18-10-2020, 10:21 PM
CHAPITRE 39 :
*****
Je me retrouve quasiment seul dans les rues de mon quartier et je prends mon temps pour parcourir les quelques dernières centaines de mètres. Je remarque les maisons toujours décorées des lumières et des décorations de noël alors que la fête est passée depuis quelques jours maintenant. Ah mais tiens, voilà un peu de vie ici, au détour de cette rue, des enfants s'amusent dans la neige et ils paraissent si heureux. Parfois je pense que j'aimerai revenir à l'âge de l'insouciance, quand tout était plus simple et plus facile. Je sais ce que vous allez me dire : ton enfance n'est pas si loin Nicolas... et déjà tu la regrettes ?
Je me rends compte que je m'émerveille un peu de tout et je ralentis souvent pour apprécier ces images, et au final le trajet qui est supposé prendre à peine plus d'un quart d'heure m'aura demandé 3 fois plus de temps pour le parcourir... Pour tout dire je crois aussi que je prends du temps car, même si j'ai envie de parler à mon frère, je ne sais pas comment je vais aborder le sujet. Mais je me dis aussi que je dois rester aussi naturel que d'habitude, je dois lui parler avec mon coeur et sans filtre.
Je veux insister sur le fait que je l'aime beaucoup mon grand frère même si je sais très bien qu'il en est conscient depuis longtemps. Nous sommes tellement proches l'un de l'autre et ce lien entre nous est très fort.
Je me retrouve enfin devant la porte de ma maison, je prends une grande respiration (oui je suis quand même stressé depuis un certain temps quand je sais que mon père est là, et aujourd'hui s'ajoute le fait que je veux cette discussion avec Oli). J'entre, je quitte mes vêtement chauds et je monte sans rencontrer personne, direction la chambre de mon frère.
Toc toc toc...
-Oli: c'est qui?
-moi: c'est moi, Nico
-Oli: entre
et je m'exécute sans attendre... je suis étonné qu'il soit seul
-Oli: Oui je suis seul parce qu'Emma est partie tôt ce matin
-moi: je voulais te dire... je sais pas comment ... mais je t'ai trouvé un peu bizarre hier soir...
-Oli: bizarre ? Comment ça, explique toi!
-moi: eh ben... quand tu as dit devant tout le monde que tu m'aimais, et que ... je devais faire attention à moi. C'est pas que j'ai pas aimé, mais … c'est pas ton habitude de me dire ça de cette façon...en public... alors je me dis qu'il y a peut-être une raison que j'ignore, tu as besoin de me parler peut-être? Tu sais Oli, même si je suis moins souvent ici tu seras toujours mon frère, celui avec qui j'ai besoin de me confier et qui m'écoute et me conseille, mon confident en quelque sorte...
-Oli: Ca je le sais mon frère! Mais par contre je ne sais pas vraiment ce qui m'a prit hier, ça a été plus fort que moi. J'ai éprouvé le besoin de te parler comme je l'ai fait mais je n'ai pas d'explication précise. Ce que je peux dire c'est que je trouve que tu grandis très vite surtout depuis que tu es avec Antoine.
-moi: je grandis très vite ?
-Oli: je veux dire plutôt que tu muris plus vite. Mais ce n'est absolument pas un reproche, je sais tout ce que tu as vécu ces derniers temps alors c'est normal que tu gagnes en mâturité devant ces situations difficiles et douloureuses.Mais j'ai peur...
-moi: quoi ? Tu as peur de quoi ? Je ne suis pas seul pour affronter les difficultés!
-Oli: c'est très difficile à dire, ça va te paraitre égoïste ce que je vais dire mais... j'ai peur... que tu me remplaces par quelqu'un d'autre et que tu m'oublies...
Je sens une émotion dans sa voix , ce qui me touche beaucoup...
-moi: on ne peut pas remplacer un frère qu'on aime, Oli !
-Oli: Je sais que c'est pas toujours facile à la maison pour toi avec papa qui ne t'accepte pas comme tu es.Mais maman et moi on est toujours là pour t'aider à t'assumer, tu le sais. Et puis même si je suis avec Emma ma porte t'est toujours ouverte. Tu es mon frère je t'ai toujours défendu, protégé, pris soin de toi, même si pendant un court moment je ne me suis pas rendu compte que je devais t'entourer davantage et je te demande de m'excuser si j'ai été aveugle à ce moment là.
