20-09-2020, 02:47 AM
CHAPITRE 29
***
ANTOINE :
J’aurais bien aimé que Nicolas soit avec nous pour cette petite randonnée mais bon… il avait quelque chose à régler au chalet et je pense qu’il fallait qu’il le fasse rapidement.
Je ne peux m’empêcher de penser qu’on aurait pu régler cela tous les deux mais voilà, il veut toujours faire les choses tout seul…
Je n’arrive pas à profiter de tout ce que cette ballade nous offre. De spectacle magnifique de la nature sous la neige ! Je suis perdu dans mes pensées et je ne peux pas m’en détacher. Petit à petit je me laisse distancer par le groupe, sans m’en rendre compte !
Finalement ce groupe est particulier : ce sont presque tous des amis de Nicolas, oui je les connais maintenant c’est vrai, mais c’est la première fois que je me retrouve seul avec eux.
Tout d’un coup je reçois une boule de neige qui vient frapper mon bras ce qui me sort de mes pensées brutalement.
-Sebastien : qu’est-ce que tu fais tout seul derrière ? Viens nous rejoindre.
-Olivier : Allez viens, tu vas voir on ne s’ennuie pas devant.
Et à ce moment là tous se retournent et font une pause pour m’attendre. Ils sont quand même sympas avec moi. Je les rejoins donc très vite et une bagarre de boules de neige commence… Oli me pousse et je tombe dans la neige, et tout en me relevant je prends une bonne poignée de neige pour en faire une boule que je lui lance …sur son visage ! Nous partons à rire et la bagarre continue pendant un bon moment. Au moins j’arrive à oublier un peu mes soucis et la pensée de mon chéri m’obsède un peu moins. Finalement on ressemble vraiment à des gamins qui se lâchent complètement dans la neige… Même Sébastien et Hugo s’y mettent, c’est très fun !
NICOLAS :
Je me retrouve seul dans le chalet avec seulement le coupable (peut-être) de ce qui s’est passé cette nuit dans ma chambre…
Je ne sais pas trop comment je vais aborder le sujet… Sans doute que je vais improviser un peu comme en primaire quand ça m’arrivait de ne rien préparer et je m’en sortais très bien… on va voir si je n’ai pas perdu mon talent !
Je fais d’abord un tour dans la cuisine ; puisqu’il a dit qu’il est malade je vais prendre deux bouteilles d’eau, une pour chacun. Ce sera un peu plus facile d’entamer le dialogue si je lui apporte quelque chose. Puis j’arrive devant la porte de sa chambre, je prends alors une profonde inspiration et je frappe.
- ?? (cousin) C’est qui ?
-moi : c’est Nicolas, je viens voir si tu vas bien et si je peux entrer ?
- ??(cousin) : Oui c’est bon, entre.
J’ouvre la porte de sa chambre et je le vois sur son lit, bien installé, torse nu avec seulement le bas d’un pyjama, en train de jouer sur son portable. Il ne parait pas bien malade mais bon …Aussitôt ce qui me frappe c’est sa jeunesse, plus jeune que moi c’est sûr. Et il n’est pas déstabilisé par mon intrusion…
-moi : je vois que tu vas plutôt pas mal ?
- ??(cousin) : Oui, je vais un peu mieux. Mais pourquoi tu n’es pas parti avec les autres toi ? Ils ont prévu une ballade plutôt sympa d’après ce que j’ai compris.
-moi : je me suis sacrifié pour prendre soin de toi et aussi parce que ta sœur ne voulait pas rester ici. Puisque tu es malade on ne pouvait pas te laisser seul au cas où tu aies besoin de quelque chose.Et puis, tiens voilà je t’ai apporté une bouteille d’eau. Ca te dit de faire un peu plus connaissance ?
- ?? (cousin) : merci pour la bouteille, bah oui pourquoi pas ? Et puis viens t’asseoir.
Je m’assois sur le lit à côté du sien, sûrement le lit de sa sœur.
-moi : pour commencer tu pourrais me dire ton nom puisque je ne le connais pas encore.
- ??(cousin) : euh oui… Je m’appelle Maxime, mais tu peux m’appeler Max, c’est comme tu veux.
-moi : moi c’est Nicolas mais tu le sais déjà non ?. Tu dois aussi savoir que je connais ta cousine depuis très longtemps et que c’est ma meilleure amie.
-Max : Oui ça je le savais et moi je suis le cousin de Noémie…
Il me fait un sourire et il se met même à rire. Je ne comprends pas tout mais je laisse tomber.
