10 – Pourquoi moi
Chaque jeudi matin, j'ai une réunion de travail avec mon chef et un ou deux directeurs. Ils sont ravis d'apprendre que nous sommes en avance sur le planning. (Et pour cause... Un ou deux cauchemars de plus et je l'aurai terminé). Je veille à expliquer cette avance par une excellente synergie entre Alex et moi. (Effectivement, mais pas comme ils l'imaginent). Ils m'indiquent qu'ils comptent modifier le module suivant, et je devrai donc attendre avant de continuer.
Nous mangeons à la cantine, la nourriture n'y est pas mauvaise mais elle est loin de nos bureaux.
Retour au travail, Alex a pas mal de choses à faire (j'ai pris trop d'avance), il est nettement plus doué que moi pour le design de l'application, aussi je me retrouve au chômage technique.
(Je vais faire le tour de mes rares connaissances)
Je lance MSN, et constate que Lisa est en ligne.
Lisa, c'est mon amie, ma confidente, je l'avais rencontrée à 16 ans, et une profonde amitié est née entre nous.
J'ai rompu ma règle de silence pour la première fois avec elle, lui révélant mon homosexualité, puis, plus tard, mes sentiments pour Vincent. Elle m'a donné de précieux conseils, et tant sa compréhension que son amitié m'ont fait beaucoup de bien. Bien sûr, je ne lui ai pas parlé de tout. Impossible, même à ses meilleurs amis, de révéler certaines choses... (Ah, au fait, Lisa, j'entends des voix dans ma tête... Non, sans façon)
Ça fait un moment que je n'ai pas échangé de nouvelles, et j'ouvre une fenêtre de discussion.
- Bisous
- Salut Comment vas-tu ?
- Merveilleusement bien, merci, et toi ?
- Ça va Ta dépression est passée, on dirait ? Tu as réglé ton histoire avec Vincent ?
- Longue histoire, tu as du temps ?
- Tant que mon fils dort, tu peux y aller.
Je lui résume les récents évènements.
- Je suis vraiment heureuse pour toi, il était temps que tu trouves le bonheur.
- Oui, il faut maintenant que je m'occupe de mes autres soucis si je veux pleinement pouvoir en profiter.
- Courage, Yann, toutes mes pensées t'accompagnent
- Merci ma belle.
- Jean et moi allons nous marier, j'espère que tu pourras te libérer.
- Bien sûr ! C'est quand ?
- Quand mon homme se sera décidé lol, on n'arrive pas à fixer une date.
- Dis-lui de lancer une fléchette sur un calendrier.
- Oui lol, au fait, Seb va monter par chez toi ce week-end, vous pourriez vous voir.
- Ah, euh, vu tout ce qui m'arrive en ce moment, j'ai un doute.
- Yann, je trouve dommage que vous vous soyez perdus de vue après le lycée, tu as si peu d'amis déjà. Tu veux bien faire un effort ?
- Bon, si tu veux, mais je ne te promets rien.
- OK.
Seb... Des souvenirs remontent à la surface de mon esprit, mais je n'ai pas envie d'y prêter attention. Je ne risque pas d'aller le voir, non. Lisa ne sait pas ce qui s'est passé...
- Bon, je dois te quitter, @+
- @+ ma belle.
La journée de travail se termine, mais je retarde un peu mon départ, Vincent nous quitte, et je reste un moment à contempler mon écran éteint. Alex me rejoint, et commence à me masser les épaules.
- Je vais commencer ce soir, dis-je.
- Bon courage mon amour, me dit-il en m'embrassant dans le cou.
- Merci.
Je reste immobile, peu à peu détendu par le travail de ses mains.
- Alex...
- Oui ?
- Je repense à ce que tu m'as dit au restaurant l'autre jour... Je n'arrive toujours pas à comprendre.
- Encore ? Tu vaux si peu que ça à tes propres yeux pour que tu te poses sans cesse cette question ? Bon. Que ressens-tu pour moi ?
- De l'amour.
- De l'amour, ou juste un désir physique ?
Je me retourne et le regarde, blessé.
- Je t'aime, Alex ! Je t'aime comme je n'avais jamais aimé personne.
- Quand je t'ai vu, quand j'ai vu tes réactions... Ça a touché une vielle blessure en moi, Yann. Je ne sais que trop bien l'effet que je fais, tu crois que je n'ai pas envie d'être aimé pour moi-même et pas juste être considéré comme un morceau de viande à consommer ? Cesse donc de te poser cette question.
- Désolé.
- Tu n'as pas à être désolé, au contraire Yann, tu m'as apporté ce que je désespérais de connaître un jour. Tu m'as apporté l'amour.
Une boule se forme dans ma gorge, je ne connais que trop bien cette douleur.
- Toi aussi tu m'as apporté cet amour que je désespérais de connaître, je n'avais connu que souffrances avant toi.
