01-11-2020, 01:30 AM
CHAPITRE 49 :
****
L’école … l’école…
Maintenant nous y sommes plutôt bien.
Les autres nous acceptant mieux, nous ne nous cachons plus du tout et pratiquement plus personnes ne vient nous faire de remarques…
Nous ne sommes quasiment plus remarqués et ça a bien changé notre vie… en fait nous ne sommes plus l’attraction de l’école!
Bien sûr il y a toujours quelques personnes qui se croient supérieures aux autres et qui nous insultent plus ou moins discrètement mais ça ne nous atteind plus. Et puis il y aussi des personnes qui ont de l’influence dans l’école et qui nous soutiennent ce qui dissuade ceux qui seraient tentés d’être violents avec nous.
Même Alex n’est plus agressif envers nous, il s’est calmé… Et parfois il lui arrive de nous saluer.
Donc tout va à peu près pour le mieux pour Antoine et moi… mais est-ce la même chose pour tout le monde?
Mercredi soir …
Il est 22h30 et je suis seul dans ma chambre. Ca fait parfois du bien d’être seul, de prendre un peu de recul.
Alors que j’allais me coucher mon téléphone se met à sonner.
Je regarde le numéro qui s’affiche et je constate qu’il est masqué. Je me demande bien qui peut m’appeller à cette heure. J’hésite un peu puis me décide à prendre l’appel. J’ai beaucoup de mal à reconnaitre la voix à l’autre bout du fil. C’est une voix déformée, celle de quelqu’un qui est à bout de souffle et qui a de la peine à parler. J’entends une respiration très forte et un peu inquiétante.
-… : Nico c’est toi ?
-moi: oui c’est Nico
-C’est une voix de fille que j’ai du mal à entendre avec le vent qui souffle et j’en déduis que la personne doit être dehors. Je me demande quelle fille a mon numéro de téléphone, qui pourrait elle être ?
-…:Nico s’il te plait j’ai besoin de toi.
Je la reconnais enfin c’est Noémie et voilà qu’elle se met à pleurer…
-moi: Oui Noémie c’est bien moi mais qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ?
Ses larmes l’empêchent de me répondre
J’essaye de savoir où elle se trouve et pourquoi elle est dehors à l’heure qu’il est, alors qu’il y a du vent et qu’il pleut.
-Noémie: Je vais tout t’expliquer mais est-ce que tu peux venir me chercher? Je suis à quelques rues de chez toi. J’ai besoin d’un endroit où me réfugier… aide moi Nico…
-moi: tu fais quoi dans mon quartier c’est très loin de chez toi?
-Noémie: J’étais pas chez moi, mais je vais tout t’expliquer, viens vite me chercher, j’ai peur toute seule il fait noir et j’ai très froid…
-Moi: mais tu es où exactement ?
-Noémie: Je suis en face du parc pour enfants de ton quartier, je t’attends là.
-moi: Ok je m’habille vite fait et j’arrive mais reste avec moi au téléphone comme ça tu te sentiras moins seule.
Je me demande bien ce qui se passe pour elle; elle m’a pratiquement pas parlé depuis deux mois et là, tout d’un coup, elle m’appelle en pleurs. Je suis inquiet pour elle…
Une fois habillé rapidement je sors de la maison et toujours en contact par téléphone je me mets à courir jusqu’à l’endroit qu’elle m’a indiqué. Quelques minutes suffisent pour que je la rejoigne et je la vois dans une tenue très légère, un petit haut et un short qui cache pratiquement pas ses cuisses.
-moi: Salut Noémie, mais qu’est-ce que tu fais habillé comme ça ? C’est normal que tu aies froid !!
Elle se retourne et à ce moment là je vois son visage avec le haut de la joue droite enflé et une ecchymose proche de son oeil est en train d’enfler. Elle pleure toujours.
Je la prends dans mes bras, elle grelotte de froid.
