5 - Choix cruels
Il me faut plusieurs heures avant d'être capable d'apaiser mon esprit, et de me lever.
Je prends une longue douche avant d'aller dans la cuisine où David me sert un bol de café.
- Ça va mieux ?
- Oui... David, je ne saurais assez te remercier pour ta gentillesse et ton hospitalité. Tu n'as pas changé.
- Tu te souviens de moi ?
- Et comment, maintenant que mon passé m'est revenu. Comment pourrais-je ne pas me souvenir de toi ? Ah là là, il me revient tant de choses ! Les coups de main que tu me donnais au lycée... Ton pote Laurent, et Julien...
- Je me disais bien que ça ne pouvait être que toi.
- Ça alors ! Mais pourquoi n'as-tu rien dit ?
- Au début, j'ai juste pensé à une ressemblance, vu que tu ne faisais pas mine de me reconnaître. Mais quand j'ai appris que tu étais amnésique, je me suis dit, à quoi bon remuer un passé qui ne te dira rien ? Ça ne ferait que te faire souffrir.
- C'est gentil de ta part.
- Ça a été sympa de passer à nouveau du temps avec toi. J'imagine que tu vas repartir chez toi ?
- Je... je n'ai pas encore pris de décision. Je ne sais même pas si j'y serais toujours le bienvenu. Je vais aller chez mon oncle, dans un premier temps.
- Tu comptes partir bientôt ?
- Oui... Demain matin.
- Bonne chance, Yann.
- Merci David. Merci pour tout.
Nous passons les heures suivantes à parler du passé, de cette heureuse époque qui devait si tragiquement se terminer.
(Impossible de l'oublier, hélas.)
- Au fait, tu avais appris, pour Michel ? Me demande David fort à propos.
(De première main...)
- Euh... Oui... Sale histoire. Euh, tu as toujours des contacts avec Laurent et Julien ?
- Oui. En résumé...
- ...lui a offert un superbe dragon de cristal, en gage de...
(Tiens, j'en ai un aussi. Je l'avais récupéré lors d'un cambriolage. C'est un beau cadeau, je trouve.)
- ...dans une superbe maison, avec une façade en briques rouges de diverses teintes, très bien faite. Sauf que ce pauvre Laurent, à peine installé, s'est fait cambrioler ! Il en était malade, le pauvre...
(Oups ! Désolé Laurent. Je ne savais pas que c'était chez toi. C'est Sylvie qui avait choisi cette maison-là. Mais j'ai beaucoup aimé ton dragon. Il est chez Alex, maintenant.)
- Ah... Il habite toujours là-bas ?
- Oui.
Je sors m'acheter un nouveau mobile, et passe un moment à saisir les numéros que j'ai conservé dans un carnet.
Le dernier nom enregistré, je réfléchis un moment, puis appelle Marc.
- Allô ?
- Marc ? C'est Yann.
- Yann ! Je suis content d'avoir de tes nouvelles. Que deviens-tu ?
- J'ai retrouvé la mémoire.
- En voilà une bonne nouvelle ! J'en connais un qui va sauter de joie.
- Euh... Garde ça pour toi encore un moment, s'il te plaît. Je dois encore faire le point.
- Ah... Comme tu voudras.
- Je vais rentrer demain, ça ne te pose pas de problème ?
- Absolument aucun.
Lundi 3 mai
- David... Je ne t'oublierai jamais. Les gens comme toi sont trop rares.
- Arrête, je t'en prie, dit-il en riant. On garde le contact, hein ?
- J'y compte bien ! Au revoir.
- Bon voyage.
Le trajet va être long. J'en profite pour continuer à faire le tri dans mes souvenirs... Et tenter de faire le point sur mes sentiments.
(Yann était amoureux d'Alex et désirait Olivier. Inny a beaucoup aimé Olivier, et Alex était pour lui un simple ami.
Maintenant, c'est le bordel dans mes sentiments. Je crois que je suis amoureux des deux.
Et vu qu'il ne sera pas possible de vivre à trois...
D'autant que je les ai fait souffrir tous les deux. Voudront-ils encore de moi ? M'aiment-ils toujours ?
Suis-je seul, de nouveau ?
Et dans le cas contraire.... Qui ?! Lequel des deux dois-je choisir ?
Aargh ! Je ne peux pas faire un tel choix... Pas maintenant, en tout cas. Je dois me donner un peu plus de temps pour faire le point...
...comme si c'était facile de repousser ces pensées.
Alex m'a beaucoup fait souffrir, mais il s'en est terriblement voulu ensuite. Il m'a montré qu'il m'aimait toujours... Ou était-ce juste son sentiment de culpabilité ? Toujours est-il qu'il serait heureux d'apprendre que je n'aurai pas besoin de consulter, en fin de compte.