-Moi: Je veux dire à mon grand frère que j'aime que son attitude est exemplaire, toujours présent et attentionné... mais tu ne dois pas penser que je vais oublier tout ça et prendre mes distances... rien ne changera entre nous, c'est impossible! Ta présence est importante pour moi et même quand je partirai un jour, ce qui est normal, je n'aurai jamais une attitude indigne d'un frère pour son frère. Tu sais, tu dis que je muris vite... oui c'est vrai qu'avec les mauvais moments que j'ai passés je me suis formé une espèce de carapace.Mais jamais cette carapace m'empêchera de garder ce lien fort avec toi. Même si je suis avec Antoine, et toi avec Emma, notre relation ne changera pas. Ce que je ressens pour mon chéri n'a rien à voir avec ce que je resens pour toi! Et cela doit être pareil pour toi. Personne ne pourra remplacer mon frère que je cotoie depuis que je suis né et qui m'accompagne depuis tout ce temps. Je trouverais toujours du temps pour te parler c'est une certitude.
Oli a maintenant les larmes aux yeux et ça me trouble
-moi: Oli pourquoi tu pleures ?
-Oli: je sais pas... je t'écoute parler et ça vient tout seul, je peux pas contrôler...
Je m'approche de lui, je m'asseois à côté de lui et je passe ma main droite sur son dos pour le consoler.
-moi: tu sais frérot, si je pars avant toi de la maison je peux t'assurer qu'il y aura toujours une place pour toi là où j'habiterai et je sais que l'inverse sera vrai aussi.
-Oli: tu penses partir de la maison?
-moi: Pas encore! Où je pourrais bien aller puisque je n'ai pas commencé à travailler ?... je suis encore étudiant! J'ai que 16 ans et je peux dire que suis encore bien à la maison...quand papa est absent... C'est plutôt toi qui risque de partir avant moi, tu crois pas?
-Oli: je n'ai pas encore pensé à ça. Je suis bien ici, je n'ai pas tous les problèmes que tu rencontres.
-moi: tu vois grand frère, j'adore ces moments d'échanges qu'on a ensemble, ça me fait tellement de bien de te sentir à l'écoute et de m'apporter ta présence et tes conseils... et tes doutes parfois! Et il y a longtemps qu'on n'avait pas passé un moment comme ça, tous les deux.
Oli me prend alors dans ses bras et me sert fort, à m'en étouffer! Mais je suis si heureux!
-Oli: je t'aime petit frère!
Et ses larmes reviennent de plus belle...
-moi: je te fais une promesse, tu ne me perdras jamais parce que tous les deux on s'aime, comme des frères qui s'entendent et qui se connaissent complètement.
Je suis dans une situation nouvelle, c'est la première fois que je console mon frère! Mais j'assume ce qui se passe, je me sens fort après ce que je viens d'entendre et j'ai la certitude que nous serons encore plus soudés tous les deux à partir d'aujourd'hui.
-Oli : Ça te dit de voir un film ensemble, maintenant?
-Moi: d'accord, super!
Je m’assoies sur le petit fauteuil qui est placé à côté du lit pendant qu'Oli choisit un film dans sa collection ; puis il rejoint sa place sur le lit.
-Oli: tu fais quoi sur le fauteuil, viens avec moi sur le lit, comme dans le bon vieux temps, il est bien assez grand pour deux, non?
J'accepte avec un plaisir immense et je me pose sur l'autre côté du lit.
Oli est encore en pyjama, il ne porte que le pantalon puisqu'il était torse nu quand je suis arrivé. Petit à petit il se rapproche de moi pour finir par s'endormir collé à moi alors que le film continue... Sa nuit a dû être coquine avec Emma et il a besoin de récupérer... Je m'endors à mon tour, sans m'en rendre compte. Quelqu'un qui rentrerait dans la chambre à ce moment là pourrait être étonné que deux frères soient aussi proches l'un de l'autre sur un lit... Mais après tout pourquoi deux frères ne ressentiraient pas le besoin d'un contact physique comme celui là pour se manifester les vrais sentiments qui les animent, l'attachement sincère de l'un envers l'autre, sans arrières-pensées équivoques?
