16-09-2020, 09:08 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 10:16 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 180 (Aix en Provence) (Le lendemain en fin d’après-midi)
« Salle de réveil »
La première sensation me venant à l’esprit quand enfin je me libère de celui de Benjamin, c’est la soif qui assèche ma bouche et je me lève les membres raides d’avoir gardé cette position assise pendant si longtemps, pour me diriger directement vers le cabinet de toilette attenant et boire avidement de longs traits directement au robinet du lavabo.
Pour Benjamin je suis resté le plus possible dans son vécu réel qu’il avait gardé encore très bien en mémoire inconsciente de ses années précédant le drame, ne rajoutant à ça que le fait qu’il soit au courant de qui sont ses parents biologiques et je ne suis réellement intervenu qu’après le choc pour mettre en place les nouveaux souvenirs en lieu et place de six des sept années passées dans le centre.
Dans ses nouveaux souvenirs, le choc l’aurait mis dans un coma profond durant une grande partie de ces longues années, six ans exactement et m’évitant ainsi trop d’incohérences en ne reprenant l’idée du centre que pour les besoins d’une rééducation rapide et consistant essentiellement à avoir passé la dernière année dans une école spécialisée spécialement adaptée à sa remise en forme physique ainsi qu’à lui faire rattraper son retard sur ses connaissances du monde actuel et sur sa scolarité.
Pour ça j’ai conservé toutes les images du centre avec les visages des personnes qu’il avait en mémoire, en y rajoutant simplement mais c’est la chose qui m’a pris le plus de temps, les longues heures de cours qui m’ont beaucoup aidé à boucher les trous des souvenirs que j’ai dû effacer avec soin concernant certaines visions des autres résidents qui sinon lui auraient donné de quoi se poser trop de questions sur leurs états mentaux et bien sûr toutes celles concernant les abus qu’il a subis ces deux dernières années sur sa personne.
Le voilà maintenant prêt à reprendre une vie normale, son opération étant justifiée par l’élimination d’un dernier caillot qui ne se serait pas résorbé seul et aurait risqué de lui occasionner des nuisances s’il était resté dans l’état.
J’ai un peu transgressé ce qui avait été convenu la veille entre ses parents et moi, mais je ne pense pas qu’ils m’en veuillent et je leur laisse la surprise ainsi qu’à tous ceux que j’aime, de voir sa réaction quand nous nous retrouverons face à face.
Maintenant il est temps de le confier dans les mains du personnel de l’hôpital et de laisser sa vie reprendre son cours, je suis sûr au moins d’avoir trouvé en lui un ami même s’il n’aura jamais la place dans mon cœur qu’a pu avoir Mathis durant toutes ces années de cette vie de rêve que j’aurais tant aimé n’avoir jamais quitté.
Quelle n’est pas ma surprise en ouvrant la porte d’avoir la vision de Maurice endormi sur une chaise, deux hommes à lui que je n’avais encore jamais vu montant la garde en silence pour laisser leur patron se reposer.
J’avoue qu’encore une fois je me laisse prendre à la sensiblerie qui est ma marque de fabrique, une larme s’écoulant lentement de ma joue à la vue de cet homme qui m’a lui aussi tout comme ses homologues d’un autre temps pris en affection et qu’il ne vienne pas me dire que sa présence non-stop n’est due qu’à sa fonction ainsi qu’aux ordres qu’il a reçu.
Son sixième sens doit être très affûté car le fait de simplement l’observer lui fait ouvrir les yeux, son regard n’attend qu’une réponse que je m’empresse de lui donner pour le rassurer.
- Il ne devrait pas tarder à s’éveiller mais j’ai fait en sorte qu’il reste endormi le temps que son cerveau assimile toutes les nouvelles données, j’ai fait pour le mieux et si ça ne lui rend pas ses années perdues, au moins il retrouvera une vie normale.
Maurice va pour me dire quelque chose mais il se retient au dernier moment en se rappelant que nous ne sommes pas seuls dans le couloir.
- Akihito ne tarit pas d’éloges sur la façon avec laquelle tu as mené cette opération et j’ai dû lui rappeler plusieurs fois sa promesse de ne rien révéler à personne, parce qu’il était prêt crois-moi à faire une conférence de presse tellement il a été impressionné.
