16-09-2020, 08:52 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 09:40 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 135 (Aix en Provence) (Cabinet du docteur Espinach)
«Fin de la séance de psychanalyse »
Philippe sourit en s’étirant dans son fauteuil, il observe avec tendresse le jeune homme qui est allongé sur son canapé et qui une fois encore a répondu honnêtement à toutes ses questions, sans se rendre compte une seconde qu’à chacune de ses réponses il lui en venait une multitude d’autres au point où le spécialiste ne sait plus où donner de la tête.
- Je pense que nous allons en rester là pour ce matin.
- Il est déjà l’heure ?
- Pas encore tout à fait, mais il faut que je trie toutes ces informations et surtout que je trouve un canevas logique à tes souvenirs qui m’amèneraient à y voir plus clair.
- Et bien bon courage Hi ! Hi ! Parce que moi nada !! Plus j’y pense et plus je deviens chèvre !! Au fait, j’y pense !! Tu savais que Chloé a retrouvé l’adresse d’Éric ??
- (Philippe) C’est le garçon qui habitait en face de chez tes grands-parents ?
- Lui-même !! Je vais voir s’il nous est possible d’aller lui rendre visite, déjà parce que je suis sûr que ça fera plaisir à Chloé et ensuite parce que j’aimerais réellement le revoir, il me manque terriblement lui aussi tu sais ?
- (Philippe) N’oublie pas que pour lui tu ne seras au mieux qu’un inconnu, au pire un souvenir qu’il aura très certainement cherché à oublier !!
- Qu’est ce qui te fait dire une chose pareille ?
- (Philippe) Peut être sa façon d’agir avec Chloé justement !! S’ils étaient aussi amis qu’ils semblaient l’être jusqu’à « l’accident », il était logique qu’il cherche à lui donner des nouvelles tu ne crois pas ? Ne serait-ce déjà que pour savoir comment elle se remettait !!
- Tu as sans doute raison, mais si je ne fais rien ce n’est pas comme ça que je risque d’en refaire un ami !!
Philippe sourit en se levant brusquement, le fait d’entendre Florian parler d’ami lui remet en mémoire que peut-être il en aurait retrouvé un autre.
- Attends-moi un instant tu veux bien ? J’ai découvert quelque chose ce matin par pur hasard qui pourrait t’intéresser !!
Il revient quelques minutes plus tard en tenant quelques revues en mains.
- Je faisais le tri dans ces vieux magazines, tu sais ce que c’est !! Ils restent dans la salle d’attente pendant des mois et il était temps de les renouveler !!
Philippe en prend un qu’il ouvre à la page centrale et le tend à Florian.
- J’ai comme eu une idée de déjà-vu et je me suis rappelé tes croquis, ce garçon ressemble trait pour trait à plusieurs d’entre eux, regarde !!
Dès que mon regard se porte sur l’image, je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine.
- « Raphi » !!!
Philippe comprend aux larmes d’émotion qui recouvrent rapidement les joues de son jeune protégé, qu’il a vu juste et que le mannequin qui pose en double page centrale pour une grande marque de vêtements de sport, est bien celui auquel il pensait.
- Voilà au moins une bonne nouvelle, pas vrai ?? J’espère juste que ce garçon n’a pas eu à faire à ce que tu étais avant !!
Sa voix me parvient comme dans un brouillard tellement je suis ému et obnubilé par la photo de mon Raphaël toujours aussi magnifique.
Celui qui en a pris la photo a su saisir l’instant qui le rend encore plus craquant et en faire ressortir aussi bien l’émotion de son visage, que la félinité de son corps.
Du coup me reviennent en mémoire plusieurs posters agrafés aux murs de ma chambre d’infirme et c’est seulement maintenant que je fais le rapprochement avec celui que j’ai en mains.
Un claquement de doigts me fait revenir à la réalité et détourner mon regard de la revue pour redevenir attentif aux paroles de Philippe.
- Eh bien mon garçon !! Te revoilà parmi nous ?
