Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2

[laurentdu51100]

CHAPITRE 10 : « Shanpaï » « Hoshio »


« Fin de journée quelque part dans le parc du campus. »

Hoshio est déjà là depuis un petit moment, à attendre ce garçon étrange qui pourtant inexplicablement lui amène une certaine sérénité en sa présence.

Depuis la fin du cours d’informatique, il retourne en boucle la brève conversation qu’ils ont eue et qui l’a suffisamment intrigué pour qu’il se retrouve là à l’attendre.

Des pas derrière son dos lui font tourner la tête dans leur direction, il aperçoit alors celui qui depuis de longues années était l’amour secret de son jumeau.

Hoshio ressent bien le coup de cœur inévitable que sa vue seule suffit à déclencher, celui-ci quoique bref montre combien la beauté du jeune Tomoya n’est pas quelque chose d’exagéré.

Une fois suffisamment proche l’un de l’autre, il sent ses poils des bras se dresser devant un sourire amical qui en rajoute une couche sur un ressenti déjà peu commun envers un garçon, parfait inconnu pour lui qui plus est.

Tomoya s’en rend bien compte devant la façon qu’à celui qu’il prend toujours pour Toshio à le fixer comme un moustique hypnotisé par les phares d’une voiture.

- T’écrase pas sur moi, je n’ai pas d’essuie-glaces ! Hi ! Hi !
- Hein !!
- Laisse tomber, c’était juste un trait d’humour !
- Ah !!
- Toujours aussi bavard à ce que je vois !!
- Oui… Euh… non !! C’est juste que tu m’as surpris alors que j’étais perdu dans mes pensées.
- J’ai entendu dire que j’étais justement celui qui y était présent depuis pas mal de temps, je me trompe peut-être remarque !! C’est juste une rumeur venant de quelques-uns de mes nouveaux amis.
- Takuma en fait partie je parie ? Il a vu la photo que je garde dans mon tiroir et en a tiré très vite les conclusions, trop vite sans doute.
- Me voilà rassuré alors !! Je t’avouerai que j’étais quelque part un peu ennuyé avec cette histoire…

Tomoya voit bien ce qu’il prend pour de la déception, semblant soudainement figer les traits du petit gars en face de lui et il s’empresse de reprendre la conversation avant que ses paroles ne le blessent inutilement dans son amour-propre.

-… Ce n’est pas que tu aies quoi que ce soit qui pourrait me rebuter, c’est juste que je n’envisageais très certainement pas une relation quelconque avec un garçon aussi bien foutu soit-il.
- Oh le menteur ! Hi ! Hi !

Hoshio tout comme Tomoya sursautent de surprise en entendant cette phrase dite avec amusement, suivie d’un rire moqueur des plus explicites.

Ils se retrouvent alors face au petit rouquin qui commence à défrayer tous les potins du campus, depuis qu’une certaine rumeur commence à se faire entendre sur sa possible filiation secrète.

Tomoya est le premier à se ressaisir du fait peut-être que c’est lui qui vient d’être traité de menteur.

- Comment ça le menteur ??

Florian prend le temps d’avancer jusqu’à eux pour n’être bientôt plus qu’à quelques centimètres du grand blond, le visage curieux de ce dernier baissé vers lui à attendre qu’il s’explique.

- Pourquoi prends-tu cet air surpris alors que tu sais parfaitement que j’ai raison en plus !!
- Ah oui !! Je t’écoute alors !! Je suis curieux d’apprendre à quel garçon je pourrais m’intéresser, de façon sentimentale je m’entends.
- Eh bien… il y a moi par exemple ! Hi ! Hi !

Tomoya en perd la parole tellement il est estomaqué par le culot du petit rouquin.

- Ça te la coupe pas vraie ?? La parole je m’entends, parce qu’il serait réellement dommage que ce soit autre chose !!

Hoshio voit bien à la stupeur du grand blond mais surtout à son manque flagrant de répondant, qu’il y a certainement du vrai dans les paroles du zigoto qui n’en est plus à ça près dans le culot qui semble faire partie de sa façon d’être.

Florian grimace intérieurement tout en continuant à fixer dans les yeux le fils de son chéri, il se dit qu’un deuxième Mathis va lui ravager le cœur durant un temps qu’il pressent incalculable.