- Ce n’était pas une bonne idée de le faire venir tu sais ?
- Hélas elle ne venait pas de moi !! Je suis bien obligé de justifier mes heures passées avec toi à mon supérieur, mon tort a sans doute été de l’avertir avant de savoir tout ce que j’ai appris depuis sur toi et tes mystérieuses pour ne pas dire autre chose, capacités !!
Il se tourne vers ses hommes.
- Vous pouvez disposer !! Je me charge de reconduire Florian chez lui !!
- Bien patron !!
Nous attendons tous les deux qu’ils ne soient plus visibles pour en venir aux questions essentielles.
- Tu lui as dit quoi exactement ?
- Il connaît tout de toi jusqu’à ces dernières quarante-huit heures, je préférerais qu’il ne découvre pas dans l’immédiat ces choses que tu peux mettre dans la tête des gens.
- Tu as peur qu’il craigne que je m’en serve pour de mauvaises intentions ? Je ne ferai jamais une chose pareille, je te le promets !!
- J’en suis convaincu Florian, sinon je n’aurais pas voulu garder ça pour moi !!
- Et pour les abeilles ?? Je ne m’en souviens pas tu sais ?? Ni de les avoir fait venir ni le reste ensuite et j’ai été le premier étonné de me retrouver couvert de miel en me réveillant !!
- Pas autant que nous crois-moi !! Et pour ce qui est du rapport sur le sujet, Je crois que depuis qu’il l’a lu c’est lui qui doit les avoir Hi ! Hi !
- Pour Benjamin, il faut le sortir d’ici rapidement avant que quelqu’un ne finisse par s’apercevoir de quelque chose !!
- (Maurice) On ne devrait pas attendre qu’il se réveille ??
- Il en a jusqu’à après-demain matin au moins à roupiller comme un loir, il est guéri tu sais ?? Plus besoin d’y aller aux petits soins avec lui !! D’ailleurs fais-moi penser à lui enlever le plâtre avant qu’il ne revienne à lui de façon à ce que je fasse disparaître les dernières cicatrices avant que ses cheveux repoussent.
Je vois bien le regard de Maurice qui me fixe subjugué par mes paroles, je comprends aussi l’étrangeté pour lui pour ne pas dire l’incrédulité qu’il ressent devant ce que je suis capable de faire et moi-même n’en reviens toujours pas si ce n’est que j’en ai pris l’habitude, faisant presque naturellement ce qui pourtant me semble toujours tenir du miracle.
- Je comprends que pour toi ce n’est pas facile à accepter, dis-toi bien que pour moi c’est un peu pareil !! Bon !! Je dois encore retourner chez les Louvain pour les préparer au réveil de Benjamin, ils ont besoin que je leur mette en place certains souvenirs à eux aussi sinon ça risque de « buguer » grave !! Après ça je file au lit et j’hiberne Hi ! Hi!
CHAPITRE 181 (Aix en Provence) (Le lendemain matin)
« Chez les De Bierne, chambre des garçons »
Quand j’ouvre les yeux, la chambre est vide et je me tourne vers le réveil qui m’indique dix heures vingt-deux, j’hésite à paresser une heure ou deux de plus quand des sons de voix me parviennent depuis le jardin.
- Ce n’est pas ma faute !! J’avais juste oublié de prévenir mes parents !!
- Là !! C’est sûr, on est dans la merde !!
- Surtout Florian !!
J’ai bien reconnu la voix de Chloé parlant avec Antoine, maintenant le ton employé ne me dit rien qui vaille et je me précipite à la fenêtre pour en savoir plus.
- Qu’est-ce qu’il se passe encore ??
- (Chloé) C’est Éric !! Il sait que tu es là !! Il a téléphoné chez moi ce matin pour savoir si c’était toujours ok pour nous demain !! Tu te rappelles qu’on devait passer la journée tous ensemble, seulement c’est ma mère qui a décroché et elle a pensé qu’il était au courant, du coup elle a vendu la mèche !!
- Il a réagi comment ??
- Mal !!
- Ah, je comprends !! Ils sont où les autres ??
- Dans la cuisine je crois !!
