01-11-2020, 02:09 AM
CHAPITRE 70 Suite:
*****
Le chemin du retour est vraiment difficile. Le pauvre Samuel essaie bien de me consoler comme il peut, il s’efforce de calmer ma colère… mais en vain. Putain Antoine me prend pour qui ? Je ne suis pas un imbécile… J’ai vu un camion de déménagement devant sa maison et il prétend que ce n’est qu’une livraison de meubles… et quoi encore ? J’avais besoin qu’il me dise la vérité même si je pressens qu’elle m’aurait fait très mal… Il faut qu’il arrive à me dire ce que j’ai besoin de savoir…
-Samuel : Reste pas comme ça dans ta tête, exprime toi, libère toi de ta colère. Fais quelque chose Nico mais surtout ne reste pas comme ça… Tu veux pas me dire ce qu’il s’est passé tout à l’heure ?
-moi : Sam laisse moi s’il te plait…Je sais que tu veux m’aider mais pour le moment je veux vraiment pas parler. Rentre chez moi, je te rejoindrai un peu plus tard, j’ai besoin d’être seul.
-Samuel : Mais…
-moi : Il n’y a pas de mais.
-Samuel : Ok, si tu insistes ; mais il me faut les clés parce que je pense pas que ton frère soit revenu de chez Noémie.
-moi : tiens, les voilà… je rentrerai dans un moment.
Je continue à marcher, la tête penchée en avant à regarder mes pieds, les idées noires qui se bousculent dans ma tête. J’avance sans but, sans me préoccuper des passants que je croise et qui doivent se demander pourquoi ce garçon avance si lentement, tête baissée, et qui semble ne pas trop savoir ce qu’il fait…
Je déambule dans le quartier pendant un long moment, tel un fantôme, sans but, sans interêt pour quoique ce soit.
A mon retour Samuel est sur les marches, assis devant l’entrée. Je lui ai bien donné les clés pourtant, il pouvait rentrer alors pourquoi il ne l’a pas fait ?
-moi : Hey Samuel pourquoi tu n’es pas rentré dans la maison ?
-Samuel : Ben quand j’ai vu qu’il n’y avait personne j’ai préféré attendre dehors. Mais je pensais pas que tu serais aussi long. J’espère que ta marche en tête à tête avec toi-même t’a fait du bien…
-moi : J’ai broyé du noir pour tout te dire et je me demande vraiment ce que je vais faire maintenant. Tu sais, j’ai compris qu’il va partir, même s’il me l’a pas encore dit. C’est la personne que j’aime le plus au monde et je suis trop malheureux qu’en plus il m’ait menti. Qu’il me cache la vérité ça me tue ! Je ne pensais pas qu’il était comme ça. C’est peut-être ça qui me fait encore plus mal.
-Samuel : Peut-être que ce n’est pas facile pour lui ?
-moi : Quoi ? Tu crois que c’est normal de mentir ? C’est normal de mentir à celui que tu aimes ? Si ça se trouve je vais recevoir une lettre dans laquelle il va me dire qu’il est parti. Je comprends pas du tout, moi je pensais que je comptais beaucoup pour lui et c’est pas comme ça qu’il va me montrer que j’avais raison.
-Samuel : Moi je suis sûr qu’il va venir te voir aujourd’hui parce qu’il a vu tout à l’heure comme tu as mal. J’en suis sûr parce que du peu que j’ai vu hier j’ai compris qu’il t’aime. Tu te fais de fausses idées en ce moment. Il t’aime tellement qu’il ne veut pas te faire du mal en te le disant maintenant.