- Excuse-moi, mais je ne m’attendais vraiment pas à ça !! Je veux dire à revoir son visage et avoir de ses nouvelles aussi vite !!
- Je te comprends, au moins celui-là, on est sûr qu’il existe dans ce présent !! Il ne te reste plus qu’à le retrouver !!
- Pour ça c’est facile !! Avec un peu de chance ses parents devraient toujours tenir le camping de la dune dans le bassin d’Arcachon !! Et si ce n’était pas le cas, rien de plus facile d’obtenir son adresse par celui qui a pris cette photo.
- Et bien !! Cette journée aura été productive puisque nous savons désormais où sont deux de tes plus proches amis, d’ailleurs en y pensant je trouve que tu ne sembles pas pressé de les revoir !!
- Tu dis ça parce que je reste à passer mes matinées avec toi et le reste du temps chez mes grands-parents ?
- Exactement !!
- La précipitation n’a jamais été mon maître mot tu sais ?? Je préfère consolider ma relation avec ceux que j’ai déjà retrouvés, avant d’aller plus loin et en plus il faut aussi que je m’habitue à cette nouvelle vie, ce n’est pas aussi évident que ça y paraît figure toi !! Il y a des choses que j’ai connu ou pu faire dans mes souvenirs et qui ici n’existent pas ou que j’en ai perdu les capacités, je ne voudrais pas non plus qu’il m’arrive certaines choses que mon esprit garde en mémoire et qui ont fini dans des bains de sang.
- C’est très bien mon garçon, je constate que tu t’es mis des priorités et c’est exactement ce que je t’aurais conseillé de faire, tu as tout le temps pour toi alors tu as raison de ne rien vouloir précipiter.
- En fait il me reste un an !! Il me semble que la date d’anniversaire de mes dix-neuf ans soit un élément déclencheur de mon changement de personnalité ou quel que soit ce que ça peut être et qui me fait revenir dans un autre Florian.
- (Philippe) Tu penses revivre en boucle ces dix-huit années qui suivent ta naissance ?? C’est bien ça ??
- Presque oui !! Ou tout du moins le temps entre le décès du Florian auquel je prends la place au moment où celui que je suis arrivé à l’âge fatidique, soit quelques jours avant ma dix-neuvième année.
- (Philippe) C’est une possibilité qu’il faudra approfondir, comme celle où dans tes différents souvenirs tes grands-parents perdent la vie et déclenchent le processus de ce changement de corps.
- Je sens que tout cela est lié, même si ça ne donne pas l’explication du pourquoi et de ce que je suis en réalité !!
- Tout ce que je peux te dire, c’est que tu n’es pas quelqu’un de commun !! C’est le moins que l’on puisse te reconnaître Hi ! Hi !
CHAPITRE 136 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner)
Michel est dans son jardin à s’occuper de son potager après avoir passé presque deux heures à discuter avec les garçons, le fait de s’occuper de ses légumes l’aide à vider sa tête de toutes ces questions qui l’assaillent depuis que son petit-fils est sorti du coma.
C’est le bruit d’une voiture se garant devant chez lui qui le fait se redresser, surpris de voir la lumière bleue sur le toit du taxi et se demandant qui ça peut bien être alors qu’il n’attend personne.
***/***
« Quelques heures plus tôt dans la matinée, à l’agence de la DBIFC d’Aix en Provence »
Hellènes, Pierre et Antonin sortent du taxi qui les a pris en charge à la sortie de l’aéroport où le jet privé venait de se poser.
- (Hellènes) Pourquoi tu nous arrêtes à l’agence mon chéri ? Je croyais que nous irions directement chez tes parents ?
- (Pierre) Quelques signatures, je n’en aurai pas pour longtemps et n’oublie pas que je ne suis pas en vacances, s’agirait pas non plus que je laisse tout le boulot à Franck à son retour !! Et puis comme ça Antonin aura une idée de la société et de ce qu’elle représente pour nous.
Hellènes sourit au petit blond qui reste timidement en retrait, le sourire qu’il lui renvoie en retour lui fait chaud au cœur et elle reconnaît volontiers qu’il a pris une grande place dans leur vie depuis qu’il est arrivé le premier jour, le considérant de plus en plus comme un second fils.