-Noémie: j’ai vraiment froid est-ce qu’on peut aller chez toi?
Je lui réponds bien sûr et je lui passe mon manteau puis nous partons chez moi.
Pendant le trajet nous ne parlons pas vraiment; je constate qu’elle est choquée et je ne veux pas la brusquer par mes questions… elle me parlera quand elle le décidera.
Arrivé à la maison je vais pour ouvrir la porte mais… je constate que je ne peux pas l’ouvrir, elle est verrouillée. Dans ma précipitation j’ai oublié mes clés tout à l’heure et la seule solution c’est donc d’avertir mon frère… s’il ne dort pas.
Je prends mon téléphone et le fait sonner dans l’espoir que mon frère l’entende et qu’il se réveille.
Après plus de 10 sonneries il répond enfin!
-Olivier: Mais putain je dormais, pourquoi tu appelles à cette heure?
-moi: désolé frérot mais je suis enfermé dehors et je n’ai pas la clé pour entrer.
-Olivier: Quoi ? Mais qu’est-ce que tu fais dehors en pleine nuit ?
-moi: c’est une longue histoire, je suis avec Noémie et elle a besoin de moi ce soir.
-Olivier: je comprends rien à ton histoire mais j’arrive.
Il ouvre rapidement la porte sans avoir pris la peine de se rhabiller complètement et je lui fais remarquer qu’il aurait pu faire l’effort de s’habiller un peu plus.
-Olivier: Voyons petit frère, j’ai mis des sous vêtements
-moi: encore heureux! Tu allais pas ouvrir nu quand même ?
-Olivier: … et puis tu m’as dit de faire vite alors… Mais… Noémie qu’est ce que tu as au visage ?
-Noémie: désolé je veux pas trop parler là…
Nous montons dans ma chambre et je propose à Noémie de lui prêter des vêtements après qu’elle ait pris une bonne douche qui va la réchauffer.
--Noémie: oui ça va me faire du bien une douche et merci pour les vêtements. Tu vois je n’ai rien d’autre que les vêtements que j’ai sur moi alors si tu veux bien m’en prêter des tiens… sinon je remettrai les mêmes.
-Moi: non t’inquiètes… je vais te prêter ce qu’il te faut.
Pendant qu’elle prend sa douche Oli m’envoie un message parce qu’il veut savoir ce qu’il s’est passé avec Noémie mais pour l’instant je ne sais rien donc je lui dis que je le tiendrai au courant plus tard quand j’en saurai plus.
Noémie est de retour dans la chambre après avoir pris le temps d’une douche bien chaude qui l’a réchauffée. Elle apparait avec les vêtements que je lui ai prêtés et ça me fait une impression curieuse.
-moi: ça va mieux Noémie? Tu es réchauffé maintenant ?
-Noémie: j’ai été un peu long, non? Mais j’arrivais pas vraiment à me réchauffer …
-moi: aucune importance, l’essentiel c’est que tu te sentes un peu mieux maintenant. Viens te coucher à côté de moi comme ça tu vas pouvoir tout me dire. Pour commencer je voudrais bien savoir ce que tu faisais toute seule dans ce parc ?
Noémie prend le temps de s’installer confortablement à mes côtés avant de commencer à parler.
-Noémie: Alors voilà… je pense pas te l’avoir dit mais… j’ai rencontré un garçon il y a quelque temps et j’étais amoureuse de lui…
-moi: ah ? et tu n’as rien dit avant ? Pourquoi tu m’as caché ça ?
-Noémie: Je sais pas trop… je voulais sans doute attendre de savoir si c’était le bon?
-moi: hum… admettons… et alors c’est le bon?
-Noémie: non, j’ai bien fait de ne rien te dire, en fait c’est une merde ce gars. Tout à l’heure je suis allé chez lui et … il m’a dit …
Et elle ne se met à sangloter sans pouvoir en dire plus.
