16-09-2020, 08:53 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 09:41 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 138 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner) (fin)
Miraculeusement l’effet des paroles de Pierre en disant qu’Antonin n’était pas son fils, a remis les sourires et la bonne humeur chez tous les salariés de l’entreprise, la visite des lieux qu’Hellènes fait découvrir à Antonin se terminant mieux qu’elle avait commencé et c’est au bout d’une heure quand Pierre les rejoint enfin, qu’ils quittent l’agence Aixoise avec derrière eux l’expression satisfaite des visages de tous les collaborateurs heureux encore cette fois d’avoir eu l’occasion de rencontrer le big boss.
Ce n’est qu’une fois remontés dans le taxi, que les inquiétudes d’Hellènes reviennent d’actualité et qu’elle exprime haut et fort ses craintes à son mari.
- Tu te rends compte qu’ils avaient pris « Tonin » pour « Flo » ??
- Ils n’ont jamais vu Florian je te rappelle !! Non !! Ce qui me gêne le plus ce sont leurs réactions envers notre fils, faut pas demander ce que ceux de Paris ont dû leur raconter pour qu’ils le haïssent autant !!
- (Antonin) Pourquoi ils font ça ? Votre fils leur a fait quelque chose de mal ?
- (Pierre) L’ancien Florian était ce qu’on pouvait souhaiter de pire à une famille, je t’en ai déjà touché quelques mots il me semble ?
- (Antonin) Oui mais je ne pensais pas que c’était aussi fort !! Ces gens me regardaient comme si j’étais leur pire ennemi !!
Hellènes voit bien le chauffeur du taxi tendre l’oreille pour écouter ce qui ressemble à un secret de famille, Friand de ce genre de cancan qu’il peut ensuite répéter à ceux de ses clients qui engagent une conversation avec lui et qu’en plus ce soient les secrets intimes d’un grand patron bien connu de cette ville, cela vaut son pesant de pourboire assurément.
- Nous reparlerons de ça plus tard, ça ne regarde que nous !!
Pierre suit le regard de sa femme vers le chauffeur et hoche la tête en guise d’acquiescement, changeant aussitôt de sujet de conversation.
- Je t’ai trouvé bien intimidé devant mes collaborateurs « Tonin » ?
- C’est que je ne suis pas habitué à voir autant de monde, tu sais !! Cela allait mieux vers la fin de la visite !!
- Tu as pu voir en quoi consiste notre travail ?
- Oh oui !! J’aime beaucoup ce que vous faites dans cette entreprise, ça doit être passionnant !!
Hellènes voit bien le sourire satisfait de Pierre qui se recale confortablement dans son siège.
- Peut-être pourras-tu emmener « Tonin » de temps en temps pour qu’il voie ce que vous faites sur le terrain ?
- (Pierre) Ça te plairait ?
- Oh oui !! Avec mes parents nous nous cachions souvent dans les bois pour passer la nuit et même si j’avais peur, j’aimais bien être au milieu des arbres, leurs odeurs, le calme et tout le reste !!
- Eh bien soit !! Dès que tu auras tes nouveaux papiers, je n’y manquerai pas !! Tu ne peux pas savoir le plaisir que tu me fais « Tonin » !!!
- Pourquoi ça ? Florian n’aime pas la nature ?
- Je n’ai pas dit ça !! C’est juste que ce n’est pas son but de suivre mes pas dans ma société, il veut être chirurgien tu comprends ?
- Ça, je le savais Hi ! Hi !
Antonin voit l’étonnement que ses paroles occasionnent et croit bon de préciser en se tapotant le crâne.
- C’était là-dedans avec le reste !!
- (Hellènes) Tu vas avoir un choc en te retrouvant devant lui, mais tu ne t’imagines certainement pas celui que lui va avoir en te voyant !!
- (Pierre) Nous n’allons pas tarder à le savoir, nous arrivons au lotissement où vivent mes parents. Ne sois surtout pas intimidé par eux mon garçon, ils sont très gentils et ils t’accueilleront les bras ouverts j’en suis certain !! Tiens !! Nous sommes arrivés !! Chauffeur, garez-vous devant le pavillon là-bas s’il vous plaît ?
- Bien monsieur !!
