10-11-2020, 11:13 PM
7 - David : Un coup de main
Nous sortons du lycée, soulagés d'avoir survécu à un nouveau cours de maths.
Il faut dire qu'il y a régulièrement des victimes parmi les élèves...
Je regarde autour de moi en quête de mes amis, et tombe sur Yann.
- Salut ! Ça a été ?
- Non, me dit-il, angoissé. J'ai rien capté au cours !
Qu'est-ce que je disais ?
- Sérieux ?
- J'ai décroché dès le début, et j'ai pas osé lui demander de réexpliquer...
- Je te comprends. Elle t'aurait écharpé. Tu veux que je t'explique ?
- Je ne veux pas te déranger.
- Mais pas du tout. En fait, ça me fera plaisir de t'aider.
- C'est gentil... Tu passes chez moi ?
- Le temps de passer chez moi et je serai à toi.
On a bien fait de l'inviter au tennis... Il a perdu sa réserve habituelle.
- OK. Connaissant les miens, ils t'inviteront à diner.
- D'accord. Tu habites où ?
- Facile à expliquer. Tu pars du complexe où on a fait cette partie de tennis hier. En face de l'entrée principale, tu as une avenue. Tu la remonte, et tu prends la première à droite. Je suis au 15.
- C'est marrant, ça. Parce qu'en prenant à gauche au lieu de la droite, tu trouveras au 34 la maison de Laurent.
Je sonne à la porte des Laugier, et elle s'ouvre rapidement sur Yann, qui m'invite à entrer.
Après m'être déchaussé, j'arrive dans le salon, où je fais la connaissance de ses parents.
Son père est un homme de taille moyenne, la cinquantaine, des yeux noisette. Ses cheveux sont un mélange de châtain et de gris. Sa mère est brune, les yeux bleus, et semble avoir à peu près le même âge que son mari.
- C'est gentil de ta part d'avoir accepté d'aider Yann.
- Ce n'est rien, madame. J'adore rendre service.
- C'est très bien. Tes parents doivent être fiers de toi.
- Heu... Disons qu'ils préfèrent préserver ma modestie.
Ils rient.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci.
- Bien, dans ce cas, je vous laisse travailler. Encore merci à toi, David.
Nous montons à l'étage, Yann me fait entrer dans sa chambre lorsque j'entends s'ouvrir de nouveau la porte d'entrée.
- C'est moi ! Dit une voix au rez-de-chaussée.
- C'est mon frère, me dit Yann. Entre, je te rejoins de suite.
J'examine la chambre tandis qu'il descend l'escalier quatre à quatre pour saluer son frangin.
Outre le mobilier qu'on peut s'attendre à y trouver, je remarque quatre plantes vertes. Pas de posters aux murs, mais un ordinateur trône sur le bureau. À la place des enceintes, un casque est relié au PC.
C'est un intéressant compromis entre celles de Julien et de Laurent. Le juste milieu.
J'observe le crucifix au-dessus du lit.
Avec quelque chose en plus, toutefois...
Par la porte restée ouverte, j'entends Yann accueillir son frère.
- Salut Stef !
- Salut mon petit Yann ! Ça a été ?
- J'ai survécu... Je te laisse, j'ai un copain qui m'attend à l'étage.
- Tu as amené un copain ici ? Eh bien !
- Oh, ça va ! Il vient juste m'aider pour le cours de maths, j'ai rien capté du tout.
- Et tu n'as pas pensé que je pourrais t'aider ?
- ...
- Visiblement non, dit Stef en riant. Mais en fait, je suis plutôt content que tu te sois fait un ami. Ce n'était plus arrivé depuis l'année dernière. Tu es toujours fâché avec Seb, au fait ?
- Je t'ai déjà dit de ne pas me reparler de lui.
- Oups ! Je pensais qu'après tout ce temps tu te serais calmé. Bon, je n'en reparlerai plus. Promis. Monte donc retrouver ton copain.
Yann remonte l'escalier sur ces mots.
- Et voilà !
- Pfff. Merci David.
- De rien.
- On va bientôt passer à table ! Lance le père de Yann depuis le rez-de-chaussée.
