16-09-2020, 09:06 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 10:11 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 174 (Aix en Provence) (Centre hospitalier, deux jours plus tard)
L’infirmière referme la porte de la chambre derrière elle, non sans au préalable avoir lancé un dernier sourire attendri au jeune homme qui y est enfermé et qui le lui rend sans paraître s’en rendre réellement compte, bien que ses yeux soient rivés sur elle à suivre ses moindres gestes depuis son entrée pour les soins.
Deux hommes en blouses blanches attendent qu’elle ait quitté le couloir pour s’y engager et après s’être assurés d’être seuls, entrent à leurs tours dans la chambre.
Il ne leur faut pas deux minutes pour en ressortir avec son occupant visiblement heureux de cette ballade, les deux infirmiers prennent rapidement le chemin des blocs opératoires manifestement soulagés de ne croiser personne dans les couloirs.
Maintenant l’heure tardive explique en grande partie le manque d’activité dans cette aile de l’hôpital, mais grandement aidé également par un affairement inhabituel dans une aile bizarrement située à l’opposé de celle-là.
***/***
« Salle d’opération »
Étonnamment pour un tel lieu, il y a surnombre de personnes à l’intérieur de la salle d’opération.
En plus de l’équipe opératoire normale qui comporte quatre membres s’activant déjà à préparer le bloc et un chirurgien qui ne devrait plus tarder à arriver, trois autres personnes sont également présentes et se tiennent dans un coin de la pièce, revêtues eux aussi des tenues sanitaires réglementaires pour un tel lieu.
Maurice est accompagné de son adjoint Alain Durieux et d’un des plus éminents spécialistes Japonais en chirurgie du cerveau à la renommée internationale qui a accepté non seulement de faire le déplacement, mais également de confier son équipe hautement spécialisée aux mains d’un autre de ses confrères inconnu qui plus est et ce juste pour payer une dette envers celui qui avant d’obtenir le poste de directeur de la DST, était un des agents les plus efficaces sur le terrain pour ce qui est du renseignement.
Le professeur Akihito Assaki a pu retrouver son père grâce à l’aide et aux recherches du gouvernement Français qui avait diligenté à l’époque l’équipe de Maurice, celui-ci ayant disparu lors des conflits de la Seconde Guerre mondiale et l’acharnement du jeune Désmaré a très vite porté ses fruits, ramenant le vieil homme dans sa famille alors qu’il était interné dans un centre américain pour grands blessés de guerre et qu’il n’avait plus toute sa tête suite à une balle lui ayant traversé le crâne.
Depuis ce jour, un respect mêlé d’amitié lie les deux hommes et quand Maurice lui a demandé son aide, celui-ci n’a pas hésité une seule minute à la lui apporter.
« En anglais, traduit »
- (Akihito) J’ai examiné attentivement le dossier du jeune homme qui doit subir l’intervention, les chances de réussite sont quasiment nulles et je pense sincèrement qu’il vaudrait mieux ne rien tenter.
- (Maurice) Je pense qu’au contraire ses chances sont élevées !! Je t’ai fait venir parce que je voudrais que tu suives attentivement chaque geste de la personne qui va pratiquer l’opération et ensuite me donner tes impressions, mais aussi pour que le secret soit bien gardé. Je compte sur ta discrétion ainsi que celle de ton équipe pour ne révéler à quiconque de ce qu’il se passera dans cette salle dans les prochaines heures.
- (Akihito) Tout cela est bien mystérieux mon ami mais tu as ma promesse et j’ai cru comprendre que personne n’est au courant officiellement de cette intervention, que me caches-tu donc ?
- (Maurice) Quelque chose de tellement énorme que je préfère te laisser t’en faire ta propre opinion !! Sache juste que si nous ne faisons rien d’officiel, nous avons du moins les accords officieux qui nous y autorisent et que ta présence a été une des conditions pour les avoir.
- (Akihito) Pourquoi donc puisque je ne suis censé qu’observer ?
- (Maurice) Pour pouvoir reprendre la main au cas où nous nous serions trompés et où nous aurions surestimé les capacités de la personne qui va réaliser l’acte chirurgical.
- (Akihito) Rien que ça ??
- (Maurice) Il fallait rassurer mon responsable tu comprends ?? Pour ma part j’ai déjà vu le résultat de ses… prouesses et je n’ai aucun doute sur sa réussite cette fois encore.
