Chapitre III (Suite)
De retour à la maison, Miha crie famine. Eric se charge d’alimenter la siamoise tandis qu’Annie est partie étendre le linge de Charlotte. Une fois terminée, elle allume la télévision et s’affale dans le canapé. Eric vient s’asseoir à côté d’elle, une main sur sa cuisse.
- Non, pas maintenant. S’il te plaît.
- Tu regardes quoi ?
- Une série policière que j’affectionne. Il y a trois épisodes à la suite.
- Ah ! Ok. Bon, je te laisse alors. Moi je vais me coucher. Je suis fatigué ce soir.
Tôt au petit matin, Eric se prépare pendant qu’Annie se prélasse encore sous les draps. Le dimanche, il aime prendre son bateau pour se promener autour des îles d’or. C’est un endroit qu’il affectionne tout particulièrement surtout lorsque les touristes ont déserté les lieux.
Souvent Chloé l’accompagne mais aujourd’hui, Eric sera seul. Il en profitera pour rendre visite à Mathilde, une amie d’enfance qui séjourne à l’année sur l’île du Levant. Il l’a prévenu de son passage.
Chloé adore la mer. Sous l’égide d’Eric, elle a décroché son permis hauturier à l’âge de seize ans et, ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est la liberté, les grands espaces, le vent, le calme, le cri des mouettes ou des goélands, le clapotis de l’eau sur la coque. Son rêve, prendre la mer sur un voilier et faire le tour du monde. Par chance, Eric possède un joli bateau à moteur avec quatre minuscules couchettes et une puissance de deux cents chevaux. Autant dire que la manette à fond, ça dépote. C’est en revanche nettement plus cher que la voile mais c’est autrement plus grisant. La sensation de vitesse, le cognement de la quille sur les vagues, l’impression de dominer les éléments naturels même si Chloé reste toujours très prudente dans ses excès. Elle connaît la Méditerranée et elle sait que le mistral aidant, le temps peut changer d’un instant à l’autre, passant d’un calme olympien au déchaînement violant des éléments.
Contrairement à Chloé, Annie a horreur du bateau. Elle a le mal de mer et sa corpulence reste un handicap majeur pour se déplacer sur le pont ou dans les coursives. La dernière fois, il y presque trois ans, elle avait glissé et elle s’était cassée la figure sur le pont et pour couronner le tout, les mouettes avaient apprécié son petit déjeuner régurgité. Depuis, elle n’a plus jamais mis les pieds sur le bateau.
Eric lâche les amarres et quitte le port de La Londe les Maures et il met le cap sur Brégançon, à petite vitesse. Il repense à la soirée d’hier, les propos d’Annie et la façon qu’elle a eu de l’éconduire gentiment, une fois rentrés à la maison. Il comprend qu’elle n’a pas réellement envie de faire l’effort de changer et que tout compte fait la situation telle qu’elle est lui convient probablement très bien. Il réessayera une autre fois pour confirmer sa perception, sait-on jamais. Mais la connaissant, il n’y croit déjà plus. Parfois, il se demande ce qu’il fait avec elle. Il n’y a plus d’amour, juste une amitié profonde et sincère et en dehors de cela, tous les séparent.
L’approche du Fort de Brégançon est toujours un peu compliquée avec la gendarmerie maritime qui veille à ce qu’aucune embarcation ne s’approche de trop près du lieu de villégiature du Président, même s’il n’y séjourne pas.
Eric met le cap maintenant sur l’île du Levant et il se laisse griser par la vitesse, les cheveux au vent.
Un SMS atterrit sur son Iphone.
« Pourquoi tu ne m’as pas attendue ? Je suis rentrée exprès plus tôt ce matin pour pouvoir partir avec toi ».
« Désolé Chloé. Je ne savais pas que tu rentrais de bonne heure. En plus, j’étais réveillé aux aurores et je suis parti plus tôt. ».
« Dommage. J’ai passé une soirée de merde et j’avais vraiment envie de me changer les idées. ».
« Je suis trop loin pour faire demi-tour. Passe une bonne journée quand même. ».
« Ça va être difficile. Tu pourras m’aider pour mes maths ce soir en rentrant ? ».
