CHAPITRE LXXXVIII
''Ad augusta per angusta''
''Ad augusta per angusta''
Burydan se réveilla quelques heures plus tard, d'un sommeil peuplé de rêves tout sauf innocents. Il avait rêvé, non pas de son valet, mais de Rhonin. Son petit esclave tout mignon. Il ne savait pas pourquoi il l'obsédait à ce point. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser à lui.
Il avait revécu leur partie de jambes en l'air. Il avait revu les grands yeux bleus hallucinés, le petit corps couvert d'une fine pellicule de sueur, les lèvres entrouvertes d'où s'échappaient des soupirs, des gémissements, des couinements et des petits cris, entrecoupés de ses ''oh oui maître...'', il revoyait la jolie bite qui tressautait à chacun de ses coups de reins et de laquelle sourdaient de petites perles translucides à intervalles de plus en plus rapprochés, il sentait encore la douceur de ses cuisses enroulées autour de ses hanches, il sentait encore la chaleur et l'étroitesse de son petit cul si accueillant, et il sentait encore l'odeur de sa peau...
Burydan, en repensant à tout ça, s'était mis à se caresser lentement. D'une main il se caressait les pectoraux, se rappelant comment Rhonin les avait pelotés comme un dingue, et de l'autre il avait saisit sa bite dure, faisant des mouvements de va et vient amples, de plus en plus rapides. Il se rappela le petit râle d’agonie que son petit esclave avait poussé quand il avait jouit et sa bite explosa dans son poing.
Après avoir repris son souffle il se leva et alla jusqu'à la salle d'eau. Petite toilette sommaire et il descendit. Il prit un copieux petit déjeuner, servit par un Joachim qui le regardait avec des yeux brillants et un petit sourire aux lèvres.
Burydan alla jusqu'aux bains publics et se lava avec application. Il se fit rabattre le poil, masser, et revint à l'auberge. Il fouilla dans son sac pour retrouver la liste des contacts d'Oli'.
- Dis moi Léontine, dit-il revenu dans la grande salle, sais-tu où se trouve la Rue des Harpies ?
- Mmm, il me semble que c'est dans la quartier vert, au Nord-Est, mais je ne peux vous dire où précisément...
- Merci, je demanderai sur place...
Il chemina jusqu'au au grand axe qui allait du Nord au Sud, tellement large que quatre chariots, deux dans un sens et deux dans l'autre, pouvait s'y croiser. Malgré la largeur des trottoirs, il y avait une grande presse, la majeure partie des boutiques et des échoppes se trouvant de part et d'autre de cette route.
Il remonta vers le Nord et arriva au quartier vert. C'était le quartier le plus huppé de Ween'Doz, avec, en son centre, le palais royal.
Il héla un drôlissou :
- Dis-moi petit, sais-tu où se trouve la Rue des Harpies ?
- Oh oui m'sieur, continuer dans cette rue et prenez la... euh, deuxième à votre dextre... et vous tomberez dessus...
- Merci gamin, dit Burydan en lui lançant un capokei que le petit attrapa dextrement au vol.
- Oh, la grand merci à vous mon bon seigneur...
Burydan sourit et se dirigea vers la Rue des Harpies. Il s’arrêta au niveau du numéro 33. Il aurait dû prendre Arion, car la maison, belle et cossue, possédait une écurie attenante.
Il remonta l'allée d'un petit jardin, égayé ça et là par des bosquets d'arbustes et des parterres de fleurs multicolores, il monta les trois marches du perron, prit le heurtoir, un anneau dans un gueule d'un lion, et frappa trois coups secs.
La porte s'ouvrit sur une jeune fille habillée en soubrette :
- Bonjour monsieur.
- Bonjour. Est-ce bien la demeure de Lothar Anduin ?
- Oui monsieur.
- Très bien dit à ton maître que Burydan de Malkchour voudrait le voir.
- Si monsieur veut bien se donner la peine...
Burydan se donna la peine et se retrouva dans la belle entrée de la demeure, des bibelots et des tableaux aux murs, des tapis confortables et de prix au sol, et des meubles de très belle facture. Apparemment l'ami d'Oli' n'était pas dans le besoin.
- Je vais quérir mon maître, dit la soubrette.
Une minute plus tard, le-dit maître apparu. Il était grand, massif mais sans bedondaine, des cheveux noirs grisonnants aux tempes, une belle moustache bien taillée, des yeux bruns qui fixaient Burydan.
- Je suis Lothar Anduin. Ai-je l'honneur de vous connaître, monsieur ?
- Nullement. Mais nous avons un ami commun.
- Ah... et quel est cet ami ?
- Olive. Olive Anders.
Le visage du maître de maison s'éclaira soudain, et un grand sourire barra sa face.