Il s'agenouille et me serre contre lui, et je me laisse aller contre sa poitrine.
- C'est fini maintenant Yann, je serai là, auprès de toi, comme tu seras là pour moi. Nous ne serons plus jamais seuls.
Après un moment, nous finissons par nous relever, prenant nos affaires, et rejoignons l'ascenseur, où nous échangeons un trop bref baiser avant de nous séparer.
Je reprends ma longue route vers mon appart, mais je ne suis pas vraiment pressé d'y aller. Négligeant les transports, je marche longuement avant de dévier de ma route vers un resto.
Le ventre plein, je reprends ma marche tranquille, la nuit est tombée depuis quelques heures et la température a fait de même, heureusement j'arrive dans mon quartier. C'est alors qu'en tournant au coin de la rue, je heurte violemment deux jeunes qui couraient en sens inverse.
Je suis projeté à terre, où j'atterris rudement.
- Eh ! Ça va pas non ? Tu l'as fait exprès ? Me crie l'un des jeunes.
(Il est gonflé celui-là)
- C'est un accident, on a passé le coin au même moment, c'est tout, dis-je en tentant de me relever.
- Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ?
(Merde. Ces abrutis cherchent la bagarre, inutile de les raisonner)
Je tente de reculer mais ils s'approchent de moi, se séparant pour me couper toute retraite. L'un d'eux amorce un coup de pied... Et je sens ma conscience repoussée en arrière par une vague de colère bouillonnante... L'Autre prend le contrôle... Je deviens simple spectateur... (Oh, non ! Pas ça !)
...Le temps semble se ralentir, j'analyse son coup et l'esquive aisément. (Ils n'ont aucune chance) Je fais une roulade, me relève d'un même mouvement, (Il analyse tellement vite les attaques) le deuxième s'avance et me lance un coup de poing, trop lentement, mon esprit est trop rapide pour eux, (Je suis refoulé de plus en plus loin) je calcule la trajectoire de son coup alors qu'il n'est qu'amorcé, je me glisse de côté, mon poing part vers sa gorge découverte, (Pas trop fort !) un bruit étranglé très satisfaisant à l'impact, mon genou remonte, (Un de moins) explose son bas-ventre, à l'autre maintenant, très près déjà il frappe, (Attention) je dévie son coup de justesse, il me touche à l'épaule, (Je me perds dans les ténèbres) douleur, il va me payer ça. (*Ne vas pas...)
Chaque jeudi matin, j'ai une réunion de travail avec mon chef et un ou deux directeurs. Ils sont ravis d'apprendre que nous sommes en avance sur le planning. (Et pour cause... Un ou deux cauchemars de plus et je l'aurai terminé). Je veille à expliquer cette avance par une excellente synergie entre Alex et moi. (Effectivement, mais pas comme ils l'imaginent). Ils m'indiquent qu'ils comptent modifier le module suivant, et je devrai donc attendre avant de continuer.
Nous mangeons à la cantine, la nourriture n'y est pas mauvaise mais elle est loin de nos bureaux.
Retour au travail, Alex a pas mal de choses à faire (j'ai pris trop d'avance), il est nettement plus doué que moi pour le design de l'application, aussi je me retrouve au chômage technique.
(Je vais faire le tour de mes rares connaissances)
Je lance MSN, et constate que Lisa est en ligne.
Lisa, c'est mon amie, ma confidente, je l'avais rencontrée à 16 ans, et une profonde amitié est née entre nous.
J'ai rompu ma règle de silence pour la première fois avec elle, lui révélant mon homosexualité, puis, plus tard, mes sentiments pour Vincent. Elle m'a donné de précieux conseils, et tant sa compréhension que son amitié m'ont fait beaucoup de bien. Bien sûr, je ne lui ai pas parlé de tout. Impossible, même à ses meilleurs amis, de révéler certaines choses... (Ah, au fait, Lisa, j'entends des voix dans ma tête... Non, sans façon)
Ça fait un moment que je n'ai pas échangé de nouvelles, et j'ouvre une fenêtre de discussion.
- Bisous
- Salut Comment vas-tu ?
- Merveilleusement bien, merci, et toi ?
- Ça va Ta dépression est passée, on dirait ? Tu as réglé ton histoire avec Vincent ?
- Longue histoire, tu as du temps ?
- Tant que mon fils dort, tu peux y aller.
Je lui résume les récents évènements.
- Je suis vraiment heureuse pour toi, il était temps que tu trouves le bonheur.
- Oui, il faut maintenant que je m'occupe de mes autres soucis si je veux pleinement pouvoir en profiter.
- Courage, Yann, toutes mes pensées t'accompagnent
- Merci ma belle.
- Jean et moi allons nous marier, j'espère que tu pourras te libérer.
- Bien sûr ! C'est quand ?
