16-09-2020, 09:04 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 10:08 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 168 (Afrique)
« Village Massaï »
Okoumé est triste, triste de voir son fils Taha encore une fois en pleine dépression alors qu’il commençait à aller mieux depuis quelques années de la mort accidentelle de son frère aîné.
Aomé l’entraînait au tir à l’arc quand une flèche de Taha censée aboutir dans la cible, a dévié sa course sur un mauvais réflexe du cadet alors âgé d’une dizaine d’étés et est allée se ficher en pleine tête d’Aomé qui n’a rien vu venir.
Taha aujourd’hui approche de son dix-huitième été, l’âge où il va pouvoir porter les attributs d’un homme fait et le revoilà plongé dans la déprime depuis qu’hier la décision des sages de la tribu a été sans appel en condamnant son meilleur ami Naomé à l’exil.
Sa féminité l’a trahi, la sentence pour déviance sexuelle étant immédiate, celui-ci a dû quitter sa famille et son village le soir même, s’enfonçant seul dans la jungle avec les conséquences certaines que ça implique qui ne lui donnent au plus que quelques jours de survie.
Okoumé ne supporte pas que le destin s’acharne ainsi sur son fils, connaissant l’attachement qu’il a envers son ami d’enfance et sa décision se prend alors sans réfléchir aux conséquences si elle était découverte, se munissant de ses armes pour partir à la recherche du jeune homme avec la ferme intention de l’emmener au dispensaire où le vieux père blanc saura le protéger et lui donner une éducation suffisante pour qu’il puisse ensuite rejoindre la grande ville.
Okoumé s’approche de son fils pour le rassurer et lui faire retrouver le moral avec l’assurance que Naomé même s’il se trouve loin de lui, pourra au moins avoir une existence normale.
- Je viens avec toi père !!
- Alors fait vite mon fils, le temps qui passe est le plus grand ennemi de Naomé.
***/***
Naomé descend de l’arbre sur les branches duquel il a passé la nuit relativement à l’abri des prédateurs, s’il n’a pas vraiment trouvé le sommeil du moins son corps a pu prendre quelque repos et après s’être nourri de quelques baies, il repart sans vraiment savoir vers quel but encore trop traumatisé par le rejet si soudain de sa tribu.
Le seul soulagement qui l’aide à tenir une journée de plus, c’est de savoir que l’amour de sa vie ne risque rien et c’est donc l’image de Taha qui lui permet de faire un pas devant l’autre sans baisser les bras, malgré qu’il ne se fasse pas vraiment d’illusion sur son avenir.
***/***
« Clairière des pierres »
Une sorte de brume bleuâtre nimbe les météorites, montrant à un non profane combien l’agitation est grande parmi les esprits les occupant depuis des lustres.
- Celui que nous attendions approche mes frères, notre décision doit être unanime !!
- C’est contre nos principes fondamentaux du respect de l’âme et du corps qu’ils occupent !! Cette ignominie ne peut être accomplie !! Nous n’obtiendrions jamais le pardon d’un tel acte !!
- Il y a peut-être un moyen auquel nous n’avons pas pensé, qui préservera à la fois son intégrité physique et mentale !!
- Parle mon frère, nous t’écoutons !!
- Nous pourrions lui confier cette mission en lui donnant les moyens de l’accomplir !!
- Seul !! C’est impossible !! Il ne nous entendrait pas, nous serions bien trop loin pour ça et celui de nous qui irait avec lui n’aurait pas la puissance nécessaire pour se faire entendre !! Cela a déjà été tenté, rappelle-toi mon frère !!
- J’en suis conscient !! Ce n’était pas là mon propos !! Nous pourrions le faire communiquer avec quelqu’un de suffisamment proche de lui pour que la liaison s’établisse, en nous servant de leurs esprits comme moyen de communication !! Nous ne pourrions peut-être pas agir directement, mais du moins nous ne resterions pas aveugles.
- Tu penses à cet autre humain qui hante ses pensées ?
- Le même qui est parti à sa recherche, c’est bien là mon idée !! Il nous faudra juste nous dévoiler à eux, le stade d’évolution actuel sur cette planète et de ce peuple en particulier devrait nous permettre de les convaincre sans problème.
- Tu veux nous faire passer pour… lui ??
- Il nous suffira de les laisser nous déifier sans les contredire et tant mieux s’ils se croient posséder d’une mission divine, leurs croyances devraient leur donner la force nécessaire à mener à bien cette mission.