C'est la sonnerie de mon téléphone qui va nous réveiller... Il est 15h45... Antoine m'appelle...
-moi: Salut mon Toinou, comment ça va ?
-Antoine: Plutôt bien . Tu es tout seul?
-moi: Non je suis avec mon frère, nous avons un peu dormis.
-Antoine: et alors comment ça s'est passé ? Tu as pu parler avec lui ?
-moi: oui, nous avons bien discuté tous les deux, je t'en reparlerai plus tard.
-Antoine: D'accord! Tu sais, depuis que tu es parti hier, j'ai pas arrêté de penser à ce que nous allons faire...
-moi: Et?
-Antoine: J'ai pris une décision... Nous allons nous dévoiler, mais peu à peu, tranquillement.
Pour commencer on pourrait se donner la main et progressivement aller plus loin, comme ça le choc pour les autres sera moins brutal.
-moi: Si tu veux... je te laisse décider et je suis tout à fait prêt pour faire ce que tu as choisi.
-Antoine: Mais tu as bien réfléchi, tu es sûr ?
-moi: Je n'ai jamais été aussi prêt pour quelque chose que maintenant.
-Antoine: Ok, je le suis aussi!
-moi: Je t'aime.
-Antoine: Moi aussi je t'aime.
-moi: je dois raccrocher. On se voit demain dans le bus pour l'école.
-Antoine: Alors à demain...et tu me raconteras comment ça s'est passé avec ton frère.
Je dépose mon téléphone sur la chaise et je me tourne. Je vois Oli qui est réveillé. Mon échange avec Antoine n'a pas été discret .
-Olivier: C'était Antoine, hein? Il a pris sa décision ou bien il hésite encore?
-moi: Oui il l' a prise et on est bien d'accord tous les deux,c'est décidé on va se dévoiler. Mais j'ai peur qu'on soit pas les seuls à en subir les conséquences. Il se peut qu'autour de toi les choses changent aussi. Certains vont te mettre à l'écart parce que tu as un frère qui aime les garçons.Tu risques de te faire insulter et peut-être même frapper? Tu crois pas?
-Olivier: Oui, c'est vrai qu'il va y avoir des conséquences pour moi aussi... mais on va apprendre à assumer tout ça ensemble...ensemble on est plus forts, on se soutiendra...Je respecte votre choix et on ira jusqu'au bout...
-moi: merci de nous soutenir.
-Olivier: Comme je te l'ai dit hier, je te le redis aujourd'hui, je serai toujours là pour toi, tu dois avoir aucun doute la dessus.
Finalement on va passer encore un long moment dans le lit puisqu'Oli propose qu'on regarde un autre film. Mais cette fois-ci on ne s'endort pas et on prend du plaisir à partager ce moment devant l'écran.
Nous avons sauté le petit déjeuner ; alors quand l'heure du repas arrive c'est affamé que nous descendons tous les deux rejoindre les parents qui viennent de se mettent à table. Je sens que c'est le moment pour moi de mettre au courant mes parents de notre décision à Antoine et à moi de révéler notre “grande” amitié devant tout le monde.
Ils restent silencieux pendant quelques instants tellement ils sont surpris d'entendre ce que je viens de leur annoncer.
Ma mère ne fait aucun commentaire mais mon père... lui...ne peut s'empêcher d'en rajouter, comme à son habitude...
-père: Je veux pas que tu montres aux autres ce que tu es. Nous allons être la risée du quartier à cause de toi. Et les personnes que je connais quand elles vont apprendre que j'ai un fils pédé qu'est-ce que tu crois qu'elles vont penser? Non, tu ne révèleras rien, je te l'interdis. Tu es un fils indigne.
-moi: alors c'est simple tu n'auras qu'à leur dire que tu m'as renié...
-père : exactement, c'est ce que je vais faire si tu ne m'écoutes pas.
Je ne finis pas mon repas, l'attitude de mon père m'a coupé l'appétit. Je les laisse tous les trois et je monte dans ma chambre sans leur adresser un mot. Je me sens mal.
