18-10-2020, 10:23 PM
CHAPITRE 40 SUITE :
*****
Nous voilà arrivés dans la cafétéria, aucun danger en vue. Je regarde partout autour de moi pour repérer la table où mon frère est assis puisqu'il doit déjà être là.
Et je me rends vite compte qu'elle est beaucoup moins animée que d'habitude : ils sont seulement quatre à cette table alors qu'auparavant elle était remplie. Antoine me suit alors que je me dirige vers mon frère et ses amis.
-moi: salut, on peut s'asseoir?
-Oli: oui vous pouvez , pourquoi tu demandes l'autorisation?
-moi: pour savoir he...Qu'est-ce qui se passe, d'habitude il y a beaucoup de monde avec vous?
-Oli: Bah... il parait qu'ils n'aiment pas que mon frère soit gay, tout simplement... Rassures toi c'est pas un reproche que je te fais...tu me poses la question je te réponds! Mais les vrais amis sont toujours là, tu vois.
-Antoine: C'est là qu'on voit qui sont les vrais amis, comme toujours!
-Emma : Tu as raison.
Et en parlant d'amis, je m'aperçois que nos nouveaux amis Julien et Sarah s'approchent de nous.
-Julien: Salut Nicolas je voudrais savoir si vous m'acceptez à votre table parce que la table où je m'asseois d'habitude me fait un peu la tête... Et je crois que c'est la même chose pour Sarah.
-moi: ça me dérange pas en ce qui me concerne...
-Oli: Nico tu nous présentes pas tes amis?
-moi: oui mais laisse moi le temps...
et c'est Antoine qui me coupe la parole
-Antoine: Voilà donc Julien, le gars qui nous a défendu quand Alex nous a insultés dans la classe et la fille, elle, se nomme Sarah ; elle, c'est la première qui est venue nous aborder ce matin pour nous féliciter. Tu vois tous les deux sont très sympas avec nous, alors on ne peut que les accepter à cette table, tu es bien d'accord?
-Oli: Tout à fait d'accord bien sûr. Moi je suis Olivier, le frère de Nicolas... ravi de vous rencontrer.
Et nous parlons de tout et de rien pendant l'heure du repas. Un moment avant la fin de la pause Antoine et moi sortons de table car nous avons à parler en privé. Nous marchons dans la cour pour atteindre un lieu tranquille.
-Antoine: Tu sais Nico je pense que je vais regretter de ne pas avoir donné suite à la plainte.
-moi: en même temps on ne savait pas qu'ils allaient continuer à nous insulter comme ils l'ont fait ce matin.
-Antoine: Je voudrais te dire quelque chose, mais surtout tu ne te fâches pas ok? C'est seulement pour ton bien que je vais te le dire.
-moi: Oui je me facherais pas, vas-y, dis...
-Antoine: alors voilà je voudrais te dire que tu devrais commencer à te défendre un peu, je ne serai pas toujours là, à côté de toi. Je sais bien que tu n'aimes pas la violence et c'est une de tes qualités... mais quand plusieurs personnes te veulent du mal tu devrais apprendre à réagir . Et puis quand on s'attaque à nous j'aimerais bien pouvoir compter sur toi aussi. Tu es fort Nico même si tu ne le sais pas, il faut que tu prennes confiance en toi et en tes capacités physiques. Je ne te demande pas de casser la gueule à tout le monde mais qu'au moins quand ça tourne mal je puisse compter sur toi. Tu ne dois pas te laisser faire. Physiquement tu en impose tu le sais ça?
-moi: Je comprends ce que tu dis. C'est vrai que depuis le début je n'ai pas été très efficace dans les moments difficiles, je n'ai pas été d'un grand soutien pour toi. Mais ça va changer, je te le promets.
-Antoine: Alors un grand merci de m'avoir compris. Maintenant je crois qu'il est temps qu'on retourne en classe. On a sport c'est bien ça?
-moi: oui c'est ça et je pense que c'est le pire cours qu'on pouvait avoir aujourd'hui.