- Avons-nous d’autres choix ??
- L’autre choix a déjà été rejeté, celui-ci préserve notre conscience !! Je transférerai mon essence dans un de ces deux humains !!
- Garde à l’esprit l’importance de ta mission mon frère, il y va de la survie des univers si ce que nous avons perçu dans la trame temporelle est bien ce que nous attendions depuis tout ce temps !!
- Peut-être n’est-ce encore qu’une transition et que ce monde n’est pas celui qui le verra retrouver son intégrité et redevenir entier.
- Peut-être en effet, elle ne sera pas vaine pour autant et elle nous permettra déjà de s’assurer de son degré d’empathie pour tout ce qui vie et si notre « sacrifice » n’aura pas été vain.
***/***
Naomé marche depuis une bonne demi-heure l’esprit perdu dans ses pensées quand son regard est attiré par une zone où le soleil entre plus facilement, sans trop y réfléchir il s’y dirige ne serait-ce déjà que pour prendre un bain de lumière et le réchauffer de cette humidité qui lui a glacé le corps toute la nuit.
CHAPITRE 169 (Afrique) (suite)
Il n’est pas difficile à un chasseur expérimenté comme l’est Okoumé de suivre les traces d’un homme et encore plus quand il ne se cache pas, il arrive donc lui et son fils très vite à l’arbre où Naomé a passé la nuit.
- Sage décision qu’il a eue de ne pas poursuivre son errance une fois le soleil couché !!
- Naomé est à l’âge d’homme père et il a toujours suivi les conseils de nos chasseurs !!
- Il aurait mieux fait de suivre ceux de nos anciens et il n’en serait pas là !!
Taha se mord les lèvres car depuis le conseil des anciens, il évite ce sujet pour ne pas avoir à lui mentir.
- Naomé n’a jamais été un homme dans sa tête père, comment peut-il en être tenu responsable ?
- Ce sont nos traditions et dans ces temps troublés, il n’y a plus qu’elles qui maintiennent soudées nos tribus !! Nos anciens ne l’ont pas condamné à l’exil de gaieté de cœur soit en certain mon fils !!
- Sauf que nous, nous ne l’acceptons pas !!
- Sache que je ne fais pas ça juste pour Naomé mais aussi pour toi mon fils !! Me crois-tu à ce point aveugle ?
- Alors tu… sais ??
- Je l’ai toujours su, votre amitié est trop forte pour qu’il en ait été autrement et je ne voulais pas te voir une nouvelle fois malheureux !! Tu mérites mieux que de perdre tous ceux que tu aimes.
- Je ne suis pas comme « Nao » père !! Quand je suis avec lui ce n’est pas tant son physique que ce qu’il est à l’intérieur de sa tête qui me fait l’aimer !!
- Je le sais mon fils !! Mais il sera temps de reprendre cette conversation quand nous aurons retrouvé Naomé, d’après les traces il ne peut être bien loin et il faudra ensuite faire le chemin jusqu’au dispensaire du père blanc avant de retrouver la tribu.
- C’est au vieux père Antoine que tu vas confier « Nao » ??
- Qui d’autre que ce saint homme accepterait une telle charge ??
- Naomé vivra alors ?? Mon cœur est joyeux père !!
- Mais le mien inquiet fils !! J’ai bien peur que cette décision fasse qu’un jour je vous perde tous les deux.
Taha reste muet car répondre serait avoué à son père que ses craintes sont fondées car il n’a pas l’intention de laisser son ami seul bien longtemps, quitte à prendre avec « Nao » le chemin de la grande ville où leur couple ne sera pas jugé.
Okoumé comprend le mutisme de son fils, il le respecte car il le trouve préférable à un mensonge et d’un signe de sa lance, il donne l’ordre du départ pour suivre la piste qui semble mener vers un lieu qu’il connaît bien pour y avoir assisté à la chute des pierres du ciel alors qu’il n’était guère plus vieux que son fils.
***/***
« Presque dix-huit ans en arrière »
Okoumé était allé seul à la chasse, fier de faire enfin partie des chasseurs de la tribu et s’était dirigé vers une zone où il savait trouver un gibier abondant car celui-ci appréciait les jeunes pousses gorgées de soleil qui parsemaient le sol de la petite clairière.
Ce jour-là une étrange pluie de pierre l’a fait s’abriter sous la plus grosse branche du plus vieil arbre, levant des yeux stupéfaits vers le ciel en colère.