***/***
Michel sourit en reconnaissant son fils et sa bru qui descendent du taxi, il se dit que pour une surprise c’est une surprise et il se fige soudainement en voyant également en sortir un tout jeune homme à la silhouette étrangement semblable à son petit-fils, il reconnaît aussitôt le visage qu’il a pu apprendre à reconnaître sur les dessins de Florian et il connaît également l’importance qu’a ce garçon blond pour son petit-fils, une émotion immense venant soudainement lui serrer le cœur en comprenant l’importance que va avoir ce petit blond pour sa famille.
Une larme perle aux bords de ses yeux qui s’écoule lentement sur sa joue ridée par les ans, Pierre s’en rend compte et sourit à son père pour lui démontrer la joie que lui aussi éprouve en cet instant et une fois qu’il a réglé la course au chauffeur, il se dirige vers lui en tenant Antonin encore une fois intimidé pour le lui présenter.
- Papa !! Voici Antonin l’ami de Florian !! Mais à voir ta tête je me doute que tu l’as déjà reconnu !!
Michel prend le jeune garçon dans ses bras et laisse alors s’échapper toute son émotivité en pleurant à chaudes larmes.
- J’en connais un qui va être content, oui !! J’en connais un !! Bienvenue parmi nous mon garçon, tu es le lien qui manquait aux souvenirs de mon petit-fils et tu ne peux même pas imaginer combien je suis heureux pour vous deux !! Oui !! Pour vous deux!!
CHAPITRE 139 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, retrouvailles)
« Cabinet du professeur Espinach, un peu avant midi ce jour-là »
Philippe reste songeur depuis que Florian est reparti, décidément il ne sait plus trop à quoi s’en tenir avec tout ce qu’il a appris sur lui depuis qu’il a commencé les séances quotidiennes.
Il est confronté à des impossibilités tant physiques que mentales qui lui semblent insolubles ne serait-ce d’accepter ce que son cerveau refuse encore de croire, il en est là dans ses pensées quand un bref coup à sa porte suivit de l’entrée de sa secrétaire le font revenir à des choses plus terre à terre.
- Oui ??
- Un monsieur Louvain, André Louvain désirerait vous parler !! Je lui ai dit qu’il fallait qu’il prenne rendez-vous, mais il m’a certifié que vous ne verriez aucun problème à le recevoir.
- C’est exact !! Faites-le entrer s’il vous plaît !!
- Bien professeur !!
Philippe range le dossier de Florian qui est encore sur son bureau, juste le temps pour qu’il entende sa secrétaire parler avec André.
- Le professeur vous attend monsieur, son bureau se trouve au fond de la salle d’attente.
- Merci beaucoup et je m’excuse encore de l’heure inappropriée de ma visite.
Philippe se lève pour l’accueillir, une poignée de main virile avant qu’André attaque à brûle-pourpoint le but de sa visite en déposant le contenu de l’enveloppe que lui avait confié Philippe sur le sous-main du bureau.
- Ça fait deux jours que je ne dors plus !! Ma femme et ma fille sont dans tous leurs états et je ne trouve pas d’explications logiques à ces images !!
- (Philippe) Je vous attendais plus tôt !!
André éparpille les quelques feuillets sur le bureau.
- Je reconnais avoir longuement hésité à venir, j’ai tout d’abord cru à une plaisanterie de mauvais goût je vous avoue !!
- Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
- Le réalisme de ces portraits mais aussi l’impossibilité que celui qui les a croqués connaisse certaines des personnes qui y sont représentées, voyez-vous mon frère n’est jamais venu à Aix en Provence !! Nous habitions Marseille avant d’y faire l’acquisition de notre premier pavillon et notre dispute date d’avant notre emménagement il y a plus de vingt ans, pourtant c’est bien lui et sa femme qui apparaissent sur cette feuille et ce même si l’âge qu’ils ont sur cette planche semble beaucoup plus récente, moi-même j’aurais été bien incapable de le représenter tel qu’il apparaît ici !! Comment expliquez-vous ça ? De plus il n’y a aucun doute que des deux garçons blonds, l’un des deux au moins serait mon fils s’il avait vécu assez longtemps !! Je ne sais pas du tout qui est l’autre, mais vu la ressemblance frappante ce ne pourrait être qu’un autre de mes fils et voyez-vous professeur, je suis bien placé pour savoir (André hésite) que ce n’est pas… le… cas et donc… Voilà pourquoi je suis venu vous visiter aujourd’hui !!
