23-09-2020, 11:44 PM
7 - Tempête
Jeudi 18 décembre
Je m'affale contre un mur, haletant, j'ai mal partout, le lycée est loin derrière moi maintenant, mais je ne suis pas tiré d'affaire, ils savent où j'habite, j'ai fait des détours pour éviter le chemin le plus direct, mais que faire, où aller maintenant ?
(Lisa)
Je me remets en route à contrecœur, prenant le chemin de la maison de mon amie, elle n'est pas très loin, si je ne me trompe pas sur l'endroit où je suis. C'est alors que quelqu'un s'engage dans l'allée déserte.
Michel sursaute en me voyant, j'y prête à peine attention tant la vision du jerrycan qu'il vient de lâcher m'horrifie.
(Ils allaient le faire. Ils allaient me tuer, me brûler vif)
Je sens monter en moi toute la colère, toute la frustration et toute la souffrance que j'ai refoulées tout au long de ma vie. Cette concentration de haine envahit mon esprit et me refoule en arrière.
- **Monstre !
Michel s'était avancé vers moi pour m'attaquer, mais ma transformation l'a stoppé net, il contemple mon visage déformé par la haine, méconnaissable. Il se reprend en me voyant avancer vers lui et sort un cran d'arrêt.
Alors qu'il amorce un coup, il semble ralentir tant mes perceptions se sont accélérées. J'ai tout le temps nécessaire pour étudier son mouvement et préparer ma contre-attaque. Le temps reprend son vol, je pivote tout en écartant son bras de la main gauche, la lame ne lacère que le vide, j'attaque à mon tour, mon poing s'écrase sur son visage, il part en arrière, mais il est encore debout, ses yeux sont emplis de colère et de douleur à présent.
- Je vais te tuer !
Je me déchaîne sur lui, ma rage atteint un tel point que tout devient noir, je perds conscience...
Je grogne, secoue violemment mon adversaire, mais peu à peu, la conscience me revient, je me souviens de l'endroit où je suis, je me rends compte que je suis en train d'étrangler (Alex ?) un oreiller, je me laisse tomber, le corps parcouru de tremblements.
Je me retourne et vois Alex, debout dans un coin de ma chambre, qui me regarde avec horreur.
- Alex, dis-je plaintivement.
Il ne répond pas, continuant de me regarder.
- Alex, je t'en supplie, dis-je tandis que les larmes me montent aux yeux.
(Non, par pitié, pas ça, Alex, ne me laisse pas maintenant)
- Yann ? Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
- Le passé, mon horrible passé, il me poursuit, il essaie de détruire tout ce à quoi je tiens. Je t'en supplie Alex, j'ai besoin de toi.
- Yann, tu te rends compte de ce qui a failli se passer ?
Je suis incapable de répondre tellement je me sens mal, et Inny prend le relais.
- *Alex, Yann est horrifié par ce qui s'est passé, autant que toi. Il est temps que vous ayez une discussion tous les deux sur ce qui s'est passé à cette époque. Votre bonheur est à ce prix, car c'est sa culpabilité qui ramène ces terribles cauchemars. Pour le moment, calme-toi. Il est en état de choc et je vais lui laisser le temps de récupérer.
(*Yann, il est temps de reprendre le contrôle)
(...)
(*Yann, reviens ! Yann ?)
Nous sommes assis dans la cuisine, Alex me fait face.
- *Il est traumatisé par ce qui s'est passé, il a plongé très profond, je n'arrive pas à le faire remonter. J'ai peur qu'il s'enfonce dans les ténèbres de notre inconscient et qu'il y disparaisse. Il faut que tu lui parles, toi seul peut le sauver.
- Quoi ? Comment ça, il risque de disparaître ?
...Je me réveille dans le jardin, je suis chez moi, comment suis-je arrivé là, la mémoire des récents évènements me revient, Michel, quelle horreur, comment a-t-on pu en arriver là ? Et que s'est-il passé ensuite ? Il y a un trou dans ma mémoire, mais je me souviens de cette haine bouillonnante qui a pris le contrôle de mes gestes... Que m'est-il arrivé ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Je m'assois dans l'herbe en sanglotant, je veux me cacher le visage mais pousse soudain un cri d'horreur.