-moi : tu es un petit comique dis donc ! Sinon tu sais autre chose sur moi ?
-Max : heu… je ne pense pas.
Je pense pourtant qu’il en sait un peu plus sur moi comme par exemple que je suis gay mais il joue un petit jeu pour ne pas se dévoiler.
-moi : est-ce que tu sais pour mon orientation sexuelle ?
-Max : Ha oui, c’est de ça que tu voulais parler ? Noémie m’en avait parlé et depuis qu’on est ici on peut pas l’ignorer vu que tu t’en cache pas.
-moi : et puis pour moi et Antoine ?
-Max : ça va de paire alors oui je le sais.
-moi : et… ça te fait quoi que je sois gay ?
-Max : ça me fait absolument rien … je ne suis pas un de ces fous qui ne sont pas ouverts d’esprit au point d’être homophobes. Et en plus quand Noémie m’a parlé de votre chicane je l’ai aidée pour qu’elle accepte l’idée que tu sois gay, et ça a été difficile. Elle s’est beaucoup confié à moi et … Tu vois bien que ça ne me dérange vraiment pas.
-moi : Ha… ben ça fait plaisir d’entendre que tu l’as aidée pour que ma relation avec elle redevienne comme avant.
-Max : Je pense que Noémie t’aime un peu plus que comme un ami et c’est pour ça qu’elle a eu de la misère à accepter.
-moi : Sérieux ? je m’en doutais pas du tout !
-Max : je te crois pas, c’était tellement évident…
-moi : je ne sais pas si je devrais t’en parler mais… bon…il s’est passé quelque chose de bizarre hier dans la nuit.
-Max : avec Noémie ?
-moi : non non, je change de sujet, je veux te parler d’autre chose. Alors donc, hier soir, j’ai rejoins ma chambre avant les autres parce que j’avais sommeil et que je n’étais plus très en forme… à vrai dire j’étais même carrément saoul… Je me suis endormi mais à un moment quelqu’un est entré dans la chambre mais comme je pensais que c’était Antoine je n’ai pas cherché à en savoir plus, je me suis donc pas complètement réveillé. Le problème c’est que j’ai su ce matin qu’il n’a pas dormi avec moi c puisqu’il est allé dans la chambre de Mathieu parce qu’il était malade et qu’il voulait me laisser dormir. Et… cette personne… comment dire ?... cette personne m’a fait quelque chose que j’aime pas trop sachant que c’est pas mon Antoine qui me l’a faite.
Tout en parlant je vois que le visage de Maxime change progressivement et se défait litéralement…
-Max : Heee…Pourquoi tu me parles de ça ?
-moi : eh bien je voudrais savoir si toi tu n’aurais pas vu quelqu’un rentrer dans ma chambre ou vu quelque chose qui t’aurait paru bizarre ?
-Max : He… J’ai rien vu non… je devais être déjà couché je pense.
-Moi : Non je ne pense pas. J’ai parlé à ta sœur et aux autres et ils m’ont dit que tu ne dormais pas encore mais ils m’ont affirmé qu’ils t’avaient perdu de vue au moins 1 heure… donc le temps que cette personne que je ne connais pas est resté avec moi.
-Max : He… oui c’est sans doute le moment où je suis parti me reposer un peu car j’allais pas trop bien en fin de soirée.
Je sens que c’est un gros mensonge et je le vois s’empêtrer dans cette histoire pas très plausible. ..
-moi : sérieux je ne peux pas te croire quand tu me dis ça. Tu veux bien qu’on se dise la vérité ? Je pense vraiment que c’est toi qui est entré dans ma chambre… avoue !
Et là son visage s’empourpre ce qui le trahit involontairement.
-moi : écoute je ne vais pas me fâcher, je ne vais pas être violent avec toi mais sois honnête et ayons une petite discussion.
-Nicolas : Désolé… je ne vais pas te mentir davantage… mais je t’assure que je ne sais pas ce qu’il m’a pris hier soir quand je t’ai vu rentrer dans ta chambre, magané par l’alcool… Je me suis dit que c’était ma chance de savoir peut-être ce qu’on ressent quand on suce quelqu’un. Je sais que c’est mal et maintenant j’en ai trop honte…
Et je vois quelques larmes apparaitre qu’il ne peut contenir. Je ne pense pas qu’elles soient forcées, pour m’apitoyer, mais je sens qu’il est vraiment très malheureux de s’être allé à ce geste qu’il pensait ne pas être découvert.
