01-11-2020, 01:43 AM
CHAPITRE 56 Suite:
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Quentin : Tout s’est passé il y a un an environ.
Il a du mal à continuer sa phrase, on le sent déjà très ému… Il est évident qu’il a vécu quelque chose de très difficile et que le fait de nous raconter ces événements lui coûte énormément. Nous le laissons dire ce qu’il veut nous confier à son rythme, nous respectons ses hésitations.
-Quentin : Alors voilà, j’avais un grand frère, il avait 2 ans de plus que moi et… il…était tout pour moi. Il prenait soin de moi, il me défendait quand on me voulait du mal. Je pouvais tout lui dire parce qu’il était en plus mon confident. Mais un jour, il s’est passé quelque chose…
Et il s’interrompt parce que l’évocation de ces souvenirs lui fait très mal. Des larmes commencent à couler sur ses joues alors il prend une grande respiration pour continuer.
-moi : Quentin tu pourras nous dire la suite une autre fois si tu n’as pas la force d’en parler aujourd’hui.
-Quentin : Non ça va aller, merci. Un jour nous sommes tous allés au magasin pour faire les achats nécessaires aux préparatifs de sa fête et nous l’avons laissé seul à la maison. Nous étions tellement contents de lui préparer une surprise… Une fois de retour à la maison nous avons été étonnés du silence qui régnait. Pas un bruit sauf un petit bruit très discret que mon père a identifié comme de l’eau qui coulait sans doute dans la salle de bain. Il est monté en courant pour voir ce qu’il se passait mais la porte était barrée et une petite flaque d’eau d’une couleur légèrement rosée s’étalait lentement et débordait dans le couloir. Je suivais mon père mais il m’ordonna de rejoindre ma chambre, qui était aussi celle de mon frère.
Antoine et moi commençons à redouter la suite qu’il va nous dire, on voit Quentin qui se tait un long moment et nous n’osons pas prononcer un mot.
-Quentin : Dans la chambre … j’ai trouvé une lettre qui m’était destinée…
A ce moment-là il s’effondre en larme, incapable de continuer son récit. Nous comprenons que le pire avait dû se produire.
-Antoine : Ca te fait du mal de nous donner ces détails, ne te sens pas obligé de continuer .
-Quentin : Dans sa lettre il disait « salut frérot, tu sais que je t’aime , que tu es tout pour moi, que tu es la personne qui compte le plus pour moi…mais je t’écris cette lettre parce que je ne peux plus supporter la vie qui est la mienne et ce qui m’arrive. Tu n’es pour rien dans ma décision mais je me sens trop faible pour continuer dans ces conditions. Je te demande vraiment pardon de ne pas avoir le courage de continuer… »
Nous sommes tous les trois à pleurer devant ce qu’il vient de nous dire. Ce drame nous touche même si nous ne connaissions pas ce garçon qui a décidé de mettre fin à ses jours, mais en arriver à une telle extrêmité est tellement insupportable que n’importe qui ne peut que compatir et partager cette souffrance. Et devant nous Quentin montre une réelle souffrance, il revit ces moments insupportables qu’il a subis.
-Quentin : Sa lettre faisait 3 pages et il essayait de nous expliquer tout ce qu’il vivait depuis ce soir où il avait embrassé de façon insistante un garçon dans une soirée très arrosée et qu’une vidéo circulait depuis partout dans le lycée… ils étaient un peu déshabillés tous les deux et ces images où on les voyait suscitaient des réactions très dures de la part des autres, des insultes constantes, des gestes obscènes etc… Il nous disait qu’il avait été piégé et qu’en aucune façon il n’était attiré par les garçons. Et c’est cette injustice qu’il ne pouvait plus supporter. S’il avait été gay il aurait pu assumer avec l’aide de ses amis, mais dans son cas c’était faux et il n’était pas cru quand il s’expliquait.
Je ne sais pas quoi dire, je suis tellement mal de le voir dans cet état, je regarde Antoine qui reste silencieux lui aussi. Comment on peut réagir devant une telle situation ?
-Quentin : désolé j’ai gâché l’ambiance avec mon histoire…
-moi : Qu’est-ce que tu racontes ? On comprend mieux maintenant certaines choses te concernant. On va essayer de t’aider autant qu’on pourra. Tu sais quand je regarde mon cas je me dis que c’est rien par rapport à ce que tu as vécu.
-Antoine : Chacun vit des choses difficiles, c’est vrai, mais tu vois quand on confie son histoire à des amis ça aide beaucoup et on peut se soutenir.
-Quentin : Vous êtes trop sympas avec moi tous les deux. Oui c’est très difficile de revenir sur mon passé mais c’est moi qui l’ai fait, volontairement, et je me rends compte qu’il fallait que j’en parle aujourd’hui, avec vous. Merci de m’avoir donné ce courage.
-Antoine : Bon il faut se changer un peu les idées, non ?
-Quentin : Oui… comment ?
-Antoine : Je vous propose à tous les deux d’aller vous baigner ! Après tout on a un lac magnifique devant nous alors pourquoi ne pas en profiter ?
-Quentin : Mais toi tu ne peux pas te baigner ?
-Antoine : Pas grâve, je vous verrais vous amuser tous les deux, allez-y les gars éclatez- vous !
Et l’après-midi se passe entre baignades à deux et discussions à trois. Antoine nous encourage régulièrement à aller à l’eau et il en profite pour dormir un petit peu allongé sous le soleil bien présent.
Quand le groupe nous rejoint enfin, on nous annonce qu’après le repas un grand rassemblement est prévu avec des activités où chacun pourra s’exprimer et se faire plaisir.