Je m’approche d’elle et lui caresse ses joues pleines de larmes pour tenter de la calmer.
-moi: et il t’a mal reçu ?
-Noémie: Il m’a dit qu’il voulait plus de moi… qu’il avait trouvé une fille dont il était amoureux et qu’elle était meilleure que moi…
-moi: Quel con ce type! Mais tu te doutais de rien ?
-Noémie: Non, je n’ai rien vu venir et je comprends pas comment ça a pu arriver…
-moi: toi tu l’aimais, pas vrai ? Alors c’est plus qu’un con, il sait pas ce qu’il perd en se comportant comme ça. Et je suis certain que l’autre fille doit pas être mieux que lui… coucher avec un garçon déjà en couple c’est… tellement nul …
-Noémie: non! Tu comprends pas Nico, le problème c’est pas la fille c’est l’autre con… Il aurait dû refuser ses avances . Mais non, bien sûr, j’ai bien compris qu’il pense qu’au cul comme tous les autres mecs.
-moi: Et ce que tu as au visage comment c’est arrivé?
-Noémie: Ah oui ça! Eh bien quand il m’a annoncée ce que je viens de te dire j’ai pas pu m’empêcher de le gifler du plus fort que je pouvais et là… il a répliqué en me brutalisant…Et voilà le résultat.
-moi: et en plus d’être con c’est une vraie brute ce gars! Mais qu’est-ce que tu faisais avec avec un gars comme ça?
-Noémie: J’ai pu m’échapper de chez lui , habillée comme tu m’as trouvée, et je t’ai appelé dès que j’ai été assez éloignée de chez lui.
-moi: Tu as bien fait de m’appeler!
-Noémie: je l’ai fait malgré que je ne t’aie pas donné beaucoup de nouvelles ces derniers temps…Mais je sais que tu es toujours là pour moi.
-moi: C’est vrai , comme toi tu es toujours là pour moi. On se connait bien tous les deux et même si on s’est pas toujours compris on reste de vrais amis. Mais sérieux, ce mec c’est qui? Frapper une fille comme il l’a fait, putain!
-Noémie: Laisse faire Nico pas besoin de savoir son nom, je vais l’oublier… Et puis comme tu dis ce n’était pas un bon gars pour moi, même si j’ l’aimais beaucoup.
-moi: Bon puisque tu me le demandes je ferai rien contre lui mais… je suis sûr que tu vas trouver un autre mec, un vrai mec avec qui tu vas être heureuse, qui va te comprendre et t’aimer comme tu es. Tu es quelqu’un de formidable Noémie, il faut pas que tu changes.
-Noémie: Oui je sais, j’en suis sûre même. Il y en a un que j’aimais mais qui m’a jamais vue plus qu'une amie…
Je sens qu’elle a envie de laisser parler son cœur et cette dernière phrase me fait de la peine… tout en m’intrigant un peu… je la laisse continuer sans l’interrompre.
-Noémie: Ce garçon que j’aimais tellement s’est trouvé quelqu’un d’autre et tu ne peux pas savoir comme ça m’a fait mal quand je l’ai appris.
Voilà qui se précise, je crois comprendre de qui elle parle maintenant car elle a été assez claire. Je vais être très direct pour en savoir un peu plus.
-moi: Noémie… j’aimerais que tu répondes à ma question avec sérieux. Est-ce que tu parlerais pas de moi dans ce que tu viens de dire? J’aimerais que tu sois franche …
-Noémie: Oui Nico c’est de toi que je parle… Tu peux pas imaginer à quel point je t’aimais et j’allais bientôt arriver à te le dire quand… tu m’as annoncé que tu sortais avec … quelqu’un. Quand tu m’as demandé de venir ce jour là, je pensais que c’était pour me dire que tu m’aimais, après tout ce temps qu’on avait passé ensemble, cette complicité qui nous plaisait tant… Mais non… tu me demandais de venir pour parler de quelque chose qui m’a brisé le coeur! Il m’a fallut beaucoup de temps pour l’accepter tu sais.