Je décide de prendre une douche et de me changer. Devant le miroir de la salle de bain je retire mes vêtements un à un et je m'observe. Je vois bien que physiquement je ne suis pas différent des autres, je suis un garçon comme un autre... Simplement je suis un garçon qui se sent bien avec une personne du même sexe...
Mais pourquoi tant de gens n'acceptent pas ça?
En quoi cela les gêne t'ils?
Et mon père pourquoi il ne comprend pas qu'Antoine c'est quelqu'un avec qui je me sens tellement bien?
Est-ce que son rôle ne serait pas de m'accompagner dans cette situation particulière, comme un père qui accepte la différence de son fils, plutôt que comme que comme un père qui le rejette?
Est-ce que ce n'est pas lui qui est un père indigne?
Je continue de m'observer et je constate que mes épaules deviennent plus larges, mes muscles sont plus apparents, mes omoplates sont plus marquées et mes fesses... je les trouve superbes mes fesses...
J'essaye de positiver après ce que je viens d'entendre et qui m'a tué le moral. Il faut que je me fasse à l'idée que je vais entendre beaucoup d'horreurs désormais et que je vais subir des situations pas toujours faciles à gérer... Mais je pourrai compter sur mon chéri d'abord et aussi sur mon frère et ma mère, même si aujourd'hui elle a évité de parler... je sais qu'elle a gardé le silence pour ne pas envenimer la conversation mais son regard me soutenait, elle m'accepte et me soutient autant qu'elle peut.
Nu devant le miroir je pense à Antoine et je me sens beaucoup mieux. Je sais qu'il adore mes fesses et que s'il était là on passerait un long moment ensemble à se caresser, à se frotter l'un contre l'autre et ses mains plaquées sur mes fesses qu'il palperait avec des gestes tantôt doux et tantôt plus violents en fonction de son excitation. Je sais que nous prendrions un plaisir intense... mais là je suis seul alors ma douche ne sera pas sensuelle, elle sera rapide et pas “coquine” du tout. Je n'aime pas vraiment prendre du plaisir en solitaire, sans mon chéri avec qui tout est tellement sublime.
Le reste de la journée se déroule sans problème particulier sinon que je me passe en boucle le scénario que j'imagine pour demain... notre attitude face aux autres, au lycée...
*****
Je me retrouve quasiment seul dans les rues de mon quartier et je prends mon temps pour parcourir les quelques dernières centaines de mètres. Je remarque les maisons toujours décorées des lumières et des décorations de noël alors que la fête est passée depuis quelques jours maintenant. Ah mais tiens, voilà un peu de vie ici, au détour de cette rue, des enfants s'amusent dans la neige et ils paraissent si heureux. Parfois je pense que j'aimerai revenir à l'âge de l'insouciance, quand tout était plus simple et plus facile. Je sais ce que vous allez me dire : ton enfance n'est pas si loin Nicolas... et déjà tu la regrettes ?
Je me rends compte que je m'émerveille un peu de tout et je ralentis souvent pour apprécier ces images, et au final le trajet qui est supposé prendre à peine plus d'un quart d'heure m'aura demandé 3 fois plus de temps pour le parcourir... Pour tout dire je crois aussi que je prends du temps car, même si j'ai envie de parler à mon frère, je ne sais pas comment je vais aborder le sujet. Mais je me dis aussi que je dois rester aussi naturel que d'habitude, je dois lui parler avec mon coeur et sans filtre.
Je veux insister sur le fait que je l'aime beaucoup mon grand frère même si je sais très bien qu'il en est conscient depuis longtemps. Nous sommes tellement proches l'un de l'autre et ce lien entre nous est très fort.
Je me retrouve enfin devant la porte de ma maison, je prends une grande respiration (oui je suis quand même stressé depuis un certain temps quand je sais que mon père est là, et aujourd'hui s'ajoute le fait que je veux cette discussion avec Oli). J'entre, je quitte mes vêtement chauds et je monte sans rencontrer personne, direction la chambre de mon frère.
Toc toc toc...
-Oli: c'est qui?
-moi: c'est moi, Nico
-Oli: entre
et je m'exécute sans attendre... je suis étonné qu'il soit seul
-Oli: Oui je suis seul parce qu'Emma est partie tôt ce matin
-moi: je voulais te dire... je sais pas comment ... mais je t'ai trouvé un peu bizarre hier soir...
