Chapitre V (Suite)
Dans la cabine, l’espace est étroit. Une petite lumière disperse une lueur blafarde, juste suffisamment pour y voir clair. Le clapotis de la houle sur la coque se fait plus puissant. Dehors la tempête redouble. Les bourrasques de vent viennent bousculer l’embarcation qui reste néanmoins protégée au cœur de la crique par les massifs rocheux et la végétation environnante. Le bateau est chahuté, parfois en buté sur son ancrage, parfois appuyé par une rafale un peu plus puissante que les autres. Chloé vient s’allonger près d’Eric, sa tête sur les coudes, elle le regarde de ses grands yeux innocents. La jeune femme porte une jolie nuisette blanche sous laquelle on devine la présence de ses sous-vêtements.
- Heureusement que tu es là. Je crois que j’aurai un peu peur toute seule.
- Ah ! Moi qui croyais que tu étais une aventurière intrépide et audacieuse.
- Oui mais là ça secoue fort quand même. Je me demande si je vais arriver à dormir. Tu crois que c’était une bonne idée de venir ici ?
- C’est sûr qu’au port on aurait été mieux protégé mais là, on ne risque rien.
- Tu es sûr ?
- La demoiselle fait sa chochotte ?
- Pas du tout monsieur ! Et d’abord, je te boude. Na !
Chloé tourne le dos à Eric.
- Tu vois ! Ta mère a raison de dire que tu es une gamine capricieuse.
- Oui ben elle se trompe. Elle ne m’a pas vu grandir. Maintenant, je suis une femme.
Chloé pivote rapidement vers Eric.
- Tu penses toi que je suis encore une gamine ?
- Je croyais que tu boudais ?
- T’es chiant comme mec. Alors réponds ?
- Je pense que tu es très mature pour ton âge dans tes réflexions et dans ton comportement. Et parfois, tu as gardé au niveau du caractère un petit côté enfantin qui n’est pas désagréable.
- Comme réponse, c’est pas mal mais je m’attendais à mieux. Le p’tit côté enfantin, ça me gène. Je voudrai être une femme libre et libérée. Une lionne, une bête de sexe, une mangeuse d’hommes.
- La dessus, il y a encore du boulot dit Eric en rigolant.
- Ah Bon ? La bête de sexe et la mangeuse d’hommes, ce n’est pas encore pour tout de suite, certes. Plus tard, peut-être…quand je serai grande.
- Abandonne le côté mangeuse d’hommes, je ne t’y vois pas du tout. Tu es trop sentimentale, trop romantique. Une mangeuse d’hommes ne fait pas de sentiment. Elle consomme et elle jette.
- Tu comprends rien. C’était juste une euphémisme. Et en bête de sexe, tu me vois ?
- Ou la ! Une bête de sexe, c’est déjà plus simple. Tout le monde peux le devenir. Il suffit juste de réunir les conditions sine-qua-none.
- Et c’est quoi les conditions ?
- A commencer par ne plus être vierge !
- Oui évidemment, pour une bête de sexe, c’est un problème. Et les autres conditions ?
- Il faut aimer le sexe.
- Bon, ça reste à ma portée même si je ne sais pas encore si j’aimerais réellement. Quoi d’autre ?
- Il faut aussi un partenaire qui soit lui aussi une bête de sexe parce que si l’un des deux ne tient pas la route, l’autre sera forcément frustré.
- Bon, là ça se complique. Comment on sait qu’un mec est lui aussi une bête de sexe ?
- C’est là tout le problème. Tu ne sais pas et l’inverse est vrai également pour un homme. Pour savoir il faut essayer. Mais à contrario, il y a des indices. Si ton partenaire est tendre, s’il pense à ton plaisir avant le sien, s’il sait communiquer c’est à dire exprimer ce qu’il lui plaît, savoir aussi écouter ce que tu aimes et surtout respecter ce que tu n’aimes pas, alors tu as déjà une bonne base.
- Et il faut être amoureux ?
- Oui évidemment, c'est mieux.
- Faire l’amour, pourtant ça paraît simple. Dans les films pornos…
- Laisse tomber les films pornos Chloé. L’amour ce n’est pas du cinéma. Faire l’amour, c’est beaucoup plus complexe qu’on le pense. Après, il ne faut pas non plus se prendre la tête.
- Je suis dubitative. La bête de sexe, si je comprends bien pour moi ce n’est pas pour aujourd’hui.
- Je crains qu’il faille que tu attendes encore un peu effectivement.
- Tu sais ce qu’elle est devenue ton amoureuse ? … Mathilde ? C’est ça ?
- Elle a quitté la France pour découvrir l’Afrique, je ne sais plus dans quel pays et ça fait deux ans maintenant qu’elle est rentrée au pays.
- Elle est revenue dans la région ?
