07-11-2020, 12:00 AM
3 - Laurent : Un tennis ?
Et me voilà. Un ado sportif, cool, optimiste, qui n'a pas encore bien compris que la vie a tendance à réserver des surprises, bonnes ou mauvaises. Il faut dire que je n'ai pas eu vraiment à me plaindre jusqu'ici. Il y a juste eu ce râteau magistral que je me suis pris avec Annie, mais bon, ce sont des choses qui arrivent, comme dirait David.
Bon, quand vais-je commencer ? Ah, oui, c'était un dimanche après-midi...
Dimanche 5 mai 2002
- Laurent ! J'arrive toujours pas à y croire, me dit un David hilare en arrivant près de moi.
Notre point de rendez-vous habituel est un petit parc bien situé par rapport à nos habitations respectives. J'y suis souvent le premier arrivé.
- Bah quoi ? Je t'avais bien dit qu'elle arriverait seule.
- Tu as vraiment balancé un pot de peinture sur son frère ?
- Moi ? Certainement pas. J'ai un sosie qui se balade en ville et qui fait plein de mauvaises blagues, et c'est toujours moi qui trinque.
- Faudra me le présenter.
- C'est pas de ma faute s'il doit passer sous mes fenêtres pour aller chez toi. Je suis si maladroit, moi, quand je repeins mes volets... Elle ne l'a pas trop mal pris, j'espère ?
- Au contraire, elle était ravie !
- Super ! Il faudra trouver autre chose pour la prochaine fois.
- Tu vas te faire allumer si tu lui refais un coup pareil.
- Bah, je trouverai bien. Et Ju t'aidera aussi s'il le peut.
- Vous êtes vraiment de super potes, tous les deux.
- Tu plaisantes, Dave. Après tout ce que tu as fait pour nous ?
- Bah, c'est bien normal. Ah, voilà Julien.
- Salut vous deux ! Ça va ?
- Salut ! Oui, et toi ?
- Très bien.
David raconte à Julien ce que j'ai fait pour lui, et à l'entendre, je me sens en même temps gêné et fier de moi.
- T'es tout rouge, Lo.
- Pfff. Ça t'étonne ? Bon, allons-y.
J'aimerais bien ne pas rougir aussi facilement. C'est horrible.
Nous nous mettons en route et arrivons rapidement à la piscine.
- Bah ? Fermé ?
- C'est pas vrai ?
- Pfff. Bon, on fait quoi ?
- Je proposerais bien un tennis, à condition de trouver un quatrième.
- OK. On récupère nos raquettes, on se retrouve ici et on verra sur place. J'en prends deux, au cas où.
En route, à nouveau, un tantinet dégoûtés de ne pas pouvoir nager. Le terrain de tennis n'est pas loin, heureusement. Nous voyons arriver en face de nous une silhouette familière. Un jeune homme aux cheveux châtains, vêtu d'un short et d'un tee-shirt, est en train de courir dans notre direction. Ses yeux bleus croisent un instant nos regards.
David l'interpelle au passage.
- Eh ! Yann ! Arrête-toi !
Yann s'arrête, un peu mal à l'aise. Il est visible qu'il n'a qu'une hâte, c'est de reprendre sa course. Je me demande ce qu'il peut bien trouver comme plaisir là-dedans, mais bon, chacun son truc.
- Salut Yann, lui dis-je, suivi par Dave et Ju.
- Salut...
Nous décidons de laisser David mener la conversation. Parler à Yann est un exercice délicat tant il est timide, mais Dave a su établir un bon contact. Enfin, tout est relatif. Je ne comprends pas pour quelle raison il a autant de mal à communiquer. On est pourtant sympa.
- Ça va ?
- Oui, et toi ? Euh, enfin, vous trois.
- Ça va bien. On est contents de te voir, en fait.
- Ah oui, pourquoi ?
- On cherche un quatrième au tennis, tu veux bien venir avec nous ?
- Euh... je sais pas trop... je suis pas spécialement bon...
- On ne fait pas de compète, on joue pour s'amuser. On te mettra avec Ju, vous vous compenserez.
- Bah...
- Allez, viens.
- Bon, d'accord.
- Super !
- Merci Yann, lui dis-je.
- Oui, merci, renchérit Julien.
J'ai une certaine satisfaction à le voir rougir.