- Dites-leur de se préparer, nous allons chez Éric percer l’abcès avant qu’il ne soit trop tard !! Je m’habille et je descends !!
***/***
« Treize heures trente, devant chez les Delierre »
Nous nous arrêtons devant la porte, je ressens le stress de mes amis et j’avoue que je n’en mène pas large moi non plus, seulement je sais aussi que plus nous tarderons à avoir cette explication et plus elle sera difficile, Éric ayant tout le temps de ruminer le pire en pensant qu’on a voulu se moquer de lui.
- Nous y allons nous deux Chloé, vous autres allez donc nous attendre au bistrot du coin !! J’espère que ça va aller et qu’on vous rejoindra rapidement !!
- (Yuan nerveux) Et s’il ne veut rien savoir ?
- J’aurais alors perdu quelqu’un en qui je tiens beaucoup !!
- (Antonin) Tu ne lui as rien fait à lui pourtant ??
- (Chloé) Peut-être pas physiquement mais après la conversation que j’ai eue avec sa mère, moralement il en a pris un coup !!
- (Antoine) Tu vas lui dire quoi ??
- Si je lui dis de but en blanc la vérité, jamais il ne voudra me croire et si je lui raconte des histoires, ça risque d’être encore pire quand il s’en rendra compte !! La présence de Chloé devrait le faire réfléchir et ce que j’ai amené aussi, du moins c’est mon vœu le plus cher croyez-moi !!
Antoine montre du doigt la pochette que j’ai amenée avec moi.
- Tu crois qu’avec ça les choses seront plus faciles ?
- Ça plus quelques autres arguments, de toute façon je n’ai pas trop le choix et peut-être que le fait de venir aussi vite le voir ira dans le bon sens !!
- (Yuan) En plus il a appris à t’apprécier la fois où nous l’avons rencontré, ce n’est pas comme s’il te revoyait après sept ans sans nouvelle !!
- Je vais vite être renseigné Hi ! Hi !
- (Chloé) J’y crois pas !! Ça le fait rire en plus, alors que nous, on stresse à sa place !! Tu es vraiment un drôle de loustic quand même !!
- C’est ça qui fait mon charme ma puce, pas vrai les copains ??
Le sourire moqueur et ironique de mes trois loulous, ajouté aux regards appuyés qu’ils ont vers ma braguette me fait comprendre que je ne devrais pas insister et revenir à des choses plus sérieuses, aussi c’est d’un geste de la main simulant l’agacement que je leur fais signe de partir pendant que Chloé prête à éclater de rire devant la tête que je fais, appuie sur la sonnette pour s’annoncer.
C’est à nouveau Monique qui ouvre la porte cette fois encore, reconnaissant Chloé et lui faisant un sourire crispé qui n’est pas pour nous rassurer.
- Chloé ??? Je ne sais pas ce qu’il se passe entre vous, mais depuis ce matin Éric est d’une humeur de chien !! Il n’est même pas descendu à midi pour manger !! J’espère que vous ne vous êtes pas disputés au moins ??
- (Chloé) C’est justement pour ça que nous sommes venus !!
CHAPITRE 182 (Salon de Provence) (Explications)
Au « nous » de Chloé, Monique remarque alors seulement ma présence.
- Excusez-moi jeune homme, je ne vous avais pas vu !!
- Bonjour !! Je pense que c’est à cause de moi si Éric reste enfermé dans sa chambre, Chloé n’y est pour rien.
- (Chloé) Peut-être pourrions-nous vous expliquez ailleurs que sur le pas-de-porte ??
Monique me fixe un long moment avant de réagir aux paroles de Chloé.
- Mais oui bien sûr, entrez donc !! Chloé, tu connais le chemin !!
Nous arrivons donc au salon où José termine son café, il se tourne vers nous surpris apparemment de voir un couple de jeune entrer chez lui et c’est sa femme qui commence les présentations afin de couper court à ce début de silence gêné qui commençait à s’instaurer.
- Tu ne reconnais pas Chloé je présume ?
- (José) Chloé ??? Comment le pourrais-je ?? D’une gamine que nous avons laissée derrière nous il y a sept ans, te voici transformée en une belle jeune fille que beaucoup de garçons doivent courtiser.
- (Chloé amusée) Si seulement c’était vrai Hi ! Hi !