-moi : Je sais que tu as raison… J’ai toujours tendance à voir le pire dans les situations que je ne comprends pas… Mais là, tu vois, je sens, je sais qu’il va partir, QU’IL VA PARTIR ET QU’IL VA ME LAISSER SEUL. Tu as raison quand tu dis qu’il m’aime mais là je comprends tellement peu son attitude que je dis n’importe quoi. Je sais que tu as raison … il doit être trop mal de devoir partir mais il est obligé de suivre ses parents…
-samuel : En tout cas Nico si tu veux parler et me parler de ce qu’il se passe dans ta tête je suis là et je t’écouterais. Ca fait du bien de savoir que quelqu’un peut t’écouter dans les moments difficiles. Et même si je suis jeune je veux vraiment être ton ami et t’aider quand tu en auras besoin.
-moi : Oui, pourquoi pas, tu es gentil !
-Samuel : Je suis sérieux quand je te dis ça ! Je veux être là pour mon grand cousin…
-moi : Au fait, tu restes combien de temps à la maison ?
-Samuel : Mes parents ont pris deux chambres à l’hôtel jusqu’à la fin de la semaine. Ils voulaient en profiter pour se reposer en étant près de la famille pendant quelques jours. J’étais supposer retourner dormir dans ma chambre demain mais…j’aimerais, si tu veux bien sûr, rester ici toute la semaine. Tu veux bien ?
-moi : ça me dérange absolument pas. On va demander à nos parents. Quand Oli sera pas là tu pourras prendre sa chambre sinon il y aura le salon…moi j’ai besoin d’intimité.
-Samuel : Je comprends ! Mais en parlant d’Oli tu sais s’il se passe quelque chose entre lui et Noémie ?
-moi : Bizarre, pourquoi tu dis ça ?
-Samuel : Eh bien je pense qu’ils ont dormi ensemble, dans le même lit, d’après ce que m’a dit ma sœur. Mais pourquoi ça serait bizarre ?
-moi : Il y a quelques jours elle m’a avoué qu’elle était en amour avec moi. Et d’ailleurs je ressentais aussi des sentiments pour elle …mais c’était avant que je rencontre Antoine et que ma vie change… Et c’est pour ça que je trouve bizarre ce que tu me dis. Mais bon, si c’est le cas je respecterai… Elle serait tournée vers mon frère parce qu’elle ne pouvait pas m’avoir ?
-Samuel : Peut-être qu’elle l’a vraiment découvert ces derniers jours tout simplement ? Et ça te ferait rien s’ils étaient amoureux tous les deux ?
-moi : Pour tout te dire, si c’est la vérité je serais un peu fâché même si j’ai déjà quelqu’un dans ma vie…
Et tout en prononçant ces mots, la réalité me rattrape douloureusement, mon chéri va partir !
-moi : ou je dois plutôt dire « j’avais » quelqu’un puisque je vais me retrouver seul…
-Samuel : Je te comprends mais par contre pour Antoine ne sois pas défaitiste… peut-être qu’il disait la vérité et qu’il ne partira pas ?
-moi : Mais putain ne sois pas aveugle ! Il m’a menti, j’en suis certain !
Et en parlant du loup, le voilà qui arrive. Il nous aperçoit assis sur les marches devant la porte d’entrée. Il ralentit son pas et se rapproche de nous comme s’il hésitait… il finit par m’interpeller pour me dire qu’il est temps qu’on parle tous les deux…
Je suis d’accord avec lui et je vais maintenant attendre patiemment qu’il vienne.
Il arrive enfin et avant de monter avec lui dans ma chambre je dis à Sam de ne pas hésiter à rentrer et à faire comme chez lui.
Une fois dans la chambre je referme la porte derrière nous pour plus d’intimité…
-Antoine : J’ai quelque chose à te dire…même si je sais que tu es fâché je te demande de m’écouter…
-moi : Non, je ne le suis plus. Je l’ai été pendant le retour mais avec mon cousin on a discuté et je me suis calmé. Je suis sûr que ce que tu as à me dire doit être vraiment dur pour que tu n’aies pas été capable de le faire jusqu’à maintenant.