- Ce n’est pas un autre de vos fils en effet !! Ce garçon est votre neveu Thomas, celui-là même qui a occasionné ma visite chez vous !!
- Mais enfin !! Je n’en ai jamais entendu parler et rien ne dit qu’il existe quelque part !!!
- Veuillez vous asseoir, nous allons avoir je pense une longue conversation !! Laissez-moi déjà vous donner les noms des autres personnes qui apparaissent sur ses feuillets, ainsi que ce qu’ils représentent ou pour être plus exact, ce qu’ils représentaient pour vos enfants dans les souvenirs de Florian !! Car vous l’avez compris je pense, c’est lui l’auteur de ces dessins qui sont issus de sa mémoire.
- Mais !!!
- Écoutez ce que j’ai à dire s’il vous plaît !! Il sera temps après ça de poser vos questions.
***/***
« Dans le bus qui ramène Florian au lotissement de ses grands-parents »
Je regarde par la vitre du bus en souriant béatement, ce que j’ai appris ce matin me rend tout guilleret et mes pensées vont vers mes deux amis que j’ai bon espoir de revoir rapidement maintenant que j’ai eu confirmation de leurs existences, mon cerveau tourne à toute allure pour trouver par quel moyen me présenter à eux sans qu’ils n’y trouvent matière à ne pas m’accepter tel que je le souhaiterais.
Je sais très bien que jusque-là les choses ont pour le moins plutôt bien tourné en ma faveur, ne serait-ce la tristesse d’avoir appris pour Erwan et je ne me fais pas d’illusions sur le fait qu’il y aura encore très certainement quelques divergences entre cette réalité et mes souvenirs, en priant toutefois pour ne plus perdre d’autres personnes qui m’étaient chères.
J’entends le clignotant du bus, un bref regard me conforte que c’est bien mon arrêt et je quitte mon siège pour attendre l’ouverture des portes, il y a bien quelques personnes qui me dévisagent mais apparemment juste par curiosité et non avec le regard haineux que j’appréhende toujours d’y lire sur leurs visages.
Mes sept ans d’absence m’ont suffisamment transformé pour que le risque d’être reconnu soit des plus minces, mais on ne sait jamais et les actes de méchanceté de mon ancien moi pourraient en affecter encore quelques personnes, qui si elles me reconnaissaient ne m’amèneraient que des ennuis qu’il est préférable d’éviter.
Ce n’est qu’une fois dans ma rue, que mon sourire revient et que je me moque intérieurement une fois de plus de moi et de mes craintes qui jusque-là sont restées sans fondement.
***/***
« Dans le pavillon des De Bierne »
Yuan quitte la fenêtre de la cuisine donnant sur la rue, il entre en trombe dans le salon où toute la famille prend l’apéritif en attendant justement l’arrivée du fils prodigue.
- Le voilà !!
- (Antoine) Tiens !! Prends ça !! Tu sais ce que tu as à faire !!
CHAPITRE 140 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, retrouvailles) (fin)
Yuan attrape le masque de nuit que lui tend Antoine et se précipite vers la porte d’entrée avant que Florian ne la franchisse, il arrive dehors juste à temps pour accueillir son copain avec un petit sourire qui en dit long sur la façon dont il voit la suite des événements.
Je suis surpris de le voir me barrer le passage et lui en fais la remarque en regardant ce qu’il tient en main avec amusement.
- Une partie de colin-maillard ?? On est peut-être un peu vieux pour ça, non ? Hi ! Hi !
- Nous avons une surprise pour toi « Flo » !! Il va falloir que tu devines ce que c’est !!
- Allez !! Dis-moi ?? Je ferai celui qui ne sait pas Hi ! Hi !
- Tsss ! Tsss ! Pas question !! Tu mets ce masque sur tes yeux et tu ne triches pas, d’accord ??
- Humm !! C’est quoi ?? Un gâteau ??
- Je ne te dirai rien, alors ça ne sert à rien de me questionner !! Un gâteau ?? Je reconnais bien là le goinfre que tu es Hi ! Hi !
