08-11-2020, 01:13 AM
4 - Julien : Tourments
C'est pénible de les savoir nus juste à côté de moi... Si seulement je pouvais les admirer à loisir. Sauf que je pourrais ensuite accrocher ma serviette à mon érection, et en profiter pour leur annoncer que je suis gay et que je fantasme sur leur corps, tant que j'y suis.
Quelle misère.
C'est plus fort que moi, alors que je rassemble mes affaires, je jette un rapide coup d'œil aux autres. Erreur.
Je presse le pas et rentre le premier dans la douche, face à l'angle du fond à droite.
Zuuuuut ! C'est pas vrai, au moindre petit truc vaguement intéressant, il faut que mon sexe réagisse... Et pas qu'un peu. Pas d'étape intermédiaire. Doit y avoir un ressort dans le mien, c'est pas possible autrement.
Cette vision, bien que brève, va certainement alimenter mes fantasmes nocturnes, mais en attendant, j'ai besoin du contraire.
Je me concentre et amène dans mon esprit l'image de ma prof de maths. Le résultat est spectaculaire.
Ça ne loupe jamais. J'envie tous les gars du monde qui ne la connaissent pas.
Je ressors de la douche en dernier, et me rhabille rapidement.
Ouf. Les apparences sont sauves, encore une fois.
Mais pour combien de temps ? Si je le leur annonçais... Aargh, non, je ne peux pas faire ça.
Sauf que je n'en peux plus de faire semblant, de leur mentir, de devoir cacher ce que je ressens... Ça va finir par me rendre marteau.
Nous sortons du complexe sportif, et nous nous apprêtons à nous séparer.
- Merci encore, Yann. C'était sympa.
- De rien. Me suis bien amusé, en fin de compte. Merci, les gars.
- On remettra ça, OK ?
- Pas de problème.
Cool, on a fini par briser la glace avec lui. Pas trop tôt.
- Tu viens, Ju, j'ai reçu le CD dont je t'ai parlé l'autre jour.
- Super ! Je te suis, Lo. Bonne soirée, vous deux.
- Tes parents ne sont pas là ?
- Non, ils sont chez les grands-parents, j'ai tout le week-end à moi.
- Sympa. Si mon père pouvait en faire autant...
Nous entrons dans sa chambre, ce qui me serre la gorge comme à chaque fois. Des posters sur les murs, une chaine, un ordinateur... Tout ce que je n'ai pas. Tout ce qui m'est interdit.
Mais je ne suis pas jaloux de mes potes. Ils n'y sont pour rien, et ils s'efforcent de me faire profiter de ces petits plaisirs autant qu'ils le peuvent.
Quand David a appris que je n'avais pas le droit d'écouter de musique chez moi, il m'a offert un baladeur pour ma fête.
Et Laurent me fait régulièrement entendre de nouveaux morceaux chez lui.
Je les adore, vraiment. Mais parfois, quand je déprime, ça me gêne. J'ai l'impression d'être un assisté, et j'ai peur qu'en fait, tout ça leur pèse. Mais non, ce n'est pas vrai.
J'ai juste les meilleurs potes au monde.
Ce qui explique pourquoi j'ai aussi peur de les perdre... et que je sois en même temps gêné de leur mentir. Mais je ne sais pas ce qu'il y a dans leur tête. Je ne sais pas comment ils le prendront. Et quant au fait que Laurent peuple mes fantasmes... Va donc lui annoncer un truc pareil...
Mais il va bien falloir que je me lance.
Indirectement, bien sûr.
- Tu ne souffres plus d'avoir été rejeté par Annie ?
- Non, ça va, c'est derrière moi.
- Tu as quelqu'un d'autre en vue ?
- Non... Pfff, je m'étais si concentré sur elle que je n'ai pas regardé ailleurs. Elles doivent être toutes prises, à l'heure actuelle.
- Il te reste que les mecs, alors. Va falloir t'y mettre.
Il rit, et j'hésite un instant. Dois-je déjà aller plus loin ? Je n'aurai peut-être pas d'autre occasion de mettre le sujet sur le tapis. C'est parti...
- Tu n'as jamais eu envie d'essayer rien qu'une fois, pour voir ?
- ...
Aïe... Ça y est, je l'ai vexé. Faut dire que c'était pas vraiment subtil... Mais... mais...
- Je crois que la réponse est oui, dis-je.