- Quand mon homme se sera décidé lol, on n'arrive pas à fixer une date.
- Dis-lui de lancer une fléchette sur un calendrier.
- Oui lol, au fait, Seb va monter par chez toi ce week-end, vous pourriez vous voir.
- Ah, euh, vu tout ce qui m'arrive en ce moment, j'ai un doute.
- Yann, je trouve dommage que vous vous soyez perdus de vue après le lycée, tu as si peu d'amis déjà. Tu veux bien faire un effort ?
- Bon, si tu veux, mais je ne te promets rien.
- OK.
Seb... Des souvenirs remontent à la surface de mon esprit, mais je n'ai pas envie d'y prêter attention. Je ne risque pas d'aller le voir, non. Lisa ne sait pas ce qui s'est passé...
- Bon, je dois te quitter, @+
- @+ ma belle.
La journée de travail se termine, mais je retarde un peu mon départ, Vincent nous quitte, et je reste un moment à contempler mon écran éteint. Alex me rejoint, et commence à me masser les épaules.
- Je vais commencer ce soir, dis-je.
- Bon courage mon amour, me dit-il en m'embrassant dans le cou.
- Merci.
Je reste immobile, peu à peu détendu par le travail de ses mains.
- Alex...
- Oui ?
- Je repense à ce que tu m'as dit au restaurant l'autre jour... Je n'arrive toujours pas à comprendre.
- Encore ? Tu vaux si peu que ça à tes propres yeux pour que tu te poses sans cesse cette question ? Bon. Que ressens-tu pour moi ?
- De l'amour.
- De l'amour, ou juste un désir physique ?
Je me retourne et le regarde, blessé.
- Je t'aime, Alex ! Je t'aime comme je n'avais jamais aimé personne.
- Quand je t'ai vu, quand j'ai vu tes réactions... Ça a touché une vielle blessure en moi, Yann. Je ne sais que trop bien l'effet que je fais, tu crois que je n'ai pas envie d'être aimé pour moi-même et pas juste être considéré comme un morceau de viande à consommer ? Cesse donc de te poser cette question.
- Désolé.
- Tu n'as pas à être désolé, au contraire Yann, tu m'as apporté ce que je désespérais de connaître un jour. Tu m'as apporté l'amour.
Une boule se forme dans ma gorge, je ne connais que trop bien cette douleur.
- Toi aussi tu m'as apporté cet amour que je désespérais de connaître, je n'avais connu que souffrances avant toi.
Il s'agenouille et me serre contre lui, et je me laisse aller contre sa poitrine.
- C'est fini maintenant Yann, je serai là, auprès de toi, comme tu seras là pour moi. Nous ne serons plus jamais seuls.
Après un moment, nous finissons par nous relever, prenant nos affaires, et rejoignons l'ascenseur, où nous échangeons un trop bref baiser avant de nous séparer.
Je reprends ma longue route vers mon appart, mais je ne suis pas vraiment pressé d'y aller. Négligeant les transports, je marche longuement avant de dévier de ma route vers un resto.
Le ventre plein, je reprends ma marche tranquille, la nuit est tombée depuis quelques heures et la température a fait de même, heureusement j'arrive dans mon quartier. C'est alors qu'en tournant au coin de la rue, je heurte violemment deux jeunes qui couraient en sens inverse.
Je suis projeté à terre, où j'atterris rudement.
- Eh ! Ça va pas non ? Tu l'as fait exprès ? Me crie l'un des jeunes.
(Il est gonflé celui-là)
- C'est un accident, on a passé le coin au même moment, c'est tout, dis-je en tentant de me relever.
- Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ?
(Merde. Ces abrutis cherchent la bagarre, inutile de les raisonner)
Je tente de reculer mais ils s'approchent de moi, se séparant pour me couper toute retraite. L'un d'eux amorce un coup de pied... Et je sens ma conscience repoussée en arrière par une vague de colère bouillonnante... L'Autre prend le contrôle... Je deviens simple spectateur... (Oh, non ! Pas ça !)
...Le temps semble se ralentir, j'analyse son coup et l'esquive aisément. (Ils n'ont aucune chance) Je fais une roulade, me relève d'un même mouvement, (Il analyse tellement vite les attaques) le deuxième s'avance et me lance un coup de poing, trop lentement, mon esprit est trop rapide pour eux, (Je suis refoulé de plus en plus loin) je calcule la trajectoire de son coup alors qu'il n'est qu'amorcé, je me glisse de côté, mon poing part vers sa gorge découverte, (Pas trop fort !) un bruit étranglé très satisfaisant à l'impact, mon genou remonte, (Un de moins) explose son bas-ventre, à l'autre maintenant, très près déjà il frappe, (Attention) je dévie son coup de justesse, il me touche à l'épaule, (Je me perds dans les ténèbres) douleur, il va me payer ça. (*Ne vas pas...)
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