- Allons-y.
Nous nous lavons les mains et redescendons dans le salon, où la table a été mise. Je remarque immédiatement qu'ils ont sorti la grande vaisselle.
Ils me font trop d'honneur.
- David, je te présente mon frère Stef.
Le frangin est un jeune homme à l'air franchement sympathique, il ressemble énormément à Yann, avec, je dirais, deux ans de plus. Aucune trace de timidité en lui.
- Salut !
Stef me serre la main, souriant, puis m'indique un siège en bout de table.
Ils me traitent comme un invité d'honneur... Ils vont me faire rougir, je suis juste un pote de Yann...
- Je suis content de voir que mon petit frère s'est enfin fait un ami. Il est trop solitaire à mon goût.
- C'est la malédiction des timides. Les gens ne s'attachent qu'aux apparences et ne font pas l'effort d'aller au-delà. Dès qu'ils se rendent compte qu'ils ont un timide en face d'eux, ils se disent qu'ils perdent leur temps avec lui et s'en vont. Et pourtant, si on s'en donne la peine, on se rend souvent compte qu'ils gagnent à être connus. D'autant qu'une fois mis en confiance, leur réserve disparaît plus ou moins. Yann est très sympathique, et mes potes et moi-même ne demandons qu'à l'avoir comme ami.
- C'est vrai qu'il est super mon petit frère, même s'il a tendance à rougir dès qu'on lui fait un compliment, dit Stef, souriant, en regardant Yann qui a effectivement pris une teinte intéressante.
- Mon pote Laurent est pareil. Il maudit chaque jour son visage parce qu'il révèle tout ce qu'il pense. Il ne peut pas mentir, sauf au téléphone.
- Ça doit être gênant, dit Yann.
- Pourquoi donc est-ce que ce serait gênant ? Lui demande son père.
Yann rougit encore plus fortement.
- Heu... parce que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Certaines peuvent être extrêmement blessantes. On peut alors être amené à mentir pour éviter de faire souffrir cruellement son prochain.
- C'est juste.
Je constate que Yann reste tête basse.
Y aurait-il un message caché dans sa réponse ?
Nous sortons du lycée, soulagés d'avoir survécu à un nouveau cours de maths.
Il faut dire qu'il y a régulièrement des victimes parmi les élèves...
Je regarde autour de moi en quête de mes amis, et tombe sur Yann.
- Salut ! Ça a été ?
- Non, me dit-il, angoissé. J'ai rien capté au cours !
Qu'est-ce que je disais ?
- Sérieux ?
- J'ai décroché dès le début, et j'ai pas osé lui demander de réexpliquer...
- Je te comprends. Elle t'aurait écharpé. Tu veux que je t'explique ?
- Je ne veux pas te déranger.
- Mais pas du tout. En fait, ça me fera plaisir de t'aider.
- C'est gentil... Tu passes chez moi ?
- Le temps de passer chez moi et je serai à toi.
On a bien fait de l'inviter au tennis... Il a perdu sa réserve habituelle.
- OK. Connaissant les miens, ils t'inviteront à diner.
- D'accord. Tu habites où ?
- Facile à expliquer. Tu pars du complexe où on a fait cette partie de tennis hier. En face de l'entrée principale, tu as une avenue. Tu la remonte, et tu prends la première à droite. Je suis au 15.
- C'est marrant, ça. Parce qu'en prenant à gauche au lieu de la droite, tu trouveras au 34 la maison de Laurent.
Je sonne à la porte des Laugier, et elle s'ouvre rapidement sur Yann, qui m'invite à entrer.
Après m'être déchaussé, j'arrive dans le salon, où je fais la connaissance de ses parents.
Son père est un homme de taille moyenne, la cinquantaine, des yeux noisette. Ses cheveux sont un mélange de châtain et de gris. Sa mère est brune, les yeux bleus, et semble avoir à peu près le même âge que son mari.
- C'est gentil de ta part d'avoir accepté d'aider Yann.
- Ce n'est rien, madame. J'adore rendre service.
- C'est très bien. Tes parents doivent être fiers de toi.
- Heu... Disons qu'ils préfèrent préserver ma modestie.