-moi: Désolé si je t’ai brisé le coeur et que je t’ai fait autant de peine! Je vais te faire une confidence, moi aussi , mais je sais pas si tu vas apprécier. Avant de rencontrer Antoine je t’aimais beaucoup mais je n’ai pas trouvé le courage pour te le dire, j’étais trop gêné et je savais pas comment m’y prendre. Et surtout j’avais peur de casser notre amitié si tu ne partageais pas mes sentiments.
-Noémie: Nico!!! Pourquoi tu me le dis que maintenant? Tu pouvais bien te douter que même si je ne t’aimais pas je ne t’aurais pas laisser tomber, je suis pas comme ça!
-moi: J’ai pas pensé comme ça… Et de ton côté tu aurais pu aussi faire le premier pas ? Mais maintenant c’est trop tard j’ai quelqu’un dans ma vie et je l’aime énormément.
-Noémie: Pourquoi on était aussi timide l’un envers l’autre ? C’est con ce qui nous arrive quand même. Je peux te poser une question Nico?
-moi: oui, bien sûr tu peux me demander ce que tu veux.
-Noémie: Je sais que tu es en couple maintenant mais par exemple si tu n’étais pas avec un gars en ce moment, est-ce que tu aurais encore des sentiments pour moi ?
-moi: quelle drôle de question… c’est difficile de répondre.
-Noémie: essaie s’il te plait.
-moi: Si en ce moment je n’étais pas en couple et qu’on avait cette conversation disons que ça ne me laisserait pas… indifférent, non.
-Noémie: Est-ce que ça veut dire que tu as encore des sentiments pour moi mais que tu les enfouis au plus profond de toi parce que tu aimes Antoine?
-moi: Désolé Noémie, mais pour le moment je n’en ai aucun, je pense seulement à mon Antoine car c’est lui que j’aime et lui seul. Mais toi tu as encore des sentiments pour moi ?
-Noémie: Pour être honnête avec toi… oui j’ai toujours des sentiments pour toi. Et si je te fais ça tu ne ressens rien ?
Elle se rapproche de mon visage, ses lèvres se dirigent vers les miennes. Pendant un court instant je me perds dans mon imagination, pendant un court instant j’imagine ce que serait ma vie si j’étais avec elle, si ce baiser déclenchait un désir réel d’aller plus loin… Mais je réalise très vite que je l’aime plus et que je dois refuser ce baiser. Avant que nos lèvres entrent en contact je la repousse, et plutôt violemment, au point de la faire tomber du lit.
-moi: Mais qu’est-ce que tu fais Noémie, je suis en couple maintenant. Je veux qu’on reste seulement bons amis et rien de plus…
-Noémie: Pardon, pardon… je comprends pas ce qu’il m’a prit d’avoir essayé de t’embrasser… je voulais pas faire ça, c’est pas prémédité je t’assure…Je comprendrais si tu voulais que je parte maintenant, mais s’il te plait, excuse moi…
-moi: Bon on va oublier; je comprends ce que tu ressens mais ne fais plus jamais ça. Je sais que tu viens de vivre quelque chose de difficile avec ce mec et que tu as besoin de réconfort mais je ne peux t’offrir que mon amitié et pas plus, tu comprends ?
-Noémie: merci d’être là pour moi Nico, j’apprécie vraiment ton amitié. Je vais dormir par terre si tu as un matelas à me prêter.
-moi: C’est toi qui décide, oui j’ai un matelas mais je peux te laisser une place sur le lit à côté de moi. Je sais que tu as compris et que tu n’essayeras rien.
-Noémie: merci de me faire confiance.
Noémie reprend sa place dans le lit et nous continuons à parler pendant un long moment encore. Il est quasiment 3h du matin quand nous nous décidons à mettre un terme à nos échanges pour dormir … sagement…
****
L’école … l’école…
Maintenant nous y sommes plutôt bien.