Il a tout vu de l’oiseau de fer qui a traversé la pluie de pierre qui s’abattaient sur lui, il l’a vu dévier de sa course et a bien cru un instant sa dernière heure arriver quand l’oiseau géant s’était dirigé vers l’endroit où il avait trouvé à s’abriter.
Ce n’est qu’au dernier moment que l’oiseau a repris de l’altitude pour s’éloigner de lui, un cri s’en échappant comme un grondement de tonnerre lui faisant alors détourner le regard pour se plaquer au sol les mains protégeant ses oreilles.
S’il s’en est sorti vivant ce jour-là c’est sans doute parce que les dieux l’ont protégé, car aucune des pierres du ciel ne l’a atteint et ce n’est qu’en rouvrant les yeux, qu’il a compris à quoi il venait d’échapper.
Le sol couvert de ces pierres brûlantes d’où s’échappait un nuage de fumée qui rendait la clairière quasiment impénétrable au regard.
***/***
Okoumé se souvient qu’il est resté un long moment prostré à prier ses dieux ce jour-là, il n’est jamais revenu depuis en ce lieu pour ne pas forcer une seconde fois le destin et voilà qu’aujourd’hui ses pas le dirigent une nouvelle fois comme il y a si longtemps, vers cette clairière où les pierres du ciel ont trouvé refuge.
***/***
Naomé entre dans la clairière avec précaution en tenant fermement sa lance, les prédateurs aimant particulièrement ce genre d’endroit où ils ont l’assurance d’y trouver un gibier abondant.
Étrangement l’endroit paraît dénué de toutes traces de passage de quelque animal que ce soit, aucun excrément ne venant entacher la couche d’humus qui tapisse le sol à part un endroit précis où des pierres semblent y avoir été entassées, nimbées d’une brume bleuâtre qui fige le jeune Massaï devant l’étrangeté du phénomène.
CHAPITRE 170 (Afrique) (fin)
« Une demi-heure plus tard »
Okoumé et son fils arrivent à leurs tours devant la trouée, comme Naomé peu de temps avant ils épient chaque son en armant leurs lances et s’avancent lentement pour passer la limite des derniers arbres, se faisant la même remarque que leur ami précédemment du manque de traces de passages d’animaux quels qu’ils soient.
C’est Taha qui le premier remarque Naomé près d’un amas de pierres et qui semble ne pas s’être rendu compte de leurs présences, il va pour l’appeler quand son père le retient d’un geste sans équivoque de sa main qu’il vient plaquer sur sa bouche.
Okoumé est intrigué par la rigidité du garçon, l’écran brumeux et légèrement coloré qui le recouvre comme le reste de la zone où il se trouve, lui donne soudainement froid dans le dos.
Il s’apprête à faire un pas en arrière en entraînant son fils avec lui quand quelque chose qu’il ne saurait définir l’en empêche et au contraire le pousse à s’avancer avec Taha jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment près eux aussi pour être recouvert de cette brume qui quelques secondes plus tôt lui avait amené ce geste de prudence devant ce phénomène autant intriguant qu’inconnu.
Un bien-être le prend subitement en même temps qu’une voix semblant sortir de sa tête s’adresse à lui.
***/***
- N’ayez aucune crainte, humains !! Ce que vous ressentez n’est que la guérison de vos corps !! Nous vous avons choisis parce que vos cœurs sont purs et que nous avons besoin de votre aide, en récompense nous vous accorderons à chacun de vous le vœu secret le plus cher que nous lisons dans votre esprit !!
- (Okoumé) Où et qui êtes-vous ?? Mes oreilles ne perçoivent pas les paroles que pourtant je comprends ??
- Ce que nous sommes n’a aucune importance, nous venons de si loin parmi les étoiles du ciel que votre esprit ne pourrait le comprendre.
- (Taha) Quelle aide attendez-vous de nous ??
- Retrouver celui qui a été, est et sera !! Lui porter notre message pour qu’il retrouve la voie !! Pour cela l’un de vous devra partir alors qu’un autre devra rester près de nous et vos esprits seront liés pour pouvoir communiquer, toi Okoumé sera chargé de lui apporter sa nourriture et nous nous chargerons de sa protection tout comme de celle de celui qui s’éloignera de son peuple.
- (Taha) Qui devra partir ??