-Antoine: On va faire le maximum pour que tout se passe bien …
Direction nos casiers pour prendre les affaires de sport. Nous voyons Sébastien en train de frotter pour essayer de nettoyer nos casiers.
-Seb: je me rends compte que cette journée n'est pas facile pour vous.
-Antoine: A part les casiers et les injures d'Alex en classe il ne s'est rien passé d'autre, donc ça peut aller .
-Seb: ouais, on peut dire ça! En tout cas je constate que vous ne vous laissez pas aller, vous êtes courageux et positifs.
-moi: et merci à toi de laver nos casiers.
Avec nos sacs de sport nous nous dirigeons vers les vestiaires pour nous changer, si possible avant que les autres ne soient arrivés. Peine perdu, Alex est déjà là avec sa bande.
-Alex: Ah ah! Je vous avais bien dis qu'on allait se revoir très vite!
Nous ne répondons rien, on refuse de s'embarquer dans son petit jeu. Nous nous écartons le plus possible d'eux. Mais alors qu'Antoine a le dos tourné je vois Alex se précipiter sur lui et le bousculer. Encore une attaque en traitre! Il le pousse avec une force herculéenne. Antoine en a le souffle coupé et il bascule sur ses genoux.
Alex ne se relâche pas, il lui donne des coups dans les côtes et je vois mon Antoine qui grimace sous la douleur.
Je repense en quelques secondes à la conversation qu'on vient d'avoir tous les deux et je fais le
choix de me montrer agressif pour le défendre. Je prends mon élan et je donne des coups de poing sur le menton de l'adversaire. Les coups ont un effet immédiat: il perd connaissance et en tombant il s'assomme contre un coin de banc. La blessure se met à saigner abondamment …
Les amis d'Alex se jettent sur moi alors même que je hurle qu'il faut aller chercher un prof pour qu'il s'occupe du blessé.
Ils s'arrêtent instantanément, ils ont compris que la situation est sérieuse et qu'Alex a besoin de secours.
Le prof arrive et demande comment ça s'est produit
-moi: Il s'est jeté sur Antoine alors qu'il lui tournait le dos et il l'a frappé mais comme Antoine ne pouvait plus réagir je suis intervenu pour le bloquer mais il a perdu connaissance et il s'est assommé sur le coin de banc en tombant.
Les amis d'Alex se mettent à hurler que c'est faux, que leur ami n'a rien fait et qu'il a été agressé sans raison.
-prof: je n'ai pas le temps de vous écouter pour savoir qui dit la vérité parce que là, le plus urgent c'est de le prendre en charge, il saigne beaucoup. Tous les 5 vous allez au bureau du proviseur pour tout lui expliquer.
Nous sortons du vestiaire pour nous rendre là où il nous a demandé d'aller. On avance en silence. Nous arrivons devant le bureau et on nous fait entrer. La proviseure, oui c'est une femme et très sévère en plus, nous demande de nous expliquer.
Je lui raconte la même chose que j'ai dite au professeur il y a quelques minutes.
Elle m'écoute sans me couper la parole. Mais c'est un ami d'Alex qui m'interrompt pour clamer l'innocence de son ami.
La proviseure n'est pas dupe et elle intervient
-proviseure : je ne te crois pas, je connais Alex puisque ce n'est pas la première fois qu'il se comporte mal et qu'il fait preuve de violence...mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi il vous a frappé comme ça?
-moi: en fait ça dure depuis quelque temps notre guerre avec lui. Je dois vous dire pour commencer que nous sommes en couple Antoine et moi et disons que … Alex est homophobe...donc il a un problème avec nous.
-proviseure: Oui j'ai appris tout à l'heure par Sébastien, le surveillant que vous connaissez bien, que vous avez décidé de vous dévoiler en public. Alors si les faits sont liés à cette situation j'aimerais déjà que vous n'utilisiez pas la violence pour vous défendre .
-Antoine: qu'est-ce qui va se passer pour nous maintenant?