Les autres nous acceptant mieux, nous ne nous cachons plus du tout et pratiquement plus personnes ne vient nous faire de remarques…
Nous ne sommes quasiment plus remarqués et ça a bien changé notre vie… en fait nous ne sommes plus l’attraction de l’école!
Bien sûr il y a toujours quelques personnes qui se croient supérieures aux autres et qui nous insultent plus ou moins discrètement mais ça ne nous atteind plus. Et puis il y aussi des personnes qui ont de l’influence dans l’école et qui nous soutiennent ce qui dissuade ceux qui seraient tentés d’être violents avec nous.
Même Alex n’est plus agressif envers nous, il s’est calmé… Et parfois il lui arrive de nous saluer.
Donc tout va à peu près pour le mieux pour Antoine et moi… mais est-ce la même chose pour tout le monde?
Mercredi soir …
Il est 22h30 et je suis seul dans ma chambre. Ca fait parfois du bien d’être seul, de prendre un peu de recul.
Alors que j’allais me coucher mon téléphone se met à sonner.
Je regarde le numéro qui s’affiche et je constate qu’il est masqué. Je me demande bien qui peut m’appeller à cette heure. J’hésite un peu puis me décide à prendre l’appel. J’ai beaucoup de mal à reconnaitre la voix à l’autre bout du fil. C’est une voix déformée, celle de quelqu’un qui est à bout de souffle et qui a de la peine à parler. J’entends une respiration très forte et un peu inquiétante.
-… : Nico c’est toi ?
-moi: oui c’est Nico
-C’est une voix de fille que j’ai du mal à entendre avec le vent qui souffle et j’en déduis que la personne doit être dehors. Je me demande quelle fille a mon numéro de téléphone, qui pourrait elle être ?
-…:Nico s’il te plait j’ai besoin de toi.
Je la reconnais enfin c’est Noémie et voilà qu’elle se met à pleurer…
-moi: Oui Noémie c’est bien moi mais qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ?
Ses larmes l’empêchent de me répondre
J’essaye de savoir où elle se trouve et pourquoi elle est dehors à l’heure qu’il est, alors qu’il y a du vent et qu’il pleut.
-Noémie: Je vais tout t’expliquer mais est-ce que tu peux venir me chercher? Je suis à quelques rues de chez toi. J’ai besoin d’un endroit où me réfugier… aide moi Nico…
-moi: tu fais quoi dans mon quartier c’est très loin de chez toi?
-Noémie: J’étais pas chez moi, mais je vais tout t’expliquer, viens vite me chercher, j’ai peur toute seule il fait noir et j’ai très froid…
-Moi: mais tu es où exactement ?
-Noémie: Je suis en face du parc pour enfants de ton quartier, je t’attends là.
-moi: Ok je m’habille vite fait et j’arrive mais reste avec moi au téléphone comme ça tu te sentiras moins seule.
Je me demande bien ce qui se passe pour elle; elle m’a pratiquement pas parlé depuis deux mois et là, tout d’un coup, elle m’appelle en pleurs. Je suis inquiet pour elle…
Une fois habillé rapidement je sors de la maison et toujours en contact par téléphone je me mets à courir jusqu’à l’endroit qu’elle m’a indiqué. Quelques minutes suffisent pour que je la rejoigne et je la vois dans une tenue très légère, un petit haut et un short qui cache pratiquement pas ses cuisses.
-moi: Salut Noémie, mais qu’est-ce que tu fais habillé comme ça ? C’est normal que tu aies froid !!
Elle se retourne et à ce moment là je vois son visage avec le haut de la joue droite enflé et une ecchymose proche de son oeil est en train d’enfler. Elle pleure toujours.
Je la prends dans mes bras, elle grelotte de froid.
-Noémie: j’ai vraiment froid est-ce qu’on peut aller chez toi?