- Toi jeune humain !! Ton compagnon doit continuer à guider sa tribu et l’autre jeune humain qui compte beaucoup pour toi n’est pas prêt pour un si long périple loin des siens !! Les difficultés seront grandes, seul un esprit à la volonté forte pourra mener à bien ce long voyage.
- (Okoumé) Comment mon fils trouvera-t-il celui qui semble aussi important à vos yeux ?
- Dans ce que ton esprit nomme l’oiseau de fer qui t’est apparu ici il y a bien longtemps lors de notre arrivée, il y avait un enfant humain !! C’est lui que doit rechercher ton fils !!
- (Okoumé) Qu’a-t-il de si important pour vous ??
- Tu ne comprendrais pas humain !! Sache seulement qu’il est le commencement et la fin de tout mais qu’il en a perdu la conscience, notre but est de le remettre sur la voie qu’il avait perdue pour qu’il retrouve sa puissance. Nous sommes un peuple qui s’est sacrifié pour éviter que la vie disparaisse et pour que d’autres peuples comme le tien soient libres pour poursuivre leurs destinées.
- (Taha) Un dieu qui serait amnésique ??? C’est comme ça que le père Antoine nomme les personnes qui ont perdu leurs souvenirs !!
- Si tu veux jeune humain, nous l’appelons l’unique parce qu’il est à la fois le premier et le dernier !! Il puise sa force grâce à la prière des peuples qui le nomment suivant leurs croyances d’un ou de plusieurs noms. Tu ne seras pas seul car en plus de la liaison mentale avec ton ami, je serai avec toi dans ta tête pour observer et te guider, tu n’as donc rien à craindre.
- Je devrais aller jusqu’où ? Au-delà du grand océan ?? Là où vivent les hommes blancs ??
- Tu devras te rendre là où il se trouve !! Votre aide sera récompensé rappelle-toi de mes premières paroles !!
Naomé qui prend la parole pour la première fois depuis qu’il est entré dans la clairière.
- Nous vous aiderons !! Pourrez-vous vraiment réaliser ensuite nos vœux les plus chers ??
L’entité ne garde que la connexion avec le jeune humain pour que lui seul l’entende.
- Quand ton ami reviendra, il pourra vivre le restant de ses jours heureux avec toi sans que vos traditions n’y voient plus là rien de condamnable.
« Village Massaï »
Okoumé est triste, triste de voir son fils Taha encore une fois en pleine dépression alors qu’il commençait à aller mieux depuis quelques années de la mort accidentelle de son frère aîné.
Aomé l’entraînait au tir à l’arc quand une flèche de Taha censée aboutir dans la cible, a dévié sa course sur un mauvais réflexe du cadet alors âgé d’une dizaine d’étés et est allée se ficher en pleine tête d’Aomé qui n’a rien vu venir.
Taha aujourd’hui approche de son dix-huitième été, l’âge où il va pouvoir porter les attributs d’un homme fait et le revoilà plongé dans la déprime depuis qu’hier la décision des sages de la tribu a été sans appel en condamnant son meilleur ami Naomé à l’exil.
Sa féminité l’a trahi, la sentence pour déviance sexuelle étant immédiate, celui-ci a dû quitter sa famille et son village le soir même, s’enfonçant seul dans la jungle avec les conséquences certaines que ça implique qui ne lui donnent au plus que quelques jours de survie.
Okoumé ne supporte pas que le destin s’acharne ainsi sur son fils, connaissant l’attachement qu’il a envers son ami d’enfance et sa décision se prend alors sans réfléchir aux conséquences si elle était découverte, se munissant de ses armes pour partir à la recherche du jeune homme avec la ferme intention de l’emmener au dispensaire où le vieux père blanc saura le protéger et lui donner une éducation suffisante pour qu’il puisse ensuite rejoindre la grande ville.
Okoumé s’approche de son fils pour le rassurer et lui faire retrouver le moral avec l’assurance que Naomé même s’il se trouve loin de lui, pourra au moins avoir une existence normale.
- Je viens avec toi père !!
- Alors fait vite mon fils, le temps qui passe est le plus grand ennemi de Naomé.
***/***
Naomé descend de l’arbre sur les branches duquel il a passé la nuit relativement à l’abri des prédateurs, s’il n’a pas vraiment trouvé le sommeil du moins son corps a pu prendre quelque repos et après s’être nourri de quelques baies, il repart sans vraiment savoir vers quel but encore trop traumatisé par le rejet si soudain de sa tribu.