D’ailleurs il n’y a pas qu’elle et Hellènes ne s’y trompe pas quand elle voit le geste de son mari qui lui prend les épaules en le poussant devant lui pour qu’il passe en premier.
- Allez mon gars !! C’est un peu ton entreprise aussi tu sais ? Maintenant que tu vis avec nous !!
Les paroles de Pierre font tilt dans la tête de sa femme qui trouvait bizarre cette histoire de signatures alors qu’il aurait pu y retourner tranquillement le lendemain sans que ça ne gêne personne.
Elle est parfaitement au fait des discussions qu’il a avec Franck pour l’avenir de la société, tout comme eux, elle connaît la réponse de Florian quant à prendre la suite de son père et se surprend à sourire en regardant son chéri pousser doucement Antonin comme si déjà c’était lui qui menait la barque.
Elle rattrape donc les deux hommes en enserrant d’un bras la taille de Pierre et lui souffle à l’oreille.
- Laisse le faire ses choix seul s’il te plaît, il est encore fragile !!
Pierre croise le regard de sa femme en lui faisant un clin d’œil.
- Je montre juste à Antonin ce qui fait la fierté de ma vie professionnelle, c’est tout !!
***/***
« À l’intérieur de la DBIFC »
Mickaël regarde par la fenêtre depuis son tout nouveau bureau, il n’en est pas encore revenu de son embauche au sein de cette entreprise familiale que d’aucuns avant lui auraient aimé avoir sa chance et il reconnaît la veine qu’il a eue de pouvoir dans un premier temps y obtenir un apprentissage en alternance et ensuite d’y appartenir à part entière pour s’y épanouir au milieu d’une ambiance sachant allier le travail mais aussi le plaisir de se lever chaque matin pour s’y rendre.
Qu’elle n’est pas sa surprise ce matin-là d’y voir arriver le grand patron au bras de ce qui sans contexte doit être son épouse et accompagné d’un jeune garçon blond hypermignon, qui à l’évidence se retrouve tout intimidé d’être là.
- Hé les gars !! Voilà le pacha qui arrive !! Il a amené toute sa famille avec lui on dirait !!
Il voit les sourires de tous ses collègues se figer quand il a terminé la dernière moitié de sa phrase, surpris de ce changement radical d’attitude alors qu’il sait très bien comment est adulé leur patron par tous ses collaborateurs.
- Qu’est-ce que j’ai dit ??
- (Un collègue) Le rouquin est avec lui ?? Manquait plus que ce connard de merdeux ici !! Ceux de Paris doivent être bien contents de le savoir loin, parole !!
- Il n’a pas l’air si terrible pourtant ??
- Ne t’y fie pas « Micka » !! C’est aussi ce que disaient de lui ceux de Paris avant d’avoir eu affaire à lui et il leur en a déjà fait voir des vertes et des pas mûres, crois-moi sur paroles !! Tu devrais le savoir puisque tu viens de là-bas ??
CHAPITRE 137 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner) (suite)
- Je ne sais pas de quoi vous parlez tous, mais ce gars n’est pas rouquin !!
- Comment ça pas rouquin ??
- Venez voir si vous ne me croyez pas !!
Le personnel présent dans le bureau paysagé se lève pour venir à la fenêtre qui donne sur l’entrée de l’agence.
- Tiens c’est vrai ça !! Il est blond le môme !!
- Ce doit être le fils De Bierne quand même !! Regarde comme le boss le tient !! Il a dû très certainement se faire une teinte pour changer de look ou se faire oublier un peu qui sait !! Petit, mince, gueule d’ange et cheveux longs, c’est bien la description que nous avons eu du gamin !!
Une voix de fille derrière eux.
- Poussez-vous les gars, je ne vois rien moi !! Mais c’est vrai qu’il est trognon le blondinet ?? J’en ferais bien mon quatre-heures Hi ! Hi !