Je lui réponds bien sûr et je lui passe mon manteau puis nous partons chez moi.
Pendant le trajet nous ne parlons pas vraiment; je constate qu’elle est choquée et je ne veux pas la brusquer par mes questions… elle me parlera quand elle le décidera.
Arrivé à la maison je vais pour ouvrir la porte mais… je constate que je ne peux pas l’ouvrir, elle est verrouillée. Dans ma précipitation j’ai oublié mes clés tout à l’heure et la seule solution c’est donc d’avertir mon frère… s’il ne dort pas.
Je prends mon téléphone et le fait sonner dans l’espoir que mon frère l’entende et qu’il se réveille.
Après plus de 10 sonneries il répond enfin!
-Olivier: Mais putain je dormais, pourquoi tu appelles à cette heure?
-moi: désolé frérot mais je suis enfermé dehors et je n’ai pas la clé pour entrer.
-Olivier: Quoi ? Mais qu’est-ce que tu fais dehors en pleine nuit ?
-moi: c’est une longue histoire, je suis avec Noémie et elle a besoin de moi ce soir.
-Olivier: je comprends rien à ton histoire mais j’arrive.
Il ouvre rapidement la porte sans avoir pris la peine de se rhabiller complètement et je lui fais remarquer qu’il aurait pu faire l’effort de s’habiller un peu plus.
-Olivier: Voyons petit frère, j’ai mis des sous vêtements
-moi: encore heureux! Tu allais pas ouvrir nu quand même ?
-Olivier: … et puis tu m’as dit de faire vite alors… Mais… Noémie qu’est ce que tu as au visage ?
-Noémie: désolé je veux pas trop parler là…
Nous montons dans ma chambre et je propose à Noémie de lui prêter des vêtements après qu’elle ait pris une bonne douche qui va la réchauffer.
--Noémie: oui ça va me faire du bien une douche et merci pour les vêtements. Tu vois je n’ai rien d’autre que les vêtements que j’ai sur moi alors si tu veux bien m’en prêter des tiens… sinon je remettrai les mêmes.
-Moi: non t’inquiètes… je vais te prêter ce qu’il te faut.
Pendant qu’elle prend sa douche Oli m’envoie un message parce qu’il veut savoir ce qu’il s’est passé avec Noémie mais pour l’instant je ne sais rien donc je lui dis que je le tiendrai au courant plus tard quand j’en saurai plus.
Noémie est de retour dans la chambre après avoir pris le temps d’une douche bien chaude qui l’a réchauffée. Elle apparait avec les vêtements que je lui ai prêtés et ça me fait une impression curieuse.
-moi: ça va mieux Noémie? Tu es réchauffé maintenant ?
-Noémie: j’ai été un peu long, non? Mais j’arrivais pas vraiment à me réchauffer …
-moi: aucune importance, l’essentiel c’est que tu te sentes un peu mieux maintenant. Viens te coucher à côté de moi comme ça tu vas pouvoir tout me dire. Pour commencer je voudrais bien savoir ce que tu faisais toute seule dans ce parc ?
Noémie prend le temps de s’installer confortablement à mes côtés avant de commencer à parler.
-Noémie: Alors voilà… je pense pas te l’avoir dit mais… j’ai rencontré un garçon il y a quelque temps et j’étais amoureuse de lui…
-moi: ah ? et tu n’as rien dit avant ? Pourquoi tu m’as caché ça ?
-Noémie: Je sais pas trop… je voulais sans doute attendre de savoir si c’était le bon?
-moi: hum… admettons… et alors c’est le bon?
-Noémie: non, j’ai bien fait de ne rien te dire, en fait c’est une merde ce gars. Tout à l’heure je suis allé chez lui et … il m’a dit …
Et elle ne se met à sangloter sans pouvoir en dire plus.
Je m’approche d’elle et lui caresse ses joues pleines de larmes pour tenter de la calmer.