-moi : mais tu savais bien que j’étais en couple et ça ne t’as pas arrêté ? Et de toute façon on ne se comporte pas comme ça avec quelqu ‘un… faire ce que tu as fait n’es pas anodin, ça peut avoir des conséquences. Quand Antoine va apprendre que c’est toi il va être très fâché et tu vas devoir assumer la responsabilité de ton acte.
-Max : je peux que te répéter que je ne sais pas ce qu’il m’a pris… et j’ai réalisé très vite la gravité de mon geste et surtout j’espérais que tu ne t’en serais pas rendu compte. Oui je sais que ton ami va être très fâché et j’accepterai sa réaction et j’en assumerai les conséquences. Et toi tu vas me faire quoi ?
-moi : je te l’ai dis, je vais raconter tout ça à Antoine et la suite tu la sauras plus tard… Mais dis-moi tu es gay ?
-Max : Je sais pas trop où j’en suis de ma sexualité. Depuis quelques temps j’ai l’impression que je change. Avant il n’y avait que les filles qui m’intéressaient, je ressentais aucune autre attirance… Je ne pensais pas que je ressentirai le même effet un jour en cotoyant un gars…Quand je suis en cours de sport, dans le vestiaire, ça m’arrive que les autres me fassent de l’effet et j’en suis très gêné. Mais en même temps les filles m’intéressent toujours autant… Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive…
-moi : et dans ce chalet il y a eu moi…
-Max : oui, il y a toi… et tu sais que tu es un garçon plutôt craquant. Je t’ai vite remarqué… Mais jamais j’aurais osé, jamais j’aurais trouvé le courage de t’aborder … c’est sous l’effet de l’alcool que tout a changé. Et aujourd’hui je m’en veux trop d’avoir abusé de toi alors que tu étais inconscient. Pardon, pardon, stp dis moi que tu me pardonnes…
-moi : si tu étais moins timide tu m’aurais dragué si je te comprends bien ? Bon tu sais ce que tu vis en ce moment, ces questions que tu te poses, je l’ai vécu aussi. Ca m’arrivait de sentir mon regard attiré par des mecs quand ils étaient beaux, mais en même temps les filles me plaisaient aussi.
-Max : mais comment c’est arrivé si tu aimais les filles ?
-moi : c’est arrivé brutalement, le premier jour d’école cette année. J’ai vu Antoine pour la première fois et je l’ai trouvé si beau et si différent des autres.Il venait de France et j’ai tout de suite adoré son petit accent. J’ai senti comme un déclic, j’ai senti que c’était LE garçon qui m’attirait et dont j’allais tomber amoureux. C’est venu comme ça, sans prévenir, et je regrette pas du tout. Par contre cela complique drôlement la vie quotidienne…
-Max : complique la vie ? comment ?
-moi : nous on a déjà vécu des gestes homophobes, une agression qui a fait partir Antoine à l’hôpital pour quelques jours. Et puis en ce qui me concerne, ma famille qui s’est complètement dessoudée depuis qu’ils savent pour moi ; mon père ne me considère plus comme son fils … ma mère, elle ne me juge pas et elle m’accompagne autant qu’elle peut dans mon choix d’assumer mon attirance. Et puis aussi on se fait insulter parfois un peu partout… tu sais, tout le monde n’accepte pas les gays, loin de là ! Il y a beaucoup d’homophobes et ça va durer encore longtemps !
-Max : Alors c’est pas simple d’accepter ce qu’on ressent si ensuite il y a de telles conséquences !
-moi : Non ce n’est pas simple mais quand on est deux et qu’on s’aime vraiment c’est moins difficile.
-Max : sérieux il y a pas mal de cons dans la vie.
Et nous voilà partis à parler pendant des heures sur ce sujet qui nous rapproche finalement. Max est un garçon sympathique et s’il n’avait pas fait ce que je lui reproche je serais bien devenu ami avec lui. Mais maintenant il risque d’y avoir entre nous un malaise difficile à écarter. D’autant que je ne sais pas comment Antoine va réagir en apprenant tout ce que je vais lui raconter.
Nous entendons enfin la porte s’ouvrir et aussitôt l’animation réapparait dans le chalet. Le calme est rompu et je rejoins le groupe avec un sentiment très curieux en moi… rassuré de connaitre mon « agresseur » nocturne mais inquiet de l’attitude que va avoir mon Antoine quand il saura …
***
ANTOINE :
J’aurais bien aimé que Nicolas soit avec nous pour cette petite randonnée mais bon… il avait quelque chose à régler au chalet et je pense qu’il fallait qu’il le fasse rapidement.