- Hein ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- D'abord, ton hésitation. Ensuite, le fait que tu es si rouge qu'un coquelicot paraîtrait bien pâle en comparaison. Oh, ça alors, je ne pensais pas que tu pourrais rougir davantage.
- Assez ! C'est pas drôle d'être trahi sans cesse par son propre visage.
- C'est vrai, désolé.
- Euh... bon, d'accord, j'avoue, mais entre y penser et le faire, il y a un monde.
Bah, tu sais, Lo, moi aussi j'y pense.
Ma bouche s'ouvre, mais rien ne sort.
J'aimerais le faire, moi aussi.
Silence.
Juste entre nous.
Je n'arrive pas à prononcer une parole.
Quelle misère. Je crois que je vais finir marié avec mon poignet.
Un silence gêné s'installe entre nous.
Pfff... J'ai merdé. J'ai voulu aller trop vite. Et pas pu assurer... ou assumer... Bloqué, encore, par ma peur.
- Désolé, je n'aurais pas dû poser cette question. Excuse-moi.
- Aargh ! J'en ai marre de rougir et de révéler ainsi tout ce que je pense !
- On a tous nos problèmes, Lo.
- Oui, je sais. Moi et mes rougeurs, toi et ton père, Dave et le frangin de sa copine. On fait une sacrée équipe, tiens.
- On fait ce qu'on peut pour s'entraider, même si on ne peut pas faire grand chose pour ta figure... À part un grand coup de peinture blanche. T'as pas un autre problème à résoudre ?
- Changeons de sujet, tu veux bien ?
Je l'ai vraiment vexé... et merde...
- D'accord.
- Que penses-tu de Yann ?
- Difficile à dire... Une fois qu'on a vaincu sa timidité, il a l'air plutôt sympa, mais j'attends de voir. Faudrait qu'on se revoie et qu'on puisse discuter un peu plus. En plus, il est mignon. Ça me donne une idée... Je vais lui proposer de lui apprendre quelques trucs au tennis, en plus de courir avec lui, ça pourra aider à établir un peu plus le contact.
- Bonne idée.
- Laurent, je m'excuse encore pour tout à l'heure, j'ai vraiment été stupide.
- N'en parle plus... D'ailleurs, n'en parle pas du tout !
- Évidemment, pour qui me prends-tu ?
C'est pénible de les savoir nus juste à côté de moi... Si seulement je pouvais les admirer à loisir. Sauf que je pourrais ensuite accrocher ma serviette à mon érection, et en profiter pour leur annoncer que je suis gay et que je fantasme sur leur corps, tant que j'y suis.
Quelle misère.
C'est plus fort que moi, alors que je rassemble mes affaires, je jette un rapide coup d'œil aux autres. Erreur.
Je presse le pas et rentre le premier dans la douche, face à l'angle du fond à droite.
Zuuuuut ! C'est pas vrai, au moindre petit truc vaguement intéressant, il faut que mon sexe réagisse... Et pas qu'un peu. Pas d'étape intermédiaire. Doit y avoir un ressort dans le mien, c'est pas possible autrement.
Cette vision, bien que brève, va certainement alimenter mes fantasmes nocturnes, mais en attendant, j'ai besoin du contraire.
Je me concentre et amène dans mon esprit l'image de ma prof de maths. Le résultat est spectaculaire.
Ça ne loupe jamais. J'envie tous les gars du monde qui ne la connaissent pas.
Je ressors de la douche en dernier, et me rhabille rapidement.
Ouf. Les apparences sont sauves, encore une fois.
Mais pour combien de temps ? Si je le leur annonçais... Aargh, non, je ne peux pas faire ça.
Sauf que je n'en peux plus de faire semblant, de leur mentir, de devoir cacher ce que je ressens... Ça va finir par me rendre marteau.
Nous sortons du complexe sportif, et nous nous apprêtons à nous séparer.
- Merci encore, Yann. C'était sympa.
- De rien. Me suis bien amusé, en fin de compte. Merci, les gars.
- On remettra ça, OK ?
- Pas de problème.
Cool, on a fini par briser la glace avec lui. Pas trop tôt.
- Tu viens, Ju, j'ai reçu le CD dont je t'ai parlé l'autre jour.
- Super ! Je te suis, Lo. Bonne soirée, vous deux.
- Tes parents ne sont pas là ?
- Non, ils sont chez les grands-parents, j'ai tout le week-end à moi.
- Sympa. Si mon père pouvait en faire autant...