- (José) Ton ami ne dira pas le contraire, pas vrai jeune homme ?
- Bah !! Je ne suis pas le meilleur juge qui soit, mais c’est vrai que le châssis vaut largement l’informatique embarquée Hi ! Hi !
- (Chloé) Pffttt !!! Pourquoi je n’ai que des copains gays moi ??
La surprise de l’aveu laisse les deux adultes sur le cul, se regardant avec surprise tout d’abord puis un visible amusement qui me rassure quant à leur tolérance sur ce sujet pour beaucoup encore délicat.
- (Monique) Vous me disiez jeune homme que l’humeur exécrable de mon fils depuis ce matin vous était imputable ?
- C’est exact !! Et si vous me le permettez, j’aimerais aller m’en expliquer avec lui !! Chloé en profitera pour répondre à vos questions, si vous êtes d’accord ?
José me regarde depuis le début avec un drôle d’air, essayant très certainement de comprendre ma présence ici avec Chloé et surtout je pense, mon lien si lien il y a avec son fils.
- Sa chambre est au dernier étage, vous ne pouvez pas vous tromper puisque c’est la seule !!
- Merci !! Je vais voir si je peux arranger les choses avec Éric !! Je te laisse tout expliquer ma puce !!
***/***
Monique, José et Chloé attendent qu’il soit sorti du salon pour reprendre la conversation sur ce qui à amener leur visite et c’est Monique qui reprend la parole la première une fois la silhouette du petit rouquin disparu de sa vue.
- Un garçon très mignon et sympathique, tu sais choisir tes amis !!
- (Chloé) Pourtant il y a quelques jours encore c’était le garçon que je détestais le plus et mon père n’avait qu’une idée en tête s’il revenait à Aix, c’était de l’attraper entre quatre yeux pour lui faire sa fête.
- (José) Je me disais aussi que son visage ne m’était pas inconnu !! Il est donc revenu après toutes ces années ?
- (Monique ahurie) Mais de quoi tu parles, enfin ??
- (José) C’est le petit-fils de Michel et Maryse !!
- (Monique) Non !!! Et il ose venir ici pour voir Éric ?? Il a un sacré culot après ce qu’il a fait !!
- (Chloé) Florian n’est plus le même, essayez de vous calmer le temps que je vous explique !! Vous pensez bien que je ne serai pas venue avec lui si ce n’était pas le cas !!
***/***
J’arrive en haut des marches où un minuscule palier donne sur une porte qui doit être celle de sa chambre, si je suis venu jusqu’ici ce n’est pas pour reculer maintenant et c’est donc sans hésiter que je frappe à sa porte, attendant sa réaction quand il verra qui l’attend derrière.
« Toc ! Toc ! Toc ! »
- J’ai dit que je voulais être seul !!
« Toc ! Toc ! Toc ! »
J’entends un soupir marqué d’exaspération à l’intérieur de la chambre, puis des pas qui s’avancent vers la porte et la déverrouille dans un bruit sec, visiblement agacé qu’on ne respecte pas sa volonté de ne voir personne.
La porte s’ouvre dans la foulée, je capte aussitôt son regard marquant la surprise quand il me reconnaît et j’ai juste le temps de mettre mon pied dans l’encadrement au moment où il s’apprête à la refermer sous mon nez sans une parole.
- Attends, Éric !!
La porte s’ouvre de nouveau, son regard me fusille et ses poings se serrent au point d’en avoir les articulations toutes blanches de l’envie qu’il a de me les mettre dans la figure.
- Vas-y, frappe-moi si ça doit te soulager !! J’avoue que j’aurais préféré un autre accueil que celui-là, mais je comprends très bien que tu m’en veuilles toujours !!
Je me sens happer brutalement par le col, mon dos vient ensuite frapper durement le mur contre lequel il me plaque et son autre poing toujours serrer, se lève menaçant prêt à frapper.
Je ferme les yeux en attendant le coup qui ne va pas manquer d’arriver, quelques secondes passent avant que je puisse respirer plus à l’aise quand il relâche son étreinte et que la porte claque un grand coup, se refermant à double tour en me laissant seul sur le palier.
- Fous le camp de chez moi !! Et ne reviens plus sinon je te casse la gueule pour de bon, c’est bien compris ??