La porte s’ouvre et les deux infirmiers encadrant Benjamin entrent dans le bloc, le jeune garçon toujours souriant est aussitôt pris en charge par l’équipe qui le prépare avec douceur pour ne pas lui amener un stress inutile duquel il peut se passer.
Une fois allongé sur le bloc opératoire, il est endormi puis tondu pour ensuite être raccordé aux différents monitors qui suivront en réelle ses courbes vitales.
Maurice s’adresse aux deux infirmiers qui en réalité font partie de son équipe.
- Vous ne vous êtes pas fait repérer ??
- Non patron !!
- Très bien !! Faites prévenir Florian que nous n’attendons plus que lui et restez dans le couloir en surveillance, personne ne doit entrer tant que je n’en aurais pas donné l’ordre.
- Compris patron !!
Maurice rejoint Akihito qui s’était rapproché de Benjamin.
- Un garçon magnifique n’est-ce pas ?
- (Akihito) J’en conviens volontiers !! C’est étonnant qu’il soit dans un aussi bon état d’entretien physique avec un tel handicap mental.
- Disons qu’il était spécialement choyé par ceux qui en avaient la charge !! Ils avaient leurs… raisons pour qu’il soit au mieux de « ses » formes !!
Akihito voit bien le visage subitement fermé de son ami, il comprend alors ses raisons et reporte son attention sur le physique attirant de Benjamin, ses traits à son tour tirés par la colère qu’il éprouve envers ceux qui ont pu abuser ainsi d’un garçon si innocent.
La porte s’ouvre une nouvelle fois, Akihito ne s’est pas encore retourné qu’il a déjà la surprise de constater l’ahurissement sur les visages habituellement impassibles des membres de son équipe.
Il tourne la tête à son tour vers l’endroit où portent leurs regards, prenant sans s’en rendre compte le même air stupide qu’eux devant ce que ses yeux découvrent et qui est à des années-lumière de ce à quoi, ou plutôt à qui il s’attendait de rencontrer.
CHAPITRE 175 (Aix en Provence) (flash-back)
« Retour à la veille au soir, devant chez les Louvain »
- Tu es certaine qu’ils ne vont pas me jeter dehors ??
- Au contraire Florian, je dirais qu’ils t’attendent avec impatience maintenant qu’ils ont compris qui tu étais !!
- Et pour « Math » ??
- Ils sont conscients qu’on ne peut pas faire revivre le passé, je pense que leurs préoccupations actuelles vont plus sur Benjamin et ce que tu peux faire pour lui.
- J’ai été le revoir ce matin tu sais ? C’est bluffant comme il peut ressembler à « Math » !! Bien sûr ce n’est pas lui puisqu’il ne fait aucun doute que Mathis soit mort, mais il y a quand même beaucoup de similitudes au point où je me demande s’il n’y aurait pas des airs de famille.
- Pour ça faudra leur demander, pour ma part je ne me souviens juste qu’ils étaient amis !! Maintenant c’est aussi possible qu’il y ait pu y avoir un lien de cousinage ou un truc dans le genre.
- Un fils caché Hi ! Hi !
- Pffttt !!! N’importe quoi !!
- Écoute Chloé !! Je sais bien que ça paraît débile ce que je vais te dire, mais sérieusement j’ai un doute.
- N’oublie pas que tu viens chez eux pour te réconcilier, alors ne va pas tout foutre en l’air avec tes suspicions qui n’ont aucun fondement !! Je les connais bien, ou du moins il y a quelques années de ça je les connaissais bien et je peux t’assurer qu’ils s’aimaient trop à l’époque pour qu’André aille voir ailleurs.
- Je le sais aussi bien que toi figure toi !! N’oublie pas que moi aussi j’ai été ami avec eux, je connais très bien leurs sentiments l’un envers l’autre !! Seulement j’ai cette idée en tête et il y a vraiment trop de points communs entre Mathis, Thomas et Benjamin, d’ailleurs je devrais bientôt être fixé.
- Comment ça être fixé ?? Qu’est-ce que tu as encore fait ??
- J’ai juste demandé hier à Maurice quand il m’a montré Benjamin de faire un contrôle d’ADN, ça n’a pas été difficile ensuite pour lui d’avoir celui d’André et de Nathalie en récupérant leurs verres lors de l’apéritif organisé chez mes grands-parents.