Comme à chaque fois que ma curiosité est mise à l’épreuve, je me trémousse sur place au plus grand amusement je le vois bien de mon copain qui en a les yeux qui luisent du plaisir de me sentir sur les dents.
- Il y a des fois où je me demande vraiment quel âge tu as !! On croirait un gosse devant un arbre de Noël !!
Il m’embrasse rapidement sur le coin des lèvres.
- Ne change surtout plus, j’adore !! Allez !! Mets ce masque et devine ce que c’est !!
Une fois le bandeau en place, il me prend la main et me conduit à l’intérieur de la maison, je ressens la présence de plusieurs personnes qui étrangement font silence et Yuan me laisse planter là au milieu de la pièce en allant s’asseoir sur le divan.
Je le sais parce que j’entends le crissement du cuir sous son poids, j’essaie d’écouter les respirations pour me faire une idée du nombre de personnes qui sont là et j’ai très vite la conviction qu’il y en a plus qu’il ne devrait, je hume alors l’air ambiant et un déclic se fait aussitôt dans ma tête en reconnaissant le parfum qui m’arrive aux narines.
- Maman ??
Plusieurs rires retentissent dont un en particulier que je reconnais aussitôt.
- Papa ?? Vous êtes revenu ?? C’est ça la surprise ?? Cool !!
- (Yuan amusé) Tes parents sont bien là en effet mais cherche mieux Hi ! Hi ! Ce sont eux qui t’ont amené la surprise !!
- Je peux me déplacer ??
- (Yuan) Tu fais comme tu le sens, juste que tu dois garder le bandeau !!
Je me concentre en me remémorant la disposition de la pièce, quelques pas et un premier contact avec la table basse me situent dans le salon, il m’est aisé ensuite d’évoluer sans trop prendre de risques de buter dans quelque chose et je me prends au jeu en me déplaçant lentement dans le salon à la recherche de cette surprise qui semble les amuser beaucoup.
Rien sur la table, je reconnais ensuite au toucher mes grands-parents qui ont monopolisé les deux fauteuils et j’en profite pour leur faire la bise en m’asseyant un bref instant sur leurs genoux, je recommence mon inspection quand soudainement quelque chose me trouble.
Une impression bizarre à laquelle je n’arrive pas à mettre un nom, une odeur de transpiration, un battement de cœur rapide, une respiration haletante, un reniflement d’émotion, un petit bruit de pieds qui battent le sol en cadence de nervosité ou de trouble trop fort.
- Il y a quelqu’un d’autre ici !!
- (Yuan) Bravo « Flo » !! Il ne te reste plus qu’à deviner qui c’est !!
***/***
Antonin depuis l’entrée de Florian dans le salon avec les yeux bandés, n’arrive plus à gérer ses émotions tellement celles-ci sont fortes et dépassent de loin ses capacités à pouvoir les gérer en gardant son calme.
Il a l’impression de revivre ses rêves les plus torrides où il passait ses nuits dans les bras de ce garçon, des nuits de passions, d’amour et d’une amitié sans commune mesure avec la vie qu’il vivait alors, perdu dans ce monde, sans argent et dans une détresse telle, qu’il ne voyait pour lui qu’une tombe comme avenir proche.
Le voir en chair et en os à quelques mètres à peine de lui alors qu’il n’était que le fantasme qui l’aidait à survivre, l’oasis où il aimait s’enfermer pour quelques heures d’un sommeil agité, toujours sur le qui-vive d’un mauvais coup porté contre lui et qui seul lui amenait un semblant de joie quand il ouvrait les yeux chaque matin, avant de reprendre conscience de son triste sort.
C’en est trop pour Antonin qui se lève brusquement pour se jeter dans les bras de ce garçon qu’il aime comme un fou depuis tant d’années, pleurant à chaudes larmes en le serrant très fort contre son corps tremblant de cette explosion d’émotions.
***/***
Un réflexe ? Un pressentiment ? Quelque chose de suffisamment puissant en tous les cas, venant du plus profond de mon être me fait ouvrir les bras au moment précis où un corps fragile et chaud vient s’y blottir tout tremblant et en pleure contre ma poitrine.
Mes bras se referment, instinctivement protecteurs pour enlacer celui que mon cœur a reconnu quelques millisecondes avant mon esprit et dont le prénom s’échappe de mes lèvres avec une douceur telle qu’elle m’en donne la chair de poule.