Nous entrons dans sa chambre, ce qui me serre la gorge comme à chaque fois. Des posters sur les murs, une chaine, un ordinateur... Tout ce que je n'ai pas. Tout ce qui m'est interdit.
Mais je ne suis pas jaloux de mes potes. Ils n'y sont pour rien, et ils s'efforcent de me faire profiter de ces petits plaisirs autant qu'ils le peuvent.
Quand David a appris que je n'avais pas le droit d'écouter de musique chez moi, il m'a offert un baladeur pour ma fête.
Et Laurent me fait régulièrement entendre de nouveaux morceaux chez lui.
Je les adore, vraiment. Mais parfois, quand je déprime, ça me gêne. J'ai l'impression d'être un assisté, et j'ai peur qu'en fait, tout ça leur pèse. Mais non, ce n'est pas vrai.
J'ai juste les meilleurs potes au monde.
Ce qui explique pourquoi j'ai aussi peur de les perdre... et que je sois en même temps gêné de leur mentir. Mais je ne sais pas ce qu'il y a dans leur tête. Je ne sais pas comment ils le prendront. Et quant au fait que Laurent peuple mes fantasmes... Va donc lui annoncer un truc pareil...
Mais il va bien falloir que je me lance.
Indirectement, bien sûr.
- Tu ne souffres plus d'avoir été rejeté par Annie ?
- Non, ça va, c'est derrière moi.
- Tu as quelqu'un d'autre en vue ?
- Non... Pfff, je m'étais si concentré sur elle que je n'ai pas regardé ailleurs. Elles doivent être toutes prises, à l'heure actuelle.
- Il te reste que les mecs, alors. Va falloir t'y mettre.
Il rit, et j'hésite un instant. Dois-je déjà aller plus loin ? Je n'aurai peut-être pas d'autre occasion de mettre le sujet sur le tapis. C'est parti...
- Tu n'as jamais eu envie d'essayer rien qu'une fois, pour voir ?
- ...
Aïe... Ça y est, je l'ai vexé. Faut dire que c'était pas vraiment subtil... Mais... mais...
- Je crois que la réponse est oui, dis-je.
- Hein ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- D'abord, ton hésitation. Ensuite, le fait que tu es si rouge qu'un coquelicot paraîtrait bien pâle en comparaison. Oh, ça alors, je ne pensais pas que tu pourrais rougir davantage.
- Assez ! C'est pas drôle d'être trahi sans cesse par son propre visage.
- C'est vrai, désolé.
- Euh... bon, d'accord, j'avoue, mais entre y penser et le faire, il y a un monde.
Bah, tu sais, Lo, moi aussi j'y pense.
Ma bouche s'ouvre, mais rien ne sort.
J'aimerais le faire, moi aussi.
Silence.
Juste entre nous.
Je n'arrive pas à prononcer une parole.
Quelle misère. Je crois que je vais finir marié avec mon poignet.
Un silence gêné s'installe entre nous.
Pfff... J'ai merdé. J'ai voulu aller trop vite. Et pas pu assurer... ou assumer... Bloqué, encore, par ma peur.
- Désolé, je n'aurais pas dû poser cette question. Excuse-moi.
- Aargh ! J'en ai marre de rougir et de révéler ainsi tout ce que je pense !
- On a tous nos problèmes, Lo.
- Oui, je sais. Moi et mes rougeurs, toi et ton père, Dave et le frangin de sa copine. On fait une sacrée équipe, tiens.
- On fait ce qu'on peut pour s'entraider, même si on ne peut pas faire grand chose pour ta figure... À part un grand coup de peinture blanche. T'as pas un autre problème à résoudre ?
- Changeons de sujet, tu veux bien ?
Je l'ai vraiment vexé... et merde...
- D'accord.
- Que penses-tu de Yann ?
- Difficile à dire... Une fois qu'on a vaincu sa timidité, il a l'air plutôt sympa, mais j'attends de voir. Faudrait qu'on se revoie et qu'on puisse discuter un peu plus. En plus, il est mignon. Ça me donne une idée... Je vais lui proposer de lui apprendre quelques trucs au tennis, en plus de courir avec lui, ça pourra aider à établir un peu plus le contact.
- Bonne idée.
- Laurent, je m'excuse encore pour tout à l'heure, j'ai vraiment été stupide.
- N'en parle plus... D'ailleurs, n'en parle pas du tout !
- Évidemment, pour qui me prends-tu ?
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