- Tu as fait ça ??? J’y crois pas !!! Mais ça va t’amener quoi si c’est positif ??
- L’explication à beaucoup de choses que j’ai apprises ces derniers jours !!
- Ah oui !! Comme quoi par exemple ??
- Déjà leurs visites régulières au centre où Benjamin était interné, ensuite tous ces week-ends qu’il passait chez eux avant l’accident et surtout le fait qu’ils veulent le prendre en tutelle maintenant, ça plus la ressemblance plus que frappante avec le Mathis de mes souvenirs !! Avoue que ça commence à faire beaucoup !!
- Pour répondre à tes questions, c’était le meilleur ami de Mathis et ses parents n’étaient semblerait il pas assez riches pour vivre ailleurs que dans une cité HLM, c’est pour ça qu’ils l’invitaient souvent chez eux. Ensuite ils se sont sentis fautifs de l’avoir laissé chez Éric ce jour-là et donc ils s’en sont occupés du mieux qu’ils le pouvaient en allant lui rendre visite. Avec les années ils ont fini par l’aimer à leur façon, sans doute pour compenser avec la perte de leur fils et maintenant qu’il se retrouve seul c’est logique qu’ils le prennent avec eux.
- Les deux idées se tiennent je dois bien le reconnaître, cependant ça ne coûte rien de vérifier si j’ai raison ou si c’est toi !! Maurice m’a promis de m’appeler dès qu’il a les résultats et avec les moyens qu’il dispose, ça ne devrait plus tarder !! Je pensais même les avoir avant de venir, ça m’aurait permis d’avoir leurs autorisations pour une idée que j’ai en tête.
- C’est plus une tête que tu as, c’est un vrai boulevard à pensées Hi ! Hi !
- Si tu le dis ma grande !!
- Tu vas vraiment lui ouvrir le crâne demain soir alors ??
- C’est la seule solution, ma salive ne suffirait pas à remettre tout en place !!
- Tu sais ce que tu fais au moins ??
- Tu es bien placée pour le savoir, non ??
- Je dois bien avouer que c’est efficace !! Beurk !! Si j’avais su ce qu’il y avait dans le pot, je ne l’aurai jamais étalé sur ma jambe Hi ! Hi !
- Et encore, toi ce n’est rien !! Yuan s’en est couvert tout le corps et il en a bu une fiole complète !! Pareil pour mon oncle qui en a bu un verre cul sec !!
- J’aurais bien voulu voir leurs têtes Hi ! Hi ! Pour en revenir à Benjamin, ce n’est pas rien quand même de lui ouvrir la tête pour remettre son cerveau en place !! Brrr !!! Et puis pourquoi personne n’a tenté de le faire avant toi d’abord ??
- Parce que c’est voué à l’échec avec les connaissances actuelles, voilà pourquoi !!
- Mais toi tu vas réussir pas vrai ??
- Bien sûr ma puce !! Je n’en suis pas à ma première opération de ce genre ? J’avais disons une certaine habitude de le faire là d’où je viens !!
- Tu regrettes d’être parti pas vrai ?
- Tu ne peux même pas imaginer à quel point !!
- Si tu pouvais le faire, tu y retournerais ??
- Tu peux en être certaine !!
- Et nous dans tout ça ?? On devient quoi ??
- Vous êtes tous aussi là-bas tu sais ??
- Oui peut être !! Mais ce n’est pas nous, enfin je veux dire pas ceux d’ici!!
CHAPITRE 176 (Aix en Provence) (Flash-Back) (suite)
Que répondre sans la rendre triste, que la Chloé de mes souvenirs compte plus que celle du présent alors que ce n’est absolument pas le cas et que depuis nos retrouvailles, je tiens tout autant à elle.
Je botte donc en touche en m’avançant vers le portail pour appuyer sur la sonnette, conscient qu’il ne faudra plus à l’avenir faire mention à n’importe lequel de mes amis que l’idée de repartir là où je me sentais le mieux est la chose la plus chère dans mon cœur.
La porte s’ouvre et c’est Léa qui nous accueille, souriant franchement à son amie et visiblement plus gênée quand c’est mon tour.
- Bonsoir !! On vous attendait, ça va mieux toi ??
- Beaucoup mieux, merci !! J’avoue que je ne sais pas trop quoi dire, juste peut être que je regrette.
- Nous savons que ce n’était pas vraiment toi, laisse-nous juste le temps de nous y faire !!
