28-07-2020, 05:49 PM
CHAPITRE LIII
''At spes non fracta''
- Cela ne m'avance guère, dit Burydan, personne à Alméria ne parlera. Et surtout pas s'ils comprennent que je suis un chasseur de prime.
- Ça, c'est sûr, dit Oli'. Mais, les dieux soient loués, tu me connais...
Burydan leva un sourcil interrogateur et Oli' sourit.
- As-tu l'avis de recherche sur toi ?
Burydan acquiesça et tendit le papier au marchand. Celui-ci tira sur un cordon qui pendait le long du mur. Quelques secondes plus tard un garçon de 12 ou 13 ans se présenta dans l'arrière-boutique.
- Mon ami, je te présente Néville, mon fils et commis. Il est très doué en dessin. Néville, veux-tu bien copier ce dessin ?
Le garçon opina, s'assit devant un écritoire et, en tirant une petite langue rose, se mit au travail. Après un petit moment il tendit la copie à son père. Oli' le montra à Burydan et celui-ci dû admettre que le garçon avait fait un excellent travail.
- Merci mon petit. Appelle Justin, veux-tu...
Quelques minutes plus tard un homme, grand et habillé comme un cavalier apparut.
- Vous m'avez demandé, patron ?
- Oui. Burydan, je te présente Justin, mon meilleur chevaucheur que j'envoie chercher des articles dans tout Brittania. Dans tout Utopia, même. Justin, apporte ceci à notre ami Hongar, à Alméria, et demande lui de te donner toutes les informations sur cet homme. Combien de temps te faut-il ?
Justin réfléchit et dit :
- Six jours au moins...
- Très bien. Et bien pars dés aujourd'hui.
Justin acquiesça et sortit.
- C'est qui Hongar ?
- Un homme avec qui je travaille et qui habite Alméria. Si le comte s'y trouve, il le saura à coup sûr et, à moi, il me le dira.
- Comment te remercier ?
- Attends d'abord de savoir si notre intuition est bonne. Ensuite tu pourras me vénérer comme un dieu vivant.
Oli' et Burydan rirent et le chasseur de prime prit congé.
Il rentra à son auberge et alla directement à l'écurie. Raven y était en train de s'occuper des chevaux de deux nouveaux clients, preuve que la nouvelle de la mort d'Alvin le Cruel avait déjà fait son chemin.
Burydan entra de le box d'Arion :
- Salut mon grand, regarde ce que j'ai pour toi.
Il lui montra le fameux harnais. Il le lui passa sur la tête. Le cheval renâcla bien un peu, mais quelques mots de la voix la plus douce de Burydan suffirent à le calmer. Une fois qu'il fut harnaché, Burydan le sella et le sortit de l'écurie.
- Bien, voyons si ça marche.
Il mit le pied à l'étrier et s'installa sur la selle. Il fit avancer Arion au pas. Il comprit très vite comment fonctionnait le harnais et réussit à diriger son cheval sans problème. Il sortit de la ville et croisa Rocco, le maréchal ferrant, qui n'en crut pas ses yeux. Arrivé dans les bois, Burydan se pencha vers Arion et dit :
- Qu'en pense-tu ? Au trot ?
- Pffrt...
Ils partirent donc au trot puis, passant dans une grande prairie, mirent même au galop. Burydan pouvait enfin monter son sublime cheval noir et Arion semblait heureux de pouvoir enfin se dégourdir les pattes.
Ils rentrèrent, Burydan s’occupa lui-même de son cheval, sous le regard vert de Raven, qui semblait plus intéressé pas les fesses de Burydan que par la manière dont il brossait son cheval. Il dîna et alla se coucher.
Burydan n'arrivait pas à dormir. Cela faisait une heure qu'il se tournait et se retournait dans son lit.
- Six jours, murmura-t-il. Six jours céans. Pour rien, si ça se trouve...
Il ne savait pas si le comte se terrait vraiment à Alméria. Mais c'était sa meilleure piste. Non, pas la meilleure, la seule...
- Qu'est-ce que je vais faire ici pendant six jours ? Si au moins j'avais un peu de... compagnie...
Mais il savait que dans les petites villes comme Malienda, les prostitués étaient rares. Il commença à penser à Raven. Bordel qu'il était beau ce mec. Il repoussa le drap et caressa sa poitrine d'une main pendant qu'il saisit son sexe de l'autre et fit de lents mouvements de va et vient, en fermant les yeux et en repensant au beau palefrenier. Mais ça ne lui suffit pas.
- Il faut que je le vois, j'ai trop envie de lui.
Il se leva et s'habilla. Il mit une tenue qu'il utilisait pour les exercices : chemise à manches courtes, qui laissait voir ses énormes biceps et moulait son torse puissant, un pantalon court qu s'arrêtait au dessus du genou, galbant ses cuisses musculeuses, et des chaussures de toile.
Il descendit silencieusement les escaliers qui menaient à la grande salle. Il tendit l'oreille. Pas un bruit. Il était passé minuit et les clients devaient être couchés ou partis. Et, en effet, la grande salle était vide. Il s'avança et entendit des gémissement qui venaient de l'arrière-salle. Il se faufila et entrouvrit la porte.
Toinon, nue et couchée sur une table avec, entre ses cuisses, le corps, nu également, de Tarkan qui la besognait avec entrain. ''voilà pourquoi la mignote n'aguiche pas le client'' se dit-il.
Il laissa les tourtereaux à leur occupation et prit la porte qui menait à l'écurie.
Raven habitait dans une petite chambre qui jouxtait son lieu de travail. C'était assez peu commun, mais Tarkan était un bon patron. Il fournissait à Raven le gîte, le couvert et quelques pécunes. ''Et à Toinon un peu plus'' pensa-t-il en souriant.
Il frappa à la porte de la chambrette de Raven et colla son oreille à la porte. Pas un bruit. Il frappa de nouveau un peu plus fort et la porte s'entrouvrit. La belle petite gueule de Raven apparut, les beaux yeux verts encore ivres de sommeil.
- Qu'est-ce... qu'est-ce qui se passe ?
- Salut Raven, je peux entrer...
- Oh, c'est vous... c'est que... c'est que je suis tout nu...
- Raison de plus...
Raven rougit et ouvrit la porte en grand et Burydan entra.