Le seul soulagement qui l’aide à tenir une journée de plus, c’est de savoir que l’amour de sa vie ne risque rien et c’est donc l’image de Taha qui lui permet de faire un pas devant l’autre sans baisser les bras, malgré qu’il ne se fasse pas vraiment d’illusion sur son avenir.
***/***
« Clairière des pierres »
Une sorte de brume bleuâtre nimbe les météorites, montrant à un non profane combien l’agitation est grande parmi les esprits les occupant depuis des lustres.
- Celui que nous attendions approche mes frères, notre décision doit être unanime !!
- C’est contre nos principes fondamentaux du respect de l’âme et du corps qu’ils occupent !! Cette ignominie ne peut être accomplie !! Nous n’obtiendrions jamais le pardon d’un tel acte !!
- Il y a peut-être un moyen auquel nous n’avons pas pensé, qui préservera à la fois son intégrité physique et mentale !!
- Parle mon frère, nous t’écoutons !!
- Nous pourrions lui confier cette mission en lui donnant les moyens de l’accomplir !!
- Seul !! C’est impossible !! Il ne nous entendrait pas, nous serions bien trop loin pour ça et celui de nous qui irait avec lui n’aurait pas la puissance nécessaire pour se faire entendre !! Cela a déjà été tenté, rappelle-toi mon frère !!
- J’en suis conscient !! Ce n’était pas là mon propos !! Nous pourrions le faire communiquer avec quelqu’un de suffisamment proche de lui pour que la liaison s’établisse, en nous servant de leurs esprits comme moyen de communication !! Nous ne pourrions peut-être pas agir directement, mais du moins nous ne resterions pas aveugles.
- Tu penses à cet autre humain qui hante ses pensées ?
- Le même qui est parti à sa recherche, c’est bien là mon idée !! Il nous faudra juste nous dévoiler à eux, le stade d’évolution actuel sur cette planète et de ce peuple en particulier devrait nous permettre de les convaincre sans problème.
- Tu veux nous faire passer pour… lui ??
- Il nous suffira de les laisser nous déifier sans les contredire et tant mieux s’ils se croient posséder d’une mission divine, leurs croyances devraient leur donner la force nécessaire à mener à bien cette mission.
- Avons-nous d’autres choix ??
- L’autre choix a déjà été rejeté, celui-ci préserve notre conscience !! Je transférerai mon essence dans un de ces deux humains !!
- Garde à l’esprit l’importance de ta mission mon frère, il y va de la survie des univers si ce que nous avons perçu dans la trame temporelle est bien ce que nous attendions depuis tout ce temps !!
- Peut-être n’est-ce encore qu’une transition et que ce monde n’est pas celui qui le verra retrouver son intégrité et redevenir entier.
- Peut-être en effet, elle ne sera pas vaine pour autant et elle nous permettra déjà de s’assurer de son degré d’empathie pour tout ce qui vie et si notre « sacrifice » n’aura pas été vain.
***/***
Naomé marche depuis une bonne demi-heure l’esprit perdu dans ses pensées quand son regard est attiré par une zone où le soleil entre plus facilement, sans trop y réfléchir il s’y dirige ne serait-ce déjà que pour prendre un bain de lumière et le réchauffer de cette humidité qui lui a glacé le corps toute la nuit.
CHAPITRE 169 (Afrique) (suite)
Il n’est pas difficile à un chasseur expérimenté comme l’est Okoumé de suivre les traces d’un homme et encore plus quand il ne se cache pas, il arrive donc lui et son fils très vite à l’arbre où Naomé a passé la nuit.
- Sage décision qu’il a eue de ne pas poursuivre son errance une fois le soleil couché !!
- Naomé est à l’âge d’homme père et il a toujours suivi les conseils de nos chasseurs !!
- Il aurait mieux fait de suivre ceux de nos anciens et il n’en serait pas là !!
Taha se mord les lèvres car depuis le conseil des anciens, il évite ce sujet pour ne pas avoir à lui mentir.
- Naomé n’a jamais été un homme dans sa tête père, comment peut-il en être tenu responsable ?
- Ce sont nos traditions et dans ces temps troublés, il n’y a plus qu’elles qui maintiennent soudées nos tribus !! Nos anciens ne l’ont pas condamné à l’exil de gaieté de cœur soit en certain mon fils !!
- Sauf que nous, nous ne l’acceptons pas !!