Il y a du sang sur mes mains...
- Yann ! C'est Alex, réponds-moi Yann ! Reviens à moi, remonte à la surface !
...Je reste sous le choc à regarder mes mains qui tremblent de plus en plus, ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai, je l'ai tué...
- Yann ! Yann écoute-moi, je t'en prie ! Reviens-moi Yann, je t'aime, je ne veux pas te perdre !
...Je me relève, je ne peux pas rester plus longtemps comme ça, il faut que j'ôte ce sang de mes mains, je me dirige vers le robinet contre le mur, je le tourne, laissant du sang sur la poignée, mon dieu... Je dois faire disparaître tout ce sang, jusqu'à la dernière trace...
- Yann, je t'en supplie, écoute-moi ! Je t'aime Yann, je ne pourrais pas vivre sans toi !
- Alex ?
- Yann !
Alex me serre dans ses bras à m'étouffer, il pleure sans retenue sur mon épaule.
- Alex, j'ai fait une chose horrible.
- Chut, tu n'y es pour rien.
- Non, pas tout à l'heure, mais dans mon passé.
Je raconte tout à Alex, du moins les fragments dont je me souviens, car j'ai oublié une grande partie de ce qui s'est passé.
- ...Après m'être lavé les mains et nettoyé tout ce que j'avais touché, je me suis effondré sur mon lit et là, trou noir. Quand je me suis réveillé, j'avais tout oublié. Et vu que nous avons déménagé à cette époque, je n'ai jamais revu mes tourmenteurs. Les cauchemars ont commencé quelques années plus tard, me remettant peu à peu en mémoire des bribes de ce qui s'est passé.
Alex est resté à mes côtés, me serrant toujours dans ses bras, tout au long de mon récit, qui l'a stupéfait et horrifié.
- Yann... Est-ce réellement arrivé ?
- Tu crois que c'est mon imagination ? J'en doute.
- C'est une possibilité non ? Tu n'as jamais pu te souvenir de ce qui s'est vraiment passé, seuls les cauchemars t'ont amené des images qui ne reposent peut-être sur rien, ou sur une version déformée de la réalité.
- Je... Je ne l'avais jamais envisagé.
- Il doit être possible de consulter les archives des journaux, tu sais quand c'est arrivé ?
- Laisse-moi voir... Oui, c'était à la mi-août 2002. J'avais 17 ans.
Je le regarde, ne parvenant pas à réaliser qu'il est toujours là, et que loin de me rejeter, il se propose de m'aider.
- Alex... Merci. Merci de tout mon cœur.
- Allons ! Je n'aurais jamais pu me regarder en face si je t'avais abandonné dans une telle détresse. Nous sommes ensemble, Yann, et ce, pour le meilleur et pour le pire.
Je regarde Alex, la gorge serrée, ces paroles me touchent au plus profond de moi-même.
- Es-tu vraiment certain de vouloir affronter le pire avec moi, Alex ?
- Oui, Yann. Jusqu'à... (...ce que la mort nous sépare, voudrais-je dire, mais cette phrase est trop lugubre) jusqu'au bout.
- Alex...
Je le prends dans mes bras, mon Alex. Quel jeu du destin a bien pu me faire rencontrer un homme capable d'un tel amour, allant au-delà de tout ? Que pense-t-il réellement de moi, jeune homme déchiré, dangereux, que tout le monde jugerait bon pour la camisole ? Comment peut-il m'aimer ? Mais ai-je vraiment envie de chercher une telle réponse ?
(Non)
- Eh, tu as vu l'heure ! Nous devons aller au boulot.
- Nous lancerons nos recherches sur le Net là-bas.
Nous fonçons vers le bureau, entrons dans le bâtiment et attendons l'ascenseur. Alors qu'il nous emmène vers notre étage, une pensée me vient et je regarde ma montre.
- Mince, on est jeudi ! J'ai une réunion toute la matinée.
- Vas-y, je m'occupe des recherches.
Je me prépare un café et, une fois celui-ci ingurgité, me dirige vers la salle de réunion.