- Non!!
« Salle de réveil »
La première sensation me venant à l’esprit quand enfin je me libère de celui de Benjamin, c’est la soif qui assèche ma bouche et je me lève les membres raides d’avoir gardé cette position assise pendant si longtemps, pour me diriger directement vers le cabinet de toilette attenant et boire avidement de longs traits directement au robinet du lavabo.
Pour Benjamin je suis resté le plus possible dans son vécu réel qu’il avait gardé encore très bien en mémoire inconsciente de ses années précédant le drame, ne rajoutant à ça que le fait qu’il soit au courant de qui sont ses parents biologiques et je ne suis réellement intervenu qu’après le choc pour mettre en place les nouveaux souvenirs en lieu et place de six des sept années passées dans le centre.
Dans ses nouveaux souvenirs, le choc l’aurait mis dans un coma profond durant une grande partie de ces longues années, six ans exactement et m’évitant ainsi trop d’incohérences en ne reprenant l’idée du centre que pour les besoins d’une rééducation rapide et consistant essentiellement à avoir passé la dernière année dans une école spécialisée spécialement adaptée à sa remise en forme physique ainsi qu’à lui faire rattraper son retard sur ses connaissances du monde actuel et sur sa scolarité.
Pour ça j’ai conservé toutes les images du centre avec les visages des personnes qu’il avait en mémoire, en y rajoutant simplement mais c’est la chose qui m’a pris le plus de temps, les longues heures de cours qui m’ont beaucoup aidé à boucher les trous des souvenirs que j’ai dû effacer avec soin concernant certaines visions des autres résidents qui sinon lui auraient donné de quoi se poser trop de questions sur leurs états mentaux et bien sûr toutes celles concernant les abus qu’il a subis ces deux dernières années sur sa personne.
Le voilà maintenant prêt à reprendre une vie normale, son opération étant justifiée par l’élimination d’un dernier caillot qui ne se serait pas résorbé seul et aurait risqué de lui occasionner des nuisances s’il était resté dans l’état.
J’ai un peu transgressé ce qui avait été convenu la veille entre ses parents et moi, mais je ne pense pas qu’ils m’en veuillent et je leur laisse la surprise ainsi qu’à tous ceux que j’aime, de voir sa réaction quand nous nous retrouverons face à face.
Maintenant il est temps de le confier dans les mains du personnel de l’hôpital et de laisser sa vie reprendre son cours, je suis sûr au moins d’avoir trouvé en lui un ami même s’il n’aura jamais la place dans mon cœur qu’a pu avoir Mathis durant toutes ces années de cette vie de rêve que j’aurais tant aimé n’avoir jamais quitté.
Quelle n’est pas ma surprise en ouvrant la porte d’avoir la vision de Maurice endormi sur une chaise, deux hommes à lui que je n’avais encore jamais vu montant la garde en silence pour laisser leur patron se reposer.
J’avoue qu’encore une fois je me laisse prendre à la sensiblerie qui est ma marque de fabrique, une larme s’écoulant lentement de ma joue à la vue de cet homme qui m’a lui aussi tout comme ses homologues d’un autre temps pris en affection et qu’il ne vienne pas me dire que sa présence non-stop n’est due qu’à sa fonction ainsi qu’aux ordres qu’il a reçu.
Son sixième sens doit être très affûté car le fait de simplement l’observer lui fait ouvrir les yeux, son regard n’attend qu’une réponse que je m’empresse de lui donner pour le rassurer.
- Il ne devrait pas tarder à s’éveiller mais j’ai fait en sorte qu’il reste endormi le temps que son cerveau assimile toutes les nouvelles données, j’ai fait pour le mieux et si ça ne lui rend pas ses années perdues, au moins il retrouvera une vie normale.
Maurice va pour me dire quelque chose mais il se retient au dernier moment en se rappelant que nous ne sommes pas seuls dans le couloir.
- Akihito ne tarit pas d’éloges sur la façon avec laquelle tu as mené cette opération et j’ai dû lui rappeler plusieurs fois sa promesse de ne rien révéler à personne, parce qu’il était prêt crois-moi à faire une conférence de presse tellement il a été impressionné.