Bon, je ne suis pas le seul. Petite consolation.
Je fais un signe à mes deux amis, et ils me laissent commencer.
- Bon... Admirez le professionnel, les amis. Première leçon: réussir un ace à coup sûr.
- Aïe, fait Julien. Ouvre grand les yeux, Yann. Des coups comme ça, tu n'en verras pas souvent.
Je commence par taper dans ma raquette pour la vérifier, fais rebondir ma balle au sol, puis mouille un doigt pour tester le vent. Yann me regarde, perplexe, tandis que je prends la mesure de mes deux adversaires, examine les angles à droite et à gauche, puis lance la balle en l'air, lève ma raquette...
...et envoie la balle dans le filet.
- Ahem, dit David. Bon, j'espère que tu as bien retenu...
...ce qu'il ne faut pas faire, complète Julien.
- Oh, ça va, c'est juste une erreur, dis-je en récupérant la balle. Attendez... Ah, je me disais aussi : je n'ai pas tapé avec le bon côté de la raquette.
- Parce qu'il y a un bon côté ? Depuis quand ? Demande Julien.
- Depuis qu'il le dit, répond David.
Yann est tout sourire maintenant, ayant enfin compris que nous ne prendrions pas la partie - et ses performances - au sérieux.
Le soir venu, fatigués mais ravis, nous avons rejoint le vestiaire, chahutant et plaisantant joyeusement. J'entends Ju discuter avec Yann et lui assurer qu'il est bien meilleur qu'il ne le pense.
- Franchement, tu devrais t'y mettre sérieusement. Tu as du potentiel.
- Bah, je veux bien en faire de temps en temps avec vous, mais je n'ai pas envie de lâcher la course pour me mettre au tennis.
- C'est ta passion, c'est ça ?
- Ouais.
- J'en fais aussi, on pourra courir ensemble à l'occasion.
- D'accord.
Nous nous déshabillons pour nous doucher, et je remarque à nouveau la gêne de Julien, qui baisse le regard et nous tourne le dos. Je jette un coup d'œil aux autres, et constate que Yann réagit pareil.
Et de deux... Depuis le temps, j'aurais pensé que Ju se débarrasserait de sa pudeur. On est entre hommes, tout de même.
Et me voilà. Un ado sportif, cool, optimiste, qui n'a pas encore bien compris que la vie a tendance à réserver des surprises, bonnes ou mauvaises. Il faut dire que je n'ai pas eu vraiment à me plaindre jusqu'ici. Il y a juste eu ce râteau magistral que je me suis pris avec Annie, mais bon, ce sont des choses qui arrivent, comme dirait David.
Bon, quand vais-je commencer ? Ah, oui, c'était un dimanche après-midi...
Dimanche 5 mai 2002
- Laurent ! J'arrive toujours pas à y croire, me dit un David hilare en arrivant près de moi.
Notre point de rendez-vous habituel est un petit parc bien situé par rapport à nos habitations respectives. J'y suis souvent le premier arrivé.
- Bah quoi ? Je t'avais bien dit qu'elle arriverait seule.
- Tu as vraiment balancé un pot de peinture sur son frère ?
- Moi ? Certainement pas. J'ai un sosie qui se balade en ville et qui fait plein de mauvaises blagues, et c'est toujours moi qui trinque.
- Faudra me le présenter.
- C'est pas de ma faute s'il doit passer sous mes fenêtres pour aller chez toi. Je suis si maladroit, moi, quand je repeins mes volets... Elle ne l'a pas trop mal pris, j'espère ?
- Au contraire, elle était ravie !
- Super ! Il faudra trouver autre chose pour la prochaine fois.
- Tu vas te faire allumer si tu lui refais un coup pareil.
- Bah, je trouverai bien. Et Ju t'aidera aussi s'il le peut.
- Vous êtes vraiment de super potes, tous les deux.
- Tu plaisantes, Dave. Après tout ce que tu as fait pour nous ?
- Bah, c'est bien normal. Ah, voilà Julien.
- Salut vous deux ! Ça va ?
- Salut ! Oui, et toi ?
- Très bien.
David raconte à Julien ce que j'ai fait pour lui, et à l'entendre, je me sens en même temps gêné et fier de moi.
- T'es tout rouge, Lo.
- Pfff. Ça t'étonne ? Bon, allons-y.