Il n’est pas dupe lui non plus de l’attrait certain qu’il éprouve pour le jeune Tomoya et que seule la barrière filiale avec son Thomas, fera que pour lui aussi comme ça a été et c’est toujours depuis toutes ces décennies pour Mathis, il n’y aura jamais plus qu’une envie très forte qu’il lui faudra refréner au plus profond de son cœur.

- Dommage pour toi que j’ai déjà quelqu’un ! Hi ! Hi !

Tomoya en entendant ses dernières paroles, retrouve le sens de la repartie qui durant un court moment lui avait manqué.

- À mince alors, il va me falloir trouver quelqu’un d’autre dans ce cas !! Je vous laisse, ce n’est pas que la conversation ne soit pas intéressante mais c’est juste que je passais dans le coin pour rejoindre mon club de musique.

Il s’en va alors après un petit salut les deux mains jointes sous son menton, laissant les deux garçons en hochant la tête d'amusement en souvenir de la conversation pour la moins sortant de l’ordinaire qu’il vient d’avoir avec eux.

Hoshio est le premier à détacher son regard du beau Tomoya, pour s’adresser au rouquin binoclard qui maintenant montre une mine sérieuse des plus inattendues.

- On dirait que quelque chose te contrarie, c’est quand il t’a répondu qu’il allait devoir chercher quelqu’un d’autre ? C’est ça ?
- Bien sûr que non voyons !! Je plaisantais avec lui, rien de plus !!
- Pourtant j’avoue qu’il n’y aurait pas Xiao, j’aurais sûrement été comme mon frère devant Tomoya !!
- Toi tu as Xiao et moi j’ai aussi quelqu’un de cher, plusieurs même !! De toute façon ça aurait été impossible, autant prendre ça à la plaisanterie que de s’en pourrir la vie, tu ne crois pas ?
- Si tu le dis !! Tu es quand même un type bizarre, me diras-tu qui tu es réellement ?
- Qu’est-ce qui te fais croire que je ne suis pas celui que je prétends ??
- Pas mal de trucs en fait !! Déjà l’apparence que tu te donnes, ensuite ton adresse physique qui égale la mienne a minima et enfin cet après-midi en salle informatique où tu as été le seul avec moi à comprendre la formule mais surtout à trouver la ligne de code mise en place pour qu’une molécule traitée ne puisse plus l’être une seconde fois.
- Hum !! Je vois que non seulement tu l’as trouvée toi aussi mais qu’en plus tu en as compris la fonction exacte, pourtant j’avais cru comprendre que c’était ton jumeau le cerveau de vous deux.

Hoshio se tapote le front en souriant.

- Oui c’est un fait, seulement ce qui est entré là-dedans reste en mémoire aussi bien pour moi maintenant que l’esprit de mon frère n’est plus là. J’aurais juste plus de difficultés que lui à en rajouter à l’intérieur ! Hi ! Hi ! Mais il y a déjà de quoi avec toutes ces années qu’il a passées dans ses bouquins. Du coup tu vas peut-être m’en dire plus sur toi que je comprenne comment tu en es venu à en savoir autant sur cette formule.
- Pourtant il n’y a rien de bien compliqué, il t’aurait suffi de réfléchir cinq minutes à l’endroit d’où je viens et comprendre que tout ce qui vient du jeune De Bierne n’a plus de secret au sein du groupe de ses amis et de leurs enfants dont je fais partie.
- C’est drôle mais ton histoire ne colle pas, tout du moins sur un point qui me semble pourtant suffisamment important. J’ai revisité tous les souvenirs que nous avions sur l’histoire du jeune De Bierne et à aucun moment il n’est cité une personne du nom de Fukuda, je cherche donc à comprendre le lien qui te lie avec tous ces gens proches de Florian et de leurs enfants.
- Tu le sauras en temps et en heure, je te le promets mais ce n’est pas pour ça que je voulais te parler ce soir, je voulais juste te demander de faire plus attention à ne pas montrer tes trop grandes connaissances dans différents domaines.
- Et pourquoi donc ?
- Pour toi tout simplement !! C’est juste un conseil d’ami mais crois-moi, si tu veux continuer à vivre ta vie tranquille surtout maintenant qu’elle t’est propre, reste dans les limites de l’acceptable sans chercher l’excellence qui finirait inexorablement par t’éloigner de Xiao.
- Comment ça qui m’éloignerait de lui ? Explique-toi s’il te plaît !! Tu m’en as trop dit maintenant pour t’arrêter là !!
- Je préfère que tu cogites là-dessus, je suis sûr que tu comprendras très vite où je voulais en venir en te donnant cet avertissement amical.