Ils rient.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci.
- Bien, dans ce cas, je vous laisse travailler. Encore merci à toi, David.
Nous montons à l'étage, Yann me fait entrer dans sa chambre lorsque j'entends s'ouvrir de nouveau la porte d'entrée.
- C'est moi ! Dit une voix au rez-de-chaussée.
- C'est mon frère, me dit Yann. Entre, je te rejoins de suite.
J'examine la chambre tandis qu'il descend l'escalier quatre à quatre pour saluer son frangin.
Outre le mobilier qu'on peut s'attendre à y trouver, je remarque quatre plantes vertes. Pas de posters aux murs, mais un ordinateur trône sur le bureau. À la place des enceintes, un casque est relié au PC.
C'est un intéressant compromis entre celles de Julien et de Laurent. Le juste milieu.
J'observe le crucifix au-dessus du lit.
Avec quelque chose en plus, toutefois...
Par la porte restée ouverte, j'entends Yann accueillir son frère.
- Salut Stef !
- Salut mon petit Yann ! Ça a été ?
- J'ai survécu... Je te laisse, j'ai un copain qui m'attend à l'étage.
- Tu as amené un copain ici ? Eh bien !
- Oh, ça va ! Il vient juste m'aider pour le cours de maths, j'ai rien capté du tout.
- Et tu n'as pas pensé que je pourrais t'aider ?
- ...
- Visiblement non, dit Stef en riant. Mais en fait, je suis plutôt content que tu te sois fait un ami. Ce n'était plus arrivé depuis l'année dernière. Tu es toujours fâché avec Seb, au fait ?
- Je t'ai déjà dit de ne pas me reparler de lui.
- Oups ! Je pensais qu'après tout ce temps tu te serais calmé. Bon, je n'en reparlerai plus. Promis. Monte donc retrouver ton copain.
Yann remonte l'escalier sur ces mots.
- Et voilà !
- Pfff. Merci David.
- De rien.
- On va bientôt passer à table ! Lance le père de Yann depuis le rez-de-chaussée.
- Allons-y.
Nous nous lavons les mains et redescendons dans le salon, où la table a été mise. Je remarque immédiatement qu'ils ont sorti la grande vaisselle.
Ils me font trop d'honneur.
- David, je te présente mon frère Stef.
Le frangin est un jeune homme à l'air franchement sympathique, il ressemble énormément à Yann, avec, je dirais, deux ans de plus. Aucune trace de timidité en lui.
- Salut !
Stef me serre la main, souriant, puis m'indique un siège en bout de table.
Ils me traitent comme un invité d'honneur... Ils vont me faire rougir, je suis juste un pote de Yann...
- Je suis content de voir que mon petit frère s'est enfin fait un ami. Il est trop solitaire à mon goût.
- C'est la malédiction des timides. Les gens ne s'attachent qu'aux apparences et ne font pas l'effort d'aller au-delà. Dès qu'ils se rendent compte qu'ils ont un timide en face d'eux, ils se disent qu'ils perdent leur temps avec lui et s'en vont. Et pourtant, si on s'en donne la peine, on se rend souvent compte qu'ils gagnent à être connus. D'autant qu'une fois mis en confiance, leur réserve disparaît plus ou moins. Yann est très sympathique, et mes potes et moi-même ne demandons qu'à l'avoir comme ami.
- C'est vrai qu'il est super mon petit frère, même s'il a tendance à rougir dès qu'on lui fait un compliment, dit Stef, souriant, en regardant Yann qui a effectivement pris une teinte intéressante.
- Mon pote Laurent est pareil. Il maudit chaque jour son visage parce qu'il révèle tout ce qu'il pense. Il ne peut pas mentir, sauf au téléphone.
- Ça doit être gênant, dit Yann.
- Pourquoi donc est-ce que ce serait gênant ? Lui demande son père.
Yann rougit encore plus fortement.
- Heu... parce que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Certaines peuvent être extrêmement blessantes. On peut alors être amené à mentir pour éviter de faire souffrir cruellement son prochain.
- C'est juste.
Je constate que Yann reste tête basse.
Y aurait-il un message caché dans sa réponse ?
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