Je sens mes yeux s’embuer d’une telle gentillesse de sa part, Chloé s’en aperçoit aussitôt et me prend gentiment par la taille.
- Calme-toi « Flo », tu vas encore te rendre malade sinon !!
J’éclate en sanglots, la pensée de Mathis étant encore trop présente.
- Je l’aimais tellement !! Je le lui avais avoué vous savez, mais il y avait Thomas et ce n’était pas possible !! Ils étaient comme deux frères !!
Chloé et Léa se regardent les yeux brillants de larmes d’une telle détresse affective, me prenant dans leurs bras pour tenter de me calmer.
- (Chloé) Nous retrouverons Thomas !!
- (Léa) Qu’il y en ait au moins un qui te reste !! Calme-toi maintenant, sinon à nous trois ça va être l’inondation d’ici pas longtemps.
Je ressens bien l’empathie de mes deux amies et quelque part ça me remonte suffisamment le moral pour que je cesse de pleurer et de trembler, retrouvant assez de force pour me reprendre et tenter un faible sourire pour les réconforter, elles aussi.
- (Léa) Nous pourrions rentrer à la maison si ça va mieux ?
- Tu as raison, toutes ces choses que j’apprends sur moi depuis ces quelques semaines me font trop mal et il faut que je libère un peu les vannes de temps en temps, c’est vraiment trop dur à accepter, je suis désolé de me montrer en spectacle comme ça.
- (Chloé) Tu n’as pas à être désolé, nous te comprenons très bien et au contraire ça nous prouve que toi au moins, tu as un cœur !!
- (Léa) Essayons d’oublier le passé, je sais bien que ce n’est pas facile mais c’est la meilleure chose à faire. Rentrons à la maison, les parents nous attendent et eux aussi ont besoin d’oublier, alors concentrons-nous sur les choses positives.
Je renifle un grand coup en m’essuyant les yeux d’un revers de la main, voyant bien que mon geste les fait sourire d’amusement cette fois et que la tête que je dois faire y est pour beaucoup, ce que d’ailleurs ne manque pas de me faire remarquer Chloé.
- Ne fais pas le cocker comme ça « Flo » Hi ! Hi !
C’est donc toujours tenu par la taille par mes deux amies que je fais mon apparition dans le salon où André et Nathalie nous regardent avec une telle expression d’ahurissement qu’à mon tour j’éclate de rire.
- Qu’est-ce que vous voulez Hi ! Hi ! Elles tombent toutes amoureuses de moi, vous avez de la chance que je préfère les garçons sinon vous auriez du mouron à vous faire Hi ! Hi !
- Je pense que c’est cette entrée en matière pour le moins inattendue qui fait que l’atmosphère se détend tout d’un coup et qu’au bout de très peu de temps, l’ambiance amicale prédomine au point que tous les a priori que chacun s’était faits de cette rencontre tombent comme par miracle.
L’heure qui suit passe à répondre à toutes ou presque les questions qu’ils se posent encore, marquée souvent par quelques larmes d’émotions et aussi par quelques moments qui mettent leurs certitudes comme leurs compréhensions à rude épreuve quand sont abordés les points me concernant et plus particulièrement ceux liés à ces autres vies que j’ai vécues, ainsi que ce pouvoir de guérison qu’ils ne peuvent pas réfuter n’en serait-ce déjà comme preuve la présence de Chloé sans sa canne.
C’est en abordant ce thème, qu’arrive le pourquoi de ma présence chez eux à savoir mon intervention prévue demain soir sur Benjamin et le fait que j’ai pu avoir l’accord pour la pratiquer alors qu’ici je n’ai absolument aucune compétence reconnue pour le faire.
Les questions une nouvelle fois pleuvent sur moi qui essaie tant bien que mal d’y répondre sans trop non plus leur en dévoiler sur mes intentions, du moins tant que je n’aurais pas la certitude qu’elles puissent être acceptées d’eux sans réserves.
Je me prépare à tenter une approche détournée pour déjà me faire une première opinion à ce sujet, quand la question vient tout naturellement d’eux et c’est André qui me la pose avec une certaine inquiétude dans la voix.
- Après l’opération, Benjamin restera-t-il comme il est actuellement !!
- Ça ne servirait pas à grand-chose de l’opérer si c’est pour qu’il reste comme ça !!