- Wouahh !!! Écoute l’autre couguar !!
- C’est de moi que tu parles ?? Je n’ai que vingt-trois ans je te signale quand même, alors modère tes paroles tu veux bien ?? Décidément il est trop top Hi ! Hi !
Mickaël sourit comme à son habitude devant le bagout de sa collègue et il l’espère bien rapidement amie, elle ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à remettre en place ceux qui la chicanent un peu trop, au grand amusement de tous d’ailleurs qui le font souvent exprès de la mettre en boîte.
Leur patron et sa famille disparaissant de leurs vues en entrant dans l’agence, ils reprennent tous leurs places comme si de rien était et s’affairent à leurs postes, ne voulant surtout pas être pris à ne rien faire devant celui qu’ils apprécient trop pour lui faire cet affront.
***/***
Une fois passé l’accueil, Antonin regarde les yeux grands ouverts autour de lui, s’imprégnant des lieux et de l’ambiance qui y règne, une femme passe près de lui pour venir s’adresser à son patron en lui jetant un regard noir qui le fait aussitôt se recroqueviller sur lui-même et se serrer contre Hellènes qui du coup s’en étonne.
- Allons « Tonin » !! Tu n’as pas à avoir peur ici !! Personne ne va te manger tu sais !!
La secrétaire passe devant eux et s’avance vers Pierre, ils discutent quelques secondes et celui-ci se tourne vers sa femme avec le sourire.
- Tu n’as qu’à faire visiter l’agence à Antonin pendant que je vais régler quelques affaires en attente ?
- Bonne idée chéri !! Tu n’auras qu’à nous rejoindre quand tu auras terminé !!
- Entendu, on fait comme ça !!
Pierre s’éloigne suivit par la secrétaire qui ne peut s’empêcher de jeter une nouvelle fois un regard haineux vers Antonin, mais cette fois il est capté par Hellènes qui a un hoquet de surprise en serrant plus fort le petit blond toujours contre elle.
- Mais qu’est-ce que c’est ?? Madame, s’il vous plaît ??
La secrétaire surprise se retourne vers la femme de son patron.
- C’est à moi que vous vous adressez madame ?
- A qui d’autre voulez-vous ? Pourquoi avez-vous fusillé ce garçon du regard ? Il ne vous a rien fait il me semble ?
- Nous savons tous qui il est et de quoi il est capable, je ne voudrais pas vous sembler impolie madame mais la réputation de votre fils vous a hélas précédé depuis longtemps ici !!
Pierre qui avait pris un peu d’avance dans le couloir, revient sur ses pas avec le visage des mauvais jours qui ne lui est tellement pas habituel que la femme comprend qu’elle a sans doute été trop loin et va pour s’en excuser, quand il ne lui laisse pas le temps de le faire avant de lui poser la question.
- Antonin n’est pas mon fils et j’aimerais connaître les rumeurs qui traînent ici sur Florian pour vous permettre une telle indélicatesse de parole devant mon épouse ?
La femme ne sait plus où se mettre, l’éclat de voix de son patron la paralyse tellement qu’elle en tremble et c’est une autre voix joyeuse celle-là qui fait se retourner vers elle tous les regards.
- Je l’avais bien dit qu’il était trop trognon pour être méchant Hi ! Hi !
Mickaël l’attrape par l’épaule pour la faire taire.
- « Cathy » tais-toi s’il te plaît, ne va pas te donner en spectacle devant le patron quand même !!
Catherine ne se laisse pas démonter par les paroles de son ami, elle termine de descendre les dernières marches pour arriver devant Antonin et lui prendre le menton d’une main et le levant vers elle.
- En plus c’est qu’il a des yeux magnifiques Hi ! Hi ! Dis donc apollon !! Tu ne chercherais pas une petite copine par hasard ??
- Non madame !!
- Madame ????????
L’éclat de rire général qui suit l’air offusqué de Catherine fait bizarrement oublié toute la tension précédente et ce sont avec les larmes aux yeux que tous repartent à leur travail non sans jeter une dernière fois un regard amusé à leur collègue et amie qui n’a Décidément pas la langue dans sa poche.
