11 – Réveil
Lorsque je retrouve le contrôle de mes sens et de mon corps, je constate que je suis chez moi. Mon épaule me fait encore mal, je regarde s'il n'y a pas (du sang sur mes mains) d'autres traces de mon récent combat, car depuis le moment où j'ai reçu ce coup, je n'ai plus été conscient de rien, l'Autre ayant totalement pris le contrôle.
Mes mains sont salement écorchées et douloureuses (Je ne me souviens pas de m'être acharné à ce point sur le premier... Mince, le deuxième a dû salement déguster). Je me déshabille et me dirige vers la salle de bains.
Un joli bleu s'étale sur mon épaule gauche, si l'Autre n'avait pas dévié ce coup, je l'aurais senti passer.
(Qu'est-ce que j'ai fait ?)
(*Qu'est-ce qu'il a fait, tu veux dire)
(N'est-ce pas la même chose ? C'est moi, c'est mon corps qui a fait ça)
(*Tu vas arrêter de culpabiliser ? Ce n'était pas ta volonté qui était aux commandes)
(Comme si ça changeait quelque chose. Ça reste moi, malgré tout. Et maintenant ? Je fais quoi ?)
(*Que veux-tu faire ? Je doute qu'ils portent plainte, enfin tout est possible, mais ils étaient éméchés, il faisait nuit, et il n'y a pas eu de témoins, enfin pas pendant que nous étions conscients)
(Mais dans quel état les a-t-il laissés ?)
(*Tu n'auras qu'à surveiller les infos locales demain)
(Génial. Je n'avais pas besoin de ça en ce moment)
Je n'ai pas le cœur à plonger dans mon passé ce soir, aussi, après avoir passé une pommade sur mon bleu et désinfecté mes écorchures, je décide de me coucher.
Mais le sommeil est long à venir, mes pensées se télescopent entre ce qui vient d'arriver et un douloureux rappel du passé..
(Je n'en peux plus de tout ça ! Je voudrais vivre une vie normale, n'avoir aucun problème...)
(*Nous devons tous jouer avec les cartes que le destin nous a mis en main. À nous de faire de notre mieux... Tu as déjà réussi de belles choses par le passé, il te faut continuer, Yann)
(Oui... d'autant que j'ai maintenaient une motivation supplémentaire. Pour Alex, je dois aller au-delà de tous mes problèmes. Même si c'est dur)
Mon esprit s'apaise peu à peu, mes idées noires rejetées tant par ma fatigue que par ma détermination. Je sombre dans un sommeil troublé...
Un coup de pied me frappe à l'estomac, je ne peux l'éviter car ils m'ont attaché.
- Alors pédé ? Rien à dire avant de cramer ?
Je me recroqueville sous la douleur, mon cri est étouffé par un bâillon. Satisfait, Jacques sort et va rejoindre ses potes avant qu'ils aient éclusé toutes les bières.
- Qu'est-ce qu'il fait Michel, il en met du temps.
- Ses parents habitent loin, en plus il doit être discret, il va devoir faire des détours sur le chemin du retour, avec son jerrycan.
Je tente d'oublier la douleur, mes mains s'agitent furieusement, ils ont utilisé une ceinture et non une corde, j'ai une chance, et j'ai intérêt à la saisir. Je me doute bien qu'ils ne parlent de me brûler que pour me faire peur, mais dans tous les cas je n'ai aucune envie de rester plus longtemps ici.
Ma main commence à glisser sous la ceinture, c'est gagné, au tour du bâillon.
(*Non ! Ce sont tes pieds la priorité, et si tu cries de douleur, tu seras bien content d'avoir encore le bâillon, ils sont à côté, ils entendraient)
Quelle est cette pensée qui m'est venue tout à coup ? Une intuition ? Enfin, ce qu'elle dit est juste, aussi je relève mes jambes pour attendre mes chevilles.
-Mmmrffrr ! J'ai reçu trop de coups, mon intuition s'est révélée exacte. Je détache mes pieds, je suis libre, je me relève péniblement, ôte mon bâillon.
Je jette un œil par l'entrebâillement de la porte, ils sont trois, le dos tourné, ils guettent leur ami à la fenêtre. J'avance la tête pour chercher la sortie, elle est là, sur le côté. Je me déplace silencieusement en serrant les dents, 3 mètres, je les vois boire leur bière, des packs sont posés derrière eux, s'ils terminent trop tôt et se retournent pour en prendre une autre...