La matinée promet d'être longue.
Jeudi 18 décembre
Je m'affale contre un mur, haletant, j'ai mal partout, le lycée est loin derrière moi maintenant, mais je ne suis pas tiré d'affaire, ils savent où j'habite, j'ai fait des détours pour éviter le chemin le plus direct, mais que faire, où aller maintenant ?
(Lisa)
Je me remets en route à contrecœur, prenant le chemin de la maison de mon amie, elle n'est pas très loin, si je ne me trompe pas sur l'endroit où je suis. C'est alors que quelqu'un s'engage dans l'allée déserte.
Michel sursaute en me voyant, j'y prête à peine attention tant la vision du jerrycan qu'il vient de lâcher m'horrifie.
(Ils allaient le faire. Ils allaient me tuer, me brûler vif)
Je sens monter en moi toute la colère, toute la frustration et toute la souffrance que j'ai refoulées tout au long de ma vie. Cette concentration de haine envahit mon esprit et me refoule en arrière.
- **Monstre !
Michel s'était avancé vers moi pour m'attaquer, mais ma transformation l'a stoppé net, il contemple mon visage déformé par la haine, méconnaissable. Il se reprend en me voyant avancer vers lui et sort un cran d'arrêt.
Alors qu'il amorce un coup, il semble ralentir tant mes perceptions se sont accélérées. J'ai tout le temps nécessaire pour étudier son mouvement et préparer ma contre-attaque. Le temps reprend son vol, je pivote tout en écartant son bras de la main gauche, la lame ne lacère que le vide, j'attaque à mon tour, mon poing s'écrase sur son visage, il part en arrière, mais il est encore debout, ses yeux sont emplis de colère et de douleur à présent.
- Je vais te tuer !
Je me déchaîne sur lui, ma rage atteint un tel point que tout devient noir, je perds conscience...
Je grogne, secoue violemment mon adversaire, mais peu à peu, la conscience me revient, je me souviens de l'endroit où je suis, je me rends compte que je suis en train d'étrangler (Alex ?) un oreiller, je me laisse tomber, le corps parcouru de tremblements.
Je me retourne et vois Alex, debout dans un coin de ma chambre, qui me regarde avec horreur.
- Alex, dis-je plaintivement.
Il ne répond pas, continuant de me regarder.
- Alex, je t'en supplie, dis-je tandis que les larmes me montent aux yeux.
(Non, par pitié, pas ça, Alex, ne me laisse pas maintenant)
- Yann ? Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
- Le passé, mon horrible passé, il me poursuit, il essaie de détruire tout ce à quoi je tiens. Je t'en supplie Alex, j'ai besoin de toi.
- Yann, tu te rends compte de ce qui a failli se passer ?
Je suis incapable de répondre tellement je me sens mal, et Inny prend le relais.
- *Alex, Yann est horrifié par ce qui s'est passé, autant que toi. Il est temps que vous ayez une discussion tous les deux sur ce qui s'est passé à cette époque. Votre bonheur est à ce prix, car c'est sa culpabilité qui ramène ces terribles cauchemars. Pour le moment, calme-toi. Il est en état de choc et je vais lui laisser le temps de récupérer.
(*Yann, il est temps de reprendre le contrôle)
(...)
(*Yann, reviens ! Yann ?)
Nous sommes assis dans la cuisine, Alex me fait face.
- *Il est traumatisé par ce qui s'est passé, il a plongé très profond, je n'arrive pas à le faire remonter. J'ai peur qu'il s'enfonce dans les ténèbres de notre inconscient et qu'il y disparaisse. Il faut que tu lui parles, toi seul peut le sauver.
- Quoi ? Comment ça, il risque de disparaître ?
...Je me réveille dans le jardin, je suis chez moi, comment suis-je arrivé là, la mémoire des récents évènements me revient, Michel, quelle horreur, comment a-t-on pu en arriver là ? Et que s'est-il passé ensuite ? Il y a un trou dans ma mémoire, mais je me souviens de cette haine bouillonnante qui a pris le contrôle de mes gestes... Que m'est-il arrivé ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Je m'assois dans l'herbe en sanglotant, je veux me cacher le visage mais pousse soudain un cri d'horreur.
