MYTHOLOGIE UTOPIENNE 12
Petit précis de mythologie utopienne. douzième partie.
Poss et Idon 2/2
Petit précis de mythologie utopienne. douzième partie.
Poss et Idon 2/2
A l'époque, le top pour un dieu, c'était de devenir la divinité tutélaire d'une cité. On élevait des temples à votre gloire et on se faisait un max de thunes avec les produits dérivés. Et les dieux des océans pensèrent que c'était une bonne idée. Des tridents en plastique pour les mômes, des T-shirt avec I LOVE POSS & IDON pour les touristes, la classe.
Ils jetèrent leur dévolu sur l'une des plus grandes cité de l'époque, Ath'Tenns. Manque de bol, Métis, la déesse de la sagesse, eut la même idée.
- Nous l'avons vu les premiers, dit Poss.
- Pas du tout, dit Métis, je l'observe depuis longtemps depuis l'Olympe.
- Elle est en bord de mer, dit Idon, donc elle est à nous !
- Dans tes rêves, vieille méduse !
- Oh Poss, elle m'a traité de vielle méduse...
La dispute aurait pu durer longtemps, les édiles de la cité hésitant à donner raison à Métis de peur de courroucer Poss et Idon, et inversement, quand Métis eut une idée.
- C'est simple, organisons un concours.
- Un concours ? dit Poss.
- Quel concours ? demanda Idon.
- Un cadeau pour la ville. Et le plus profitable aux habitants remporte la ville.
A la place de Poss et Idon, je me serais méfié, Métis étant connu pour sa ruse.
Poss et Idon se regardèrent, se sourirent, et brandissant leurs tridents, frappèrent le sol. Un grondement se fit entendre, la terre s'ouvrit et une source d'eau douce jaillit.
Je sais ce que tu vas me dire, ami lecteur : ''une source d'eau, bof...'' et tu aurais tort. Ath'Tenns était entourée de terres arides et souffrait souvent de pénurie d'eau, l'arrosage des jardins, le lavage de son char et le remplissage de sa piscine étant interdits plusieurs mois par an.
Les habitants de la ville applaudirent. Métis sourit, de ce sourire sinueux qu'elle avait toujours quand elle savait qu'elle avait gagné.
De la pointe de sa lance elle frappa le sol. Un petit arbre rabougris, au tronc torturé, jaillit, sa ramure se déploya et ses fruits, de forme ovale se formèrent.
Poss et Idon se regardèrent et éclatèrent de rire.
- C'est ça ton cadeau ?
- Le concours est fini et nous avons gagné...
- Que vous croyez, dit Métis. Cet arbre, que j'ai appelé ''olivier'', nécessite peu d'eau et ses fruits peuvent servir à faire de l'huile. Une huile très bonne pour la santé et qui, bientôt, sera exportée dans tout Genesia, enrichissant Ath'Tenns.
Les habitants se regardèrent, un peu perplexes,
- De plus, reprit Métis, on peut les mettre en saumure et c'est un excellent amuse-gueule pour l'apéro...
Au mot ''apéro'', les habitants applaudirent à tout rompre. Métis fut désignée déesse tutélaire de la cité, rebaptisée Métissa. Poss et Idon, furieux, envisagèrent de déclencher un tsunami pour rayer la ville de la surface de Genesia, mais les habitants de Métissa promirent aux dieux de leur construire à eux aussi un temple et d'y faire des sacrifices de temps à autres.
Poss et Idon, voulant tout de même faire bonne figure, reconnurent leur défaite, en se promettant de se venger de Métis dés qu'ils le pourraient. Et l'occasion se présenta peu de temps après.
Poss se promenait le long d'une plage de sable blanc quant il aperçut une jeune fille à la beauté peu commune. Mince, bien rondie, de longs cheveux blonds qui lui tombaient jusqu'au reins, un visage à l’ovale parfait avec de beaux yeux bleus.
- Salut ma belle, c'est une belle soirée n'est-ce pas... tu es toute seule ?
- Euh, oui, dit la jeune fille, un peu timide ayant reconnu le dieu des océans.
- C'est quoi ton petit nom ma jolie ?
- Médusa...
Un nom prédestiné, pensa Poss.
Ils marchèrent un petit moment ensemble et Poss devint entreprenant. Très entreprenant même.
Nus et enlacés sur le sable, leurs corps ondulant l'un sur l'autre, Poss voulut posséder sa maîtresse sur la plage.
- Non, minauda-t-elle, pas ici... on pourrait nous voir... et puis le sable, ça gratte...
- Tu as raison, dit Poss en refrénant ses pulsions, viens avec moi, je connais un endroit où nous serons tranquilles.
Il amena sa conquête à quelques toises et les deux tourtereaux se réfugièrent... dans un temple de Métis.
Poss allongea Médusa sur le sol, pile en dessous de la statue de la déesse, et lui fit longuement l'amour.
Métis, passant en revue les images de vidéosurveillance de ses temples, vit la scène.
Elle entra dans une violente colère. Poss, après avoir jouit, quitta Médusa médusée.
- A la prochaine ma mignonne, t'es vraiment un bon coup...
Métis apparut à cet instant dans le temple, face à Médusa.
- Catin, traînée, putain crâmante, chienne lubrique, comment as-tu osée faire ça dans mon temple ?!?!
- Je... je...
- Silence ! Tu aimes sentir les regards des hommes et des dieux sur toi ?! Tu aimes voir le désir dans leurs yeux ?! Eh bien à partir de maintenant les hommes pousseront un cri d'effroi lorsqu'ils te verront et resteront pétrifiés par tes yeux !!!
La déesse disparut. La peau de Médusa se couvrit d'écailles verdâtres, ses mains se recroquevillèrent et devinrent des serres, son visage devine hideux, des crocs poussèrent à la place de ses dents et ses beaux cheveux blonds se transformèrent en une multitude de serpents crachant et sifflant.
Une prêtresse de Métis entra dans le temple, vu le monstre qu'était devenu Médusa, poussa un cri de terreur et, leurs regard se croisant, fut changée en pierre. Médusa se réfugia dans une grotte, en maudissant Poss et Métis.
Un héros, Perséus, dut combattre Médusa, mais ça, c'est une autre histoire.