pour la séduire ? Demande l'un des élèves à Steve.
- Très drôle.
- Tu t'es entraîné à écrire des poèmes ? N'oublie pas de les parfumer, hein, surtout !
- T'es lourd.
- Et le soir, tu vas lui chanter la sérénade sous son balcon ?
- Ferme-la, Michel, tu veux bien ?
Nous laissons Steve, piégé par l'attroupement qui s'est formé autour de lui, et je remonte le couloir tout en cherchant parmi les visages.
- Laurent, dit la voix de Yann derrière nous, tu ne crois pas que tu as été un peu trop loin ?
- Non, pas du tout. C'est lui qui va trop loin. De base, je ferais n'importe quoi pour aider David, et là, en plus, je ne peux pas sacquer ce type. Je crois qu'il le fait exprès pour faire souffrir le meilleur ami que j'ai jamais eu.
Je m'arrête pour le regarder.
- C'est gentil ce que tu me dis là.
- C'est sincère, Dave.
- Toi aussi tu es un ami comme je n'aurais jamais rêvé d'en avoir. Un véritable frère.
- Je suis touché que tu me considères comme ton frère.
- Alors tu le seras, pour moi.
Je suis vraiment ému, pour le coup. J'ai beaucoup souffert d'être fils unique, et voir les liens que d'autres avaient avec leurs frères et sœurs n'a pas aidé à calmer cette douleur. Laurent et Julien ont beaucoup contribué à apaiser la souffrance de ma solitude. Je leur dois beaucoup.
Nous arrivons dans la cour, je continue à chercher Pascale du regard. Elle emplit mes pensées, de plus en plus. Mais je ne la vois pas.
Où est-elle ?
- Tu cherches quelqu'un ? Demande Laurent.
- Oui, Pascale... Elle est peut-être encore dans sa classe.
Yann s'est éloigné de quelques pas, songeur. Bien qu'il se soit beaucoup détendu avec nous, il est rare qu'il engage une conversation de lui-même. Plongé dans ses pensées, il ne remarque pas l'élève particulièrement athlétique qui s'approche de lui.
- Yann ? Je voudrais te parler...
Yann sursaute et se retourne vers lui. Une expression de... quoi ? Colère, je dirais, avec quelque chose en plus que je ne parviens pas à identifier, se peint sur son visage.
- Dégage, Seb ! Ne m'approche pas !
- Écoute, Yann, je...
- Éloigne-toi de moi ! Je ne veux pas te parler, pas t'entendre, pas te voir !
- Je...
- Fous le camp, je te dis !
Je constate que la colère de Yann atteint des sommets, il serre les poings, les phalanges blanchies. Je vais pour m'interposer entre eux pour éviter que ça dégénère lorsqu'une fille arrive et les salue.
- Coucou vous deux ! Ça va ?
Je suis ébahi de voir la transformation de Yann. Toute colère disparaît de son visage, et c'est tout sourire qu'il se tourne vers elle.
- Salut Lisa ! Ça va bien et toi ?
- Très bien, merci, et toi Seb ?
- Super !
J'échange un regard perplexe avec Laurent. Je ne comprends rien à ce qui se passe.
- Alors, vous discutiez de quoi, tous les deux ? Je vous vois si rarement ensemble, depuis l'année dernière.
- Bah, de tout et de rien, Lisa, dit Seb.
- Oui, je disais que j'allais encore plus me concentrer sur mes cours, là, parce que je commence à avoir du mal à suivre. Pas bon, si je veux avoir mon bac, il faut que je m'y mette plus sérieusement.
- Tout à fait, Yann, dit-elle.
- Donc, ça veut dire que j'aurais moins de temps à consacrer à mes potes, désolé, Seb.
- Ouais... Moi aussi, faudrait que je m'y mette. Bon, salut vous deux, dit-il avant de s'éloigner.
- Salut, Seb. Courage, Yann, tiens bon, c'est la dernière ligne droite, là.
- Oui... Merci, Lisa. C'est toujours un plaisir de te voir.
- Plaisir partagé. Oh, voilà mon mec... Je te laisse, dit-elle avant de partir en courant rejoindre son amoureux.
Yann reste immobile un moment, et se retourne vers nous, puis prend un air gêné.
- Ça va ? Lui dis-je.
- Ouais...
- Qu'est-ce qui ne va pas avec Sébastien ?
- Désolé, mais c'est personnel.
- OK, pas de problème. Mais si tu as un jour envie d'en parler, on sera là, Yann.
- Je ne préfère pas... Mais merci quand même.
Je repère soudain Pascale qui sort du couloir.
- À tout à l'heure ! Dis-je à mes amis en m'avançant à sa rencontre.
Mercredi 8 mai
Je sors dans le couloir du lycée, et regarde dans toutes les directions, espérant trouver Pascale... Mais je tombe à la place sur Steve, qui foudroie Laurent du regard.
- Tu t'es fait un ami pour la vie, lui dis-je.
- Il n'avait qu'à pas être aussi bête. Il retarde de cinq siècles, au moins.
- C'est vrai, mais raconter devant toute la classe comment il couve sa sœur est... est...