-moi: et il t’a mal reçu ?
-Noémie: Il m’a dit qu’il voulait plus de moi… qu’il avait trouvé une fille dont il était amoureux et qu’elle était meilleure que moi…
-moi: Quel con ce type! Mais tu te doutais de rien ?
-Noémie: Non, je n’ai rien vu venir et je comprends pas comment ça a pu arriver…
-moi: toi tu l’aimais, pas vrai ? Alors c’est plus qu’un con, il sait pas ce qu’il perd en se comportant comme ça. Et je suis certain que l’autre fille doit pas être mieux que lui… coucher avec un garçon déjà en couple c’est… tellement nul …
-Noémie: non! Tu comprends pas Nico, le problème c’est pas la fille c’est l’autre con… Il aurait dû refuser ses avances . Mais non, bien sûr, j’ai bien compris qu’il pense qu’au cul comme tous les autres mecs.
-moi: Et ce que tu as au visage comment c’est arrivé?
-Noémie: Ah oui ça! Eh bien quand il m’a annoncée ce que je viens de te dire j’ai pas pu m’empêcher de le gifler du plus fort que je pouvais et là… il a répliqué en me brutalisant…Et voilà le résultat.
-moi: et en plus d’être con c’est une vraie brute ce gars! Mais qu’est-ce que tu faisais avec avec un gars comme ça?
-Noémie: J’ai pu m’échapper de chez lui , habillée comme tu m’as trouvée, et je t’ai appelé dès que j’ai été assez éloignée de chez lui.
-moi: Tu as bien fait de m’appeler!
-Noémie: je l’ai fait malgré que je ne t’aie pas donné beaucoup de nouvelles ces derniers temps…Mais je sais que tu es toujours là pour moi.
-moi: C’est vrai , comme toi tu es toujours là pour moi. On se connait bien tous les deux et même si on s’est pas toujours compris on reste de vrais amis. Mais sérieux, ce mec c’est qui? Frapper une fille comme il l’a fait, putain!
-Noémie: Laisse faire Nico pas besoin de savoir son nom, je vais l’oublier… Et puis comme tu dis ce n’était pas un bon gars pour moi, même si j’ l’aimais beaucoup.
-moi: Bon puisque tu me le demandes je ferai rien contre lui mais… je suis sûr que tu vas trouver un autre mec, un vrai mec avec qui tu vas être heureuse, qui va te comprendre et t’aimer comme tu es. Tu es quelqu’un de formidable Noémie, il faut pas que tu changes.
-Noémie: Oui je sais, j’en suis sûre même. Il y en a un que j’aimais mais qui m’a jamais vue plus qu'une amie…
Je sens qu’elle a envie de laisser parler son cœur et cette dernière phrase me fait de la peine… tout en m’intrigant un peu… je la laisse continuer sans l’interrompre.
-Noémie: Ce garçon que j’aimais tellement s’est trouvé quelqu’un d’autre et tu ne peux pas savoir comme ça m’a fait mal quand je l’ai appris.
Voilà qui se précise, je crois comprendre de qui elle parle maintenant car elle a été assez claire. Je vais être très direct pour en savoir un peu plus.
-moi: Noémie… j’aimerais que tu répondes à ma question avec sérieux. Est-ce que tu parlerais pas de moi dans ce que tu viens de dire? J’aimerais que tu sois franche …
-Noémie: Oui Nico c’est de toi que je parle… Tu peux pas imaginer à quel point je t’aimais et j’allais bientôt arriver à te le dire quand… tu m’as annoncé que tu sortais avec … quelqu’un. Quand tu m’as demandé de venir ce jour là, je pensais que c’était pour me dire que tu m’aimais, après tout ce temps qu’on avait passé ensemble, cette complicité qui nous plaisait tant… Mais non… tu me demandais de venir pour parler de quelque chose qui m’a brisé le coeur! Il m’a fallut beaucoup de temps pour l’accepter tu sais.