2 mètres, je voudrais courir vers la sortie mais ils m'entendraient, mon cœur bat la chamade.
1 mètre, je sursaute lorsque Thierry lâche un puissant rot, la panique me prend et je me jette dans l'ouverture.
- Hé !
Ils se lancent à ma poursuite, je fonce dans le couloir, ignorant la douleur, tourne le coin, ouvre une porte, et passe le coin suivant sans entrer.
- On le tient, il est là-dedans !
Je me réveille en sursaut, me relevant d'un coup, mon sang ne suit pas le mouvement, et je suis pris de vertiges.
Lorsque je reprends mes esprits, mon environnement familier me ramène à la réalité.
(Pfff, encore un)
(*Pas difficile de deviner ce qui l'a déclenché)
(Ouais...)
Plutôt que de tenter de chasser ce cauchemar, cette fois je me le remémore, c'est extrêmement pénible. J'aimerais vraiment oublier pour de bon cette histoire.
(Mais... C'est vraiment la première fois que tu m'as parlé ? Tu viens de ce moment-là ?)
(*J'ai toujours été avec toi, mais je ne parvenais pas à te parler avant. Je devais me contenter de regarder ta vie en spectateur, de partager tes pensées sans pouvoir ne serait-ce que communiquer... Yann, je ne veux pas retourner à cette existence horrible)
(Je te comprends... J'ai apprécié ta compagnie tu sais, on n'a pas toujours été d'accord tous les deux, mais j'ai moins souffert de la solitude grâce à toi)
(*Il était temps que tu t'en rendes compte)
(Tu partages mes pensées, tu sais ce que je ressens mieux que moi-même)
(*Le ressentir et me l'avouer sont deux choses différentes)
(Tu ne vas pas me faire une scène, non ?)
(*Non, j'étais juste en train de te faire marcher)
(Pfff)
Ma Voix m'a changé les idées, et je prends une douche avant d'oser regarder l'heure.
Six heures, je désactive le réveil avant de me préparer un café.
(Vendredi... Quelle semaine !)
(*La journée n'est pas terminée)
(Et il reste le week-end)
(*Tu préfères le passer avec Alex ou Seb ?)
Mort de rire, tant la réponse est évidente pour nous deux, je quitte mon appart et me mets à courir pour rattraper le bus.
Lorsque je retrouve le contrôle de mes sens et de mon corps, je constate que je suis chez moi. Mon épaule me fait encore mal, je regarde s'il n'y a pas (du sang sur mes mains) d'autres traces de mon récent combat, car depuis le moment où j'ai reçu ce coup, je n'ai plus été conscient de rien, l'Autre ayant totalement pris le contrôle.
Mes mains sont salement écorchées et douloureuses (Je ne me souviens pas de m'être acharné à ce point sur le premier... Mince, le deuxième a dû salement déguster). Je me déshabille et me dirige vers la salle de bains.
Un joli bleu s'étale sur mon épaule gauche, si l'Autre n'avait pas dévié ce coup, je l'aurais senti passer.
(Qu'est-ce que j'ai fait ?)
(*Qu'est-ce qu'il a fait, tu veux dire)
(N'est-ce pas la même chose ? C'est moi, c'est mon corps qui a fait ça)
(*Tu vas arrêter de culpabiliser ? Ce n'était pas ta volonté qui était aux commandes)
(Comme si ça changeait quelque chose. Ça reste moi, malgré tout. Et maintenant ? Je fais quoi ?)
(*Que veux-tu faire ? Je doute qu'ils portent plainte, enfin tout est possible, mais ils étaient éméchés, il faisait nuit, et il n'y a pas eu de témoins, enfin pas pendant que nous étions conscients)
(Mais dans quel état les a-t-il laissés ?)
(*Tu n'auras qu'à surveiller les infos locales demain)
(Génial. Je n'avais pas besoin de ça en ce moment)
Je n'ai pas le cœur à plonger dans mon passé ce soir, aussi, après avoir passé une pommade sur mon bleu et désinfecté mes écorchures, je décide de me coucher.
Mais le sommeil est long à venir, mes pensées se télescopent entre ce qui vient d'arriver et un douloureux rappel du passé..
(Je n'en peux plus de tout ça ! Je voudrais vivre une vie normale, n'avoir aucun problème...)