- Antonin !! C’est bien toi??
Miraculeusement l’effet des paroles de Pierre en disant qu’Antonin n’était pas son fils, a remis les sourires et la bonne humeur chez tous les salariés de l’entreprise, la visite des lieux qu’Hellènes fait découvrir à Antonin se terminant mieux qu’elle avait commencé et c’est au bout d’une heure quand Pierre les rejoint enfin, qu’ils quittent l’agence Aixoise avec derrière eux l’expression satisfaite des visages de tous les collaborateurs heureux encore cette fois d’avoir eu l’occasion de rencontrer le big boss.
Ce n’est qu’une fois remontés dans le taxi, que les inquiétudes d’Hellènes reviennent d’actualité et qu’elle exprime haut et fort ses craintes à son mari.
- Tu te rends compte qu’ils avaient pris « Tonin » pour « Flo » ??
- Ils n’ont jamais vu Florian je te rappelle !! Non !! Ce qui me gêne le plus ce sont leurs réactions envers notre fils, faut pas demander ce que ceux de Paris ont dû leur raconter pour qu’ils le haïssent autant !!
- (Antonin) Pourquoi ils font ça ? Votre fils leur a fait quelque chose de mal ?
- (Pierre) L’ancien Florian était ce qu’on pouvait souhaiter de pire à une famille, je t’en ai déjà touché quelques mots il me semble ?
- (Antonin) Oui mais je ne pensais pas que c’était aussi fort !! Ces gens me regardaient comme si j’étais leur pire ennemi !!
Hellènes voit bien le chauffeur du taxi tendre l’oreille pour écouter ce qui ressemble à un secret de famille, Friand de ce genre de cancan qu’il peut ensuite répéter à ceux de ses clients qui engagent une conversation avec lui et qu’en plus ce soient les secrets intimes d’un grand patron bien connu de cette ville, cela vaut son pesant de pourboire assurément.
- Nous reparlerons de ça plus tard, ça ne regarde que nous !!
Pierre suit le regard de sa femme vers le chauffeur et hoche la tête en guise d’acquiescement, changeant aussitôt de sujet de conversation.
- Je t’ai trouvé bien intimidé devant mes collaborateurs « Tonin » ?
- C’est que je ne suis pas habitué à voir autant de monde, tu sais !! Cela allait mieux vers la fin de la visite !!
- Tu as pu voir en quoi consiste notre travail ?
- Oh oui !! J’aime beaucoup ce que vous faites dans cette entreprise, ça doit être passionnant !!
Hellènes voit bien le sourire satisfait de Pierre qui se recale confortablement dans son siège.
- Peut-être pourras-tu emmener « Tonin » de temps en temps pour qu’il voie ce que vous faites sur le terrain ?
- (Pierre) Ça te plairait ?
- Oh oui !! Avec mes parents nous nous cachions souvent dans les bois pour passer la nuit et même si j’avais peur, j’aimais bien être au milieu des arbres, leurs odeurs, le calme et tout le reste !!
- Eh bien soit !! Dès que tu auras tes nouveaux papiers, je n’y manquerai pas !! Tu ne peux pas savoir le plaisir que tu me fais « Tonin » !!!
- Pourquoi ça ? Florian n’aime pas la nature ?
- Je n’ai pas dit ça !! C’est juste que ce n’est pas son but de suivre mes pas dans ma société, il veut être chirurgien tu comprends ?
- Ça, je le savais Hi ! Hi !
Antonin voit l’étonnement que ses paroles occasionnent et croit bon de préciser en se tapotant le crâne.
- C’était là-dedans avec le reste !!
- (Hellènes) Tu vas avoir un choc en te retrouvant devant lui, mais tu ne t’imagines certainement pas celui que lui va avoir en te voyant !!
- (Pierre) Nous n’allons pas tarder à le savoir, nous arrivons au lotissement où vivent mes parents. Ne sois surtout pas intimidé par eux mon garçon, ils sont très gentils et ils t’accueilleront les bras ouverts j’en suis certain !! Tiens !! Nous sommes arrivés !! Chauffeur, garez-vous devant le pavillon là-bas s’il vous plaît ?
- Bien monsieur !!