Je ne peux m’empêcher de penser qu’on aurait pu régler cela tous les deux mais voilà, il veut toujours faire les choses tout seul…
Je n’arrive pas à profiter de tout ce que cette ballade nous offre. De spectacle magnifique de la nature sous la neige ! Je suis perdu dans mes pensées et je ne peux pas m’en détacher. Petit à petit je me laisse distancer par le groupe, sans m’en rendre compte !
Finalement ce groupe est particulier : ce sont presque tous des amis de Nicolas, oui je les connais maintenant c’est vrai, mais c’est la première fois que je me retrouve seul avec eux.
Tout d’un coup je reçois une boule de neige qui vient frapper mon bras ce qui me sort de mes pensées brutalement.
-Sebastien : qu’est-ce que tu fais tout seul derrière ? Viens nous rejoindre.
-Olivier : Allez viens, tu vas voir on ne s’ennuie pas devant.
Et à ce moment là tous se retournent et font une pause pour m’attendre. Ils sont quand même sympas avec moi. Je les rejoins donc très vite et une bagarre de boules de neige commence… Oli me pousse et je tombe dans la neige, et tout en me relevant je prends une bonne poignée de neige pour en faire une boule que je lui lance …sur son visage ! Nous partons à rire et la bagarre continue pendant un bon moment. Au moins j’arrive à oublier un peu mes soucis et la pensée de mon chéri m’obsède un peu moins. Finalement on ressemble vraiment à des gamins qui se lâchent complètement dans la neige… Même Sébastien et Hugo s’y mettent, c’est très fun !
NICOLAS :
Je me retrouve seul dans le chalet avec seulement le coupable (peut-être) de ce qui s’est passé cette nuit dans ma chambre…
Je ne sais pas trop comment je vais aborder le sujet… Sans doute que je vais improviser un peu comme en primaire quand ça m’arrivait de ne rien préparer et je m’en sortais très bien… on va voir si je n’ai pas perdu mon talent !
Je fais d’abord un tour dans la cuisine ; puisqu’il a dit qu’il est malade je vais prendre deux bouteilles d’eau, une pour chacun. Ce sera un peu plus facile d’entamer le dialogue si je lui apporte quelque chose. Puis j’arrive devant la porte de sa chambre, je prends alors une profonde inspiration et je frappe.
- ?? (cousin) C’est qui ?
-moi : c’est Nicolas, je viens voir si tu vas bien et si je peux entrer ?
- ??(cousin) : Oui c’est bon, entre.
J’ouvre la porte de sa chambre et je le vois sur son lit, bien installé, torse nu avec seulement le bas d’un pyjama, en train de jouer sur son portable. Il ne parait pas bien malade mais bon …Aussitôt ce qui me frappe c’est sa jeunesse, plus jeune que moi c’est sûr. Et il n’est pas déstabilisé par mon intrusion…
-moi : je vois que tu vas plutôt pas mal ?
- ??(cousin) : Oui, je vais un peu mieux. Mais pourquoi tu n’es pas parti avec les autres toi ? Ils ont prévu une ballade plutôt sympa d’après ce que j’ai compris.
-moi : je me suis sacrifié pour prendre soin de toi et aussi parce que ta sœur ne voulait pas rester ici. Puisque tu es malade on ne pouvait pas te laisser seul au cas où tu aies besoin de quelque chose.Et puis, tiens voilà je t’ai apporté une bouteille d’eau. Ca te dit de faire un peu plus connaissance ?
- ?? (cousin) : merci pour la bouteille, bah oui pourquoi pas ? Et puis viens t’asseoir.
Je m’assois sur le lit à côté du sien, sûrement le lit de sa sœur.
-moi : pour commencer tu pourrais me dire ton nom puisque je ne le connais pas encore.
- ??(cousin) : euh oui… Je m’appelle Maxime, mais tu peux m’appeler Max, c’est comme tu veux.
-moi : moi c’est Nicolas mais tu le sais déjà non ?. Tu dois aussi savoir que je connais ta cousine depuis très longtemps et que c’est ma meilleure amie.
-Max : Oui ça je le savais et moi je suis le cousin de Noémie…
Il me fait un sourire et il se met même à rire. Je ne comprends pas tout mais je laisse tomber.