« D’accord Chloé. A+ »
Visiblement, la soirée chez Lisa n’a pas dû être une réussite au moins pour Chloé.
L’île du Levant en vue, Eric demande l’autorisation d’accoster au port de l’Ayguade. Il rejoint l’emplacement que lui a attribué la capitainerie, amarre son bateau et saute sur l’embarcadère. Il se dirige vers le bungalow de Mathilde qui n’est pas très éloigné du port, à proximité du sentier des naturistes.
Mathilde, à elle seule, c’est toute une aventure. Avec Eric, ils se connaissent depuis la maternelle. A l’époque, c’était son amoureuse. Adolescent, ils se sont fréquentés un long moment et c’était pour eux le premier flirt, le premier baiser, la toute première fois. Un amour un peu fou qu’Eric n’est pas près d’oublier. Et puis Mathilde a voulu découvrir le monde, voir autre chose et un beau brun est arrivé le temps des vacances. Il l’a enlevée pour l’emmener en Afrique. Elle y est restée une quinzaine d’années avant d’être rapatrié de force devant les émeutes qui secouaient le pays. Elle est venue se réfugier seule sur l’île du Levant. Depuis, ils se voient de temps en temps, lorsque l’occasion se présente.
- Bonjour Eric.
- Bonjour Mathilde.
Mathilde vie nue. Elle est toujours aussi belle avec ses cheveux noir coupés à la garçonne, bronzée des pieds à la tête, le sexe entièrement épilé, les seins légèrement affaissés mais avec de beaux restes, des fesses petites et toujours aussi bien dessinées que l’âge commence néanmoins à passer de jeunesse.
- Ça fait longtemps que tu n’es pas passé ici ! Au moins six mois si je me souviens bien ?
- C’est vrai. D’habitude, quand je viens sur les îles, je suis avec Chloé et donc j’évite. Aujourd’hui je suis seul, c’est plus facile. Tu vas bien ?
- Oui, ça va. La saison touristique est passée et la vie a repris son train-train habituel. Je suis contente de te voir. On va se baigner ?
De retour à la maison, Miha crie famine. Eric se charge d’alimenter la siamoise tandis qu’Annie est partie étendre le linge de Charlotte. Une fois terminée, elle allume la télévision et s’affale dans le canapé. Eric vient s’asseoir à côté d’elle, une main sur sa cuisse.
- Non, pas maintenant. S’il te plaît.
- Tu regardes quoi ?
- Une série policière que j’affectionne. Il y a trois épisodes à la suite.
- Ah ! Ok. Bon, je te laisse alors. Moi je vais me coucher. Je suis fatigué ce soir.
- °° -
Tôt au petit matin, Eric se prépare pendant qu’Annie se prélasse encore sous les draps. Le dimanche, il aime prendre son bateau pour se promener autour des îles d’or. C’est un endroit qu’il affectionne tout particulièrement surtout lorsque les touristes ont déserté les lieux.
Souvent Chloé l’accompagne mais aujourd’hui, Eric sera seul. Il en profitera pour rendre visite à Mathilde, une amie d’enfance qui séjourne à l’année sur l’île du Levant. Il l’a prévenu de son passage.
Chloé adore la mer. Sous l’égide d’Eric, elle a décroché son permis hauturier à l’âge de seize ans et, ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est la liberté, les grands espaces, le vent, le calme, le cri des mouettes ou des goélands, le clapotis de l’eau sur la coque. Son rêve, prendre la mer sur un voilier et faire le tour du monde. Par chance, Eric possède un joli bateau à moteur avec quatre minuscules couchettes et une puissance de deux cents chevaux. Autant dire que la manette à fond, ça dépote. C’est en revanche nettement plus cher que la voile mais c’est autrement plus grisant. La sensation de vitesse, le cognement de la quille sur les vagues, l’impression de dominer les éléments naturels même si Chloé reste toujours très prudente dans ses excès. Elle connaît la Méditerranée et elle sait que le mistral aidant, le temps peut changer d’un instant à l’autre, passant d’un calme olympien au déchaînement violant des éléments.
