9 – L'Autre
Jeudi 11 décembre
Il se lève, et je reste un moment à l'admirer. Il se retourne, goguenard, ayant très bien deviné ce que je faisais.
- Allez, debout, paresseux. Ou tu prendras ta douche tout seul.
Il ne faut pas me le dire deux fois.
(*Où est passé le jeune homme timide que je connaissais ?)
(Tiens, tu es encore là toi ?)
(*Je fais partie de toi, je serai toujours là)
(Eh bien, tu n'as qu'à continuer à te taire comme tu le faisais jusqu'à présent, tu ne m'as pas manqué)
(*Je ne suis pas responsable de tes cauchemars)
(Tu essaies de régenter ma vie, et tu espères que je le prenne bien ?)
(*C'est aussi ma vie, je te signale. Trois esprits, mais un seul corps. S'il t'arrive quelque chose, je trinquerai autant que toi. Donc, oui, ça me concerne)
(Fous-moi la paix !)
(**JE NE LAISSERAI PERSONNE NOUS FAIRE DU MAL !)
(L'Autre ! Il est réveillé !)
(*C'est impossible, il n'y a aucune menace !)
Nos deux esprits se taisent, inquiets, à l'écoute des profondeurs de notre inconscient commun, mais plus rien ne vient.
(Comment a-t-il pu ?)
(*C'est ta colère, peut-être)
(J'ai bien peur que tu aies raison...)
Alex s'est retourné, légèrement inquiet de me voir immobile, à fixer le néant.
- Ça va ? Demande-t-il en me voyant bouger à nouveau.
- Euh, oui, désolé, j'ai plongé dans mes pensées, dis-je en prenant l'air penaud.
- Je vais te réveiller, toi, tu vas voir.
Il me pousse dans la douche en riant.
Nous nous lavons mutuellement, tendrement, et après un solide petit déjeuner, partons ensemble au travail.
J'ai l'impression d'être sur un nuage, le bonheur que je ressens est inédit.
- Tu as de la chance d'habiter si près du boulot, tu dors une heure de plus que moi.
- Et si tu t'installais chez moi... chez nous ?
- Je... Je ne demanderais pas mieux Alex, mais... Je dois régler certaines choses avant.
- Bien sûr. Je te garde la place.
Nous nous sourions. Mon amour pour lui est de plus en plus fort, il me transforme d'une manière que je n'aurais pas crue possible.
Mais il y a en effet des choses à régler.
(*Un bel euphémisme...)
(Hélas)
(*Faisons une liste, tiens)
(C'est vite vu)
(*Tes cauchemars : que se passera-t-il si tu fais un cauchemar alors qu'il dort dans tes bras, hein ?)
(Je préfère ne pas y penser)
(*Il va bien falloir)
(Oui)
(*Ensuite, l'Autre)
(L'Autre... Il m'a vraiment secoué tout à l'heure)
(*Il nous a rappelé fort à propos que nous devions le prendre en compte)
(Malheureusement)
(*As-tu un plan ?)
(Peut-être... Je ne peux pas aller voir un psy, aussi il va falloir que je fasse une auto-analyse. Que j'accepte de plonger dans le passé une bonne fois pour toutes, ou les cauchemars continueront éternellement)
(*C'est une possibilité, effectivement. Et puis tu n'es pas tout seul)
(Comme si je pouvais l'oublier)
- A quoi penses-tu, me demande Alex.
- A mes cauchemars.
- Tu as bien dormi, cette nuit, en tout cas.
- Je n'en fais pas toutes les nuits, heureusement !
- Tu as pensé à consulter ?
- Raconter ma vie, mes secrets, à un inconnu ? Je ne pourrais pas.
- Tu veux me raconter, alors ?
(Et te perdre ?)
- C'est gentil, mais c'est un problème entre moi et moi, et je compte bien le régler tout seul.
- Ha-ha. En tout cas, tu sais où me trouver si tu veux m'en parler.
- Si je viens te trouver, ce ne sera pas pour parler.
- Et ce sera pour faire quoi ?
- Surprise, dis-je en souriant.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur une nouvelle journée de travail.