-moi : tu es un petit comique dis donc ! Sinon tu sais autre chose sur moi ?
-Max : heu… je ne pense pas.
Je pense pourtant qu’il en sait un peu plus sur moi comme par exemple que je suis gay mais il joue un petit jeu pour ne pas se dévoiler.
-moi : est-ce que tu sais pour mon orientation sexuelle ?
-Max : Ha oui, c’est de ça que tu voulais parler ? Noémie m’en avait parlé et depuis qu’on est ici on peut pas l’ignorer vu que tu t’en cache pas.
-moi : et puis pour moi et Antoine ?
-Max : ça va de paire alors oui je le sais.
-moi : et… ça te fait quoi que je sois gay ?
-Max : ça me fait absolument rien … je ne suis pas un de ces fous qui ne sont pas ouverts d’esprit au point d’être homophobes. Et en plus quand Noémie m’a parlé de votre chicane je l’ai aidée pour qu’elle accepte l’idée que tu sois gay, et ça a été difficile. Elle s’est beaucoup confié à moi et … Tu vois bien que ça ne me dérange vraiment pas.
-moi : Ha… ben ça fait plaisir d’entendre que tu l’as aidée pour que ma relation avec elle redevienne comme avant.
-Max : Je pense que Noémie t’aime un peu plus que comme un ami et c’est pour ça qu’elle a eu de la misère à accepter.
-moi : Sérieux ? je m’en doutais pas du tout !
-Max : je te crois pas, c’était tellement évident…
-moi : je ne sais pas si je devrais t’en parler mais… bon…il s’est passé quelque chose de bizarre hier dans la nuit.
-Max : avec Noémie ?
-moi : non non, je change de sujet, je veux te parler d’autre chose. Alors donc, hier soir, j’ai rejoins ma chambre avant les autres parce que j’avais sommeil et que je n’étais plus très en forme… à vrai dire j’étais même carrément saoul… Je me suis endormi mais à un moment quelqu’un est entré dans la chambre mais comme je pensais que c’était Antoine je n’ai pas cherché à en savoir plus, je me suis donc pas complètement réveillé. Le problème c’est que j’ai su ce matin qu’il n’a pas dormi avec moi c puisqu’il est allé dans la chambre de Mathieu parce qu’il était malade et qu’il voulait me laisser dormir. Et… cette personne… comment dire ?... cette personne m’a fait quelque chose que j’aime pas trop sachant que c’est pas mon Antoine qui me l’a faite.
Tout en parlant je vois que le visage de Maxime change progressivement et se défait litéralement…
-Max : Heee…Pourquoi tu me parles de ça ?
-moi : eh bien je voudrais savoir si toi tu n’aurais pas vu quelqu’un rentrer dans ma chambre ou vu quelque chose qui t’aurait paru bizarre ?
-Max : He… J’ai rien vu non… je devais être déjà couché je pense.
-Moi : Non je ne pense pas. J’ai parlé à ta sœur et aux autres et ils m’ont dit que tu ne dormais pas encore mais ils m’ont affirmé qu’ils t’avaient perdu de vue au moins 1 heure… donc le temps que cette personne que je ne connais pas est resté avec moi.
-Max : He… oui c’est sans doute le moment où je suis parti me reposer un peu car j’allais pas trop bien en fin de soirée.
Je sens que c’est un gros mensonge et je le vois s’empêtrer dans cette histoire pas très plausible. ..
-moi : sérieux je ne peux pas te croire quand tu me dis ça. Tu veux bien qu’on se dise la vérité ? Je pense vraiment que c’est toi qui est entré dans ma chambre… avoue !
Et là son visage s’empourpre ce qui le trahit involontairement.
-moi : écoute je ne vais pas me fâcher, je ne vais pas être violent avec toi mais sois honnête et ayons une petite discussion.
-Nicolas : Désolé… je ne vais pas te mentir davantage… mais je t’assure que je ne sais pas ce qu’il m’a pris hier soir quand je t’ai vu rentrer dans ta chambre, magané par l’alcool… Je me suis dit que c’était ma chance de savoir peut-être ce qu’on ressent quand on suce quelqu’un. Je sais que c’est mal et maintenant j’en ai trop honte…
Et je vois quelques larmes apparaitre qu’il ne peut contenir. Je ne pense pas qu’elles soient forcées, pour m’apitoyer, mais je sens qu’il est vraiment très malheureux de s’être allé à ce geste qu’il pensait ne pas être découvert.