-Antoine : Je t’aurais compris si tu avais étais fâché après moi ; je t’ai menti, oui, et depuis assez longtemps… et je savais que tu t’en doutais ! Bon, je vais te dire la vérité …je…je vais déménager dans…
Et il se met à pleurer sans avoir terminé sa phrase
-Antoine : Putain c’est tellement difficile à dire… oui, je vais déménager dans une autre ville… Depuis le début je savais que ça arriverait un jour parce que le travail de mon père nous oblige à changer d’endroit régulièrement mais… j’avais l’espoir que cette fois-ci son patron déciderait le le laisser plus longtemps ici…
Je me rapproche de lui et je le serre dans mes bras.
-Antoine : J’ai été con Nico de ne pas te le dire. J’avais même décidé de t’écrire une lettre pour t’expliquer tout ça une fois parti d’ici. Je crois que je ne pourrais pas supporter des adieux ! Tu peux penser que c’est de la lâcheté mais c’est pas du tout ça… je t’aime tellement mon Nico…
Je me contiens, je ne pleure pas et pourtant ce qu’il m’annonce me fait trop mal…Je suis content qu’il m’ait enfin parlé de ça mais il reste toujours quelque chose à savoir.
-moi : Bon l’essentiel est que tu me le dise maintenant alors c’est pas grave tout ce que j’ai pensé avant.
-Antoine : Nico !! Oui c’est grave je t’ai menti alors que tu avais tout deviné. Je t’ai menti quand tu parlais de l’avenir, que tu imaginais notre famille future et que je savais que tout ne pourrait pas se passer comme tu l’imaginais. Fais quelque chose, venge toi maintenant…je ne sais pas, frappes moi… je t’ai menti quand même ! Je ne mérite pas que tu oublies tout ce mal que je t’ai fais simplement parce que je viens de te dire la vérité après tout ce temps à te faire croire que tout allait bien…
-moi : Mais qu’est-ce que tu me dis là ?
-Antoine : Je te dis que tu peux me frapper pour tout ce que je t’ai fait…
-moi : Mais non ! C’est impossible !
Antoine se met à me pousser en prononçant des mots que je ne veux pas répéter. Je réagis en me protégeant du mieux que je peux et je suis obligé de le bousculer au point de le faire tomber sur le matelas de Samuel. Je m’écrase sur lui pour le bloquer en retenant ses bras.
-moi : Antoine, je comprends pas cette crise, il se passe quoi dans ta tête en ce moment ? Même si tu m’as menti mes sentiments sont les mêmes pour toi, je t’aime. On a passé des moments exceptionnels tous les deux et tant que tu n’es pas parti on va en vivre encore ! Je sais que tu penses pas un traître mot de ce que tu viens de dire ! Tu veux que je me fâche contre toi… mais ça n’arrivera pas !
Antoine se dégage de ma pression et se relève en me retournant. Je me retrouve sur le dos et lui sur moi. Il est en pleurs et il m’embrasse avec frénésie…je sens ses larmes couler sur mon visage. Il se reprend enfin et s’excuse de cette scène qu’il vient de me faire vivre.
-moi : je pense que tu as besoin de repos mon chéri, non ? Viens, on va s’allonger sur mon lit et on continuera cette conversation plus tard.
-Antoine : Oui on va faire ça. Je vais sans doute mieux dormir maintenant que je suis avec toi. Ça fait des jours que je dors très mal parce que j’arrive pas à croire ce qu’il m’arrive ! Maintenant j’ai un poids de moins sur les épaules, même si la situation n’a pas changé j’ai quand même réussi à t’annoncer cette mauvaise nouvelle qui va bouleverser nos projets.
Je l’aide à enlever ses vêtements et une fois en sous-vêtements je fais comme lui et je me colle à lui tout en le caressant…Quelques minutes après seulement je l’entends respirer régulièrement … il a réussi à s’endormir et il semble apaisé. Je reste un peu avec lui, je le regarde et la tristesse me gagne quand je m’imagine que ces moments de bonheur nous sont comptés.