«Fin de la séance de psychanalyse »
Philippe sourit en s’étirant dans son fauteuil, il observe avec tendresse le jeune homme qui est allongé sur son canapé et qui une fois encore a répondu honnêtement à toutes ses questions, sans se rendre compte une seconde qu’à chacune de ses réponses il lui en venait une multitude d’autres au point où le spécialiste ne sait plus où donner de la tête.
- Je pense que nous allons en rester là pour ce matin.
- Il est déjà l’heure ?
- Pas encore tout à fait, mais il faut que je trie toutes ces informations et surtout que je trouve un canevas logique à tes souvenirs qui m’amèneraient à y voir plus clair.
- Et bien bon courage Hi ! Hi ! Parce que moi nada !! Plus j’y pense et plus je deviens chèvre !! Au fait, j’y pense !! Tu savais que Chloé a retrouvé l’adresse d’Éric ??
- (Philippe) C’est le garçon qui habitait en face de chez tes grands-parents ?
- Lui-même !! Je vais voir s’il nous est possible d’aller lui rendre visite, déjà parce que je suis sûr que ça fera plaisir à Chloé et ensuite parce que j’aimerais réellement le revoir, il me manque terriblement lui aussi tu sais ?
- (Philippe) N’oublie pas que pour lui tu ne seras au mieux qu’un inconnu, au pire un souvenir qu’il aura très certainement cherché à oublier !!
- Qu’est ce qui te fait dire une chose pareille ?
- (Philippe) Peut être sa façon d’agir avec Chloé justement !! S’ils étaient aussi amis qu’ils semblaient l’être jusqu’à « l’accident », il était logique qu’il cherche à lui donner des nouvelles tu ne crois pas ? Ne serait-ce déjà que pour savoir comment elle se remettait !!
- Tu as sans doute raison, mais si je ne fais rien ce n’est pas comme ça que je risque d’en refaire un ami !!
Philippe sourit en se levant brusquement, le fait d’entendre Florian parler d’ami lui remet en mémoire que peut-être il en aurait retrouvé un autre.
- Attends-moi un instant tu veux bien ? J’ai découvert quelque chose ce matin par pur hasard qui pourrait t’intéresser !!
Il revient quelques minutes plus tard en tenant quelques revues en mains.
- Je faisais le tri dans ces vieux magazines, tu sais ce que c’est !! Ils restent dans la salle d’attente pendant des mois et il était temps de les renouveler !!
Philippe en prend un qu’il ouvre à la page centrale et le tend à Florian.
- J’ai comme eu une idée de déjà-vu et je me suis rappelé tes croquis, ce garçon ressemble trait pour trait à plusieurs d’entre eux, regarde !!
Dès que mon regard se porte sur l’image, je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine.
- « Raphi » !!!
Philippe comprend aux larmes d’émotion qui recouvrent rapidement les joues de son jeune protégé, qu’il a vu juste et que le mannequin qui pose en double page centrale pour une grande marque de vêtements de sport, est bien celui auquel il pensait.
- Voilà au moins une bonne nouvelle, pas vrai ?? J’espère juste que ce garçon n’a pas eu à faire à ce que tu étais avant !!
Sa voix me parvient comme dans un brouillard tellement je suis ému et obnubilé par la photo de mon Raphaël toujours aussi magnifique.
Celui qui en a pris la photo a su saisir l’instant qui le rend encore plus craquant et en faire ressortir aussi bien l’émotion de son visage, que la félinité de son corps.
Du coup me reviennent en mémoire plusieurs posters agrafés aux murs de ma chambre d’infirme et c’est seulement maintenant que je fais le rapprochement avec celui que j’ai en mains.
Un claquement de doigts me fait revenir à la réalité et détourner mon regard de la revue pour redevenir attentif aux paroles de Philippe.
- Eh bien mon garçon !! Te revoilà parmi nous ?
- Excuse-moi, mais je ne m’attendais vraiment pas à ça !! Je veux dire à revoir son visage et avoir de ses nouvelles aussi vite !!