Jeudi 11 décembre
Il se lève, et je reste un moment à l'admirer. Il se retourne, goguenard, ayant très bien deviné ce que je faisais.
- Allez, debout, paresseux. Ou tu prendras ta douche tout seul.
Il ne faut pas me le dire deux fois.
(*Où est passé le jeune homme timide que je connaissais ?)
(Tiens, tu es encore là toi ?)
(*Je fais partie de toi, je serai toujours là)
(Eh bien, tu n'as qu'à continuer à te taire comme tu le faisais jusqu'à présent, tu ne m'as pas manqué)
(*Je ne suis pas responsable de tes cauchemars)
(Tu essaies de régenter ma vie, et tu espères que je le prenne bien ?)
(*C'est aussi ma vie, je te signale. Trois esprits, mais un seul corps. S'il t'arrive quelque chose, je trinquerai autant que toi. Donc, oui, ça me concerne)
(Fous-moi la paix !)
(**JE NE LAISSERAI PERSONNE NOUS FAIRE DU MAL !)
(L'Autre ! Il est réveillé !)
(*C'est impossible, il n'y a aucune menace !)
Nos deux esprits se taisent, inquiets, à l'écoute des profondeurs de notre inconscient commun, mais plus rien ne vient.
(Comment a-t-il pu ?)
(*C'est ta colère, peut-être)
(J'ai bien peur que tu aies raison...)
Alex s'est retourné, légèrement inquiet de me voir immobile, à fixer le néant.
- Ça va ? Demande-t-il en me voyant bouger à nouveau.
- Euh, oui, désolé, j'ai plongé dans mes pensées, dis-je en prenant l'air penaud.
- Je vais te réveiller, toi, tu vas voir.
Il me pousse dans la douche en riant.
Nous nous lavons mutuellement, tendrement, et après un solide petit déjeuner, partons ensemble au travail.
J'ai l'impression d'être sur un nuage, le bonheur que je ressens est inédit.
- Tu as de la chance d'habiter si près du boulot, tu dors une heure de plus que moi.
- Et si tu t'installais chez moi... chez nous ?
- Je... Je ne demanderais pas mieux Alex, mais... Je dois régler certaines choses avant.
- Bien sûr. Je te garde la place.
Nous nous sourions. Mon amour pour lui est de plus en plus fort, il me transforme d'une manière que je n'aurais pas crue possible.
Mais il y a en effet des choses à régler.
(*Un bel euphémisme...)
(Hélas)
(*Faisons une liste, tiens)
(C'est vite vu)
(*Tes cauchemars : que se passera-t-il si tu fais un cauchemar alors qu'il dort dans tes bras, hein ?)
(Je préfère ne pas y penser)
(*Il va bien falloir)
(Oui)
(*Ensuite, l'Autre)
(L'Autre... Il m'a vraiment secoué tout à l'heure)
(*Il nous a rappelé fort à propos que nous devions le prendre en compte)
(Malheureusement)
(*As-tu un plan ?)
(Peut-être... Je ne peux pas aller voir un psy, aussi il va falloir que je fasse une auto-analyse. Que j'accepte de plonger dans le passé une bonne fois pour toutes, ou les cauchemars continueront éternellement)
(*C'est une possibilité, effectivement. Et puis tu n'es pas tout seul)
(Comme si je pouvais l'oublier)
- A quoi penses-tu, me demande Alex.
- A mes cauchemars.
- Tu as bien dormi, cette nuit, en tout cas.
- Je n'en fais pas toutes les nuits, heureusement !
- Tu as pensé à consulter ?
- Raconter ma vie, mes secrets, à un inconnu ? Je ne pourrais pas.
- Tu veux me raconter, alors ?
(Et te perdre ?)
- C'est gentil, mais c'est un problème entre moi et moi, et je compte bien le régler tout seul.
- Ha-ha. En tout cas, tu sais où me trouver si tu veux m'en parler.
- Si je viens te trouver, ce ne sera pas pour parler.
- Et ce sera pour faire quoi ?
- Surprise, dis-je en souriant.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur une nouvelle journée de travail.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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