-moi: Désolé si je t’ai brisé le coeur et que je t’ai fait autant de peine! Je vais te faire une confidence, moi aussi , mais je sais pas si tu vas apprécier. Avant de rencontrer Antoine je t’aimais beaucoup mais je n’ai pas trouvé le courage pour te le dire, j’étais trop gêné et je savais pas comment m’y prendre. Et surtout j’avais peur de casser notre amitié si tu ne partageais pas mes sentiments.
-Noémie: Nico!!! Pourquoi tu me le dis que maintenant? Tu pouvais bien te douter que même si je ne t’aimais pas je ne t’aurais pas laisser tomber, je suis pas comme ça!
-moi: J’ai pas pensé comme ça… Et de ton côté tu aurais pu aussi faire le premier pas ? Mais maintenant c’est trop tard j’ai quelqu’un dans ma vie et je l’aime énormément.
-Noémie: Pourquoi on était aussi timide l’un envers l’autre ? C’est con ce qui nous arrive quand même. Je peux te poser une question Nico?
-moi: oui, bien sûr tu peux me demander ce que tu veux.
-Noémie: Je sais que tu es en couple maintenant mais par exemple si tu n’étais pas avec un gars en ce moment, est-ce que tu aurais encore des sentiments pour moi ?
-moi: quelle drôle de question… c’est difficile de répondre.
-Noémie: essaie s’il te plait.
-moi: Si en ce moment je n’étais pas en couple et qu’on avait cette conversation disons que ça ne me laisserait pas… indifférent, non.
-Noémie: Est-ce que ça veut dire que tu as encore des sentiments pour moi mais que tu les enfouis au plus profond de toi parce que tu aimes Antoine?
-moi: Désolé Noémie, mais pour le moment je n’en ai aucun, je pense seulement à mon Antoine car c’est lui que j’aime et lui seul. Mais toi tu as encore des sentiments pour moi ?
-Noémie: Pour être honnête avec toi… oui j’ai toujours des sentiments pour toi. Et si je te fais ça tu ne ressens rien ?
Elle se rapproche de mon visage, ses lèvres se dirigent vers les miennes. Pendant un court instant je me perds dans mon imagination, pendant un court instant j’imagine ce que serait ma vie si j’étais avec elle, si ce baiser déclenchait un désir réel d’aller plus loin… Mais je réalise très vite que je l’aime plus et que je dois refuser ce baiser. Avant que nos lèvres entrent en contact je la repousse, et plutôt violemment, au point de la faire tomber du lit.
-moi: Mais qu’est-ce que tu fais Noémie, je suis en couple maintenant. Je veux qu’on reste seulement bons amis et rien de plus…
-Noémie: Pardon, pardon… je comprends pas ce qu’il m’a prit d’avoir essayé de t’embrasser… je voulais pas faire ça, c’est pas prémédité je t’assure…Je comprendrais si tu voulais que je parte maintenant, mais s’il te plait, excuse moi…
-moi: Bon on va oublier; je comprends ce que tu ressens mais ne fais plus jamais ça. Je sais que tu viens de vivre quelque chose de difficile avec ce mec et que tu as besoin de réconfort mais je ne peux t’offrir que mon amitié et pas plus, tu comprends ?
-Noémie: merci d’être là pour moi Nico, j’apprécie vraiment ton amitié. Je vais dormir par terre si tu as un matelas à me prêter.
-moi: C’est toi qui décide, oui j’ai un matelas mais je peux te laisser une place sur le lit à côté de moi. Je sais que tu as compris et que tu n’essayeras rien.
-Noémie: merci de me faire confiance.
Noémie reprend sa place dans le lit et nous continuons à parler pendant un long moment encore. Il est quasiment 3h du matin quand nous nous décidons à mettre un terme à nos échanges pour dormir … sagement…