-moi : mais tu savais bien que j’étais en couple et ça ne t’as pas arrêté ? Et de toute façon on ne se comporte pas comme ça avec quelqu ‘un… faire ce que tu as fait n’es pas anodin, ça peut avoir des conséquences. Quand Antoine va apprendre que c’est toi il va être très fâché et tu vas devoir assumer la responsabilité de ton acte.
-Max : je peux que te répéter que je ne sais pas ce qu’il m’a pris… et j’ai réalisé très vite la gravité de mon geste et surtout j’espérais que tu ne t’en serais pas rendu compte. Oui je sais que ton ami va être très fâché et j’accepterai sa réaction et j’en assumerai les conséquences. Et toi tu vas me faire quoi ?
-moi : je te l’ai dis, je vais raconter tout ça à Antoine et la suite tu la sauras plus tard… Mais dis-moi tu es gay ?
-Max : Je sais pas trop où j’en suis de ma sexualité. Depuis quelques temps j’ai l’impression que je change. Avant il n’y avait que les filles qui m’intéressaient, je ressentais aucune autre attirance… Je ne pensais pas que je ressentirai le même effet un jour en cotoyant un gars…Quand je suis en cours de sport, dans le vestiaire, ça m’arrive que les autres me fassent de l’effet et j’en suis très gêné. Mais en même temps les filles m’intéressent toujours autant… Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive…
-moi : et dans ce chalet il y a eu moi…
-Max : oui, il y a toi… et tu sais que tu es un garçon plutôt craquant. Je t’ai vite remarqué… Mais jamais j’aurais osé, jamais j’aurais trouvé le courage de t’aborder … c’est sous l’effet de l’alcool que tout a changé. Et aujourd’hui je m’en veux trop d’avoir abusé de toi alors que tu étais inconscient. Pardon, pardon, stp dis moi que tu me pardonnes…
-moi : si tu étais moins timide tu m’aurais dragué si je te comprends bien ? Bon tu sais ce que tu vis en ce moment, ces questions que tu te poses, je l’ai vécu aussi. Ca m’arrivait de sentir mon regard attiré par des mecs quand ils étaient beaux, mais en même temps les filles me plaisaient aussi.
-Max : mais comment c’est arrivé si tu aimais les filles ?
-moi : c’est arrivé brutalement, le premier jour d’école cette année. J’ai vu Antoine pour la première fois et je l’ai trouvé si beau et si différent des autres.Il venait de France et j’ai tout de suite adoré son petit accent. J’ai senti comme un déclic, j’ai senti que c’était LE garçon qui m’attirait et dont j’allais tomber amoureux. C’est venu comme ça, sans prévenir, et je regrette pas du tout. Par contre cela complique drôlement la vie quotidienne…
-Max : complique la vie ? comment ?
-moi : nous on a déjà vécu des gestes homophobes, une agression qui a fait partir Antoine à l’hôpital pour quelques jours. Et puis en ce qui me concerne, ma famille qui s’est complètement dessoudée depuis qu’ils savent pour moi ; mon père ne me considère plus comme son fils … ma mère, elle ne me juge pas et elle m’accompagne autant qu’elle peut dans mon choix d’assumer mon attirance. Et puis aussi on se fait insulter parfois un peu partout… tu sais, tout le monde n’accepte pas les gays, loin de là ! Il y a beaucoup d’homophobes et ça va durer encore longtemps !
-Max : Alors c’est pas simple d’accepter ce qu’on ressent si ensuite il y a de telles conséquences !
-moi : Non ce n’est pas simple mais quand on est deux et qu’on s’aime vraiment c’est moins difficile.
-Max : sérieux il y a pas mal de cons dans la vie.
Et nous voilà partis à parler pendant des heures sur ce sujet qui nous rapproche finalement. Max est un garçon sympathique et s’il n’avait pas fait ce que je lui reproche je serais bien devenu ami avec lui. Mais maintenant il risque d’y avoir entre nous un malaise difficile à écarter. D’autant que je ne sais pas comment Antoine va réagir en apprenant tout ce que je vais lui raconter.
Nous entendons enfin la porte s’ouvrir et aussitôt l’animation réapparait dans le chalet. Le calme est rompu et je rejoins le groupe avec un sentiment très curieux en moi… rassuré de connaitre mon « agresseur » nocturne mais inquiet de l’attitude que va avoir mon Antoine quand il saura …