28-07-2020, 04:12 PM
CHAPITRE XXVII
''Nihil novi sub sole''
Burydan reprit son travail. Que faire d'autre ? Il fallait bien vivre. Ou plutôt survivre. Martouf lui manquait atrocement. Et la mort de Pergamond ne lui ramena pas son petit minet tout mignon.
Wozniak venait toujours se faire sauter tous les jeudis. Burydan s'ennuyait avec lui. Il jouissait, certes, mais ça devenait routinier. Ça se passait toujours de la même façon : ils se déshabillaient mutuellement, puis Burydan s'allongeait et Wozniak le caressait longuement, ils se mettaient en 69 et se suçaient un petit moment et le boulanger se mettait à quatre pattes et lui demandait de le baiser comme une bête. Burydan le défonçait en le traitant de tous les noms, puis se retirait avant de jouir. Wozniak s’allongeait sur le dos, écartait les cuisses, ouvrait la bouche et tirait la langue, et Burydan se plaçait au dessus de son visage, se branlait frénétiquement et faisait gicler son sperme sur sa figure, sa langue et au fond de sa gorge. Wozniak se branlait comme un malade et jouissait à son tour. Un petit bisou et ça recommençait la semaine suivante.
Le vendredi, par contre, c'était le jour d'Aragorn. Et là... Burydan adorait se faire baiser par le beau milicien. Il se déshabillait et Aragorn le caressait lentement, puis il ordonnait à Burydan de le déshabiller en prenant son temps. Burydan enlevait les vêtements tout doucement, couvrant de baisers brûlants la peau mise à nu au fur et à mesure de l’effeuillage. Une fois nu, Aragorn l'enlaçait et ils se couchaient pour se caresser un long moment. Le milicien avait un corps de rêve et Burydan prenait du plaisir à caresser ses muscles, autant que son beau mâle prenait du plaisir à caresser les siens.
Aragorn était doux et prévenant. Il faisait l'amour à Burydan en lui susurrant des mots tendres au creux de l'oreille. Quelque fois des mots salaces aussi. Ils variaient les postions, avec une préférence pour le face à face. Aragorn adorait sentir les cuisses de Burydan s'enrouler autour de ses reins, ses talons appuyer sur ses fesses pour l'inviter à venir encore plus profondément et ses bras l'attirer contre lui. Et surtout Aragorn adorait étouffer Burydan de baisers fougueux et torrides. Il essayait de le faire jouir en premier, et y arrivait la plupart du temps. Mais, quand il échouait, il se jetait sur sa bite à peine le souffle retrouvé et le suçait comme un dingue jusqu'à ce que Burydan jouisse à son tour. S'ensuivait une longue séance de caresses sensuelles et de baisers langoureux.
Burydan eut une seconde de mauvaise conscience quand Aragorn lui dit qu'on avait retrouvé quatre corps, dont celui de Timothée, dans un terrain vague. On leur avait crevé les yeux, coupé les oreilles et tranché la langue avant de les égorger. Le message était clair : vois, entends et tais toi, si tu veux vivre, comme disait un vieux proverbe utopien. Liebov avait compris qu'un de ses lieutenants avait parlé et, ne sachant lequel s'était, ils les avait exécutés tous les quatre.
Le reste de la semaine, Burydan enchaîna les clients, deux ou trois par soir. Une nuit, alors qu'i allait rentrer, il vit un homme s'approcher. Il était différent des autres. Grand, les épaules larges et ses vêtements laissaient deviner un corps musclé.
- C'est quoi ton petit nom ?
- Burydan.
- Et bien bonsoir Burydan, moi c'est Jacob...
Il avait une voix douce et chaude, des yeux verts doux ou brillait un petit feu, et il lui fit un sourire éclatant.
- ... combien pour tout ça ?
- Deux sols pour ma bouche, cinq pour... tout le reste.
- Et bien le reste m'a l'air extrêmement... appétissant...
Il fouilla dans son escarcelle, donna cinq sols à Burydan et ils allèrent jusqu'à l'une des auberges d'en face.
Jacob ferma la porte à clef et empocha la clef. Burydan attendait qu'on lui dise quoi faire, en se disant qu'il avait de la chance de tomber sur un homme comme ça, bien fait et qui ne semblait pas être un gros bourrin. Mais il déchanta quand Jacob se retourna. Ses yeux verts étaient devenus durs et sa voix également, quand il lui dit :
- A poil, sale petite pute...
''Et merde'' se dit Burydan. Il ne se formalisa pas pour l'insulte, après tout, c’est ce qu'il était, une pute, et il se déshabilla.
Debout devant lui, Jacob lui dit :
- A genoux chienne...
Burydan obéit. Jacob enleva sa chemise, révélant un torse puissant, et enleva son pantalon. Une bite longue et épaisse jaillit.
- Suce ma grosse bite, traînée...
Burydan avala son gland et commença à le sucer.
- Oui, vas-y, suce moi bien... suce la bien ma grosse bite... lèche la avant que je te la mette dans le cul... mieux que ça, salope, mieux que ça...