(*Nous devons tous jouer avec les cartes que le destin nous a mis en main. À nous de faire de notre mieux... Tu as déjà réussi de belles choses par le passé, il te faut continuer, Yann)
(Oui... d'autant que j'ai maintenaient une motivation supplémentaire. Pour Alex, je dois aller au-delà de tous mes problèmes. Même si c'est dur)
Mon esprit s'apaise peu à peu, mes idées noires rejetées tant par ma fatigue que par ma détermination. Je sombre dans un sommeil troublé...
Un coup de pied me frappe à l'estomac, je ne peux l'éviter car ils m'ont attaché.
- Alors pédé ? Rien à dire avant de cramer ?
Je me recroqueville sous la douleur, mon cri est étouffé par un bâillon. Satisfait, Jacques sort et va rejoindre ses potes avant qu'ils aient éclusé toutes les bières.
- Qu'est-ce qu'il fait Michel, il en met du temps.
- Ses parents habitent loin, en plus il doit être discret, il va devoir faire des détours sur le chemin du retour, avec son jerrycan.
Je tente d'oublier la douleur, mes mains s'agitent furieusement, ils ont utilisé une ceinture et non une corde, j'ai une chance, et j'ai intérêt à la saisir. Je me doute bien qu'ils ne parlent de me brûler que pour me faire peur, mais dans tous les cas je n'ai aucune envie de rester plus longtemps ici.
Ma main commence à glisser sous la ceinture, c'est gagné, au tour du bâillon.
(*Non ! Ce sont tes pieds la priorité, et si tu cries de douleur, tu seras bien content d'avoir encore le bâillon, ils sont à côté, ils entendraient)
Quelle est cette pensée qui m'est venue tout à coup ? Une intuition ? Enfin, ce qu'elle dit est juste, aussi je relève mes jambes pour attendre mes chevilles.
-Mmmrffrr ! J'ai reçu trop de coups, mon intuition s'est révélée exacte. Je détache mes pieds, je suis libre, je me relève péniblement, ôte mon bâillon.
Je jette un œil par l'entrebâillement de la porte, ils sont trois, le dos tourné, ils guettent leur ami à la fenêtre. J'avance la tête pour chercher la sortie, elle est là, sur le côté. Je me déplace silencieusement en serrant les dents, 3 mètres, je les vois boire leur bière, des packs sont posés derrière eux, s'ils terminent trop tôt et se retournent pour en prendre une autre...
2 mètres, je voudrais courir vers la sortie mais ils m'entendraient, mon cœur bat la chamade.
1 mètre, je sursaute lorsque Thierry lâche un puissant rot, la panique me prend et je me jette dans l'ouverture.
- Hé !
Ils se lancent à ma poursuite, je fonce dans le couloir, ignorant la douleur, tourne le coin, ouvre une porte, et passe le coin suivant sans entrer.
- On le tient, il est là-dedans !
Je me réveille en sursaut, me relevant d'un coup, mon sang ne suit pas le mouvement, et je suis pris de vertiges.
Lorsque je reprends mes esprits, mon environnement familier me ramène à la réalité.
(Pfff, encore un)
(*Pas difficile de deviner ce qui l'a déclenché)
(Ouais...)
Plutôt que de tenter de chasser ce cauchemar, cette fois je me le remémore, c'est extrêmement pénible. J'aimerais vraiment oublier pour de bon cette histoire.
(Mais... C'est vraiment la première fois que tu m'as parlé ? Tu viens de ce moment-là ?)
(*J'ai toujours été avec toi, mais je ne parvenais pas à te parler avant. Je devais me contenter de regarder ta vie en spectateur, de partager tes pensées sans pouvoir ne serait-ce que communiquer... Yann, je ne veux pas retourner à cette existence horrible)
(Je te comprends... J'ai apprécié ta compagnie tu sais, on n'a pas toujours été d'accord tous les deux, mais j'ai moins souffert de la solitude grâce à toi)
(*Il était temps que tu t'en rendes compte)
(Tu partages mes pensées, tu sais ce que je ressens mieux que moi-même)
(*Le ressentir et me l'avouer sont deux choses différentes)
(Tu ne vas pas me faire une scène, non ?)
(*Non, j'étais juste en train de te faire marcher)
(Pfff)
Ma Voix m'a changé les idées, et je prends une douche avant d'oser regarder l'heure.
Six heures, je désactive le réveil avant de me préparer un café.
(Vendredi... Quelle semaine !)
(*La journée n'est pas terminée)
(Et il reste le week-end)
(*Tu préfères le passer avec Alex ou Seb ?)
Mort de rire, tant la réponse est évidente pour nous deux, je quitte mon appart et me mets à courir pour rattraper le bus.
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