***/***
Michel sourit en reconnaissant son fils et sa bru qui descendent du taxi, il se dit que pour une surprise c’est une surprise et il se fige soudainement en voyant également en sortir un tout jeune homme à la silhouette étrangement semblable à son petit-fils, il reconnaît aussitôt le visage qu’il a pu apprendre à reconnaître sur les dessins de Florian et il connaît également l’importance qu’a ce garçon blond pour son petit-fils, une émotion immense venant soudainement lui serrer le cœur en comprenant l’importance que va avoir ce petit blond pour sa famille.
Une larme perle aux bords de ses yeux qui s’écoule lentement sur sa joue ridée par les ans, Pierre s’en rend compte et sourit à son père pour lui démontrer la joie que lui aussi éprouve en cet instant et une fois qu’il a réglé la course au chauffeur, il se dirige vers lui en tenant Antonin encore une fois intimidé pour le lui présenter.
- Papa !! Voici Antonin l’ami de Florian !! Mais à voir ta tête je me doute que tu l’as déjà reconnu !!
Michel prend le jeune garçon dans ses bras et laisse alors s’échapper toute son émotivité en pleurant à chaudes larmes.
- J’en connais un qui va être content, oui !! J’en connais un !! Bienvenue parmi nous mon garçon, tu es le lien qui manquait aux souvenirs de mon petit-fils et tu ne peux même pas imaginer combien je suis heureux pour vous deux !! Oui !! Pour vous deux!!
CHAPITRE 139 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, retrouvailles)
« Cabinet du professeur Espinach, un peu avant midi ce jour-là »
Philippe reste songeur depuis que Florian est reparti, décidément il ne sait plus trop à quoi s’en tenir avec tout ce qu’il a appris sur lui depuis qu’il a commencé les séances quotidiennes.
Il est confronté à des impossibilités tant physiques que mentales qui lui semblent insolubles ne serait-ce d’accepter ce que son cerveau refuse encore de croire, il en est là dans ses pensées quand un bref coup à sa porte suivit de l’entrée de sa secrétaire le font revenir à des choses plus terre à terre.
- Oui ??
- Un monsieur Louvain, André Louvain désirerait vous parler !! Je lui ai dit qu’il fallait qu’il prenne rendez-vous, mais il m’a certifié que vous ne verriez aucun problème à le recevoir.
- C’est exact !! Faites-le entrer s’il vous plaît !!
- Bien professeur !!
Philippe range le dossier de Florian qui est encore sur son bureau, juste le temps pour qu’il entende sa secrétaire parler avec André.
- Le professeur vous attend monsieur, son bureau se trouve au fond de la salle d’attente.
- Merci beaucoup et je m’excuse encore de l’heure inappropriée de ma visite.
Philippe se lève pour l’accueillir, une poignée de main virile avant qu’André attaque à brûle-pourpoint le but de sa visite en déposant le contenu de l’enveloppe que lui avait confié Philippe sur le sous-main du bureau.
- Ça fait deux jours que je ne dors plus !! Ma femme et ma fille sont dans tous leurs états et je ne trouve pas d’explications logiques à ces images !!
- (Philippe) Je vous attendais plus tôt !!
André éparpille les quelques feuillets sur le bureau.
- Je reconnais avoir longuement hésité à venir, j’ai tout d’abord cru à une plaisanterie de mauvais goût je vous avoue !!
- Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
- Le réalisme de ces portraits mais aussi l’impossibilité que celui qui les a croqués connaisse certaines des personnes qui y sont représentées, voyez-vous mon frère n’est jamais venu à Aix en Provence !! Nous habitions Marseille avant d’y faire l’acquisition de notre premier pavillon et notre dispute date d’avant notre emménagement il y a plus de vingt ans, pourtant c’est bien lui et sa femme qui apparaissent sur cette feuille et ce même si l’âge qu’ils ont sur cette planche semble beaucoup plus récente, moi-même j’aurais été bien incapable de le représenter tel qu’il apparaît ici !! Comment expliquez-vous ça ? De plus il n’y a aucun doute que des deux garçons blonds, l’un des deux au moins serait mon fils s’il avait vécu assez longtemps !! Je ne sais pas du tout qui est l’autre, mais vu la ressemblance frappante ce ne pourrait être qu’un autre de mes fils et voyez-vous professeur, je suis bien placé pour savoir (André hésite) que ce n’est pas… le… cas et donc… Voilà pourquoi je suis venu vous visiter aujourd’hui !!