Olivier... Ta propre culpabilité t'a poussé au comportement inverse, tu as mis un étouffoir sur tes sentiments... Comme tu as dû souffrir.
C'est trop dur. Mais je me vois mal leur proposer un ménage à trois. Je ne sais pas pour Olivier, mais j'imagine la tête que ferait Alex. Et sur le plan géographique, de toute façon, cette solution est sérieusement compromise.
Sans parler du fait que ça les ferait souffrir.
Inapplicable.
Dommage.
Alex... Olivier... C'est trop cruel. Et de ma faute, en plus. Si j'avais résisté ce jour-là, je n'en serais pas là aujourd'hui. Enfin... je crois.
Reste ce que j'ai vécu... Sur ce point, il n'y a pas photo. J'ai vécu quelque chose d'extraordinaire avec Alex. Je ne suis pas certain de vivre ça avec Olivier.
Mais pas de précipitation.)
Je change de train à Paris, et replonge dans mes pensées.
(Cette remarque que je me suis faite... Je n'ai pas retrouvé Olivier en Alex. C'est vrai... Mais c'est avec Alex que j'ai fait ma vie, en fin de compte. Ah, bon sang, je n'imaginais pas vivre un tel truc en retrouvant la mémoire.
Olivier... Alex... Quelle misère. Je vous aime tous les deux. Devoir choisir entre vous est trop douloureux... Mais je n'ai pas le choix.
Je suis pris au piège de mes sentiments, encore une fois.
Je n'ai rien appris, on dirait.
Je m'avance trop. Je vais devoir leur parler, d'abord. Je verrai ensuite en fonction de leur réaction face à moi.
J'ai des excuses à leur présenter, déjà. J'espère qu'ils vont les accepter. Au moins l'un d'entre eux.)
J'arrive enfin à destination, et descends du train. Marc m'attend devant la gare, et je m'avance vers lui.
- Tu vas bien ?
- Plus ou moins... Encore un peu confus, en fait. Ça va passer.
Marc conduit sans plus poser de question, et je retrouve bientôt la chaleureuse ambiance du chalet.
- Merci Marc. J'avais vraiment besoin de faire le point, seul. Mais j'ai conscience maintenant que j'ai fait souffrir Alex... puis Olivier, en partant de chez lui comme un voleur. Bon sang, je m'en veux ! Je leur dois des excuses. Je n'étais pas moi-même...
- Je suis sûr qu'ils comprendront.
- Je l'espère... Je l'espère sincèrement.
Je monte au deuxième, et m'allonge sur mon lit avant de prendre mon mobile.
Lequel appeler en premier... Commençons par Olivier.
- Allô ?
- Olivier, c'est Yann.
- Yann ?! Bordel, tu m'as fait peur ! Je me suis vraiment inquiété pour toi !
- Écoute, j'ai tout de même 23, non, 24 ans. Je peux me débrouiller tout seul.
- Tu es quand même amnésique, bon sang ! Tu...
- Non.
- Quoi ?
- J'ai retrouvé la mémoire.
- Sérieux ?! C'est super ça !
- Écoute... Je suis revenu chez Marc pour le moment. Je dois mettre certaines choses au point.
- Comme ?
- D'abord, la première chose : te présenter mes excuses.
- Bah, ça va. Et la deuxième ?
- La question de mes sentiments.
- ...
- Parce que là, je ne sais plus où j'en suis.
- Yann... Je... J'aurais bien voulu que... que les choses se soient passées différemment. Mais tu as Alex ! C'est trop m'en demander, Yann. Ce n'est pas mon genre de faire ça. Ce... ce qui s'est passé entre nous... c'était une erreur, et tu le sais aussi bien que moi.
Les larmes coulent de mes yeux, j'ai mal, si mal, d'entendre ça... Même s'il a raison, cent fois raison.
- Je... je comprends. Tu es un gars bien, Olivier. Bien meilleur que moi.
- Ne dis pas ça, toi aussi, tu es quelqu'un de bien.
- Tu es trop gentil. Mais, dis-moi... Si Alex ne veut plus de moi ?
- Tu plaisantes ou quoi ? Appelle-le.
- Oui... C'est ce que je vais faire.
- Courage, Yann.
- Merci. Salut.
- Salut !
Je raccroche, et soupire, angoissé, face à l'épreuve qui m'attend. J'ai vraiment peur de sa réaction.
Je reviens au répertoire et regarde le premier nom sur la liste.
Alex.
J'appuie sur le bouton appel.