- Ce n’était pas une bonne idée de le faire venir tu sais ?
- Hélas elle ne venait pas de moi !! Je suis bien obligé de justifier mes heures passées avec toi à mon supérieur, mon tort a sans doute été de l’avertir avant de savoir tout ce que j’ai appris depuis sur toi et tes mystérieuses pour ne pas dire autre chose, capacités !!
Il se tourne vers ses hommes.
- Vous pouvez disposer !! Je me charge de reconduire Florian chez lui !!
- Bien patron !!
Nous attendons tous les deux qu’ils ne soient plus visibles pour en venir aux questions essentielles.
- Tu lui as dit quoi exactement ?
- Il connaît tout de toi jusqu’à ces dernières quarante-huit heures, je préférerais qu’il ne découvre pas dans l’immédiat ces choses que tu peux mettre dans la tête des gens.
- Tu as peur qu’il craigne que je m’en serve pour de mauvaises intentions ? Je ne ferai jamais une chose pareille, je te le promets !!
- J’en suis convaincu Florian, sinon je n’aurais pas voulu garder ça pour moi !!
- Et pour les abeilles ?? Je ne m’en souviens pas tu sais ?? Ni de les avoir fait venir ni le reste ensuite et j’ai été le premier étonné de me retrouver couvert de miel en me réveillant !!
- Pas autant que nous crois-moi !! Et pour ce qui est du rapport sur le sujet, Je crois que depuis qu’il l’a lu c’est lui qui doit les avoir Hi ! Hi !
- Pour Benjamin, il faut le sortir d’ici rapidement avant que quelqu’un ne finisse par s’apercevoir de quelque chose !!
- (Maurice) On ne devrait pas attendre qu’il se réveille ??
- Il en a jusqu’à après-demain matin au moins à roupiller comme un loir, il est guéri tu sais ?? Plus besoin d’y aller aux petits soins avec lui !! D’ailleurs fais-moi penser à lui enlever le plâtre avant qu’il ne revienne à lui de façon à ce que je fasse disparaître les dernières cicatrices avant que ses cheveux repoussent.
Je vois bien le regard de Maurice qui me fixe subjugué par mes paroles, je comprends aussi l’étrangeté pour lui pour ne pas dire l’incrédulité qu’il ressent devant ce que je suis capable de faire et moi-même n’en reviens toujours pas si ce n’est que j’en ai pris l’habitude, faisant presque naturellement ce qui pourtant me semble toujours tenir du miracle.
- Je comprends que pour toi ce n’est pas facile à accepter, dis-toi bien que pour moi c’est un peu pareil !! Bon !! Je dois encore retourner chez les Louvain pour les préparer au réveil de Benjamin, ils ont besoin que je leur mette en place certains souvenirs à eux aussi sinon ça risque de « buguer » grave !! Après ça je file au lit et j’hiberne Hi ! Hi!
CHAPITRE 181 (Aix en Provence) (Le lendemain matin)
« Chez les De Bierne, chambre des garçons »
Quand j’ouvre les yeux, la chambre est vide et je me tourne vers le réveil qui m’indique dix heures vingt-deux, j’hésite à paresser une heure ou deux de plus quand des sons de voix me parviennent depuis le jardin.
- Ce n’est pas ma faute !! J’avais juste oublié de prévenir mes parents !!
- Là !! C’est sûr, on est dans la merde !!
- Surtout Florian !!
J’ai bien reconnu la voix de Chloé parlant avec Antoine, maintenant le ton employé ne me dit rien qui vaille et je me précipite à la fenêtre pour en savoir plus.
- Qu’est-ce qu’il se passe encore ??
- (Chloé) C’est Éric !! Il sait que tu es là !! Il a téléphoné chez moi ce matin pour savoir si c’était toujours ok pour nous demain !! Tu te rappelles qu’on devait passer la journée tous ensemble, seulement c’est ma mère qui a décroché et elle a pensé qu’il était au courant, du coup elle a vendu la mèche !!
- Il a réagi comment ??
- Mal !!
- Ah, je comprends !! Ils sont où les autres ??
- Dans la cuisine je crois !!
- Dites-leur de se préparer, nous allons chez Éric percer l’abcès avant qu’il ne soit trop tard !! Je m’habille et je descends !!