Contrairement à Chloé, Annie a horreur du bateau. Elle a le mal de mer et sa corpulence reste un handicap majeur pour se déplacer sur le pont ou dans les coursives. La dernière fois, il y presque trois ans, elle avait glissé et elle s’était cassée la figure sur le pont et pour couronner le tout, les mouettes avaient apprécié son petit déjeuner régurgité. Depuis, elle n’a plus jamais mis les pieds sur le bateau.
Eric lâche les amarres et quitte le port de La Londe les Maures et il met le cap sur Brégançon, à petite vitesse. Il repense à la soirée d’hier, les propos d’Annie et la façon qu’elle a eu de l’éconduire gentiment, une fois rentrés à la maison. Il comprend qu’elle n’a pas réellement envie de faire l’effort de changer et que tout compte fait la situation telle qu’elle est lui convient probablement très bien. Il réessayera une autre fois pour confirmer sa perception, sait-on jamais. Mais la connaissant, il n’y croit déjà plus. Parfois, il se demande ce qu’il fait avec elle. Il n’y a plus d’amour, juste une amitié profonde et sincère et en dehors de cela, tous les séparent.
L’approche du Fort de Brégançon est toujours un peu compliquée avec la gendarmerie maritime qui veille à ce qu’aucune embarcation ne s’approche de trop près du lieu de villégiature du Président, même s’il n’y séjourne pas.
Eric met le cap maintenant sur l’île du Levant et il se laisse griser par la vitesse, les cheveux au vent.
Un SMS atterrit sur son Iphone.
« Pourquoi tu ne m’as pas attendue ? Je suis rentrée exprès plus tôt ce matin pour pouvoir partir avec toi ».
« Désolé Chloé. Je ne savais pas que tu rentrais de bonne heure. En plus, j’étais réveillé aux aurores et je suis parti plus tôt. ».
« Dommage. J’ai passé une soirée de merde et j’avais vraiment envie de me changer les idées. ».
« Je suis trop loin pour faire demi-tour. Passe une bonne journée quand même. ».
« Ça va être difficile. Tu pourras m’aider pour mes maths ce soir en rentrant ? ».
« D’accord Chloé. A+ »
Visiblement, la soirée chez Lisa n’a pas dû être une réussite au moins pour Chloé.
L’île du Levant en vue, Eric demande l’autorisation d’accoster au port de l’Ayguade. Il rejoint l’emplacement que lui a attribué la capitainerie, amarre son bateau et saute sur l’embarcadère. Il se dirige vers le bungalow de Mathilde qui n’est pas très éloigné du port, à proximité du sentier des naturistes.
Mathilde, à elle seule, c’est toute une aventure. Avec Eric, ils se connaissent depuis la maternelle. A l’époque, c’était son amoureuse. Adolescent, ils se sont fréquentés un long moment et c’était pour eux le premier flirt, le premier baiser, la toute première fois. Un amour un peu fou qu’Eric n’est pas près d’oublier. Et puis Mathilde a voulu découvrir le monde, voir autre chose et un beau brun est arrivé le temps des vacances. Il l’a enlevée pour l’emmener en Afrique. Elle y est restée une quinzaine d’années avant d’être rapatrié de force devant les émeutes qui secouaient le pays. Elle est venue se réfugier seule sur l’île du Levant. Depuis, ils se voient de temps en temps, lorsque l’occasion se présente.
- Bonjour Eric.
- Bonjour Mathilde.
Mathilde vie nue. Elle est toujours aussi belle avec ses cheveux noir coupés à la garçonne, bronzée des pieds à la tête, le sexe entièrement épilé, les seins légèrement affaissés mais avec de beaux restes, des fesses petites et toujours aussi bien dessinées que l’âge commence néanmoins à passer de jeunesse.
- Ça fait longtemps que tu n’es pas passé ici ! Au moins six mois si je me souviens bien ?
- C’est vrai. D’habitude, quand je viens sur les îles, je suis avec Chloé et donc j’évite. Aujourd’hui je suis seul, c’est plus facile. Tu vas bien ?
- Oui, ça va. La saison touristique est passée et la vie a repris son train-train habituel. Je suis contente de te voir. On va se baigner ?
- °° -