- Je te comprends, au moins celui-là, on est sûr qu’il existe dans ce présent !! Il ne te reste plus qu’à le retrouver !!
- Pour ça c’est facile !! Avec un peu de chance ses parents devraient toujours tenir le camping de la dune dans le bassin d’Arcachon !! Et si ce n’était pas le cas, rien de plus facile d’obtenir son adresse par celui qui a pris cette photo.
- Et bien !! Cette journée aura été productive puisque nous savons désormais où sont deux de tes plus proches amis, d’ailleurs en y pensant je trouve que tu ne sembles pas pressé de les revoir !!
- Tu dis ça parce que je reste à passer mes matinées avec toi et le reste du temps chez mes grands-parents ?
- Exactement !!
- La précipitation n’a jamais été mon maître mot tu sais ?? Je préfère consolider ma relation avec ceux que j’ai déjà retrouvés, avant d’aller plus loin et en plus il faut aussi que je m’habitue à cette nouvelle vie, ce n’est pas aussi évident que ça y paraît figure toi !! Il y a des choses que j’ai connu ou pu faire dans mes souvenirs et qui ici n’existent pas ou que j’en ai perdu les capacités, je ne voudrais pas non plus qu’il m’arrive certaines choses que mon esprit garde en mémoire et qui ont fini dans des bains de sang.
- C’est très bien mon garçon, je constate que tu t’es mis des priorités et c’est exactement ce que je t’aurais conseillé de faire, tu as tout le temps pour toi alors tu as raison de ne rien vouloir précipiter.
- En fait il me reste un an !! Il me semble que la date d’anniversaire de mes dix-neuf ans soit un élément déclencheur de mon changement de personnalité ou quel que soit ce que ça peut être et qui me fait revenir dans un autre Florian.
- (Philippe) Tu penses revivre en boucle ces dix-huit années qui suivent ta naissance ?? C’est bien ça ??
- Presque oui !! Ou tout du moins le temps entre le décès du Florian auquel je prends la place au moment où celui que je suis arrivé à l’âge fatidique, soit quelques jours avant ma dix-neuvième année.
- (Philippe) C’est une possibilité qu’il faudra approfondir, comme celle où dans tes différents souvenirs tes grands-parents perdent la vie et déclenchent le processus de ce changement de corps.
- Je sens que tout cela est lié, même si ça ne donne pas l’explication du pourquoi et de ce que je suis en réalité !!
- Tout ce que je peux te dire, c’est que tu n’es pas quelqu’un de commun !! C’est le moins que l’on puisse te reconnaître Hi ! Hi !
CHAPITRE 136 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner)
Michel est dans son jardin à s’occuper de son potager après avoir passé presque deux heures à discuter avec les garçons, le fait de s’occuper de ses légumes l’aide à vider sa tête de toutes ces questions qui l’assaillent depuis que son petit-fils est sorti du coma.
C’est le bruit d’une voiture se garant devant chez lui qui le fait se redresser, surpris de voir la lumière bleue sur le toit du taxi et se demandant qui ça peut bien être alors qu’il n’attend personne.
***/***
« Quelques heures plus tôt dans la matinée, à l’agence de la DBIFC d’Aix en Provence »
Hellènes, Pierre et Antonin sortent du taxi qui les a pris en charge à la sortie de l’aéroport où le jet privé venait de se poser.
- (Hellènes) Pourquoi tu nous arrêtes à l’agence mon chéri ? Je croyais que nous irions directement chez tes parents ?
- (Pierre) Quelques signatures, je n’en aurai pas pour longtemps et n’oublie pas que je ne suis pas en vacances, s’agirait pas non plus que je laisse tout le boulot à Franck à son retour !! Et puis comme ça Antonin aura une idée de la société et de ce qu’elle représente pour nous.
Hellènes sourit au petit blond qui reste timidement en retrait, le sourire qu’il lui renvoie en retour lui fait chaud au cœur et elle reconnaît volontiers qu’il a pris une grande place dans leur vie depuis qu’il est arrivé le premier jour, le considérant de plus en plus comme un second fils.