- Oui sur l’île du Levant.
- Elle est militaire ? Naturiste ?
- Les deux mon capitaine. Tu poses beaucoup trop de questions.
- Ça te gêne ?
- Non.
- Ben alors ! Et tu la vois encore ?
- De temps en temps, quand j’ai l’occasion de passer au Levant.
- Et tu l’aimais bien ?
- Oui. On était fou amoureux tous les deux.
- Et pourquoi elle est partie alors ?
- Elle rêvait de découvrir d’autres horizons. Moi j’étais plutôt casanier. Et un beau jour, elle a rencontré un homme qui lui a apporté ce qu’elle cherchait et elle n'a pas demandé son reste. Elle l’a suivi.
- Et toi tu es resté ici !
- Oui. J’ai mis du temps avant de pouvoir tourner la page et puis on ne peut pas rester sur le passé indéfiniment. Il faut aller de l’avant même si c’est parfois douloureux.
- Comment on sait quand on est fou amoureux ?
- Généralement on ne s’en rend pas compte tout de suite. Ça vient petit à petit. Tu rencontres quelqu’un. Au début, tout est normal. Elle te plaît, tu lui plais. Et puis lorsqu’elle n’est pas là, tu as envie qu’elle soit là. Tu penses à elle tout le temps. Et lorsqu’elle est là, c’est le bonheur. Tu ne penses pas obligatoirement à faire l'amour parce que ce n’est pas le plus important. Tu veux seulement être à côté d’elle, la prendre par la main et si tu oublies, c’est elle qui te prendra la main.
- C’est beau ce que tu dis. J’aime beaucoup.
- Oui. C’est beau. Et si la-dessus tu ajoutes une dose de folie, c’est juste sublime.
- Quoi par exemple ?
- La folie amoureuse, c’est de savoir se dépasser pour l’autre. De faire des bêtises ensemble. De vivre des plaisirs simples, courir sur la plage, nager ensemble, se chahuter, être complice, faire l’amour n’importe où juste pour être ensemble, surprendre l’autre, savoir la cajoler avec énormément de douceur, savoir la protéger et la rassurer, partager ses chagrins, la respecter, et surtout pardonner ses erreurs.
- Moi, mon amoureux, il sera comme toi mais en plus jeune.
- Je ne suis peut-être pas le meilleur exemple Chloé.
- Oui mais moi ça me convient.
- On essaye de dormir ?
Dans la cabine, l’espace est étroit. Une petite lumière disperse une lueur blafarde, juste suffisamment pour y voir clair. Le clapotis de la houle sur la coque se fait plus puissant. Dehors la tempête redouble. Les bourrasques de vent viennent bousculer l’embarcation qui reste néanmoins protégée au cœur de la crique par les massifs rocheux et la végétation environnante. Le bateau est chahuté, parfois en buté sur son ancrage, parfois appuyé par une rafale un peu plus puissante que les autres. Chloé vient s’allonger près d’Eric, sa tête sur les coudes, elle le regarde de ses grands yeux innocents. La jeune femme porte une jolie nuisette blanche sous laquelle on devine la présence de ses sous-vêtements.
- Heureusement que tu es là. Je crois que j’aurai un peu peur toute seule.
- Ah ! Moi qui croyais que tu étais une aventurière intrépide et audacieuse.
- Oui mais là ça secoue fort quand même. Je me demande si je vais arriver à dormir. Tu crois que c’était une bonne idée de venir ici ?
- C’est sûr qu’au port on aurait été mieux protégé mais là, on ne risque rien.
- Tu es sûr ?
- La demoiselle fait sa chochotte ?
- Pas du tout monsieur ! Et d’abord, je te boude. Na !
Chloé tourne le dos à Eric.
- Tu vois ! Ta mère a raison de dire que tu es une gamine capricieuse.
- Oui ben elle se trompe. Elle ne m’a pas vu grandir. Maintenant, je suis une femme.
Chloé pivote rapidement vers Eric.
- Tu penses toi que je suis encore une gamine ?
- Je croyais que tu boudais ?
- T’es chiant comme mec. Alors réponds ?
- Je pense que tu es très mature pour ton âge dans tes réflexions et dans ton comportement. Et parfois, tu as gardé au niveau du caractère un petit côté enfantin qui n’est pas désagréable.
- Comme réponse, c’est pas mal mais je m’attendais à mieux. Le p’tit côté enfantin, ça me gène. Je voudrai être une femme libre et libérée. Une lionne, une bête de sexe, une mangeuse d’hommes.
- La dessus, il y a encore du boulot dit Eric en rigolant.
- Ah Bon ? La bête de sexe et la mangeuse d’hommes, ce n’est pas encore pour tout de suite, certes. Plus tard, peut-être…quand je serai grande.