Un jour s’achève qui aura été riche en confidence !
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Quentin : Tout s’est passé il y a un an environ.
Il a du mal à continuer sa phrase, on le sent déjà très ému… Il est évident qu’il a vécu quelque chose de très difficile et que le fait de nous raconter ces événements lui coûte énormément. Nous le laissons dire ce qu’il veut nous confier à son rythme, nous respectons ses hésitations.
-Quentin : Alors voilà, j’avais un grand frère, il avait 2 ans de plus que moi et… il…était tout pour moi. Il prenait soin de moi, il me défendait quand on me voulait du mal. Je pouvais tout lui dire parce qu’il était en plus mon confident. Mais un jour, il s’est passé quelque chose…
Et il s’interrompt parce que l’évocation de ces souvenirs lui fait très mal. Des larmes commencent à couler sur ses joues alors il prend une grande respiration pour continuer.
-moi : Quentin tu pourras nous dire la suite une autre fois si tu n’as pas la force d’en parler aujourd’hui.
-Quentin : Non ça va aller, merci. Un jour nous sommes tous allés au magasin pour faire les achats nécessaires aux préparatifs de sa fête et nous l’avons laissé seul à la maison. Nous étions tellement contents de lui préparer une surprise… Une fois de retour à la maison nous avons été étonnés du silence qui régnait. Pas un bruit sauf un petit bruit très discret que mon père a identifié comme de l’eau qui coulait sans doute dans la salle de bain. Il est monté en courant pour voir ce qu’il se passait mais la porte était barrée et une petite flaque d’eau d’une couleur légèrement rosée s’étalait lentement et débordait dans le couloir. Je suivais mon père mais il m’ordonna de rejoindre ma chambre, qui était aussi celle de mon frère.
Antoine et moi commençons à redouter la suite qu’il va nous dire, on voit Quentin qui se tait un long moment et nous n’osons pas prononcer un mot.
-Quentin : Dans la chambre … j’ai trouvé une lettre qui m’était destinée…
A ce moment-là il s’effondre en larme, incapable de continuer son récit. Nous comprenons que le pire avait dû se produire.
-Antoine : Ca te fait du mal de nous donner ces détails, ne te sens pas obligé de continuer .
-Quentin : Dans sa lettre il disait « salut frérot, tu sais que je t’aime , que tu es tout pour moi, que tu es la personne qui compte le plus pour moi…mais je t’écris cette lettre parce que je ne peux plus supporter la vie qui est la mienne et ce qui m’arrive. Tu n’es pour rien dans ma décision mais je me sens trop faible pour continuer dans ces conditions. Je te demande vraiment pardon de ne pas avoir le courage de continuer… »
Nous sommes tous les trois à pleurer devant ce qu’il vient de nous dire. Ce drame nous touche même si nous ne connaissions pas ce garçon qui a décidé de mettre fin à ses jours, mais en arriver à une telle extrêmité est tellement insupportable que n’importe qui ne peut que compatir et partager cette souffrance. Et devant nous Quentin montre une réelle souffrance, il revit ces moments insupportables qu’il a subis.
-Quentin : Sa lettre faisait 3 pages et il essayait de nous expliquer tout ce qu’il vivait depuis ce soir où il avait embrassé de façon insistante un garçon dans une soirée très arrosée et qu’une vidéo circulait depuis partout dans le lycée… ils étaient un peu déshabillés tous les deux et ces images où on les voyait suscitaient des réactions très dures de la part des autres, des insultes constantes, des gestes obscènes etc… Il nous disait qu’il avait été piégé et qu’en aucune façon il n’était attiré par les garçons. Et c’est cette injustice qu’il ne pouvait plus supporter. S’il avait été gay il aurait pu assumer avec l’aide de ses amis, mais dans son cas c’était faux et il n’était pas cru quand il s’expliquait.
Je ne sais pas quoi dire, je suis tellement mal de le voir dans cet état, je regarde Antoine qui reste silencieux lui aussi. Comment on peut réagir devant une telle situation ?
-Quentin : désolé j’ai gâché l’ambiance avec mon histoire…
-moi : Qu’est-ce que tu racontes ? On comprend mieux maintenant certaines choses te concernant. On va essayer de t’aider autant qu’on pourra. Tu sais quand je regarde mon cas je me dis que c’est rien par rapport à ce que tu as vécu.
-Antoine : Chacun vit des choses difficiles, c’est vrai, mais tu vois quand on confie son histoire à des amis ça aide beaucoup et on peut se soutenir.
-Quentin : Vous êtes trop sympas avec moi tous les deux. Oui c’est très difficile de revenir sur mon passé mais c’est moi qui l’ai fait, volontairement, et je me rends compte qu’il fallait que j’en parle aujourd’hui, avec vous. Merci de m’avoir donné ce courage.
-Antoine : Bon il faut se changer un peu les idées, non ?
-Quentin : Oui… comment ?
-Antoine : Je vous propose à tous les deux d’aller vous baigner ! Après tout on a un lac magnifique devant nous alors pourquoi ne pas en profiter ?
-Quentin : Mais toi tu ne peux pas te baigner ?
-Antoine : Pas grâve, je vous verrais vous amuser tous les deux, allez-y les gars éclatez- vous !
Et l’après-midi se passe entre baignades à deux et discussions à trois. Antoine nous encourage régulièrement à aller à l’eau et il en profite pour dormir un petit peu allongé sous le soleil bien présent.
Quand le groupe nous rejoint enfin, on nous annonce qu’après le repas un grand rassemblement est prévu avec des activités où chacun pourra s’exprimer et se faire plaisir.
Un jour s’achève qui aura été riche en confidence !