Il y a du sang sur mes mains...
- Yann ! C'est Alex, réponds-moi Yann ! Reviens à moi, remonte à la surface !
...Je reste sous le choc à regarder mes mains qui tremblent de plus en plus, ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai, je l'ai tué...
- Yann ! Yann écoute-moi, je t'en prie ! Reviens-moi Yann, je t'aime, je ne veux pas te perdre !
...Je me relève, je ne peux pas rester plus longtemps comme ça, il faut que j'ôte ce sang de mes mains, je me dirige vers le robinet contre le mur, je le tourne, laissant du sang sur la poignée, mon dieu... Je dois faire disparaître tout ce sang, jusqu'à la dernière trace...
- Yann, je t'en supplie, écoute-moi ! Je t'aime Yann, je ne pourrais pas vivre sans toi !
- Alex ?
- Yann !
Alex me serre dans ses bras à m'étouffer, il pleure sans retenue sur mon épaule.
- Alex, j'ai fait une chose horrible.
- Chut, tu n'y es pour rien.
- Non, pas tout à l'heure, mais dans mon passé.
Je raconte tout à Alex, du moins les fragments dont je me souviens, car j'ai oublié une grande partie de ce qui s'est passé.
- ...Après m'être lavé les mains et nettoyé tout ce que j'avais touché, je me suis effondré sur mon lit et là, trou noir. Quand je me suis réveillé, j'avais tout oublié. Et vu que nous avons déménagé à cette époque, je n'ai jamais revu mes tourmenteurs. Les cauchemars ont commencé quelques années plus tard, me remettant peu à peu en mémoire des bribes de ce qui s'est passé.
Alex est resté à mes côtés, me serrant toujours dans ses bras, tout au long de mon récit, qui l'a stupéfait et horrifié.
- Yann... Est-ce réellement arrivé ?
- Tu crois que c'est mon imagination ? J'en doute.
- C'est une possibilité non ? Tu n'as jamais pu te souvenir de ce qui s'est vraiment passé, seuls les cauchemars t'ont amené des images qui ne reposent peut-être sur rien, ou sur une version déformée de la réalité.
- Je... Je ne l'avais jamais envisagé.
- Il doit être possible de consulter les archives des journaux, tu sais quand c'est arrivé ?
- Laisse-moi voir... Oui, c'était à la mi-août 2002. J'avais 17 ans.
Je le regarde, ne parvenant pas à réaliser qu'il est toujours là, et que loin de me rejeter, il se propose de m'aider.
- Alex... Merci. Merci de tout mon cœur.
- Allons ! Je n'aurais jamais pu me regarder en face si je t'avais abandonné dans une telle détresse. Nous sommes ensemble, Yann, et ce, pour le meilleur et pour le pire.
Je regarde Alex, la gorge serrée, ces paroles me touchent au plus profond de moi-même.
- Es-tu vraiment certain de vouloir affronter le pire avec moi, Alex ?
- Oui, Yann. Jusqu'à... (...ce que la mort nous sépare, voudrais-je dire, mais cette phrase est trop lugubre) jusqu'au bout.
- Alex...
Je le prends dans mes bras, mon Alex. Quel jeu du destin a bien pu me faire rencontrer un homme capable d'un tel amour, allant au-delà de tout ? Que pense-t-il réellement de moi, jeune homme déchiré, dangereux, que tout le monde jugerait bon pour la camisole ? Comment peut-il m'aimer ? Mais ai-je vraiment envie de chercher une telle réponse ?
(Non)
- Eh, tu as vu l'heure ! Nous devons aller au boulot.
- Nous lancerons nos recherches sur le Net là-bas.
Nous fonçons vers le bureau, entrons dans le bâtiment et attendons l'ascenseur. Alors qu'il nous emmène vers notre étage, une pensée me vient et je regarde ma montre.
- Mince, on est jeudi ! J'ai une réunion toute la matinée.
- Vas-y, je m'occupe des recherches.
Je me prépare un café et, une fois celui-ci ingurgité, me dirige vers la salle de réunion.
La matinée promet d'être longue.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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