- Ce n’est pas un autre de vos fils en effet !! Ce garçon est votre neveu Thomas, celui-là même qui a occasionné ma visite chez vous !!
- Mais enfin !! Je n’en ai jamais entendu parler et rien ne dit qu’il existe quelque part !!!
- Veuillez vous asseoir, nous allons avoir je pense une longue conversation !! Laissez-moi déjà vous donner les noms des autres personnes qui apparaissent sur ses feuillets, ainsi que ce qu’ils représentent ou pour être plus exact, ce qu’ils représentaient pour vos enfants dans les souvenirs de Florian !! Car vous l’avez compris je pense, c’est lui l’auteur de ces dessins qui sont issus de sa mémoire.
- Mais !!!
- Écoutez ce que j’ai à dire s’il vous plaît !! Il sera temps après ça de poser vos questions.
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« Dans le bus qui ramène Florian au lotissement de ses grands-parents »
Je regarde par la vitre du bus en souriant béatement, ce que j’ai appris ce matin me rend tout guilleret et mes pensées vont vers mes deux amis que j’ai bon espoir de revoir rapidement maintenant que j’ai eu confirmation de leurs existences, mon cerveau tourne à toute allure pour trouver par quel moyen me présenter à eux sans qu’ils n’y trouvent matière à ne pas m’accepter tel que je le souhaiterais.
Je sais très bien que jusque-là les choses ont pour le moins plutôt bien tourné en ma faveur, ne serait-ce la tristesse d’avoir appris pour Erwan et je ne me fais pas d’illusions sur le fait qu’il y aura encore très certainement quelques divergences entre cette réalité et mes souvenirs, en priant toutefois pour ne plus perdre d’autres personnes qui m’étaient chères.
J’entends le clignotant du bus, un bref regard me conforte que c’est bien mon arrêt et je quitte mon siège pour attendre l’ouverture des portes, il y a bien quelques personnes qui me dévisagent mais apparemment juste par curiosité et non avec le regard haineux que j’appréhende toujours d’y lire sur leurs visages.
Mes sept ans d’absence m’ont suffisamment transformé pour que le risque d’être reconnu soit des plus minces, mais on ne sait jamais et les actes de méchanceté de mon ancien moi pourraient en affecter encore quelques personnes, qui si elles me reconnaissaient ne m’amèneraient que des ennuis qu’il est préférable d’éviter.
Ce n’est qu’une fois dans ma rue, que mon sourire revient et que je me moque intérieurement une fois de plus de moi et de mes craintes qui jusque-là sont restées sans fondement.
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« Dans le pavillon des De Bierne »
Yuan quitte la fenêtre de la cuisine donnant sur la rue, il entre en trombe dans le salon où toute la famille prend l’apéritif en attendant justement l’arrivée du fils prodigue.
- Le voilà !!
- (Antoine) Tiens !! Prends ça !! Tu sais ce que tu as à faire !!
CHAPITRE 140 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, retrouvailles) (fin)
Yuan attrape le masque de nuit que lui tend Antoine et se précipite vers la porte d’entrée avant que Florian ne la franchisse, il arrive dehors juste à temps pour accueillir son copain avec un petit sourire qui en dit long sur la façon dont il voit la suite des événements.
Je suis surpris de le voir me barrer le passage et lui en fais la remarque en regardant ce qu’il tient en main avec amusement.
- Une partie de colin-maillard ?? On est peut-être un peu vieux pour ça, non ? Hi ! Hi !
- Nous avons une surprise pour toi « Flo » !! Il va falloir que tu devines ce que c’est !!
- Allez !! Dis-moi ?? Je ferai celui qui ne sait pas Hi ! Hi !
- Tsss ! Tsss ! Pas question !! Tu mets ce masque sur tes yeux et tu ne triches pas, d’accord ??
- Humm !! C’est quoi ?? Un gâteau ??
- Je ne te dirai rien, alors ça ne sert à rien de me questionner !! Un gâteau ?? Je reconnais bien là le goinfre que tu es Hi ! Hi !
Comme à chaque fois que ma curiosité est mise à l’épreuve, je me trémousse sur place au plus grand amusement je le vois bien de mon copain qui en a les yeux qui luisent du plaisir de me sentir sur les dents.