-Oli: bizarre ? Comment ça, explique toi!
-moi: eh ben... quand tu as dit devant tout le monde que tu m'aimais, et que ... je devais faire attention à moi. C'est pas que j'ai pas aimé, mais … c'est pas ton habitude de me dire ça de cette façon...en public... alors je me dis qu'il y a peut-être une raison que j'ignore, tu as besoin de me parler peut-être? Tu sais Oli, même si je suis moins souvent ici tu seras toujours mon frère, celui avec qui j'ai besoin de me confier et qui m'écoute et me conseille, mon confident en quelque sorte...
-Oli: Ca je le sais mon frère! Mais par contre je ne sais pas vraiment ce qui m'a prit hier, ça a été plus fort que moi. J'ai éprouvé le besoin de te parler comme je l'ai fait mais je n'ai pas d'explication précise. Ce que je peux dire c'est que je trouve que tu grandis très vite surtout depuis que tu es avec Antoine.
-moi: je grandis très vite ?
-Oli: je veux dire plutôt que tu muris plus vite. Mais ce n'est absolument pas un reproche, je sais tout ce que tu as vécu ces derniers temps alors c'est normal que tu gagnes en mâturité devant ces situations difficiles et douloureuses.Mais j'ai peur...
-moi: quoi ? Tu as peur de quoi ? Je ne suis pas seul pour affronter les difficultés!
-Oli: c'est très difficile à dire, ça va te paraitre égoïste ce que je vais dire mais... j'ai peur... que tu me remplaces par quelqu'un d'autre et que tu m'oublies...
Je sens une émotion dans sa voix , ce qui me touche beaucoup...
-moi: on ne peut pas remplacer un frère qu'on aime, Oli !
-Oli: Je sais que c'est pas toujours facile à la maison pour toi avec papa qui ne t'accepte pas comme tu es.Mais maman et moi on est toujours là pour t'aider à t'assumer, tu le sais. Et puis même si je suis avec Emma ma porte t'est toujours ouverte. Tu es mon frère je t'ai toujours défendu, protégé, pris soin de toi, même si pendant un court moment je ne me suis pas rendu compte que je devais t'entourer davantage et je te demande de m'excuser si j'ai été aveugle à ce moment là.
-Moi: Je veux dire à mon grand frère que j'aime que son attitude est exemplaire, toujours présent et attentionné... mais tu ne dois pas penser que je vais oublier tout ça et prendre mes distances... rien ne changera entre nous, c'est impossible! Ta présence est importante pour moi et même quand je partirai un jour, ce qui est normal, je n'aurai jamais une attitude indigne d'un frère pour son frère. Tu sais, tu dis que je muris vite... oui c'est vrai qu'avec les mauvais moments que j'ai passés je me suis formé une espèce de carapace.Mais jamais cette carapace m'empêchera de garder ce lien fort avec toi. Même si je suis avec Antoine, et toi avec Emma, notre relation ne changera pas. Ce que je ressens pour mon chéri n'a rien à voir avec ce que je resens pour toi! Et cela doit être pareil pour toi. Personne ne pourra remplacer mon frère que je cotoie depuis que je suis né et qui m'accompagne depuis tout ce temps. Je trouverais toujours du temps pour te parler c'est une certitude.
Oli a maintenant les larmes aux yeux et ça me trouble
-moi: Oli pourquoi tu pleures ?
-Oli: je sais pas... je t'écoute parler et ça vient tout seul, je peux pas contrôler...
Je m'approche de lui, je m'asseois à côté de lui et je passe ma main droite sur son dos pour le consoler.
-moi: tu sais frérot, si je pars avant toi de la maison je peux t'assurer qu'il y aura toujours une place pour toi là où j'habiterai et je sais que l'inverse sera vrai aussi.
-Oli: tu penses partir de la maison?
-moi: Pas encore! Où je pourrais bien aller puisque je n'ai pas commencé à travailler ?... je suis encore étudiant! J'ai que 16 ans et je peux dire que suis encore bien à la maison...quand papa est absent... C'est plutôt toi qui risque de partir avant moi, tu crois pas?
-Oli: je n'ai pas encore pensé à ça. Je suis bien ici, je n'ai pas tous les problèmes que tu rencontres.