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, retrouvera-t-il ses souvenirs d’avant l’accident ou lui faudra-t-il tout réapprendre??
L’infirmière referme la porte de la chambre derrière elle, non sans au préalable avoir lancé un dernier sourire attendri au jeune homme qui y est enfermé et qui le lui rend sans paraître s’en rendre réellement compte, bien que ses yeux soient rivés sur elle à suivre ses moindres gestes depuis son entrée pour les soins.
Deux hommes en blouses blanches attendent qu’elle ait quitté le couloir pour s’y engager et après s’être assurés d’être seuls, entrent à leurs tours dans la chambre.
Il ne leur faut pas deux minutes pour en ressortir avec son occupant visiblement heureux de cette ballade, les deux infirmiers prennent rapidement le chemin des blocs opératoires manifestement soulagés de ne croiser personne dans les couloirs.
Maintenant l’heure tardive explique en grande partie le manque d’activité dans cette aile de l’hôpital, mais grandement aidé également par un affairement inhabituel dans une aile bizarrement située à l’opposé de celle-là.
***/***
« Salle d’opération »
Étonnamment pour un tel lieu, il y a surnombre de personnes à l’intérieur de la salle d’opération.
En plus de l’équipe opératoire normale qui comporte quatre membres s’activant déjà à préparer le bloc et un chirurgien qui ne devrait plus tarder à arriver, trois autres personnes sont également présentes et se tiennent dans un coin de la pièce, revêtues eux aussi des tenues sanitaires réglementaires pour un tel lieu.
Maurice est accompagné de son adjoint Alain Durieux et d’un des plus éminents spécialistes Japonais en chirurgie du cerveau à la renommée internationale qui a accepté non seulement de faire le déplacement, mais également de confier son équipe hautement spécialisée aux mains d’un autre de ses confrères inconnu qui plus est et ce juste pour payer une dette envers celui qui avant d’obtenir le poste de directeur de la DST, était un des agents les plus efficaces sur le terrain pour ce qui est du renseignement.
Le professeur Akihito Assaki a pu retrouver son père grâce à l’aide et aux recherches du gouvernement Français qui avait diligenté à l’époque l’équipe de Maurice, celui-ci ayant disparu lors des conflits de la Seconde Guerre mondiale et l’acharnement du jeune Désmaré a très vite porté ses fruits, ramenant le vieil homme dans sa famille alors qu’il était interné dans un centre américain pour grands blessés de guerre et qu’il n’avait plus toute sa tête suite à une balle lui ayant traversé le crâne.
Depuis ce jour, un respect mêlé d’amitié lie les deux hommes et quand Maurice lui a demandé son aide, celui-ci n’a pas hésité une seule minute à la lui apporter.
« En anglais, traduit »
- (Akihito) J’ai examiné attentivement le dossier du jeune homme qui doit subir l’intervention, les chances de réussite sont quasiment nulles et je pense sincèrement qu’il vaudrait mieux ne rien tenter.
- (Maurice) Je pense qu’au contraire ses chances sont élevées !! Je t’ai fait venir parce que je voudrais que tu suives attentivement chaque geste de la personne qui va pratiquer l’opération et ensuite me donner tes impressions, mais aussi pour que le secret soit bien gardé. Je compte sur ta discrétion ainsi que celle de ton équipe pour ne révéler à quiconque de ce qu’il se passera dans cette salle dans les prochaines heures.
- (Akihito) Tout cela est bien mystérieux mon ami mais tu as ma promesse et j’ai cru comprendre que personne n’est au courant officiellement de cette intervention, que me caches-tu donc ?
- (Maurice) Quelque chose de tellement énorme que je préfère te laisser t’en faire ta propre opinion !! Sache juste que si nous ne faisons rien d’officiel, nous avons du moins les accords officieux qui nous y autorisent et que ta présence a été une des conditions pour les avoir.
- (Akihito) Pourquoi donc puisque je ne suis censé qu’observer ?
- (Maurice) Pour pouvoir reprendre la main au cas où nous nous serions trompés et où nous aurions surestimé les capacités de la personne qui va réaliser l’acte chirurgical.
- (Akihito) Rien que ça ??
- (Maurice) Il fallait rassurer mon responsable tu comprends ?? Pour ma part j’ai déjà vu le résultat de ses… prouesses et je n’ai aucun doute sur sa réussite cette fois encore.