- Sache que je ne fais pas ça juste pour Naomé mais aussi pour toi mon fils !! Me crois-tu à ce point aveugle ?
- Alors tu… sais ??
- Je l’ai toujours su, votre amitié est trop forte pour qu’il en ait été autrement et je ne voulais pas te voir une nouvelle fois malheureux !! Tu mérites mieux que de perdre tous ceux que tu aimes.
- Je ne suis pas comme « Nao » père !! Quand je suis avec lui ce n’est pas tant son physique que ce qu’il est à l’intérieur de sa tête qui me fait l’aimer !!
- Je le sais mon fils !! Mais il sera temps de reprendre cette conversation quand nous aurons retrouvé Naomé, d’après les traces il ne peut être bien loin et il faudra ensuite faire le chemin jusqu’au dispensaire du père blanc avant de retrouver la tribu.
- C’est au vieux père Antoine que tu vas confier « Nao » ??
- Qui d’autre que ce saint homme accepterait une telle charge ??
- Naomé vivra alors ?? Mon cœur est joyeux père !!
- Mais le mien inquiet fils !! J’ai bien peur que cette décision fasse qu’un jour je vous perde tous les deux.
Taha reste muet car répondre serait avoué à son père que ses craintes sont fondées car il n’a pas l’intention de laisser son ami seul bien longtemps, quitte à prendre avec « Nao » le chemin de la grande ville où leur couple ne sera pas jugé.
Okoumé comprend le mutisme de son fils, il le respecte car il le trouve préférable à un mensonge et d’un signe de sa lance, il donne l’ordre du départ pour suivre la piste qui semble mener vers un lieu qu’il connaît bien pour y avoir assisté à la chute des pierres du ciel alors qu’il n’était guère plus vieux que son fils.
***/***
« Presque dix-huit ans en arrière »
Okoumé était allé seul à la chasse, fier de faire enfin partie des chasseurs de la tribu et s’était dirigé vers une zone où il savait trouver un gibier abondant car celui-ci appréciait les jeunes pousses gorgées de soleil qui parsemaient le sol de la petite clairière.
Ce jour-là une étrange pluie de pierre l’a fait s’abriter sous la plus grosse branche du plus vieil arbre, levant des yeux stupéfaits vers le ciel en colère.
Il a tout vu de l’oiseau de fer qui a traversé la pluie de pierre qui s’abattaient sur lui, il l’a vu dévier de sa course et a bien cru un instant sa dernière heure arriver quand l’oiseau géant s’était dirigé vers l’endroit où il avait trouvé à s’abriter.
Ce n’est qu’au dernier moment que l’oiseau a repris de l’altitude pour s’éloigner de lui, un cri s’en échappant comme un grondement de tonnerre lui faisant alors détourner le regard pour se plaquer au sol les mains protégeant ses oreilles.
S’il s’en est sorti vivant ce jour-là c’est sans doute parce que les dieux l’ont protégé, car aucune des pierres du ciel ne l’a atteint et ce n’est qu’en rouvrant les yeux, qu’il a compris à quoi il venait d’échapper.
Le sol couvert de ces pierres brûlantes d’où s’échappait un nuage de fumée qui rendait la clairière quasiment impénétrable au regard.
***/***
Okoumé se souvient qu’il est resté un long moment prostré à prier ses dieux ce jour-là, il n’est jamais revenu depuis en ce lieu pour ne pas forcer une seconde fois le destin et voilà qu’aujourd’hui ses pas le dirigent une nouvelle fois comme il y a si longtemps, vers cette clairière où les pierres du ciel ont trouvé refuge.
***/***
Naomé entre dans la clairière avec précaution en tenant fermement sa lance, les prédateurs aimant particulièrement ce genre d’endroit où ils ont l’assurance d’y trouver un gibier abondant.
Étrangement l’endroit paraît dénué de toutes traces de passage de quelque animal que ce soit, aucun excrément ne venant entacher la couche d’humus qui tapisse le sol à part un endroit précis où des pierres semblent y avoir été entassées, nimbées d’une brume bleuâtre qui fige le jeune Massaï devant l’étrangeté du phénomène.
CHAPITRE 170 (Afrique) (fin)
« Une demi-heure plus tard »
Okoumé et son fils arrivent à leurs tours devant la trouée, comme Naomé peu de temps avant ils épient chaque son en armant leurs lances et s’avancent lentement pour passer la limite des derniers arbres, se faisant la même remarque que leur ami précédemment du manque de traces de passages d’animaux quels qu’ils soient.