Je n’ai pas sommeil alors je préfère descendre pour m’occuper l’esprit en passant un moment avec mon cousin. Je mets un short et je me dirige dans le salon où je vois que Samuel s’est installé. Je m’installe à côté de lui.
-Samuel : Il s’est passé quoi ? J’ai entendu Antoine crier et vous avez fait du bruit.
-moi : Ha… il m’a enfin avoué qu’il allait bien déménager et il voulait que je me fâche jusqu’à le frapper. J’ai refusé bien sûr. Alors je l’ai poussé sur le lit et j’ai essayé de le calmer. Après s’être excusé il s’est endormi rapidement, il est super fatigué parce qu’il dort peu depuis quelques temps.
-Samuel : Pourquoi il voulait que tu le frappes ?
-moi : Il se sentait mal par rapport à tous ses mensonges alors il pensait que je devais me venger en le frappant… mais ça marche pas comme ça ! Même après avoir appris enfin la vérité je ne peux pas être violent parce que je l’aime toujours autant. Et je sais que lui aussi. Je suis trop malheureux et tellement triste que j’ai l’impression que le monde s’écroule autour de moi… mais ce que je sais c’est que c’est pas en le frappant que je vais changer quelque chose.
-Samuel : Non tu as raison. Je suppose que ce déménagement n’est pas un choix mais une obligation !
-moi : C’est exactement ça… il doit suivre ses parents car son père a eu une nouvelle mutation. J’attends qu’il se réveille pour pouvoir passer le plus de temps possible avec lui… Et toi tu faisais quoi ?
-Samuel : Je regardais la télé mais je vois rien de bien. Ça te dirait qu’on regarde un film ?
-moi : Oui si tu veux. Va choisir le DVD que tu veux.
Après avoir pris le temps de choisir il me tend un film et me demande ce que j’en pense.
-moi : je l’ai déjà vu mais c’est un bon film alors je veux bien le revoir avec toi.
-Samuel : Super ! merci cousin !
Il lance le film et s’installe à côté de moi sur le canapé.
*****
Le chemin du retour est vraiment difficile. Le pauvre Samuel essaie bien de me consoler comme il peut, il s’efforce de calmer ma colère… mais en vain. Putain Antoine me prend pour qui ? Je ne suis pas un imbécile… J’ai vu un camion de déménagement devant sa maison et il prétend que ce n’est qu’une livraison de meubles… et quoi encore ? J’avais besoin qu’il me dise la vérité même si je pressens qu’elle m’aurait fait très mal… Il faut qu’il arrive à me dire ce que j’ai besoin de savoir…
-Samuel : Reste pas comme ça dans ta tête, exprime toi, libère toi de ta colère. Fais quelque chose Nico mais surtout ne reste pas comme ça… Tu veux pas me dire ce qu’il s’est passé tout à l’heure ?
-moi : Sam laisse moi s’il te plait…Je sais que tu veux m’aider mais pour le moment je veux vraiment pas parler. Rentre chez moi, je te rejoindrai un peu plus tard, j’ai besoin d’être seul.
-Samuel : Mais…
-moi : Il n’y a pas de mais.
-Samuel : Ok, si tu insistes ; mais il me faut les clés parce que je pense pas que ton frère soit revenu de chez Noémie.
-moi : tiens, les voilà… je rentrerai dans un moment.
Je continue à marcher, la tête penchée en avant à regarder mes pieds, les idées noires qui se bousculent dans ma tête. J’avance sans but, sans me préoccuper des passants que je croise et qui doivent se demander pourquoi ce garçon avance si lentement, tête baissée, et qui semble ne pas trop savoir ce qu’il fait…
Je déambule dans le quartier pendant un long moment, tel un fantôme, sans but, sans interêt pour quoique ce soit.
A mon retour Samuel est sur les marches, assis devant l’entrée. Je lui ai bien donné les clés pourtant, il pouvait rentrer alors pourquoi il ne l’a pas fait ?