La porte s’ouvre et les deux infirmiers encadrant Benjamin entrent dans le bloc, le jeune garçon toujours souriant est aussitôt pris en charge par l’équipe qui le prépare avec douceur pour ne pas lui amener un stress inutile duquel il peut se passer.
Une fois allongé sur le bloc opératoire, il est endormi puis tondu pour ensuite être raccordé aux différents monitors qui suivront en réelle ses courbes vitales.
Maurice s’adresse aux deux infirmiers qui en réalité font partie de son équipe.
- Vous ne vous êtes pas fait repérer ??
- Non patron !!
- Très bien !! Faites prévenir Florian que nous n’attendons plus que lui et restez dans le couloir en surveillance, personne ne doit entrer tant que je n’en aurais pas donné l’ordre.
- Compris patron !!
Maurice rejoint Akihito qui s’était rapproché de Benjamin.
- Un garçon magnifique n’est-ce pas ?
- (Akihito) J’en conviens volontiers !! C’est étonnant qu’il soit dans un aussi bon état d’entretien physique avec un tel handicap mental.
- Disons qu’il était spécialement choyé par ceux qui en avaient la charge !! Ils avaient leurs… raisons pour qu’il soit au mieux de « ses » formes !!
Akihito voit bien le visage subitement fermé de son ami, il comprend alors ses raisons et reporte son attention sur le physique attirant de Benjamin, ses traits à son tour tirés par la colère qu’il éprouve envers ceux qui ont pu abuser ainsi d’un garçon si innocent.
La porte s’ouvre une nouvelle fois, Akihito ne s’est pas encore retourné qu’il a déjà la surprise de constater l’ahurissement sur les visages habituellement impassibles des membres de son équipe.
Il tourne la tête à son tour vers l’endroit où portent leurs regards, prenant sans s’en rendre compte le même air stupide qu’eux devant ce que ses yeux découvrent et qui est à des années-lumière de ce à quoi, ou plutôt à qui il s’attendait de rencontrer.
CHAPITRE 175 (Aix en Provence) (flash-back)
« Retour à la veille au soir, devant chez les Louvain »
- Tu es certaine qu’ils ne vont pas me jeter dehors ??
- Au contraire Florian, je dirais qu’ils t’attendent avec impatience maintenant qu’ils ont compris qui tu étais !!
- Et pour « Math » ??
- Ils sont conscients qu’on ne peut pas faire revivre le passé, je pense que leurs préoccupations actuelles vont plus sur Benjamin et ce que tu peux faire pour lui.
- J’ai été le revoir ce matin tu sais ? C’est bluffant comme il peut ressembler à « Math » !! Bien sûr ce n’est pas lui puisqu’il ne fait aucun doute que Mathis soit mort, mais il y a quand même beaucoup de similitudes au point où je me demande s’il n’y aurait pas des airs de famille.
- Pour ça faudra leur demander, pour ma part je ne me souviens juste qu’ils étaient amis !! Maintenant c’est aussi possible qu’il y ait pu y avoir un lien de cousinage ou un truc dans le genre.
- Un fils caché Hi ! Hi !
- Pffttt !!! N’importe quoi !!
- Écoute Chloé !! Je sais bien que ça paraît débile ce que je vais te dire, mais sérieusement j’ai un doute.
- N’oublie pas que tu viens chez eux pour te réconcilier, alors ne va pas tout foutre en l’air avec tes suspicions qui n’ont aucun fondement !! Je les connais bien, ou du moins il y a quelques années de ça je les connaissais bien et je peux t’assurer qu’ils s’aimaient trop à l’époque pour qu’André aille voir ailleurs.
- Je le sais aussi bien que toi figure toi !! N’oublie pas que moi aussi j’ai été ami avec eux, je connais très bien leurs sentiments l’un envers l’autre !! Seulement j’ai cette idée en tête et il y a vraiment trop de points communs entre Mathis, Thomas et Benjamin, d’ailleurs je devrais bientôt être fixé.
- Comment ça être fixé ?? Qu’est-ce que tu as encore fait ??
- J’ai juste demandé hier à Maurice quand il m’a montré Benjamin de faire un contrôle d’ADN, ça n’a pas été difficile ensuite pour lui d’avoir celui d’André et de Nathalie en récupérant leurs verres lors de l’apéritif organisé chez mes grands-parents.
- Tu as fait ça ??? J’y crois pas !!! Mais ça va t’amener quoi si c’est positif ??