D’ailleurs il n’y a pas qu’elle et Hellènes ne s’y trompe pas quand elle voit le geste de son mari qui lui prend les épaules en le poussant devant lui pour qu’il passe en premier.
- Allez mon gars !! C’est un peu ton entreprise aussi tu sais ? Maintenant que tu vis avec nous !!
Les paroles de Pierre font tilt dans la tête de sa femme qui trouvait bizarre cette histoire de signatures alors qu’il aurait pu y retourner tranquillement le lendemain sans que ça ne gêne personne.
Elle est parfaitement au fait des discussions qu’il a avec Franck pour l’avenir de la société, tout comme eux, elle connaît la réponse de Florian quant à prendre la suite de son père et se surprend à sourire en regardant son chéri pousser doucement Antonin comme si déjà c’était lui qui menait la barque.
Elle rattrape donc les deux hommes en enserrant d’un bras la taille de Pierre et lui souffle à l’oreille.
- Laisse le faire ses choix seul s’il te plaît, il est encore fragile !!
Pierre croise le regard de sa femme en lui faisant un clin d’œil.
- Je montre juste à Antonin ce qui fait la fierté de ma vie professionnelle, c’est tout !!
***/***
« À l’intérieur de la DBIFC »
Mickaël regarde par la fenêtre depuis son tout nouveau bureau, il n’en est pas encore revenu de son embauche au sein de cette entreprise familiale que d’aucuns avant lui auraient aimé avoir sa chance et il reconnaît la veine qu’il a eue de pouvoir dans un premier temps y obtenir un apprentissage en alternance et ensuite d’y appartenir à part entière pour s’y épanouir au milieu d’une ambiance sachant allier le travail mais aussi le plaisir de se lever chaque matin pour s’y rendre.
Qu’elle n’est pas sa surprise ce matin-là d’y voir arriver le grand patron au bras de ce qui sans contexte doit être son épouse et accompagné d’un jeune garçon blond hypermignon, qui à l’évidence se retrouve tout intimidé d’être là.
- Hé les gars !! Voilà le pacha qui arrive !! Il a amené toute sa famille avec lui on dirait !!
Il voit les sourires de tous ses collègues se figer quand il a terminé la dernière moitié de sa phrase, surpris de ce changement radical d’attitude alors qu’il sait très bien comment est adulé leur patron par tous ses collaborateurs.
- Qu’est-ce que j’ai dit ??
- (Un collègue) Le rouquin est avec lui ?? Manquait plus que ce connard de merdeux ici !! Ceux de Paris doivent être bien contents de le savoir loin, parole !!
- Il n’a pas l’air si terrible pourtant ??
- Ne t’y fie pas « Micka » !! C’est aussi ce que disaient de lui ceux de Paris avant d’avoir eu affaire à lui et il leur en a déjà fait voir des vertes et des pas mûres, crois-moi sur paroles !! Tu devrais le savoir puisque tu viens de là-bas ??
CHAPITRE 137 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner) (suite)
- Je ne sais pas de quoi vous parlez tous, mais ce gars n’est pas rouquin !!
- Comment ça pas rouquin ??
- Venez voir si vous ne me croyez pas !!
Le personnel présent dans le bureau paysagé se lève pour venir à la fenêtre qui donne sur l’entrée de l’agence.
- Tiens c’est vrai ça !! Il est blond le môme !!
- Ce doit être le fils De Bierne quand même !! Regarde comme le boss le tient !! Il a dû très certainement se faire une teinte pour changer de look ou se faire oublier un peu qui sait !! Petit, mince, gueule d’ange et cheveux longs, c’est bien la description que nous avons eu du gamin !!
Une voix de fille derrière eux.
- Poussez-vous les gars, je ne vois rien moi !! Mais c’est vrai qu’il est trognon le blondinet ?? J’en ferais bien mon quatre-heures Hi ! Hi !
- Wouahh !!! Écoute l’autre couguar !!