-moi : Hey Samuel pourquoi tu n’es pas rentré dans la maison ?
-Samuel : Ben quand j’ai vu qu’il n’y avait personne j’ai préféré attendre dehors. Mais je pensais pas que tu serais aussi long. J’espère que ta marche en tête à tête avec toi-même t’a fait du bien…
-moi : J’ai broyé du noir pour tout te dire et je me demande vraiment ce que je vais faire maintenant. Tu sais, j’ai compris qu’il va partir, même s’il me l’a pas encore dit. C’est la personne que j’aime le plus au monde et je suis trop malheureux qu’en plus il m’ait menti. Qu’il me cache la vérité ça me tue ! Je ne pensais pas qu’il était comme ça. C’est peut-être ça qui me fait encore plus mal.
-Samuel : Peut-être que ce n’est pas facile pour lui ?
-moi : Quoi ? Tu crois que c’est normal de mentir ? C’est normal de mentir à celui que tu aimes ? Si ça se trouve je vais recevoir une lettre dans laquelle il va me dire qu’il est parti. Je comprends pas du tout, moi je pensais que je comptais beaucoup pour lui et c’est pas comme ça qu’il va me montrer que j’avais raison.
-Samuel : Moi je suis sûr qu’il va venir te voir aujourd’hui parce qu’il a vu tout à l’heure comme tu as mal. J’en suis sûr parce que du peu que j’ai vu hier j’ai compris qu’il t’aime. Tu te fais de fausses idées en ce moment. Il t’aime tellement qu’il ne veut pas te faire du mal en te le disant maintenant.
-moi : Je sais que tu as raison… J’ai toujours tendance à voir le pire dans les situations que je ne comprends pas… Mais là, tu vois, je sens, je sais qu’il va partir, QU’IL VA PARTIR ET QU’IL VA ME LAISSER SEUL. Tu as raison quand tu dis qu’il m’aime mais là je comprends tellement peu son attitude que je dis n’importe quoi. Je sais que tu as raison … il doit être trop mal de devoir partir mais il est obligé de suivre ses parents…
-samuel : En tout cas Nico si tu veux parler et me parler de ce qu’il se passe dans ta tête je suis là et je t’écouterais. Ca fait du bien de savoir que quelqu’un peut t’écouter dans les moments difficiles. Et même si je suis jeune je veux vraiment être ton ami et t’aider quand tu en auras besoin.
-moi : Oui, pourquoi pas, tu es gentil !
-Samuel : Je suis sérieux quand je te dis ça ! Je veux être là pour mon grand cousin…
-moi : Au fait, tu restes combien de temps à la maison ?
-Samuel : Mes parents ont pris deux chambres à l’hôtel jusqu’à la fin de la semaine. Ils voulaient en profiter pour se reposer en étant près de la famille pendant quelques jours. J’étais supposer retourner dormir dans ma chambre demain mais…j’aimerais, si tu veux bien sûr, rester ici toute la semaine. Tu veux bien ?
-moi : ça me dérange absolument pas. On va demander à nos parents. Quand Oli sera pas là tu pourras prendre sa chambre sinon il y aura le salon…moi j’ai besoin d’intimité.
-Samuel : Je comprends ! Mais en parlant d’Oli tu sais s’il se passe quelque chose entre lui et Noémie ?
-moi : Bizarre, pourquoi tu dis ça ?
-Samuel : Eh bien je pense qu’ils ont dormi ensemble, dans le même lit, d’après ce que m’a dit ma sœur. Mais pourquoi ça serait bizarre ?
-moi : Il y a quelques jours elle m’a avoué qu’elle était en amour avec moi. Et d’ailleurs je ressentais aussi des sentiments pour elle …mais c’était avant que je rencontre Antoine et que ma vie change… Et c’est pour ça que je trouve bizarre ce que tu me dis. Mais bon, si c’est le cas je respecterai… Elle serait tournée vers mon frère parce qu’elle ne pouvait pas m’avoir ?