- L’explication à beaucoup de choses que j’ai apprises ces derniers jours !!
- Ah oui !! Comme quoi par exemple ??
- Déjà leurs visites régulières au centre où Benjamin était interné, ensuite tous ces week-ends qu’il passait chez eux avant l’accident et surtout le fait qu’ils veulent le prendre en tutelle maintenant, ça plus la ressemblance plus que frappante avec le Mathis de mes souvenirs !! Avoue que ça commence à faire beaucoup !!
- Pour répondre à tes questions, c’était le meilleur ami de Mathis et ses parents n’étaient semblerait il pas assez riches pour vivre ailleurs que dans une cité HLM, c’est pour ça qu’ils l’invitaient souvent chez eux. Ensuite ils se sont sentis fautifs de l’avoir laissé chez Éric ce jour-là et donc ils s’en sont occupés du mieux qu’ils le pouvaient en allant lui rendre visite. Avec les années ils ont fini par l’aimer à leur façon, sans doute pour compenser avec la perte de leur fils et maintenant qu’il se retrouve seul c’est logique qu’ils le prennent avec eux.
- Les deux idées se tiennent je dois bien le reconnaître, cependant ça ne coûte rien de vérifier si j’ai raison ou si c’est toi !! Maurice m’a promis de m’appeler dès qu’il a les résultats et avec les moyens qu’il dispose, ça ne devrait plus tarder !! Je pensais même les avoir avant de venir, ça m’aurait permis d’avoir leurs autorisations pour une idée que j’ai en tête.
- C’est plus une tête que tu as, c’est un vrai boulevard à pensées Hi ! Hi !
- Si tu le dis ma grande !!
- Tu vas vraiment lui ouvrir le crâne demain soir alors ??
- C’est la seule solution, ma salive ne suffirait pas à remettre tout en place !!
- Tu sais ce que tu fais au moins ??
- Tu es bien placée pour le savoir, non ??
- Je dois bien avouer que c’est efficace !! Beurk !! Si j’avais su ce qu’il y avait dans le pot, je ne l’aurai jamais étalé sur ma jambe Hi ! Hi !
- Et encore, toi ce n’est rien !! Yuan s’en est couvert tout le corps et il en a bu une fiole complète !! Pareil pour mon oncle qui en a bu un verre cul sec !!
- J’aurais bien voulu voir leurs têtes Hi ! Hi ! Pour en revenir à Benjamin, ce n’est pas rien quand même de lui ouvrir la tête pour remettre son cerveau en place !! Brrr !!! Et puis pourquoi personne n’a tenté de le faire avant toi d’abord ??
- Parce que c’est voué à l’échec avec les connaissances actuelles, voilà pourquoi !!
- Mais toi tu vas réussir pas vrai ??
- Bien sûr ma puce !! Je n’en suis pas à ma première opération de ce genre ? J’avais disons une certaine habitude de le faire là d’où je viens !!
- Tu regrettes d’être parti pas vrai ?
- Tu ne peux même pas imaginer à quel point !!
- Si tu pouvais le faire, tu y retournerais ??
- Tu peux en être certaine !!
- Et nous dans tout ça ?? On devient quoi ??
- Vous êtes tous aussi là-bas tu sais ??
- Oui peut être !! Mais ce n’est pas nous, enfin je veux dire pas ceux d’ici!!
CHAPITRE 176 (Aix en Provence) (Flash-Back) (suite)
Que répondre sans la rendre triste, que la Chloé de mes souvenirs compte plus que celle du présent alors que ce n’est absolument pas le cas et que depuis nos retrouvailles, je tiens tout autant à elle.
Je botte donc en touche en m’avançant vers le portail pour appuyer sur la sonnette, conscient qu’il ne faudra plus à l’avenir faire mention à n’importe lequel de mes amis que l’idée de repartir là où je me sentais le mieux est la chose la plus chère dans mon cœur.
La porte s’ouvre et c’est Léa qui nous accueille, souriant franchement à son amie et visiblement plus gênée quand c’est mon tour.
- Bonsoir !! On vous attendait, ça va mieux toi ??
- Beaucoup mieux, merci !! J’avoue que je ne sais pas trop quoi dire, juste peut être que je regrette.
- Nous savons que ce n’était pas vraiment toi, laisse-nous juste le temps de nous y faire !!