-proviseure: vous comprenez bien que je ne peux pas cautionner ce qui s’est passé en classe et les violences qui s'en sont suivies. Nicolas et toi vous allez être suspendus 2 jours pour bagarre. Alex subira la même sanction. Quant aux 3 autres je vous suspends pour une journée parce que vous n'avez pas participé directement mais vous avez encouragé votre ami à frapper. La sanction prend effet immédiatement, je vous demande de quitter l'école dès maintenant.
Antoine et moi ne réagissons pas à cette sanction, nous quittons calmement le bureau de la proviseure et nous sortons de l'école pour retourner à la maison. Bien sûr nous ne trouvons pas cette situation agréable mais comment faire autrement ? Il fallait bien s'attendre à ce que la proviseure censure ces gestes violents.
-moi: et tes côtes ça va ? J'ai bien vu qu'il t'avait fait très mal quand il t'a frappé .
-Antoine: je pense que ça va aller mais si la bagarre avait continué plus longtemps je crois que j'aurais pas pu supporter. Mais en tout cas tu t'es bien comporté, tu as frappé, un peu fort j'avoue, mais tu l'a pas loupé!
-moi: ouais je connais pas ma force quand on me provoque . Mais je pensais jamais le mettre ko comme ça!
-Antoine: eh bien maintenant tu la connais ta force et il va falloir que tu la maîtrises!
Nous parcourons le chemin en parlant de ce que nous venons de vivre et une fois rendus à la maison il me laisse pour continuer jusque chez lui. Je suis accueilli par ma mère qui parait très en colère... l'école a sûrement déjà informé les parents de ce qui s'est passé.
-mère: NICOLAS, viens ici stp avant de monter!
C'est un très mauvais signe! Ma mère se met si rarement en colère!
-moi: oui?
-mère: j'ai reçu un appel de l'école , rassure-moi, ce qu'ils m'ont dit n'est pas vrai!
-moi: maman s'ils t'ont appelée je pense que c'est vrai ce qu'ils t'ont dit non?
-mère: mais qu'est-ce qui s'est passé ? Tu t'es battu il parait ?
-moi: Il s'est passé qu'un homophobe a sauté par surprise sur le dos d'Antoine et qu'il l'a frappé sans qu'il puisse répliquer alors … je me suis précipité sur lui pour dégager mon chéri.
-mère: et c'est tout?
-moi: eh bien... je n'ai pas maîtrisé ma force et j'ai été très violent...
-mère: je comprends que tu n'aies pas pu rester spectateur, mais de là à faire preuve d'une telle violence! L'école m'a dit que tu avais été trop loin pour qu'il n'y ait pas de sanction. Tu es content de toi ?
-moi: bien sûr que non! Mais en même temps je pouvais pas rester sans réaction.C'était trop injuste de se faire agresser de cette façon.
-mère: je comprends mais tu es allé un peu loin là! Je te demande de ne plus te comporter comme ça, tu m’entends ?
Je monte dans ma chambre, je m'installe sur mon lit et je prends le livre qui se trouve sur la table de chevet en me disant que ça va me calmer.
Le temps passe...Je suis en pleine lecture quand quelqu'un cogne à ma porte.
C'est mon frère qui vient aux nouvelles.
-Olivier: J'étais inquiet de pas vous voir dans le bus Antoine et toi. Et quand j'arrive ici maman me dit que tu t'es fait suspendre parce que tu t'es battu. Mais qu'est-ce qui s'est passé en vrai?
Et je lui raconte en détail l'épisode très mouvementé de ce matin, et la bagarre plutôt rude dans laquelle j'étais directement impliqué.
-Olivier: Tu as bien fait mais...tu aurais pu y aller un peu moins fort non?
-moi: c'est drôle parce qu'Antoine m'a dit la même chose! Et j'ai répondu que je ne connais pas ma force!
Mon frère se met à rire et me demande pour combien de temps je suis suspendu. Je lui réponds que ce sera l'affaire de deux jours seulement et que très vite je retrouverai donc le chemin de l'école après ces deux jours de “ vacances supplémentaires”... et nous éclatons de rire tous les deux! Il faut bien dédramatiser la situation, non? Surtout que je ne sais pas de quoi sera fait le retour après ce qui vient de se passer...