J'aimerais bien ne pas rougir aussi facilement. C'est horrible.
Nous nous mettons en route et arrivons rapidement à la piscine.
- Bah ? Fermé ?
- C'est pas vrai ?
- Pfff. Bon, on fait quoi ?
- Je proposerais bien un tennis, à condition de trouver un quatrième.
- OK. On récupère nos raquettes, on se retrouve ici et on verra sur place. J'en prends deux, au cas où.
En route, à nouveau, un tantinet dégoûtés de ne pas pouvoir nager. Le terrain de tennis n'est pas loin, heureusement. Nous voyons arriver en face de nous une silhouette familière. Un jeune homme aux cheveux châtains, vêtu d'un short et d'un tee-shirt, est en train de courir dans notre direction. Ses yeux bleus croisent un instant nos regards.
David l'interpelle au passage.
- Eh ! Yann ! Arrête-toi !
Yann s'arrête, un peu mal à l'aise. Il est visible qu'il n'a qu'une hâte, c'est de reprendre sa course. Je me demande ce qu'il peut bien trouver comme plaisir là-dedans, mais bon, chacun son truc.
- Salut Yann, lui dis-je, suivi par Dave et Ju.
- Salut...
Nous décidons de laisser David mener la conversation. Parler à Yann est un exercice délicat tant il est timide, mais Dave a su établir un bon contact. Enfin, tout est relatif. Je ne comprends pas pour quelle raison il a autant de mal à communiquer. On est pourtant sympa.
- Ça va ?
- Oui, et toi ? Euh, enfin, vous trois.
- Ça va bien. On est contents de te voir, en fait.
- Ah oui, pourquoi ?
- On cherche un quatrième au tennis, tu veux bien venir avec nous ?
- Euh... je sais pas trop... je suis pas spécialement bon...
- On ne fait pas de compète, on joue pour s'amuser. On te mettra avec Ju, vous vous compenserez.
- Bah...
- Allez, viens.
- Bon, d'accord.
- Super !
- Merci Yann, lui dis-je.
- Oui, merci, renchérit Julien.
J'ai une certaine satisfaction à le voir rougir.
Bon, je ne suis pas le seul. Petite consolation.
Je fais un signe à mes deux amis, et ils me laissent commencer.
- Bon... Admirez le professionnel, les amis. Première leçon: réussir un ace à coup sûr.
- Aïe, fait Julien. Ouvre grand les yeux, Yann. Des coups comme ça, tu n'en verras pas souvent.
Je commence par taper dans ma raquette pour la vérifier, fais rebondir ma balle au sol, puis mouille un doigt pour tester le vent. Yann me regarde, perplexe, tandis que je prends la mesure de mes deux adversaires, examine les angles à droite et à gauche, puis lance la balle en l'air, lève ma raquette...
...et envoie la balle dans le filet.
- Ahem, dit David. Bon, j'espère que tu as bien retenu...
...ce qu'il ne faut pas faire, complète Julien.
- Oh, ça va, c'est juste une erreur, dis-je en récupérant la balle. Attendez... Ah, je me disais aussi : je n'ai pas tapé avec le bon côté de la raquette.
- Parce qu'il y a un bon côté ? Depuis quand ? Demande Julien.
- Depuis qu'il le dit, répond David.
Yann est tout sourire maintenant, ayant enfin compris que nous ne prendrions pas la partie - et ses performances - au sérieux.
Le soir venu, fatigués mais ravis, nous avons rejoint le vestiaire, chahutant et plaisantant joyeusement. J'entends Ju discuter avec Yann et lui assurer qu'il est bien meilleur qu'il ne le pense.
- Franchement, tu devrais t'y mettre sérieusement. Tu as du potentiel.
- Bah, je veux bien en faire de temps en temps avec vous, mais je n'ai pas envie de lâcher la course pour me mettre au tennis.
- C'est ta passion, c'est ça ?
- Ouais.
- J'en fais aussi, on pourra courir ensemble à l'occasion.
- D'accord.
Nous nous déshabillons pour nous doucher, et je remarque à nouveau la gêne de Julien, qui baisse le regard et nous tourne le dos. Je jette un coup d'œil aux autres, et constate que Yann réagit pareil.
Et de deux... Depuis le temps, j'aurais pensé que Ju se débarrasserait de sa pudeur. On est entre hommes, tout de même.
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