Je ne peux continuer, pris d'une nouvelle crise de fou rire.
- Bah ? J'ai juste répondu à la question du prof, moi. Je n'ai rien à me reprocher. Et puis, j'ai bien présenté ça tout comme il faut.
- Question de point de vue ! Il est bon pour se faire charrier par tout le lycée jusqu'à la fin de l'année, au moins.
- Il survivra.
- Holà, gent damoiseau, attendrais-tu qu'une femme laisse tomber son mouchoir devant toi pour la séduire ? Demande l'un des élèves à Steve.
- Très drôle.
- Tu t'es entraîné à écrire des poèmes ? N'oublie pas de les parfumer, hein, surtout !
- T'es lourd.
- Et le soir, tu vas lui chanter la sérénade sous son balcon ?
- Ferme-la, Michel, tu veux bien ?
Nous laissons Steve, piégé par l'attroupement qui s'est formé autour de lui, et je remonte le couloir tout en cherchant parmi les visages.
- Laurent, dit la voix de Yann derrière nous, tu ne crois pas que tu as été un peu trop loin ?
- Non, pas du tout. C'est lui qui va trop loin. De base, je ferais n'importe quoi pour aider David, et là, en plus, je ne peux pas sacquer ce type. Je crois qu'il le fait exprès pour faire souffrir le meilleur ami que j'ai jamais eu.
Je m'arrête pour le regarder.
- C'est gentil ce que tu me dis là.
- C'est sincère, Dave.
- Toi aussi tu es un ami comme je n'aurais jamais rêvé d'en avoir. Un véritable frère.
- Je suis touché que tu me considères comme ton frère.
- Alors tu le seras, pour moi.
Je suis vraiment ému, pour le coup. J'ai beaucoup souffert d'être fils unique, et voir les liens que d'autres avaient avec leurs frères et sœurs n'a pas aidé à calmer cette douleur. Laurent et Julien ont beaucoup contribué à apaiser la souffrance de ma solitude. Je leur dois beaucoup.
Nous arrivons dans la cour, je continue à chercher Pascale du regard. Elle emplit mes pensées, de plus en plus. Mais je ne la vois pas.
Où est-elle ?
- Tu cherches quelqu'un ? Demande Laurent.
- Oui, Pascale... Elle est peut-être encore dans sa classe.
Yann s'est éloigné de quelques pas, songeur. Bien qu'il se soit beaucoup détendu avec nous, il est rare qu'il engage une conversation de lui-même. Plongé dans ses pensées, il ne remarque pas l'élève particulièrement athlétique qui s'approche de lui.
- Yann ? Je voudrais te parler...
Yann sursaute et se retourne vers lui. Une expression de... quoi ? Colère, je dirais, avec quelque chose en plus que je ne parviens pas à identifier, se peint sur son visage.
- Dégage, Seb ! Ne m'approche pas !
- Écoute, Yann, je...
- Éloigne-toi de moi ! Je ne veux pas te parler, pas t'entendre, pas te voir !
- Je...
- Fous le camp, je te dis !
Je constate que la colère de Yann atteint des sommets, il serre les poings, les phalanges blanchies. Je vais pour m'interposer entre eux pour éviter que ça dégénère lorsqu'une fille arrive et les salue.
- Coucou vous deux ! Ça va ?
Je suis ébahi de voir la transformation de Yann. Toute colère disparaît de son visage, et c'est tout sourire qu'il se tourne vers elle.
- Salut Lisa ! Ça va bien et toi ?
- Très bien, merci, et toi Seb ?
- Super !
J'échange un regard perplexe avec Laurent. Je ne comprends rien à ce qui se passe.
- Alors, vous discutiez de quoi, tous les deux ? Je vous vois si rarement ensemble, depuis l'année dernière.
- Bah, de tout et de rien, Lisa, dit Seb.
- Oui, je disais que j'allais encore plus me concentrer sur mes cours, là, parce que je commence à avoir du mal à suivre. Pas bon, si je veux avoir mon bac, il faut que je m'y mette plus sérieusement.
- Tout à fait, Yann, dit-elle.
- Donc, ça veut dire que j'aurais moins de temps à consacrer à mes potes, désolé, Seb.
- Ouais... Moi aussi, faudrait que je m'y mette. Bon, salut vous deux, dit-il avant de s'éloigner.
- Salut, Seb. Courage, Yann, tiens bon, c'est la dernière ligne droite, là.
- Oui... Merci, Lisa. C'est toujours un plaisir de te voir.
- Plaisir partagé. Oh, voilà mon mec... Je te laisse, dit-elle avant de partir en courant rejoindre son amoureux.
Yann reste immobile un moment, et se retourne vers nous, puis prend un air gêné.
- Ça va ? Lui dis-je.
- Ouais...
- Qu'est-ce qui ne va pas avec Sébastien ?
- Désolé, mais c'est personnel.
- OK, pas de problème. Mais si tu as un jour envie d'en parler, on sera là, Yann.
- Je ne préfère pas... Mais merci quand même.
Je repère soudain Pascale qui sort du couloir.
- À tout à l'heure ! Dis-je à mes amis en m'avançant à sa rencontre.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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