- C’est de moi que tu parles ?? Je n’ai que vingt-trois ans je te signale quand même, alors modère tes paroles tu veux bien ?? Décidément il est trop top Hi ! Hi !
Mickaël sourit comme à son habitude devant le bagout de sa collègue et il l’espère bien rapidement amie, elle ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à remettre en place ceux qui la chicanent un peu trop, au grand amusement de tous d’ailleurs qui le font souvent exprès de la mettre en boîte.
Leur patron et sa famille disparaissant de leurs vues en entrant dans l’agence, ils reprennent tous leurs places comme si de rien était et s’affairent à leurs postes, ne voulant surtout pas être pris à ne rien faire devant celui qu’ils apprécient trop pour lui faire cet affront.
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Une fois passé l’accueil, Antonin regarde les yeux grands ouverts autour de lui, s’imprégnant des lieux et de l’ambiance qui y règne, une femme passe près de lui pour venir s’adresser à son patron en lui jetant un regard noir qui le fait aussitôt se recroqueviller sur lui-même et se serrer contre Hellènes qui du coup s’en étonne.
- Allons « Tonin » !! Tu n’as pas à avoir peur ici !! Personne ne va te manger tu sais !!
La secrétaire passe devant eux et s’avance vers Pierre, ils discutent quelques secondes et celui-ci se tourne vers sa femme avec le sourire.
- Tu n’as qu’à faire visiter l’agence à Antonin pendant que je vais régler quelques affaires en attente ?
- Bonne idée chéri !! Tu n’auras qu’à nous rejoindre quand tu auras terminé !!
- Entendu, on fait comme ça !!
Pierre s’éloigne suivit par la secrétaire qui ne peut s’empêcher de jeter une nouvelle fois un regard haineux vers Antonin, mais cette fois il est capté par Hellènes qui a un hoquet de surprise en serrant plus fort le petit blond toujours contre elle.
- Mais qu’est-ce que c’est ?? Madame, s’il vous plaît ??
La secrétaire surprise se retourne vers la femme de son patron.
- C’est à moi que vous vous adressez madame ?
- A qui d’autre voulez-vous ? Pourquoi avez-vous fusillé ce garçon du regard ? Il ne vous a rien fait il me semble ?
- Nous savons tous qui il est et de quoi il est capable, je ne voudrais pas vous sembler impolie madame mais la réputation de votre fils vous a hélas précédé depuis longtemps ici !!
Pierre qui avait pris un peu d’avance dans le couloir, revient sur ses pas avec le visage des mauvais jours qui ne lui est tellement pas habituel que la femme comprend qu’elle a sans doute été trop loin et va pour s’en excuser, quand il ne lui laisse pas le temps de le faire avant de lui poser la question.
- Antonin n’est pas mon fils et j’aimerais connaître les rumeurs qui traînent ici sur Florian pour vous permettre une telle indélicatesse de parole devant mon épouse ?
La femme ne sait plus où se mettre, l’éclat de voix de son patron la paralyse tellement qu’elle en tremble et c’est une autre voix joyeuse celle-là qui fait se retourner vers elle tous les regards.
- Je l’avais bien dit qu’il était trop trognon pour être méchant Hi ! Hi !
Mickaël l’attrape par l’épaule pour la faire taire.
- « Cathy » tais-toi s’il te plaît, ne va pas te donner en spectacle devant le patron quand même !!
Catherine ne se laisse pas démonter par les paroles de son ami, elle termine de descendre les dernières marches pour arriver devant Antonin et lui prendre le menton d’une main et le levant vers elle.
- En plus c’est qu’il a des yeux magnifiques Hi ! Hi ! Dis donc apollon !! Tu ne chercherais pas une petite copine par hasard ??
- Non madame !!
- Madame ????????
L’éclat de rire général qui suit l’air offusqué de Catherine fait bizarrement oublié toute la tension précédente et ce sont avec les larmes aux yeux que tous repartent à leur travail non sans jeter une dernière fois un regard amusé à leur collègue et amie qui n’a Décidément pas la langue dans sa poche.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
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