***/***
« Treize heures trente, devant chez les Delierre »
Nous nous arrêtons devant la porte, je ressens le stress de mes amis et j’avoue que je n’en mène pas large moi non plus, seulement je sais aussi que plus nous tarderons à avoir cette explication et plus elle sera difficile, Éric ayant tout le temps de ruminer le pire en pensant qu’on a voulu se moquer de lui.
- Nous y allons nous deux Chloé, vous autres allez donc nous attendre au bistrot du coin !! J’espère que ça va aller et qu’on vous rejoindra rapidement !!
- (Yuan nerveux) Et s’il ne veut rien savoir ?
- J’aurais alors perdu quelqu’un en qui je tiens beaucoup !!
- (Antonin) Tu ne lui as rien fait à lui pourtant ??
- (Chloé) Peut-être pas physiquement mais après la conversation que j’ai eue avec sa mère, moralement il en a pris un coup !!
- (Antoine) Tu vas lui dire quoi ??
- Si je lui dis de but en blanc la vérité, jamais il ne voudra me croire et si je lui raconte des histoires, ça risque d’être encore pire quand il s’en rendra compte !! La présence de Chloé devrait le faire réfléchir et ce que j’ai amené aussi, du moins c’est mon vœu le plus cher croyez-moi !!
Antoine montre du doigt la pochette que j’ai amenée avec moi.
- Tu crois qu’avec ça les choses seront plus faciles ?
- Ça plus quelques autres arguments, de toute façon je n’ai pas trop le choix et peut-être que le fait de venir aussi vite le voir ira dans le bon sens !!
- (Yuan) En plus il a appris à t’apprécier la fois où nous l’avons rencontré, ce n’est pas comme s’il te revoyait après sept ans sans nouvelle !!
- Je vais vite être renseigné Hi ! Hi !
- (Chloé) J’y crois pas !! Ça le fait rire en plus, alors que nous, on stresse à sa place !! Tu es vraiment un drôle de loustic quand même !!
- C’est ça qui fait mon charme ma puce, pas vrai les copains ??
Le sourire moqueur et ironique de mes trois loulous, ajouté aux regards appuyés qu’ils ont vers ma braguette me fait comprendre que je ne devrais pas insister et revenir à des choses plus sérieuses, aussi c’est d’un geste de la main simulant l’agacement que je leur fais signe de partir pendant que Chloé prête à éclater de rire devant la tête que je fais, appuie sur la sonnette pour s’annoncer.
C’est à nouveau Monique qui ouvre la porte cette fois encore, reconnaissant Chloé et lui faisant un sourire crispé qui n’est pas pour nous rassurer.
- Chloé ??? Je ne sais pas ce qu’il se passe entre vous, mais depuis ce matin Éric est d’une humeur de chien !! Il n’est même pas descendu à midi pour manger !! J’espère que vous ne vous êtes pas disputés au moins ??
- (Chloé) C’est justement pour ça que nous sommes venus !!
CHAPITRE 182 (Salon de Provence) (Explications)
Au « nous » de Chloé, Monique remarque alors seulement ma présence.
- Excusez-moi jeune homme, je ne vous avais pas vu !!
- Bonjour !! Je pense que c’est à cause de moi si Éric reste enfermé dans sa chambre, Chloé n’y est pour rien.
- (Chloé) Peut-être pourrions-nous vous expliquez ailleurs que sur le pas-de-porte ??
Monique me fixe un long moment avant de réagir aux paroles de Chloé.
- Mais oui bien sûr, entrez donc !! Chloé, tu connais le chemin !!
Nous arrivons donc au salon où José termine son café, il se tourne vers nous surpris apparemment de voir un couple de jeune entrer chez lui et c’est sa femme qui commence les présentations afin de couper court à ce début de silence gêné qui commençait à s’instaurer.
- Tu ne reconnais pas Chloé je présume ?
- (José) Chloé ??? Comment le pourrais-je ?? D’une gamine que nous avons laissée derrière nous il y a sept ans, te voici transformée en une belle jeune fille que beaucoup de garçons doivent courtiser.
- (Chloé amusée) Si seulement c’était vrai Hi ! Hi !
- (José) Ton ami ne dira pas le contraire, pas vrai jeune homme ?