- Olive Anders, ce vieux brigand ! Soyez le très bienvenu, les amis d'Oli' sont mes amis, monsieur... monsieur ?
- Burydan. Burydan de Malkchour.
- Voilà, monsieur de Malkchour. Suivez moi au salon, voulez vous...
Burydan et son hôte arrivèrent au salon. Lothar lui désigna un fauteuil que Burydan trouva très confortable.
- Ninon, demande au majordome de nous servir l'une de mes meilleures bouteilles de picrate et préviens madame que nous avons un invité.
- Oui maître, dit la soubrette en faisant une petite révérence.
- Alors, dit Lothar, comment va ce vieux bandit d'Oli'' ?
- On ne peut mieux. Du moins il se portait très bien quand je suis départi de Malienda.
Une jeune femme entra. Elle était très belle, les cheveux blonds ondulés qui tombaient en cascade sur ses épaules, vêtue avec goût, un visage ovale et une bouche cerise.
- Larissa, ma mie, je vous présente monsieur Burydan de Malkchour, un ami d'Olive Anders...
- Bonjour monsieur, dit Larissa d'une voix douce en tendant sa main à Burydan.
Burydan, se rappelant les cours de bienséance de Gershaw, se pencha et effleura des lèvres la main douce et parfumée.
- Comment va note ami Oli' ?
- Comme je le disais à votre époux il va très bien.
- Et sa femme, Esméralda ?
- Très bien également.
- Tabuste-t-elle toujours autant son mari ?
- Plus que jamais. Mais vous savez que Oli' n'aime rien tant que d'être gentiment tancé par sa femme.
Ils parlèrent encore un peu de leur ami, de Malienda, du voyage en bateau et Lothar demanda
- Mais dites moi, monsieur de Malkchour, êtes vous à Mik'Rosoft en vacances ou pour affaire ?
- Un peu les deux, et appelez moi Burydan le vous en prie.
- Dans ce cas, appelez moi Lothar...
- Et bien, Lothar, j'ai exercé la profession de chasseur de prime pour le Duc de Brittania...
- Chasseur de prime, dit Larissa, comme c'est pittoresque...
- Mais, continua Burydan en faisant un petit sourire à Larissa, je suis également un assez bon épéiste. Et, comme l'a fait mon maître en son temps, j’ai décidé de me mesurer à tous les meilleurs épéistes de Genesia. Raison pour laquelle je suis à Ween'Doz.
- Vous voudriez vous mesurer au maître d'armes du roi ? demanda Lothar.
- Oui.
- On dit que c'est le meilleur épéiste de tout Siméria...
- Justement. Et c'est pour ça que je suis ici. Oli' m'a laissé entendre que vous aviez vos entrées au palais...
- En effet, dit Lothar avec une once de fierté, je suis l'un des fournisseurs de son Altesse la reine. Et je sais que le roi est très friand des combats d'épées... des combats tout court, même... tirant lui-même fort bien. Je pourrais en toucher un mot à l'intendant...
- Vous pourriez lui remettre ceci, dit Burydan en tendant la petite missive du Duc.
Lothar prit le poulet.
- Puis-je le lire ?
- Certes.
Lothar lu les quelques lignes, hocha la tête et dit :
- J'ai justement une livraison de produits de pimpelochement à faire demain au palais. Je le remettrai à l'intendant et advienne que pourra.
- Merci infiniment Lothar.
- Où peut-on vous trouver ?
- A l'auberge du ''Chat Potté''.
- Très bien.
- Mais en tout cas, dit Larissa, vous déjeunez céans et nous raconterez quelques unes de vos aventures de chasseur de prime...
- Tout le plaisir sera pour moi, madame.
Burydan déjeuna donc avec Lothar, Larissa et leurs deux enfants. Il leur raconta quelques unes de ses ''aventures'', évitant tout de même les plus sanglantes.
Il retourna à son auberge et, dans sa chambre, tira le cordon à côté de son lit. Quelques minutes plus tard on frappa à sa porte.
- Entrez !
Joachim entra.
- Monsieur a sonné.
- Oui mon mignon. Je voudrais profiter de tes services ce soir.
L’œil marron de Joachim brilla.
- J'en serais ravi, monsieur...
- Mais je voudrais... plus...
- Plus, monsieur ?
- Oui... quel est le plus musclé de tes collègues ?
- Alix, monsieur...
- Celui aux cheveux cuivre ?
- Oui monsieur, il est très musclé avec un corps très bien dessiné...
- Dans ce cas je vous veux tous les deux cette nuit...
- Ensemble ?
- Oui.
Burydan sortit 40 capokeis de son escarcelle et les donna à Joachim.
- Très bien, monsieur, nous serons tous les deux à vous pour toute la nuit...
- Parfait...