C’est Taha qui le premier remarque Naomé près d’un amas de pierres et qui semble ne pas s’être rendu compte de leurs présences, il va pour l’appeler quand son père le retient d’un geste sans équivoque de sa main qu’il vient plaquer sur sa bouche.
Okoumé est intrigué par la rigidité du garçon, l’écran brumeux et légèrement coloré qui le recouvre comme le reste de la zone où il se trouve, lui donne soudainement froid dans le dos.
Il s’apprête à faire un pas en arrière en entraînant son fils avec lui quand quelque chose qu’il ne saurait définir l’en empêche et au contraire le pousse à s’avancer avec Taha jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment près eux aussi pour être recouvert de cette brume qui quelques secondes plus tôt lui avait amené ce geste de prudence devant ce phénomène autant intriguant qu’inconnu.
Un bien-être le prend subitement en même temps qu’une voix semblant sortir de sa tête s’adresse à lui.
***/***
- N’ayez aucune crainte, humains !! Ce que vous ressentez n’est que la guérison de vos corps !! Nous vous avons choisis parce que vos cœurs sont purs et que nous avons besoin de votre aide, en récompense nous vous accorderons à chacun de vous le vœu secret le plus cher que nous lisons dans votre esprit !!
- (Okoumé) Où et qui êtes-vous ?? Mes oreilles ne perçoivent pas les paroles que pourtant je comprends ??
- Ce que nous sommes n’a aucune importance, nous venons de si loin parmi les étoiles du ciel que votre esprit ne pourrait le comprendre.
- (Taha) Quelle aide attendez-vous de nous ??
- Retrouver celui qui a été, est et sera !! Lui porter notre message pour qu’il retrouve la voie !! Pour cela l’un de vous devra partir alors qu’un autre devra rester près de nous et vos esprits seront liés pour pouvoir communiquer, toi Okoumé sera chargé de lui apporter sa nourriture et nous nous chargerons de sa protection tout comme de celle de celui qui s’éloignera de son peuple.
- (Taha) Qui devra partir ??
- Toi jeune humain !! Ton compagnon doit continuer à guider sa tribu et l’autre jeune humain qui compte beaucoup pour toi n’est pas prêt pour un si long périple loin des siens !! Les difficultés seront grandes, seul un esprit à la volonté forte pourra mener à bien ce long voyage.
- (Okoumé) Comment mon fils trouvera-t-il celui qui semble aussi important à vos yeux ?
- Dans ce que ton esprit nomme l’oiseau de fer qui t’est apparu ici il y a bien longtemps lors de notre arrivée, il y avait un enfant humain !! C’est lui que doit rechercher ton fils !!
- (Okoumé) Qu’a-t-il de si important pour vous ??
- Tu ne comprendrais pas humain !! Sache seulement qu’il est le commencement et la fin de tout mais qu’il en a perdu la conscience, notre but est de le remettre sur la voie qu’il avait perdue pour qu’il retrouve sa puissance. Nous sommes un peuple qui s’est sacrifié pour éviter que la vie disparaisse et pour que d’autres peuples comme le tien soient libres pour poursuivre leurs destinées.
- (Taha) Un dieu qui serait amnésique ??? C’est comme ça que le père Antoine nomme les personnes qui ont perdu leurs souvenirs !!
- Si tu veux jeune humain, nous l’appelons l’unique parce qu’il est à la fois le premier et le dernier !! Il puise sa force grâce à la prière des peuples qui le nomment suivant leurs croyances d’un ou de plusieurs noms. Tu ne seras pas seul car en plus de la liaison mentale avec ton ami, je serai avec toi dans ta tête pour observer et te guider, tu n’as donc rien à craindre.
- Je devrais aller jusqu’où ? Au-delà du grand océan ?? Là où vivent les hommes blancs ??
- Tu devras te rendre là où il se trouve !! Votre aide sera récompensé rappelle-toi de mes premières paroles !!
Naomé qui prend la parole pour la première fois depuis qu’il est entré dans la clairière.
- Nous vous aiderons !! Pourrez-vous vraiment réaliser ensuite nos vœux les plus chers ??
L’entité ne garde que la connexion avec le jeune humain pour que lui seul l’entende.
- Quand ton ami reviendra, il pourra vivre le restant de ses jours heureux avec toi sans que vos traditions n’y voient plus là rien de condamnable.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li