-moi: tu vois grand frère, j'adore ces moments d'échanges qu'on a ensemble, ça me fait tellement de bien de te sentir à l'écoute et de m'apporter ta présence et tes conseils... et tes doutes parfois! Et il y a longtemps qu'on n'avait pas passé un moment comme ça, tous les deux.
Oli me prend alors dans ses bras et me sert fort, à m'en étouffer! Mais je suis si heureux!
-Oli: je t'aime petit frère!
Et ses larmes reviennent de plus belle...
-moi: je te fais une promesse, tu ne me perdras jamais parce que tous les deux on s'aime, comme des frères qui s'entendent et qui se connaissent complètement.
Je suis dans une situation nouvelle, c'est la première fois que je console mon frère! Mais j'assume ce qui se passe, je me sens fort après ce que je viens d'entendre et j'ai la certitude que nous serons encore plus soudés tous les deux à partir d'aujourd'hui.
-Oli : Ça te dit de voir un film ensemble, maintenant?
-Moi: d'accord, super!
Je m’assoies sur le petit fauteuil qui est placé à côté du lit pendant qu'Oli choisit un film dans sa collection ; puis il rejoint sa place sur le lit.
-Oli: tu fais quoi sur le fauteuil, viens avec moi sur le lit, comme dans le bon vieux temps, il est bien assez grand pour deux, non?
J'accepte avec un plaisir immense et je me pose sur l'autre côté du lit.
Oli est encore en pyjama, il ne porte que le pantalon puisqu'il était torse nu quand je suis arrivé. Petit à petit il se rapproche de moi pour finir par s'endormir collé à moi alors que le film continue... Sa nuit a dû être coquine avec Emma et il a besoin de récupérer... Je m'endors à mon tour, sans m'en rendre compte. Quelqu'un qui rentrerait dans la chambre à ce moment là pourrait être étonné que deux frères soient aussi proches l'un de l'autre sur un lit... Mais après tout pourquoi deux frères ne ressentiraient pas le besoin d'un contact physique comme celui là pour se manifester les vrais sentiments qui les animent, l'attachement sincère de l'un envers l'autre, sans arrières-pensées équivoques?
C'est la sonnerie de mon téléphone qui va nous réveiller... Il est 15h45... Antoine m'appelle...
-moi: Salut mon Toinou, comment ça va ?
-Antoine: Plutôt bien . Tu es tout seul?
-moi: Non je suis avec mon frère, nous avons un peu dormis.
-Antoine: et alors comment ça s'est passé ? Tu as pu parler avec lui ?
-moi: oui, nous avons bien discuté tous les deux, je t'en reparlerai plus tard.
-Antoine: D'accord! Tu sais, depuis que tu es parti hier, j'ai pas arrêté de penser à ce que nous allons faire...
-moi: Et?
-Antoine: J'ai pris une décision... Nous allons nous dévoiler, mais peu à peu, tranquillement.
Pour commencer on pourrait se donner la main et progressivement aller plus loin, comme ça le choc pour les autres sera moins brutal.
-moi: Si tu veux... je te laisse décider et je suis tout à fait prêt pour faire ce que tu as choisi.
-Antoine: Mais tu as bien réfléchi, tu es sûr ?
-moi: Je n'ai jamais été aussi prêt pour quelque chose que maintenant.
-Antoine: Ok, je le suis aussi!
-moi: Je t'aime.
-Antoine: Moi aussi je t'aime.
-moi: je dois raccrocher. On se voit demain dans le bus pour l'école.
-Antoine: Alors à demain...et tu me raconteras comment ça s'est passé avec ton frère.
Je dépose mon téléphone sur la chaise et je me tourne. Je vois Oli qui est réveillé. Mon échange avec Antoine n'a pas été discret .
-Olivier: C'était Antoine, hein? Il a pris sa décision ou bien il hésite encore?
-moi: Oui il l' a prise et on est bien d'accord tous les deux,c'est décidé on va se dévoiler. Mais j'ai peur qu'on soit pas les seuls à en subir les conséquences. Il se peut qu'autour de toi les choses changent aussi. Certains vont te mettre à l'écart parce que tu as un frère qui aime les garçons.Tu risques de te faire insulter et peut-être même frapper? Tu crois pas?