CHAPITRE 11 : « Shanpaï » « Keisuke »


Alors que Tomoya se dirige vers le club de musique et que Florian quitte Hoshio avec un petit sourire en coin de son air ahuri qu’il a pris suite à ses recommandations, Keisuke entre dans sa chambre pour se préparer à son tour à rejoindre son meilleur ami au club de musique.

Il pose ses affaires de classe sur son bureau, pour ensuite commencer à se dévêtir dans le but de prendre une douche vite fait.

Il termine d’enlever son boxer, quand la porte de la salle de bains s’ouvre sans bruit et qu’Hiroki en sort en se séchant les cheveux d’une serviette de bain grand format qui lui cache son colocataire des yeux.

Le regard des deux amis se croise au même moment quand l’un se retourne et que l’autre envoie sa serviette sur son épaule, les laissant tous deux entièrement nus à la vue de l’autre.

Quelqu’un qui serait là à les observer, trouverait sans aucun doute possible qu’ils mettent décidément beaucoup de temps à inter-réagir devant cet état de fait et il trouverait même assez ambiguë cette façon qu’ils ont de se regarder, montrant par là un certain intérêt pour ne pas dire un intérêt certain à la plastique de l’autre.

Un petit sourire narquois de Keisuke au regard porté nettement au-dessous de sa ceinture, fait enfin réagir Hiroki qui met rapidement sa serviette en écran devant le début d’érection qui vient de le prendre et que n’a pas manqué de remarquer son coloc.

Pourtant ses yeux se plissent à son tour d’étonnement quand le même phénomène se produit sur Keisuke, montrant à son tour des prémices de bandaison flagrante dont il n’a que ses mains pour tenter de la cacher au mieux, chose qu’il s’empresse de faire dès qu’il s’en rend compte à son tour.

Hiroki le voit alors se précipiter vers la salle de bains en lui montrant un postérieur qui n’a rien à démériter de la face avant, ce n’est qu’une fois porte close qu’il retrouve suffisamment de contrôle sur lui-même pour s’asseoir sur son lit en se remémorant ce trop bref instant d’intimité avec celui qu’il aime en secret depuis l’année passée.

C’est avec la gorge sèche qu’il s’adresse à Keisuke en tentant d’y mettre un accent de plaisanterie, alors qu’il connaît très bien le trouble profond qui vient d’être le sien.

- Tu sais qu’avec ce que je viens de voir, tu pourrais me demander en mariage que je ne refuserais pas ??

Hiroki termine à peine sa phrase qu’il se rend compte qu’elle a dépassé de beaucoup ce qu’il voulait dire, le « je ne refuserais pas » étant des plus implicites sur son ressenti.

Keisuke l’entend bien alors qu’il se remet à peine de la honte de s’être dévoilé devant son coloc, étant des plus pudiques envers tout le monde à part peut-être Tomoya qui a dû le voir nu en de rares occasions.

Il répond donc du tac au tac sans lui non plus prendre le temps de réfléchir à ses paroles, paroles qui de ce fait font entendre un fond de vérité qui lui apparaît à peine celles-ci prononcées.

- Je devrais te présenter à mes parents avant ! Hi ! Hi !
- C’est quand tu veux alors !!

Keisuke remarque de suite le changement de ton employé pour lui répondre, ce dernier dénotant une sincérité troublante.

Il oublie complètement sa nudité pour revenir dans la chambre en se plantant devant Hiroki toujours assis sur son lit, ce dernier le voit débouler avec son membre maintenant au beau fixe et qui s’arrête suffisamment proche de son visage pour qu’il s’en trouble au point de sentir le feu lui monter aux joues.