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Nous voilà arrivés dans la cafétéria, aucun danger en vue. Je regarde partout autour de moi pour repérer la table où mon frère est assis puisqu'il doit déjà être là.
Et je me rends vite compte qu'elle est beaucoup moins animée que d'habitude : ils sont seulement quatre à cette table alors qu'auparavant elle était remplie. Antoine me suit alors que je me dirige vers mon frère et ses amis.
-moi: salut, on peut s'asseoir?
-Oli: oui vous pouvez , pourquoi tu demandes l'autorisation?
-moi: pour savoir he...Qu'est-ce qui se passe, d'habitude il y a beaucoup de monde avec vous?
-Oli: Bah... il parait qu'ils n'aiment pas que mon frère soit gay, tout simplement... Rassures toi c'est pas un reproche que je te fais...tu me poses la question je te réponds! Mais les vrais amis sont toujours là, tu vois.
-Antoine: C'est là qu'on voit qui sont les vrais amis, comme toujours!
-Emma : Tu as raison.
Et en parlant d'amis, je m'aperçois que nos nouveaux amis Julien et Sarah s'approchent de nous.
-Julien: Salut Nicolas je voudrais savoir si vous m'acceptez à votre table parce que la table où je m'asseois d'habitude me fait un peu la tête... Et je crois que c'est la même chose pour Sarah.
-moi: ça me dérange pas en ce qui me concerne...
-Oli: Nico tu nous présentes pas tes amis?
-moi: oui mais laisse moi le temps...
et c'est Antoine qui me coupe la parole
-Antoine: Voilà donc Julien, le gars qui nous a défendu quand Alex nous a insultés dans la classe et la fille, elle, se nomme Sarah ; elle, c'est la première qui est venue nous aborder ce matin pour nous féliciter. Tu vois tous les deux sont très sympas avec nous, alors on ne peut que les accepter à cette table, tu es bien d'accord?
-Oli: Tout à fait d'accord bien sûr. Moi je suis Olivier, le frère de Nicolas... ravi de vous rencontrer.
Et nous parlons de tout et de rien pendant l'heure du repas. Un moment avant la fin de la pause Antoine et moi sortons de table car nous avons à parler en privé. Nous marchons dans la cour pour atteindre un lieu tranquille.
-Antoine: Tu sais Nico je pense que je vais regretter de ne pas avoir donné suite à la plainte.
-moi: en même temps on ne savait pas qu'ils allaient continuer à nous insulter comme ils l'ont fait ce matin.
-Antoine: Je voudrais te dire quelque chose, mais surtout tu ne te fâches pas ok? C'est seulement pour ton bien que je vais te le dire.
-moi: Oui je me facherais pas, vas-y, dis...
-Antoine: alors voilà je voudrais te dire que tu devrais commencer à te défendre un peu, je ne serai pas toujours là, à côté de toi. Je sais bien que tu n'aimes pas la violence et c'est une de tes qualités... mais quand plusieurs personnes te veulent du mal tu devrais apprendre à réagir . Et puis quand on s'attaque à nous j'aimerais bien pouvoir compter sur toi aussi. Tu es fort Nico même si tu ne le sais pas, il faut que tu prennes confiance en toi et en tes capacités physiques. Je ne te demande pas de casser la gueule à tout le monde mais qu'au moins quand ça tourne mal je puisse compter sur toi. Tu ne dois pas te laisser faire. Physiquement tu en impose tu le sais ça?
-moi: Je comprends ce que tu dis. C'est vrai que depuis le début je n'ai pas été très efficace dans les moments difficiles, je n'ai pas été d'un grand soutien pour toi. Mais ça va changer, je te le promets.
-Antoine: Alors un grand merci de m'avoir compris. Maintenant je crois qu'il est temps qu'on retourne en classe. On a sport c'est bien ça?
-moi: oui c'est ça et je pense que c'est le pire cours qu'on pouvait avoir aujourd'hui.