Il retira sa queue à Burydan, lui fit relever la tête en l'agrippant par les cheveux et le gifla. Burydan, surpris, ne réagit pas tout de suite, jusqu'à ce qu'il vit Jacob saisir son ceinturon et lui dire :
- Tu vas appendre qui est ton maître, esclave, je vais te dresser à grands coups de ceinturon...
Burydan revit son père : les gifles, les coups de ceinture, les insultes... et sa colère se réveilla. Il bondit sur ses pieds. Jacob sursauta et dit :
- Roulure, tu oses te...
Mais il ne termina pas sa phrase. Burydan lui décocha un grand coup de poing en pleine dans l'estomac. Il se plia en deux et le garçon appuya sur sa tête en relevant son genoux. Il y eut un bruit de craquement et un beuglement quand le nez de Jacob explosa en une gerbe de sang. Burydan le frappa de nouveau, crochet du droit, crochet du gauche. Jacob tomba à terre et Burydan le roua de coups de pied dans le ventre, dans les côtes, encore et encore, jusqu'à ce qu'une petit voix dans sa tête lui dise : ''Arrête ! Tu vas le tuer !''. Burydan s'arrêta. Jacob était en sang et geignait. Burydan lui cracha au visage et se rhabilla rapidement. Il reprit la clef dans la poche du pantalon et allait partir quand il se ravisa. Il prit l'escarcelle de Jacob, lui asséna un violent coup de pied dans les reins, sortit, referma la porte de la chambre à clef, dévala les escaliers et s'élança vers chez lui, balançant la clef au passage dans le caniveau.
Rentré chez lui, Burydan ouvrit une bouteille d'esprit de picrate et en bu un verre cul-sec. Il s'affala sur une chaise pour reprendre ses esprits. Il ouvrit la bourse et fut stupéfait. Cette ordure de Jacob était fort étoffé. Il fit les comptes : cinq lunars, trente sols et vingt trois denaris. Il pouvait vivre sur ce petit pécule quelques temps, jusqu'à ce que l'affaire se... tasse. Et puis il avait besoin de vacances.
Le lendemain, il alla, comme tous les jours, prendre son petit déjeuner chez Wozniak et lui dit :
- Je vais prendre des vacances.
- Oh, dit le boulanger, longtemps ?
- Je ne sais pas trop... je te préviendrai lorsque je reviendrai
Il lui fit un petit bisou et se dirigea vers le poste de la milice. Il attendit Aragorn et le suivit à distance, dans une petite ruelle. Le milicien le saisit par le bras et l'attira dans une encoignure de porte. Il s'assura que personne ne les voyait et embrassa Burydan fougueusement.
- Alors, bébé, ton beau milicien te manquait où tu veux échafauder un autre plan pour faire tomber le Duc ?
- Non, je viens juste te prévenir que je vais prendre quelques vacances.
- Oh... un problème ?
Burydan lui raconta toute l'histoire et Aragorn dit :
- Tu as raison, mets toi au vert quelques temps. Je doute que ce Jacob vienne porter plainte à la milice, mais sait-on jamais... Ça va être dur sans toi, bébé... tu vas aller où ?
- Nulle part.
- Comment ça nulle part ?
- Où veux-tu que j'aille... je vais rester chez moi et me promener en ville de temps en temps... et d'ailleurs, je vais peut-être me sentir un peu seul...
Il se colla un peu plus contre Aragorn et commença à caresser son entre jambes. Aragorn gémit.
- Il faudrait, reprit-il, qu'une bonne âme vienne me tenir compagnie de temps en temps...
- Tu veux qu'on continue nos rendez-vous du vendredi ?
- Et du lundi et du mercredi, en fait...
- Quoi ? Trois fois par semaine ?
- Oui. Et gratis, évidemment... D'ailleurs, je vais te donner un petit avant goût...
Burydan se mit à genoux sortit la bite d'Aragorn. Quelques coups de sa langue experte suffirent pour le faire bander comme un gaidaro.
-Arrête, bébé, on pourrait nous voir et...
Mais Burydan venait de le prendre en gorge profonde et Aragorn se contenta de dire :
- Oh putain ! Non, non, j'ai rien dit...
Et Burydan le fit jouir comme un dingue. Et tous les lundis, mercredis et vendredis, le milicien venait chez lui et ils faisaient l'amour encore et encore et encore.
Burydan était couché sur la poitrine d'Aragorn.
- Il va falloir que j'y aille, bébé...
- J’aimerais que tu restes toute la nuit...
- Je ne peux pas. Ma femme va s'inquiéter. Et mes enfants aussi. Tu me comprends...
- Oui, je comprends, mais j’aimerais quand même que tu restes...
Aragorn se pencha vers lui et l'embrassa langoureusement.
- Vendredi... je dirai à ma femme qu'on est sur une affaire compliquée et je resterai...
- Toute la nuit ?
- Non, tout le saïpong...(1)
Burydan sourit jusqu'aux oreilles et passa un épuisant, salace et merveilleux saïpong dans les bras de son beau milicien.
(1) Saïpong : désigne les deux derniers jours de la semaine utopienne, le plus souvent chômés. Synonyme de ''week-end''.