26-07-2020, 06:22 PM
CHAPITRE XI
''Qui est sine peccato, primum illam lapidem mitat''
- En fait, il t'a forcé, dit Burydan après un long silence.
- Oui... enfin au début... mais après... j'ai aimé...
- Ben, si ça n'a été qu'une seule fois...
- J'y suis retourné...
- Pour... pour le voler ?
- Non...
- Ah...
- Je ne pensais plus qu'à ça. Avant, quand je me masturbais, je pensais à des filles du village. J'imaginais ce que je leur ferais, et ce qu'elles me feraient... mais, après ma nuit avec Mérigaud, je ne pensais plus qu'à ce que je lui avais fait, et ce qu'il m'avait fait et, au bout de 10 jours, j'ai craqué...
Burydan ne dit rien, laissant Darren raconter ses souvenirs.
- Je me suis assis sous son porche et ai attendu qu'il revienne du marché. Quand il m'a vu, il a levé un sourcil et m'a demandé :
- Tu viens encore me larronner .
Je fis non de la tête en rougissant. Mérigaud me sourit et ouvrit sa porte :
- Viens, me dit-il.
Il s'est approché de moi, à passé un bras autour de mes reins et m'a collé contre son corps chaud. D'une main il a dégagé les cheveux de mon front et m'a embrassé tout doucement, lentement, tendrement. Il me déshabilla, je le déshabillai et, nus et bandant comme des gaidaros, (1) nous allâmes jusqu'à sa coite...
Burydan ne dit rien pendant un petit moment et demanda :
- Et... qu'est-ce que tu as fait...
- J'ai tout fait... j'ai fait tout ce qu'il m'a dit de faire... et tout ce que je faisais, il me le faisait ensuite... Il m'a appris les caresses qui faisaient jouir un homme et... et... j'ai adoré ça... ainsi, tous les deux ou trois jours, je retournai chez lui pour ressentir encore ce plaisir de dingue qu'il me donnait...
- Il t'a... enfin, tu vois quoi...
- Sodomisé ? Oui.
- C'était comment ? demanda Burydan en rougissant. Euh, simple curiosité...
- La première fois ça m'a fait très mal. Mérigaud m'a dit que c'était normal. Et, au fur et à mesure, j'ai commencé à aimer et même à prendre énormément de plaisir.
- Et toi, tu l'as...
- Oui. Je te l'ai dit, tout ce qu'il me faisait, il me demandait de lui faire aussi.
- Et c'est comment ?
- Étrange. C'est chaud, brûlant même, serré, très serré et doux aussi. Tellement doux...
- Donc t'as aimé.
- Comme tu ne peux même pas imaginer.
- Et tu le vois toujours ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Il y a trois semaines, il est sorti en plein orage pour aller refermer sa grange... et il a été frappé par la foudre... il est mort sur le coup...
Darren poussa un long soupir.
- Bon débarras, a dit mon père.
- Pourquoi ? a demandé ma mère.
- Je l'ai toujours soupçonné d'être un vieux pervers. Un bougre. Je n'aimais pas la façon dont il regardait les jeunes garçons... même celui-là, dit mon père en me désignant. Il ne t'a jamais fait des propositions bizarres, hein ?
- Euh, non, non... jamais...
- Bon. Parce que si j'apprends que tu es... bougre... je te tuerai de mes propres mains... D'ailleurs, il ne fait pas bon être encore puceau à ton âge... J'ai pensé à Izaïa, la fille du forgeron... il paraît qu'elle n'est pas... farouche...
C'était peu de le dire. Izaïa était une belle jeune fille de 19 ans, le corps mince, la poitrine généreuse, de long cheveux bruns qui lui tombaient jusqu'aux reins, de beaux yeux marrons et des lèvres pulpeuses. Ce fut son père qui eut ses prémices, la déflorant à l'âge de 13 ans. Puis ses trois frères firent leurs premières armes avec elle, la rabaissant au rang de jouet sexuel. Et ce fut le tour des deux commis de son père, qui la prirent, le plus souvent en même temps. On murmurait même que le forgeron, ses trois fils et ses deux commis avaient passé toute une journée à besogner la pauvrette, se relayant ou y allant même à plusieurs à la fois.
- Et tu... tu l'as fait ?
- Non. Je n'ai pas eu le temps. Izaïa est tombée enceinte d'on ne sait pas trop qui, et son père, vu que le fruit qu'elle portait était peut-être le sien, a voulu le lui faire... passer... à l'ancienne...
- C'est à dire ?
- C'est à dire qu'il l'a jeté au sol et lui a donné de grands coups de pied dans le ventre. Il a frappé un peu trop fort et elle en est morte.
- Et la milice n'a rien fait ?
- Bah, son père a dit qu'elle était tombé dans les escaliers...
- Comment tu sais que ce n'est pas le cas ?
- La maison ne comporte qu'un étage et il n'y a pas le moindre escalier...
- Et la milice a gobé ça ?
- Bah, la milice... Donc je n'ai jamais couché avec une fille, et n'en ai même jamais eu envie. Et j'ai adoré coucher avec un homme, donc je me suis rendu à l'évidence...
Burydan ne savait quoi dire. Son cousin, son ami, son frère était bougre. Il se retourna vers lui. Darren était allongé, les mains derrière la tête, les yeux perdus au ciel. Et Burydan se dit que ça ne changeait rien. Que Darren restait Darren, bougre ou pas. Puis un autre sentiment s'insinua en lui, insidieusement.
Il regardait son cousin et le trouvait beau. Ses cheveux blonds un peu en bataille, les traits ciselés de son beau visage juvénile, ses sublimes yeux bleus, ses bras aux biceps gonflés, son torse massif aux pectoraux bien développés, ses abdos noueux où les six blocs saillaient sous la peau dorée, ses cuisses énormes et ses mollets puissants. Et son sexe aussi. Burydan avait ressenti une petite pointe de jalousie quand il avait remarqué que le sexe de Darren était un petit plus long que le sien, en érection. Il savait que le sien mesurait 16 pouces, mais celui de son cousin devait faire dans les 18 ou 19. Puis il s'était rasséréné quand il avait remarqué que son sexe était plus gros que celui de Darren. Pas énormément, mais un peu quand même.
Et ce sexe, posé mollement contre la cuisse musclée de son cousin l'attirait. Il avait envie de le prendre dans son poing, de le sentir durcir et gonfler sous ses doigts. D'en tester toute la fermeté. Et de donner du plaisir à Darren. De lui donner le même plaisir qu'il lui avait donné la nuit dernière.
Il essaya de résister à cette tentation étrange, mais n'y parvint pas. Et, lentement, il avança la main vers son cousin et commença à caresser sa queue.
(1) Gaidaro : équidé domestique, plus petit que le cheval et aux grandes oreilles pendantes. Très semblable à l'âne. )