Il me faut plusieurs heures avant d'être capable d'apaiser mon esprit, et de me lever.
Je prends une longue douche avant d'aller dans la cuisine où David me sert un bol de café.
- Ça va mieux ?
- Oui... David, je ne saurais assez te remercier pour ta gentillesse et ton hospitalité. Tu n'as pas changé.
- Tu te souviens de moi ?
- Et comment, maintenant que mon passé m'est revenu. Comment pourrais-je ne pas me souvenir de toi ? Ah là là, il me revient tant de choses ! Les coups de main que tu me donnais au lycée... Ton pote Laurent, et Julien...
- Je me disais bien que ça ne pouvait être que toi.
- Ça alors ! Mais pourquoi n'as-tu rien dit ?
- Au début, j'ai juste pensé à une ressemblance, vu que tu ne faisais pas mine de me reconnaître. Mais quand j'ai appris que tu étais amnésique, je me suis dit, à quoi bon remuer un passé qui ne te dira rien ? Ça ne ferait que te faire souffrir.
- C'est gentil de ta part.
- Ça a été sympa de passer à nouveau du temps avec toi. J'imagine que tu vas repartir chez toi ?
- Je... je n'ai pas encore pris de décision. Je ne sais même pas si j'y serais toujours le bienvenu. Je vais aller chez mon oncle, dans un premier temps.
- Tu comptes partir bientôt ?
- Oui... Demain matin.
- Bonne chance, Yann.
- Merci David. Merci pour tout.
Nous passons les heures suivantes à parler du passé, de cette heureuse époque qui devait si tragiquement se terminer.
(Impossible de l'oublier, hélas.)
- Au fait, tu avais appris, pour Michel ? Me demande David fort à propos.
(De première main...)
- Euh... Oui... Sale histoire. Euh, tu as toujours des contacts avec Laurent et Julien ?
- Oui. En résumé...
- ...lui a offert un superbe dragon de cristal, en gage de...
(Tiens, j'en ai un aussi. Je l'avais récupéré lors d'un cambriolage. C'est un beau cadeau, je trouve.)
- ...dans une superbe maison, avec une façade en briques rouges de diverses teintes, très bien faite. Sauf que ce pauvre Laurent, à peine installé, s'est fait cambrioler ! Il en était malade, le pauvre...
(Oups ! Désolé Laurent. Je ne savais pas que c'était chez toi. C'est Sylvie qui avait choisi cette maison-là. Mais j'ai beaucoup aimé ton dragon. Il est chez Alex, maintenant.)
- Ah... Il habite toujours là-bas ?
- Oui.
Je sors m'acheter un nouveau mobile, et passe un moment à saisir les numéros que j'ai conservé dans un carnet.
Le dernier nom enregistré, je réfléchis un moment, puis appelle Marc.
- Allô ?
- Marc ? C'est Yann.
- Yann ! Je suis content d'avoir de tes nouvelles. Que deviens-tu ?
- J'ai retrouvé la mémoire.
- En voilà une bonne nouvelle ! J'en connais un qui va sauter de joie.
- Euh... Garde ça pour toi encore un moment, s'il te plaît. Je dois encore faire le point.
- Ah... Comme tu voudras.
- Je vais rentrer demain, ça ne te pose pas de problème ?
- Absolument aucun.
Lundi 3 mai
- David... Je ne t'oublierai jamais. Les gens comme toi sont trop rares.
- Arrête, je t'en prie, dit-il en riant. On garde le contact, hein ?
- J'y compte bien ! Au revoir.
- Bon voyage.
Le trajet va être long. J'en profite pour continuer à faire le tri dans mes souvenirs... Et tenter de faire le point sur mes sentiments.
(Yann était amoureux d'Alex et désirait Olivier. Inny a beaucoup aimé Olivier, et Alex était pour lui un simple ami.
Maintenant, c'est le bordel dans mes sentiments. Je crois que je suis amoureux des deux.
Et vu qu'il ne sera pas possible de vivre à trois...
D'autant que je les ai fait souffrir tous les deux. Voudront-ils encore de moi ? M'aiment-ils toujours ?
Suis-je seul, de nouveau ?
Et dans le cas contraire.... Qui ?! Lequel des deux dois-je choisir ?
Aargh ! Je ne peux pas faire un tel choix... Pas maintenant, en tout cas. Je dois me donner un peu plus de temps pour faire le point...
...comme si c'était facile de repousser ces pensées.
Alex m'a beaucoup fait souffrir, mais il s'en est terriblement voulu ensuite. Il m'a montré qu'il m'aimait toujours... Ou était-ce juste son sentiment de culpabilité ? Toujours est-il qu'il serait heureux d'apprendre que je n'aurai pas besoin de consulter, en fin de compte.