- Il y a des fois où je me demande vraiment quel âge tu as !! On croirait un gosse devant un arbre de Noël !!
Il m’embrasse rapidement sur le coin des lèvres.
- Ne change surtout plus, j’adore !! Allez !! Mets ce masque et devine ce que c’est !!
Une fois le bandeau en place, il me prend la main et me conduit à l’intérieur de la maison, je ressens la présence de plusieurs personnes qui étrangement font silence et Yuan me laisse planter là au milieu de la pièce en allant s’asseoir sur le divan.
Je le sais parce que j’entends le crissement du cuir sous son poids, j’essaie d’écouter les respirations pour me faire une idée du nombre de personnes qui sont là et j’ai très vite la conviction qu’il y en a plus qu’il ne devrait, je hume alors l’air ambiant et un déclic se fait aussitôt dans ma tête en reconnaissant le parfum qui m’arrive aux narines.
- Maman ??
Plusieurs rires retentissent dont un en particulier que je reconnais aussitôt.
- Papa ?? Vous êtes revenu ?? C’est ça la surprise ?? Cool !!
- (Yuan amusé) Tes parents sont bien là en effet mais cherche mieux Hi ! Hi ! Ce sont eux qui t’ont amené la surprise !!
- Je peux me déplacer ??
- (Yuan) Tu fais comme tu le sens, juste que tu dois garder le bandeau !!
Je me concentre en me remémorant la disposition de la pièce, quelques pas et un premier contact avec la table basse me situent dans le salon, il m’est aisé ensuite d’évoluer sans trop prendre de risques de buter dans quelque chose et je me prends au jeu en me déplaçant lentement dans le salon à la recherche de cette surprise qui semble les amuser beaucoup.
Rien sur la table, je reconnais ensuite au toucher mes grands-parents qui ont monopolisé les deux fauteuils et j’en profite pour leur faire la bise en m’asseyant un bref instant sur leurs genoux, je recommence mon inspection quand soudainement quelque chose me trouble.
Une impression bizarre à laquelle je n’arrive pas à mettre un nom, une odeur de transpiration, un battement de cœur rapide, une respiration haletante, un reniflement d’émotion, un petit bruit de pieds qui battent le sol en cadence de nervosité ou de trouble trop fort.
- Il y a quelqu’un d’autre ici !!
- (Yuan) Bravo « Flo » !! Il ne te reste plus qu’à deviner qui c’est !!
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Antonin depuis l’entrée de Florian dans le salon avec les yeux bandés, n’arrive plus à gérer ses émotions tellement celles-ci sont fortes et dépassent de loin ses capacités à pouvoir les gérer en gardant son calme.
Il a l’impression de revivre ses rêves les plus torrides où il passait ses nuits dans les bras de ce garçon, des nuits de passions, d’amour et d’une amitié sans commune mesure avec la vie qu’il vivait alors, perdu dans ce monde, sans argent et dans une détresse telle, qu’il ne voyait pour lui qu’une tombe comme avenir proche.
Le voir en chair et en os à quelques mètres à peine de lui alors qu’il n’était que le fantasme qui l’aidait à survivre, l’oasis où il aimait s’enfermer pour quelques heures d’un sommeil agité, toujours sur le qui-vive d’un mauvais coup porté contre lui et qui seul lui amenait un semblant de joie quand il ouvrait les yeux chaque matin, avant de reprendre conscience de son triste sort.
C’en est trop pour Antonin qui se lève brusquement pour se jeter dans les bras de ce garçon qu’il aime comme un fou depuis tant d’années, pleurant à chaudes larmes en le serrant très fort contre son corps tremblant de cette explosion d’émotions.
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Un réflexe ? Un pressentiment ? Quelque chose de suffisamment puissant en tous les cas, venant du plus profond de mon être me fait ouvrir les bras au moment précis où un corps fragile et chaud vient s’y blottir tout tremblant et en pleure contre ma poitrine.
Mes bras se referment, instinctivement protecteurs pour enlacer celui que mon cœur a reconnu quelques millisecondes avant mon esprit et dont le prénom s’échappe de mes lèvres avec une douceur telle qu’elle m’en donne la chair de poule.
- Antonin !! C’est bien toi??
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