-Antoine: On va faire le maximum pour que tout se passe bien …
Direction nos casiers pour prendre les affaires de sport. Nous voyons Sébastien en train de frotter pour essayer de nettoyer nos casiers.
-Seb: je me rends compte que cette journée n'est pas facile pour vous.
-Antoine: A part les casiers et les injures d'Alex en classe il ne s'est rien passé d'autre, donc ça peut aller .
-Seb: ouais, on peut dire ça! En tout cas je constate que vous ne vous laissez pas aller, vous êtes courageux et positifs.
-moi: et merci à toi de laver nos casiers.
Avec nos sacs de sport nous nous dirigeons vers les vestiaires pour nous changer, si possible avant que les autres ne soient arrivés. Peine perdu, Alex est déjà là avec sa bande.
-Alex: Ah ah! Je vous avais bien dis qu'on allait se revoir très vite!
Nous ne répondons rien, on refuse de s'embarquer dans son petit jeu. Nous nous écartons le plus possible d'eux. Mais alors qu'Antoine a le dos tourné je vois Alex se précipiter sur lui et le bousculer. Encore une attaque en traitre! Il le pousse avec une force herculéenne. Antoine en a le souffle coupé et il bascule sur ses genoux.
Alex ne se relâche pas, il lui donne des coups dans les côtes et je vois mon Antoine qui grimace sous la douleur.
Je repense en quelques secondes à la conversation qu'on vient d'avoir tous les deux et je fais le
choix de me montrer agressif pour le défendre. Je prends mon élan et je donne des coups de poing sur le menton de l'adversaire. Les coups ont un effet immédiat: il perd connaissance et en tombant il s'assomme contre un coin de banc. La blessure se met à saigner abondamment …
Les amis d'Alex se jettent sur moi alors même que je hurle qu'il faut aller chercher un prof pour qu'il s'occupe du blessé.
Ils s'arrêtent instantanément, ils ont compris que la situation est sérieuse et qu'Alex a besoin de secours.
Le prof arrive et demande comment ça s'est produit
-moi: Il s'est jeté sur Antoine alors qu'il lui tournait le dos et il l'a frappé mais comme Antoine ne pouvait plus réagir je suis intervenu pour le bloquer mais il a perdu connaissance et il s'est assommé sur le coin de banc en tombant.
Les amis d'Alex se mettent à hurler que c'est faux, que leur ami n'a rien fait et qu'il a été agressé sans raison.
-prof: je n'ai pas le temps de vous écouter pour savoir qui dit la vérité parce que là, le plus urgent c'est de le prendre en charge, il saigne beaucoup. Tous les 5 vous allez au bureau du proviseur pour tout lui expliquer.
Nous sortons du vestiaire pour nous rendre là où il nous a demandé d'aller. On avance en silence. Nous arrivons devant le bureau et on nous fait entrer. La proviseure, oui c'est une femme et très sévère en plus, nous demande de nous expliquer.
Je lui raconte la même chose que j'ai dite au professeur il y a quelques minutes.
Elle m'écoute sans me couper la parole. Mais c'est un ami d'Alex qui m'interrompt pour clamer l'innocence de son ami.
La proviseure n'est pas dupe et elle intervient
-proviseure : je ne te crois pas, je connais Alex puisque ce n'est pas la première fois qu'il se comporte mal et qu'il fait preuve de violence...mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi il vous a frappé comme ça?
-moi: en fait ça dure depuis quelque temps notre guerre avec lui. Je dois vous dire pour commencer que nous sommes en couple Antoine et moi et disons que … Alex est homophobe...donc il a un problème avec nous.
-proviseure: Oui j'ai appris tout à l'heure par Sébastien, le surveillant que vous connaissez bien, que vous avez décidé de vous dévoiler en public. Alors si les faits sont liés à cette situation j'aimerais déjà que vous n'utilisiez pas la violence pour vous défendre .
-Antoine: qu'est-ce qui va se passer pour nous maintenant?