- Abandonne le côté mangeuse d’hommes, je ne t’y vois pas du tout. Tu es trop sentimentale, trop romantique. Une mangeuse d’hommes ne fait pas de sentiment. Elle consomme et elle jette.
- Tu comprends rien. C’était juste une euphémisme. Et en bête de sexe, tu me vois ?
- Ou la ! Une bête de sexe, c’est déjà plus simple. Tout le monde peux le devenir. Il suffit juste de réunir les conditions sine-qua-none.
- Et c’est quoi les conditions ?
- A commencer par ne plus être vierge !
- Oui évidemment, pour une bête de sexe, c’est un problème. Et les autres conditions ?
- Il faut aimer le sexe.
- Bon, ça reste à ma portée même si je ne sais pas encore si j’aimerais réellement. Quoi d’autre ?
- Il faut aussi un partenaire qui soit lui aussi une bête de sexe parce que si l’un des deux ne tient pas la route, l’autre sera forcément frustré.
- Bon, là ça se complique. Comment on sait qu’un mec est lui aussi une bête de sexe ?
- C’est là tout le problème. Tu ne sais pas et l’inverse est vrai également pour un homme. Pour savoir il faut essayer. Mais à contrario, il y a des indices. Si ton partenaire est tendre, s’il pense à ton plaisir avant le sien, s’il sait communiquer c’est à dire exprimer ce qu’il lui plaît, savoir aussi écouter ce que tu aimes et surtout respecter ce que tu n’aimes pas, alors tu as déjà une bonne base.
- Et il faut être amoureux ?
- Oui évidemment, c'est mieux.
- Faire l’amour, pourtant ça paraît simple. Dans les films pornos…
- Laisse tomber les films pornos Chloé. L’amour ce n’est pas du cinéma. Faire l’amour, c’est beaucoup plus complexe qu’on le pense. Après, il ne faut pas non plus se prendre la tête.
- Je suis dubitative. La bête de sexe, si je comprends bien pour moi ce n’est pas pour aujourd’hui.
- Je crains qu’il faille que tu attendes encore un peu effectivement.
- Tu sais ce qu’elle est devenue ton amoureuse ? … Mathilde ? C’est ça ?
- Elle a quitté la France pour découvrir l’Afrique, je ne sais plus dans quel pays et ça fait deux ans maintenant qu’elle est rentrée au pays.
- Elle est revenue dans la région ?
- Oui sur l’île du Levant.
- Elle est militaire ? Naturiste ?
- Les deux mon capitaine. Tu poses beaucoup trop de questions.
- Ça te gêne ?
- Non.
- Ben alors ! Et tu la vois encore ?
- De temps en temps, quand j’ai l’occasion de passer au Levant.
- Et tu l’aimais bien ?
- Oui. On était fou amoureux tous les deux.
- Et pourquoi elle est partie alors ?
- Elle rêvait de découvrir d’autres horizons. Moi j’étais plutôt casanier. Et un beau jour, elle a rencontré un homme qui lui a apporté ce qu’elle cherchait et elle n'a pas demandé son reste. Elle l’a suivi.
- Et toi tu es resté ici !
- Oui. J’ai mis du temps avant de pouvoir tourner la page et puis on ne peut pas rester sur le passé indéfiniment. Il faut aller de l’avant même si c’est parfois douloureux.
- Comment on sait quand on est fou amoureux ?
- Généralement on ne s’en rend pas compte tout de suite. Ça vient petit à petit. Tu rencontres quelqu’un. Au début, tout est normal. Elle te plaît, tu lui plais. Et puis lorsqu’elle n’est pas là, tu as envie qu’elle soit là. Tu penses à elle tout le temps. Et lorsqu’elle est là, c’est le bonheur. Tu ne penses pas obligatoirement à faire l'amour parce que ce n’est pas le plus important. Tu veux seulement être à côté d’elle, la prendre par la main et si tu oublies, c’est elle qui te prendra la main.
- C’est beau ce que tu dis. J’aime beaucoup.
- Oui. C’est beau. Et si la-dessus tu ajoutes une dose de folie, c’est juste sublime.
- Quoi par exemple ?
- La folie amoureuse, c’est de savoir se dépasser pour l’autre. De faire des bêtises ensemble. De vivre des plaisirs simples, courir sur la plage, nager ensemble, se chahuter, être complice, faire l’amour n’importe où juste pour être ensemble, surprendre l’autre, savoir la cajoler avec énormément de douceur, savoir la protéger et la rassurer, partager ses chagrins, la respecter, et surtout pardonner ses erreurs.
- Moi, mon amoureux, il sera comme toi mais en plus jeune.
- Je ne suis peut-être pas le meilleur exemple Chloé.
- Oui mais moi ça me convient.
- On essaye de dormir ?
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