Olivier... Ta propre culpabilité t'a poussé au comportement inverse, tu as mis un étouffoir sur tes sentiments... Comme tu as dû souffrir.
C'est trop dur. Mais je me vois mal leur proposer un ménage à trois. Je ne sais pas pour Olivier, mais j'imagine la tête que ferait Alex. Et sur le plan géographique, de toute façon, cette solution est sérieusement compromise.
Sans parler du fait que ça les ferait souffrir.
Inapplicable.
Dommage.
Alex... Olivier... C'est trop cruel. Et de ma faute, en plus. Si j'avais résisté ce jour-là, je n'en serais pas là aujourd'hui. Enfin... je crois.
Reste ce que j'ai vécu... Sur ce point, il n'y a pas photo. J'ai vécu quelque chose d'extraordinaire avec Alex. Je ne suis pas certain de vivre ça avec Olivier.
Mais pas de précipitation.)
Je change de train à Paris, et replonge dans mes pensées.
(Cette remarque que je me suis faite... Je n'ai pas retrouvé Olivier en Alex. C'est vrai... Mais c'est avec Alex que j'ai fait ma vie, en fin de compte. Ah, bon sang, je n'imaginais pas vivre un tel truc en retrouvant la mémoire.
Olivier... Alex... Quelle misère. Je vous aime tous les deux. Devoir choisir entre vous est trop douloureux... Mais je n'ai pas le choix.
Je suis pris au piège de mes sentiments, encore une fois.
Je n'ai rien appris, on dirait.
Je m'avance trop. Je vais devoir leur parler, d'abord. Je verrai ensuite en fonction de leur réaction face à moi.
J'ai des excuses à leur présenter, déjà. J'espère qu'ils vont les accepter. Au moins l'un d'entre eux.)
J'arrive enfin à destination, et descends du train. Marc m'attend devant la gare, et je m'avance vers lui.
- Tu vas bien ?
- Plus ou moins... Encore un peu confus, en fait. Ça va passer.
Marc conduit sans plus poser de question, et je retrouve bientôt la chaleureuse ambiance du chalet.
- Merci Marc. J'avais vraiment besoin de faire le point, seul. Mais j'ai conscience maintenant que j'ai fait souffrir Alex... puis Olivier, en partant de chez lui comme un voleur. Bon sang, je m'en veux ! Je leur dois des excuses. Je n'étais pas moi-même...
- Je suis sûr qu'ils comprendront.
- Je l'espère... Je l'espère sincèrement.
Je monte au deuxième, et m'allonge sur mon lit avant de prendre mon mobile.
Lequel appeler en premier... Commençons par Olivier.
- Allô ?
- Olivier, c'est Yann.
- Yann ?! Bordel, tu m'as fait peur ! Je me suis vraiment inquiété pour toi !
- Écoute, j'ai tout de même 23, non, 24 ans. Je peux me débrouiller tout seul.
- Tu es quand même amnésique, bon sang ! Tu...
- Non.
- Quoi ?
- J'ai retrouvé la mémoire.
- Sérieux ?! C'est super ça !
- Écoute... Je suis revenu chez Marc pour le moment. Je dois mettre certaines choses au point.
- Comme ?
- D'abord, la première chose : te présenter mes excuses.
- Bah, ça va. Et la deuxième ?
- La question de mes sentiments.
- ...
- Parce que là, je ne sais plus où j'en suis.
- Yann... Je... J'aurais bien voulu que... que les choses se soient passées différemment. Mais tu as Alex ! C'est trop m'en demander, Yann. Ce n'est pas mon genre de faire ça. Ce... ce qui s'est passé entre nous... c'était une erreur, et tu le sais aussi bien que moi.
Les larmes coulent de mes yeux, j'ai mal, si mal, d'entendre ça... Même s'il a raison, cent fois raison.
- Je... je comprends. Tu es un gars bien, Olivier. Bien meilleur que moi.
- Ne dis pas ça, toi aussi, tu es quelqu'un de bien.
- Tu es trop gentil. Mais, dis-moi... Si Alex ne veut plus de moi ?
- Tu plaisantes ou quoi ? Appelle-le.
- Oui... C'est ce que je vais faire.
- Courage, Yann.
- Merci. Salut.
- Salut !
Je raccroche, et soupire, angoissé, face à l'épreuve qui m'attend. J'ai vraiment peur de sa réaction.
Je reviens au répertoire et regarde le premier nom sur la liste.
Alex.
J'appuie sur le bouton appel.
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