-Samuel : Peut-être qu’elle l’a vraiment découvert ces derniers jours tout simplement ? Et ça te ferait rien s’ils étaient amoureux tous les deux ?
-moi : Pour tout te dire, si c’est la vérité je serais un peu fâché même si j’ai déjà quelqu’un dans ma vie…
Et tout en prononçant ces mots, la réalité me rattrape douloureusement, mon chéri va partir !
-moi : ou je dois plutôt dire « j’avais » quelqu’un puisque je vais me retrouver seul…
-Samuel : Je te comprends mais par contre pour Antoine ne sois pas défaitiste… peut-être qu’il disait la vérité et qu’il ne partira pas ?
-moi : Mais putain ne sois pas aveugle ! Il m’a menti, j’en suis certain !
Et en parlant du loup, le voilà qui arrive. Il nous aperçoit assis sur les marches devant la porte d’entrée. Il ralentit son pas et se rapproche de nous comme s’il hésitait… il finit par m’interpeller pour me dire qu’il est temps qu’on parle tous les deux…
Je suis d’accord avec lui et je vais maintenant attendre patiemment qu’il vienne.
Il arrive enfin et avant de monter avec lui dans ma chambre je dis à Sam de ne pas hésiter à rentrer et à faire comme chez lui.
Une fois dans la chambre je referme la porte derrière nous pour plus d’intimité…
-Antoine : J’ai quelque chose à te dire…même si je sais que tu es fâché je te demande de m’écouter…
-moi : Non, je ne le suis plus. Je l’ai été pendant le retour mais avec mon cousin on a discuté et je me suis calmé. Je suis sûr que ce que tu as à me dire doit être vraiment dur pour que tu n’aies pas été capable de le faire jusqu’à maintenant.
-Antoine : Je t’aurais compris si tu avais étais fâché après moi ; je t’ai menti, oui, et depuis assez longtemps… et je savais que tu t’en doutais ! Bon, je vais te dire la vérité …je…je vais déménager dans…
Et il se met à pleurer sans avoir terminé sa phrase
-Antoine : Putain c’est tellement difficile à dire… oui, je vais déménager dans une autre ville… Depuis le début je savais que ça arriverait un jour parce que le travail de mon père nous oblige à changer d’endroit régulièrement mais… j’avais l’espoir que cette fois-ci son patron déciderait le le laisser plus longtemps ici…
Je me rapproche de lui et je le serre dans mes bras.
-Antoine : J’ai été con Nico de ne pas te le dire. J’avais même décidé de t’écrire une lettre pour t’expliquer tout ça une fois parti d’ici. Je crois que je ne pourrais pas supporter des adieux ! Tu peux penser que c’est de la lâcheté mais c’est pas du tout ça… je t’aime tellement mon Nico…
Je me contiens, je ne pleure pas et pourtant ce qu’il m’annonce me fait trop mal…Je suis content qu’il m’ait enfin parlé de ça mais il reste toujours quelque chose à savoir.
-moi : Bon l’essentiel est que tu me le dise maintenant alors c’est pas grave tout ce que j’ai pensé avant.
-Antoine : Nico !! Oui c’est grave je t’ai menti alors que tu avais tout deviné. Je t’ai menti quand tu parlais de l’avenir, que tu imaginais notre famille future et que je savais que tout ne pourrait pas se passer comme tu l’imaginais. Fais quelque chose, venge toi maintenant…je ne sais pas, frappes moi… je t’ai menti quand même ! Je ne mérite pas que tu oublies tout ce mal que je t’ai fais simplement parce que je viens de te dire la vérité après tout ce temps à te faire croire que tout allait bien…
-moi : Mais qu’est-ce que tu me dis là ?
-Antoine : Je te dis que tu peux me frapper pour tout ce que je t’ai fait…
-moi : Mais non ! C’est impossible !