Il arrive néanmoins à trouver une réponse qu’il lui donne d’une voix vacillante.

- Je parlais de me présenter à tes parents !

Keisuke surpris.

- Pourquoi tu dis ça ?

C’est en voyant les yeux fixés sur sa virilité en plein émoi à quelques centimètres de son visage, qu’il comprend le sens de la réponse et s’en amuse suffisamment pour en oublier sa pudeur, se trouvant au contraire étrangement à l’aise comme il est.

- Ah, je vois !! Pour ça aussi c’est quand tu veux ! Hi ! Hi ! Si tu as envie ne te gêne surtout pas.

Le regard noir que lui jette soudainement son coloc le refroidit tout de suite, comprenant qu’il a sans doute été trop loin dans ce qu’il doit bien reconnaître comme une semi-plaisanterie.

- Ce n’était pas drôle ?
- Pas vraiment, non !
- Excuse-moi, j’ai dit ça sans réfléchir mais je ne le pensais pas réellement.

C’est encore une fois avec surprise qu’il voit son ami se lever d’un bond pour aller s’enfermer dans la salle de bains, il va pour le rejoindre quand un son l’interpelle suffisamment pour qu’il reste derrière la porte à écouter ce qui manifestement ressemble fort à une crise de larmes.

Son cœur se serre, cherchant à comprendre ce qui dans ce qui vient de se passer a amené à Hiroki une tristesse aussi forte mais surtout aussi soudaine.

Keisuke décide donc de lui poser franchement la question, dans le but de régler ça au plus vite et oublier ce moment qui n’est certes pas à marquer dans les annales.

- Je peux entrer « Hiro » ?? Quelque chose que je t’ai dit et qui t’a blessé ?
- Laisse-moi tu veux bien ??
- Mais enfin qu’est-ce qu’il y a ??
- Tu es vraiment lourd des fois… (reniflement)… laisse-moi seul quelques minutes, tu veux bien ?
- Explique-moi ce qui ne va pas au moins ? Je plaisantais tout à l’heure, je ne voulais pas vraiment que tu me suces ! Hi ! Hi ! Enfin si mais pas comme ça, pas tout de suite !! Oups !!

Keisuke se mord les lèvres en se rendant compte de ce qu’il vient de dire mais en même temps il prend conscience des sentiments envers son coloc qu’il ne pensait pas avoir et qui vont beaucoup plus loin que ses paroles pourraient le laisser croire, comprenant alors seulement que ce sont justement ces mêmes paroles qui ont blessé son ami.

Un élan le pousse à ouvrir la porte pour entrer dans la pièce et venir prendre Hiroki dans ses bras, alors que ce dernier a les yeux rougis par les larmes qui ne cessent de s’écouler.

La surprise de son geste le fait sursauter en le repoussant dans un réflexe purement instinctif, son regard capte alors celui de Keisuke et le message passe sans qu’il y ait besoin d’explications détaillées, venant cette fois se resserrer contre lui en tremblant d’une joie si forte qu’elle lui coupe les jambes.

Keisuke au contact du corps dénudé contre le sien également nu, en ressent à son tour la douceur mais aussi l’émotion forte qui au final le trouble tout autant qu’Hiroki.

Il a alors un geste qu’il n’aurait jamais pensé avoir pour personne d’autre que Tomoya, quand ses lèvres se rapprochent avec une lenteur suffisante pour que son ami puisse prendre la décision d’éviter ce qu’il a l’intention de faire et c’est avec passion en comprenant que finalement leurs sentiments sont communs, qu’elles se soudent à celles de son coloc en officialisant une relation qui ne demandait qu’à l’être depuis un certain temps.

Ne voulant pas brûler les étapes alors qu’il vient juste de le faire pleurer, Keisuke préfère se détacher d’Hiroki en le laissant seul dans la salle de bains.

Il se retourne quand même vers lui juste au moment où il va pour franchir la porte.

- Dépêche-toi de te laver, je meurs d’envie de poursuivre cette petite « discussion ».

Hiroki se remet à peine de ses émotions, pourtant un immense sourire de pur bonheur illumine toujours son visage.

- Je pense que ce sera la plus rapide que j’aurai jamais prise ! Hi ! Hi !