-Olivier: Oui, c'est vrai qu'il va y avoir des conséquences pour moi aussi... mais on va apprendre à assumer tout ça ensemble...ensemble on est plus forts, on se soutiendra...Je respecte votre choix et on ira jusqu'au bout...
-moi: merci de nous soutenir.
-Olivier: Comme je te l'ai dit hier, je te le redis aujourd'hui, je serai toujours là pour toi, tu dois avoir aucun doute la dessus.
Finalement on va passer encore un long moment dans le lit puisqu'Oli propose qu'on regarde un autre film. Mais cette fois-ci on ne s'endort pas et on prend du plaisir à partager ce moment devant l'écran.
Nous avons sauté le petit déjeuner ; alors quand l'heure du repas arrive c'est affamé que nous descendons tous les deux rejoindre les parents qui viennent de se mettent à table. Je sens que c'est le moment pour moi de mettre au courant mes parents de notre décision à Antoine et à moi de révéler notre “grande” amitié devant tout le monde.
Ils restent silencieux pendant quelques instants tellement ils sont surpris d'entendre ce que je viens de leur annoncer.
Ma mère ne fait aucun commentaire mais mon père... lui...ne peut s'empêcher d'en rajouter, comme à son habitude...
-père: Je veux pas que tu montres aux autres ce que tu es. Nous allons être la risée du quartier à cause de toi. Et les personnes que je connais quand elles vont apprendre que j'ai un fils pédé qu'est-ce que tu crois qu'elles vont penser? Non, tu ne révèleras rien, je te l'interdis. Tu es un fils indigne.
-moi: alors c'est simple tu n'auras qu'à leur dire que tu m'as renié...
-père : exactement, c'est ce que je vais faire si tu ne m'écoutes pas.
Je ne finis pas mon repas, l'attitude de mon père m'a coupé l'appétit. Je les laisse tous les trois et je monte dans ma chambre sans leur adresser un mot. Je me sens mal.
Je décide de prendre une douche et de me changer. Devant le miroir de la salle de bain je retire mes vêtements un à un et je m'observe. Je vois bien que physiquement je ne suis pas différent des autres, je suis un garçon comme un autre... Simplement je suis un garçon qui se sent bien avec une personne du même sexe...
Mais pourquoi tant de gens n'acceptent pas ça?
En quoi cela les gêne t'ils?
Et mon père pourquoi il ne comprend pas qu'Antoine c'est quelqu'un avec qui je me sens tellement bien?
Est-ce que son rôle ne serait pas de m'accompagner dans cette situation particulière, comme un père qui accepte la différence de son fils, plutôt que comme que comme un père qui le rejette?
Est-ce que ce n'est pas lui qui est un père indigne?
Je continue de m'observer et je constate que mes épaules deviennent plus larges, mes muscles sont plus apparents, mes omoplates sont plus marquées et mes fesses... je les trouve superbes mes fesses...
J'essaye de positiver après ce que je viens d'entendre et qui m'a tué le moral. Il faut que je me fasse à l'idée que je vais entendre beaucoup d'horreurs désormais et que je vais subir des situations pas toujours faciles à gérer... Mais je pourrai compter sur mon chéri d'abord et aussi sur mon frère et ma mère, même si aujourd'hui elle a évité de parler... je sais qu'elle a gardé le silence pour ne pas envenimer la conversation mais son regard me soutenait, elle m'accepte et me soutient autant qu'elle peut.
Nu devant le miroir je pense à Antoine et je me sens beaucoup mieux. Je sais qu'il adore mes fesses et que s'il était là on passerait un long moment ensemble à se caresser, à se frotter l'un contre l'autre et ses mains plaquées sur mes fesses qu'il palperait avec des gestes tantôt doux et tantôt plus violents en fonction de son excitation. Je sais que nous prendrions un plaisir intense... mais là je suis seul alors ma douche ne sera pas sensuelle, elle sera rapide et pas “coquine” du tout. Je n'aime pas vraiment prendre du plaisir en solitaire, sans mon chéri avec qui tout est tellement sublime.
Le reste de la journée se déroule sans problème particulier sinon que je me passe en boucle le scénario que j'imagine pour demain... notre attitude face aux autres, au lycée...