- Bah !! Je ne suis pas le meilleur juge qui soit, mais c’est vrai que le châssis vaut largement l’informatique embarquée Hi ! Hi !
- (Chloé) Pffttt !!! Pourquoi je n’ai que des copains gays moi ??
La surprise de l’aveu laisse les deux adultes sur le cul, se regardant avec surprise tout d’abord puis un visible amusement qui me rassure quant à leur tolérance sur ce sujet pour beaucoup encore délicat.
- (Monique) Vous me disiez jeune homme que l’humeur exécrable de mon fils depuis ce matin vous était imputable ?
- C’est exact !! Et si vous me le permettez, j’aimerais aller m’en expliquer avec lui !! Chloé en profitera pour répondre à vos questions, si vous êtes d’accord ?
José me regarde depuis le début avec un drôle d’air, essayant très certainement de comprendre ma présence ici avec Chloé et surtout je pense, mon lien si lien il y a avec son fils.
- Sa chambre est au dernier étage, vous ne pouvez pas vous tromper puisque c’est la seule !!
- Merci !! Je vais voir si je peux arranger les choses avec Éric !! Je te laisse tout expliquer ma puce !!
***/***
Monique, José et Chloé attendent qu’il soit sorti du salon pour reprendre la conversation sur ce qui à amener leur visite et c’est Monique qui reprend la parole la première une fois la silhouette du petit rouquin disparu de sa vue.
- Un garçon très mignon et sympathique, tu sais choisir tes amis !!
- (Chloé) Pourtant il y a quelques jours encore c’était le garçon que je détestais le plus et mon père n’avait qu’une idée en tête s’il revenait à Aix, c’était de l’attraper entre quatre yeux pour lui faire sa fête.
- (José) Je me disais aussi que son visage ne m’était pas inconnu !! Il est donc revenu après toutes ces années ?
- (Monique ahurie) Mais de quoi tu parles, enfin ??
- (José) C’est le petit-fils de Michel et Maryse !!
- (Monique) Non !!! Et il ose venir ici pour voir Éric ?? Il a un sacré culot après ce qu’il a fait !!
- (Chloé) Florian n’est plus le même, essayez de vous calmer le temps que je vous explique !! Vous pensez bien que je ne serai pas venue avec lui si ce n’était pas le cas !!
***/***
J’arrive en haut des marches où un minuscule palier donne sur une porte qui doit être celle de sa chambre, si je suis venu jusqu’ici ce n’est pas pour reculer maintenant et c’est donc sans hésiter que je frappe à sa porte, attendant sa réaction quand il verra qui l’attend derrière.
« Toc ! Toc ! Toc ! »
- J’ai dit que je voulais être seul !!
« Toc ! Toc ! Toc ! »
J’entends un soupir marqué d’exaspération à l’intérieur de la chambre, puis des pas qui s’avancent vers la porte et la déverrouille dans un bruit sec, visiblement agacé qu’on ne respecte pas sa volonté de ne voir personne.
La porte s’ouvre dans la foulée, je capte aussitôt son regard marquant la surprise quand il me reconnaît et j’ai juste le temps de mettre mon pied dans l’encadrement au moment où il s’apprête à la refermer sous mon nez sans une parole.
- Attends, Éric !!
La porte s’ouvre de nouveau, son regard me fusille et ses poings se serrent au point d’en avoir les articulations toutes blanches de l’envie qu’il a de me les mettre dans la figure.
- Vas-y, frappe-moi si ça doit te soulager !! J’avoue que j’aurais préféré un autre accueil que celui-là, mais je comprends très bien que tu m’en veuilles toujours !!
Je me sens happer brutalement par le col, mon dos vient ensuite frapper durement le mur contre lequel il me plaque et son autre poing toujours serrer, se lève menaçant prêt à frapper.
Je ferme les yeux en attendant le coup qui ne va pas manquer d’arriver, quelques secondes passent avant que je puisse respirer plus à l’aise quand il relâche son étreinte et que la porte claque un grand coup, se refermant à double tour en me laissant seul sur le palier.
- Fous le camp de chez moi !! Et ne reviens plus sinon je te casse la gueule pour de bon, c’est bien compris ??
- Non!!
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