12-10-2020, 04:50 PM
MYTHOLOGIE UTOPIENNE 15
Petit précis de mythologie utopienne. Quinzième partie.
Putsch sur l'olympe.
Petit précis de mythologie utopienne. Quinzième partie.
Putsch sur l'olympe.
Après sa 23682ème querelle avec Hodin, Zia en eut vraiment assez. Elle approcha Phébus, Poss, Idon et Métis.
- Nous devons renverser Hodin et instaurer la démocratie au sein du Conseil des Dieux...
- La démo... quoi ? demanda Phébus.
- ...cratie, dit Métis, si tu ne passais pas de temps au solarium pour parfaire ton bronzage tu saurais ce qu'est la démocratie.
- L’égalité, dit Zia. Nous ne serons plus soumis au bon vouloir de Hodin et nous prendrons les décisions en commun.
Phébus, toujours un brin écervelé, accepta tout de suite.
Poss et Idon se regardèrent et sourirent. Ils étaient les dieux les plus puissants après Hodin et se dirent que, si la démocratie ne marchait pas, ils pourraient toujours devenir eux deux les rois des dieux.
Métis hésita, dans sa grande sagesse. Mais son éternelle rivalité avec les dieux des océans la poussa à accepter.
- Très bien, dit Zia. Ce soir je vais préparer un excellent repas à Hodin. Une fois repu, il s'endormira et dés qu'il ronfle, on l’attache. J'ai chipé une corde magique dans l'atelier de Kagutsuchi, ça devrait faire l'affaire.
Zia prépara un repas super-copieux à Hodin, et s'assura qu'il ne buvait que de l'ambroisie décaféinée.
- Par moi-même, dit Hodin, tu t'es surpassée mon cookie d'amour. Je suis repu. Je vais faire un gros dodo...
Hodin alla se coucher et s'endormit presque aussitôt. Quand il commença à ronfler, Zia appela les conspirateurs.
En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, Hodin se retrouva ficelé comme un saucisson.
- Qu'est ce... qu'est-ce qui se passe ici... détachez moi !!! C'est un ordre !!!!
- Tu n'as plus d'ordre à nous donner, dit Zia Nous prenons le pouvoir. Nous te destituons de ta charge de roi des dieux et instaurons la démocratie sur l'Olympe.
- Me destituer?!?!?! La démocratie ?!?!?! je vais vous pulvériser !!!!!!
Hodin essaya de se saisir de son éclair, mais à chaque mouvement la corde magique se resserrait. Il essaya de se transformer, mais ça ne marcha pas non plus.
Zia, Poss, Idon, Phébus et Métis convoquèrent une séance extraordinaire du Conseil des Dieux et expliquèrent la situation aux autres. Personne n'y trouva rien à redire, Hodin étant un brin trop autocrate à leur goût.
C'est à ce moment que Zia et ses compères virent que la démocratie, c'était pas simple. Ils discutaient pendant des heures pour des broutilles, n'étaient jamais d'accord et se conspuaient, ne serait-ce que pour trouver un nouvel étendard pour la démocratie naissante.
Thémis, une néréide, passa dans le couloir devant la chambre de Hodin. Qu'est-ce qu'une néréide venait faire sur l'Olympe ? me demanderez-vous. Eh bien je n'en sais rien. Elle venait peut-être voir des copines. Elle entendit les cris de Hodin et risqua un œil dans sa chambre.
- Mais, qu'est-ce que vous faites comme ça, seigneur, ficelé comme un rôti ? A moins que ce soit un jeu entre vous et votre épouse et, dans ce cas, je vous supplie de me pardonner et...
- Ah, Thémis ! Loué sois-je. Zia, Poss, Idon, Phébus et Métis m'ont ligoté. Libère moi, veux-tu.
Thémis hésita. Après tout Poss et Idon étaient ses boss. Mais, d'un autre côté, Hodin était le roi des dieux...