Je sens mes yeux s’embuer d’une telle gentillesse de sa part, Chloé s’en aperçoit aussitôt et me prend gentiment par la taille.
- Calme-toi « Flo », tu vas encore te rendre malade sinon !!
J’éclate en sanglots, la pensée de Mathis étant encore trop présente.
- Je l’aimais tellement !! Je le lui avais avoué vous savez, mais il y avait Thomas et ce n’était pas possible !! Ils étaient comme deux frères !!
Chloé et Léa se regardent les yeux brillants de larmes d’une telle détresse affective, me prenant dans leurs bras pour tenter de me calmer.
- (Chloé) Nous retrouverons Thomas !!
- (Léa) Qu’il y en ait au moins un qui te reste !! Calme-toi maintenant, sinon à nous trois ça va être l’inondation d’ici pas longtemps.
Je ressens bien l’empathie de mes deux amies et quelque part ça me remonte suffisamment le moral pour que je cesse de pleurer et de trembler, retrouvant assez de force pour me reprendre et tenter un faible sourire pour les réconforter, elles aussi.
- (Léa) Nous pourrions rentrer à la maison si ça va mieux ?
- Tu as raison, toutes ces choses que j’apprends sur moi depuis ces quelques semaines me font trop mal et il faut que je libère un peu les vannes de temps en temps, c’est vraiment trop dur à accepter, je suis désolé de me montrer en spectacle comme ça.
- (Chloé) Tu n’as pas à être désolé, nous te comprenons très bien et au contraire ça nous prouve que toi au moins, tu as un cœur !!
- (Léa) Essayons d’oublier le passé, je sais bien que ce n’est pas facile mais c’est la meilleure chose à faire. Rentrons à la maison, les parents nous attendent et eux aussi ont besoin d’oublier, alors concentrons-nous sur les choses positives.
Je renifle un grand coup en m’essuyant les yeux d’un revers de la main, voyant bien que mon geste les fait sourire d’amusement cette fois et que la tête que je dois faire y est pour beaucoup, ce que d’ailleurs ne manque pas de me faire remarquer Chloé.
- Ne fais pas le cocker comme ça « Flo » Hi ! Hi !
C’est donc toujours tenu par la taille par mes deux amies que je fais mon apparition dans le salon où André et Nathalie nous regardent avec une telle expression d’ahurissement qu’à mon tour j’éclate de rire.
- Qu’est-ce que vous voulez Hi ! Hi ! Elles tombent toutes amoureuses de moi, vous avez de la chance que je préfère les garçons sinon vous auriez du mouron à vous faire Hi ! Hi !
- Je pense que c’est cette entrée en matière pour le moins inattendue qui fait que l’atmosphère se détend tout d’un coup et qu’au bout de très peu de temps, l’ambiance amicale prédomine au point que tous les a priori que chacun s’était faits de cette rencontre tombent comme par miracle.
L’heure qui suit passe à répondre à toutes ou presque les questions qu’ils se posent encore, marquée souvent par quelques larmes d’émotions et aussi par quelques moments qui mettent leurs certitudes comme leurs compréhensions à rude épreuve quand sont abordés les points me concernant et plus particulièrement ceux liés à ces autres vies que j’ai vécues, ainsi que ce pouvoir de guérison qu’ils ne peuvent pas réfuter n’en serait-ce déjà comme preuve la présence de Chloé sans sa canne.
C’est en abordant ce thème, qu’arrive le pourquoi de ma présence chez eux à savoir mon intervention prévue demain soir sur Benjamin et le fait que j’ai pu avoir l’accord pour la pratiquer alors qu’ici je n’ai absolument aucune compétence reconnue pour le faire.
Les questions une nouvelle fois pleuvent sur moi qui essaie tant bien que mal d’y répondre sans trop non plus leur en dévoiler sur mes intentions, du moins tant que je n’aurais pas la certitude qu’elles puissent être acceptées d’eux sans réserves.
Je me prépare à tenter une approche détournée pour déjà me faire une première opinion à ce sujet, quand la question vient tout naturellement d’eux et c’est André qui me la pose avec une certaine inquiétude dans la voix.
- Après l’opération, Benjamin restera-t-il comme il est actuellement !!
- Ça ne servirait pas à grand-chose de l’opérer si c’est pour qu’il reste comme ça !!
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, retrouvera-t-il ses souvenirs d’avant l’accident ou lui faudra-t-il tout réapprendre??
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