-proviseure: vous comprenez bien que je ne peux pas cautionner ce qui s’est passé en classe et les violences qui s'en sont suivies. Nicolas et toi vous allez être suspendus 2 jours pour bagarre. Alex subira la même sanction. Quant aux 3 autres je vous suspends pour une journée parce que vous n'avez pas participé directement mais vous avez encouragé votre ami à frapper. La sanction prend effet immédiatement, je vous demande de quitter l'école dès maintenant.
Antoine et moi ne réagissons pas à cette sanction, nous quittons calmement le bureau de la proviseure et nous sortons de l'école pour retourner à la maison. Bien sûr nous ne trouvons pas cette situation agréable mais comment faire autrement ? Il fallait bien s'attendre à ce que la proviseure censure ces gestes violents.
-moi: et tes côtes ça va ? J'ai bien vu qu'il t'avait fait très mal quand il t'a frappé .
-Antoine: je pense que ça va aller mais si la bagarre avait continué plus longtemps je crois que j'aurais pas pu supporter. Mais en tout cas tu t'es bien comporté, tu as frappé, un peu fort j'avoue, mais tu l'a pas loupé!
-moi: ouais je connais pas ma force quand on me provoque . Mais je pensais jamais le mettre ko comme ça!
-Antoine: eh bien maintenant tu la connais ta force et il va falloir que tu la maîtrises!
Nous parcourons le chemin en parlant de ce que nous venons de vivre et une fois rendus à la maison il me laisse pour continuer jusque chez lui. Je suis accueilli par ma mère qui parait très en colère... l'école a sûrement déjà informé les parents de ce qui s'est passé.
-mère: NICOLAS, viens ici stp avant de monter!
C'est un très mauvais signe! Ma mère se met si rarement en colère!
-moi: oui?
-mère: j'ai reçu un appel de l'école , rassure-moi, ce qu'ils m'ont dit n'est pas vrai!
-moi: maman s'ils t'ont appelée je pense que c'est vrai ce qu'ils t'ont dit non?
-mère: mais qu'est-ce qui s'est passé ? Tu t'es battu il parait ?
-moi: Il s'est passé qu'un homophobe a sauté par surprise sur le dos d'Antoine et qu'il l'a frappé sans qu'il puisse répliquer alors … je me suis précipité sur lui pour dégager mon chéri.
-mère: et c'est tout?
-moi: eh bien... je n'ai pas maîtrisé ma force et j'ai été très violent...
-mère: je comprends que tu n'aies pas pu rester spectateur, mais de là à faire preuve d'une telle violence! L'école m'a dit que tu avais été trop loin pour qu'il n'y ait pas de sanction. Tu es content de toi ?
-moi: bien sûr que non! Mais en même temps je pouvais pas rester sans réaction.C'était trop injuste de se faire agresser de cette façon.
-mère: je comprends mais tu es allé un peu loin là! Je te demande de ne plus te comporter comme ça, tu m’entends ?
Je monte dans ma chambre, je m'installe sur mon lit et je prends le livre qui se trouve sur la table de chevet en me disant que ça va me calmer.
Le temps passe...Je suis en pleine lecture quand quelqu'un cogne à ma porte.
C'est mon frère qui vient aux nouvelles.
-Olivier: J'étais inquiet de pas vous voir dans le bus Antoine et toi. Et quand j'arrive ici maman me dit que tu t'es fait suspendre parce que tu t'es battu. Mais qu'est-ce qui s'est passé en vrai?
Et je lui raconte en détail l'épisode très mouvementé de ce matin, et la bagarre plutôt rude dans laquelle j'étais directement impliqué.
-Olivier: Tu as bien fait mais...tu aurais pu y aller un peu moins fort non?
-moi: c'est drôle parce qu'Antoine m'a dit la même chose! Et j'ai répondu que je ne connais pas ma force!
Mon frère se met à rire et me demande pour combien de temps je suis suspendu. Je lui réponds que ce sera l'affaire de deux jours seulement et que très vite je retrouverai donc le chemin de l'école après ces deux jours de “ vacances supplémentaires”... et nous éclatons de rire tous les deux! Il faut bien dédramatiser la situation, non? Surtout que je ne sais pas de quoi sera fait le retour après ce qui vient de se passer...