- Je vais vous libérer, dit Thémis, si vous me promettez de ne point tuer les conspirateurs...
- Quoi ?! rugit Hodin Je vais les massacrer !!!
- Dans ce cas, je ne vous délivre pas...
- Bon, d'accord, je les punirai mais je ne les découperai pas en morceaux ni les jetterai dans le Tartare... même si ça me démange... d’ailleurs gratte moi le pied gauche, s'il te plaît, je vais devenir dingue...
Thémis gratta le pied gauche de Hodin
- Oh oui... un peu plus à droite... un peu plus haut... oh oui, juste là...
et entreprit de le libérer. Mais la corde résistait.
- Je n'y arrive pas seigneur...
- Prends mon éclair et... non, oublie, tu vas me désintégrer en même temps...
- J'ai une idée... euh, ben, bougez pas...
Hodin pesta et Thémis partit. Elle alla chercher Briarée.
Briarée était un hécatonchire (je sais, c'est encore un nom à la noix). Fils de Genesia et de Shama et frères des cyclopes. Si les cyclopes, eux, n'avaient qu'un œil au milieu du front, les hécatonchires en avaient bien deux, mais étaient dotés de cent bras.
Quand Thémis lui expliqua la situation, Briarée accepta tout de suite. Après tout leur père, Shama, les trouvant hideux, les avait enfermés dans le Diyu et c'était Hodin qui les en avait sortis.
Les cents bras de Briarée firent merveille, Hodin fut délivré et sa colère se déchaîna. Comme il l'avait promit à Métis, il ne désintégra pas les putschistes, mais les punit tout de même.
Métis fut la seule à s'en sortir indemne, affirmant à son père qu'elle avait fait semblant de rentrer dans leur jeu pour le délivrer plus tard. Et Hodin eut la faiblesse de la croire.
Phébus, Poss et Idon furent dépouillés de leurs pouvoirs et condamnés à travailler pour le roi de Katre, Laomédon. Phébus fut chargé de garder les troupeaux royaux et Poss et Idon à construire seuls les fortifications de la ville.
- Quoi, juste tous les deux ?! dit Poss.
- Mais on va mettre des années... renchérit Idon.
- C'est possible, dit le roi, mais c'est une punition. Et vous aurez une récompense quand vous aurez fini.
Certes, même privés de leurs pouvoirs, les deux dieux abattaient cent fois plus de travail qu'un seul homme, mais ils mirent tout de même quatre ans à terminer les murs d'enceinte de la ville. Des murs tellement hauts et tellement épais qu'ils rendaient Katre tout simplement inexpugnable.
- Nous avons fini, dit Poss.
- Et nous venons chercher notre récompense, ajouta Idon.
- Ah, oui, c'est vrai. Vous avez fait un travail... passable...
- Passable ?! dit Poss.
- Ta cité est la mieux fortifiée de tout Genesia, renchérit Idon...
- Oui, oui, soit...
- Et notre récompense ?
- Votre récompense ? Eh bien je considère votre punition terminée. Je vais demander à Hodin de vous rendre vos pouvoirs...
- C'est tout ?
- Nous avons travaillé quatre ans pour toi !
- Et alors ? Vous allez revenir des dieux, c'est déjà pas mal...
- Mais nous le serions redevenus de toute façon !
- Oh, allez, déguerpissez...
Poss et Idon étaient furieux. Et lorsque éclata la guerre de Katre, ils firent payer Laomédon.
Zia, quant à elle, fut attachée avec la corde qui avait servie à saucissonner son divin époux et suspendu au dessus de Tartare, le gouffre qui menait vers le vide primordial.
Hodin venait lui rendre visite quotidiennement en disant :
- Ce serait une belle journée pour couper cette corde et te regarder chuter dans le néant...
Zia fut délivrer quelques temps plus tard par son fils, Kagutsuchi, mais ça, c'est une autre histoire.