Antoine se met à me pousser en prononçant des mots que je ne veux pas répéter. Je réagis en me protégeant du mieux que je peux et je suis obligé de le bousculer au point de le faire tomber sur le matelas de Samuel. Je m’écrase sur lui pour le bloquer en retenant ses bras.
-moi : Antoine, je comprends pas cette crise, il se passe quoi dans ta tête en ce moment ? Même si tu m’as menti mes sentiments sont les mêmes pour toi, je t’aime. On a passé des moments exceptionnels tous les deux et tant que tu n’es pas parti on va en vivre encore ! Je sais que tu penses pas un traître mot de ce que tu viens de dire ! Tu veux que je me fâche contre toi… mais ça n’arrivera pas !
Antoine se dégage de ma pression et se relève en me retournant. Je me retrouve sur le dos et lui sur moi. Il est en pleurs et il m’embrasse avec frénésie…je sens ses larmes couler sur mon visage. Il se reprend enfin et s’excuse de cette scène qu’il vient de me faire vivre.
-moi : je pense que tu as besoin de repos mon chéri, non ? Viens, on va s’allonger sur mon lit et on continuera cette conversation plus tard.
-Antoine : Oui on va faire ça. Je vais sans doute mieux dormir maintenant que je suis avec toi. Ça fait des jours que je dors très mal parce que j’arrive pas à croire ce qu’il m’arrive ! Maintenant j’ai un poids de moins sur les épaules, même si la situation n’a pas changé j’ai quand même réussi à t’annoncer cette mauvaise nouvelle qui va bouleverser nos projets.
Je l’aide à enlever ses vêtements et une fois en sous-vêtements je fais comme lui et je me colle à lui tout en le caressant…Quelques minutes après seulement je l’entends respirer régulièrement … il a réussi à s’endormir et il semble apaisé. Je reste un peu avec lui, je le regarde et la tristesse me gagne quand je m’imagine que ces moments de bonheur nous sont comptés.
Je n’ai pas sommeil alors je préfère descendre pour m’occuper l’esprit en passant un moment avec mon cousin. Je mets un short et je me dirige dans le salon où je vois que Samuel s’est installé. Je m’installe à côté de lui.
-Samuel : Il s’est passé quoi ? J’ai entendu Antoine crier et vous avez fait du bruit.
-moi : Ha… il m’a enfin avoué qu’il allait bien déménager et il voulait que je me fâche jusqu’à le frapper. J’ai refusé bien sûr. Alors je l’ai poussé sur le lit et j’ai essayé de le calmer. Après s’être excusé il s’est endormi rapidement, il est super fatigué parce qu’il dort peu depuis quelques temps.
-Samuel : Pourquoi il voulait que tu le frappes ?
-moi : Il se sentait mal par rapport à tous ses mensonges alors il pensait que je devais me venger en le frappant… mais ça marche pas comme ça ! Même après avoir appris enfin la vérité je ne peux pas être violent parce que je l’aime toujours autant. Et je sais que lui aussi. Je suis trop malheureux et tellement triste que j’ai l’impression que le monde s’écroule autour de moi… mais ce que je sais c’est que c’est pas en le frappant que je vais changer quelque chose.
-Samuel : Non tu as raison. Je suppose que ce déménagement n’est pas un choix mais une obligation !
-moi : C’est exactement ça… il doit suivre ses parents car son père a eu une nouvelle mutation. J’attends qu’il se réveille pour pouvoir passer le plus de temps possible avec lui… Et toi tu faisais quoi ?
-Samuel : Je regardais la télé mais je vois rien de bien. Ça te dirait qu’on regarde un film ?
-moi : Oui si tu veux. Va choisir le DVD que tu veux.
Après avoir pris le temps de choisir il me tend un film et me demande ce que j’en pense.
-moi : je l’ai déjà vu mais c’est un bon film alors je veux bien le revoir avec toi.
-Samuel : Super ! merci cousin !
Il lance le film et s’installe à côté de moi sur le canapé.