2 - Alex
Lundi 8 décembre
La même routine matinale, réconfortante, tant qu'il y a du café, je peux affronter n'importe quoi. (Ou presque), me dis-je en voyant arriver Vincent.
(Et zut ! de nouveau la gorge serrée, ça ne va jamais finir ? Pourrais-je seulement l'oublier ?)
J'ai cependant remarqué avec soulagement que ma souffrance semble diminuer au fil des jours.
Le chef débarque juste derrière.
- Yannick, on a recruté le nouveau programmeur pour t'assister sur le projet, je te présente Alexandre.
Ledit Alexandre entre, et ma mâchoire inférieure se décroche, heureusement masquée par mon écran : le jeune homme qui arrive est tout simplement... (divin) magnifique.
Il est grand, blond, les yeux bleus, et le visage d'un ange... Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi beau avant lui.
Je reprends mes esprits en le voyant s'approcher de mon bureau, transforme mon expression en sourire et me lève.
- Salut Alexandre !
- Salut Yannick ! Appelles-moi Alex.
- OK, et moi Yann.
Nos mains se serrent, je fais tout pour ne pas laisser paraître quoi que ce soit... Ma main a-t-elle gardé la sienne une seconde de plus qu'elle n'aurait dû ? Mon regard a-t-il trahi quelque chose ? Mais non, il sourit, peut-être un peu plus chaleureusement encore, puis il se tourne pour saluer Vincent puis, après une brève discussion avec mon chef, je me prépare à le (hum, si seulement) prendre en main.
Pour le coup, j'ai totalement oublié Vincent, et je passe les heures suivantes à me mettre au point avec Alex. Il se révèle très doué, et nous nous entendons à merveille sur le partage de nos tâches. Sur le coup de midi, on descend tous les trois se prendre un sandwich avant de remonter. Alex a tout l'air d'être aussi sympa qu'il est beau, et nous nous parlons bientôt comme si nous étions amis de longue date.
Je le laisse étudier mon programme, tandis que Vincent s'en va faire un dépannage, me laissant seul avec Alex, que je dévore des yeux... Son bureau est en face de celui de Vincent, j'ai donc juste à faire la manœuvre inverse pour l'observer discrètement par-delà mon écran. Soudain, je le vois se raidir, il regarde son écran puis relève la tête vers moi, étonné.
- Euh...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Un souci avec mon programme?
- Euh, ouais, si on veut... (Il se retient de rire, mais qu'a-t-il trouvé ?)
Je me lève pour regarder son écran...
- J'ai rentré exprès des valeurs erronées, et il m'a mis ça en guise de message d'erreur...
Je m'étrangle en lisant le message affiché sur son écran :
Je t'aime Vincent
Un gouffre semble s'ouvrir sous mes pieds, je suis horrifié, je voudrais disparaître, c'est un cauchemar...
- Eh ! Yann ?
Je voudrais dire quelque chose, mais impossible de sortir le moindre mot de ma gorge.
- Yann !
Il se lève, il a l'air inquiet, je dois avoir une sale tête en ce moment. Il me ramène à mon siège, me soutenant à moitié, et regarde autour de lui, avant de revenir à moi.
- Ça va ?
Je reprends pied petit à petit, prends une grande inspiration avant de tenter à nouveau de parler.
- Euh, je sais vraiment pas comment ça a pu arriver là, dis-je mortifié.
- Tu pensais trop fort, ça m'est arrivé une ou deux fois ce genre de truc.
Je le regarde, il n'a aucunement l'air de se moquer de moi. Son visage n'exprime qu'amitié et inquiétude.
Je me détends quelque peu.
- Purée, j'ai cru mourir quand j'ai vu ce message.
- Oui j'ai vu, j'ai cru un moment que tu allais tomber dans les vapes. Faut pas t'en faire pour si peu, on va corriger ça et ce sera comme si rien ne s'était passé.
(*Il est trop sympa cet Alex)
- Si seulement...
(*Mais qu'est-ce que tu dis ?!)
(Ça m'a échappé...)
- Pourquoi ? Tu as honte d'être gay ?
- Non, c'est juste qu'être amoureux d'un hétéro est ce qu'il y a de plus proche de l'enfer.
- Il faut que tu sortes. Que tu te trouves quelqu'un qui t'aimera et te rendra heureux. Tu ne peux pas rester comme ça, tu vas finir en pleine dépression.
Je pousse un soupir désabusé, sortir ? La dépression, je suis en plein dedans.
- Bon, reprend-il en constatant mon état, ce soir on sort, on s'éclate et on se change les idées.
Là, pour le coup, mon moral remonte en flèche. Sortir s'éclater avec lui ?
Un sourire éclaire mon visage, et je relève la tête vers le sien. (Qu'il est beau...)
Il sourit à son tour, tandis que je donne mon accord.
(*J'espère pour toi que tu n'as pas mal placé ta confiance)
(Je crois que c'est OK avec lui, tu as bien vu comment il a réagi)
(*Croisons les doigts, parce que là, tu as pris de gros risques. Déjà avec Vincent... Oublierais-tu ce qui pourrait arriver ?)
(Pas de risque, avec mes cauchemars)
Le reste de la journée passe à toute vitesse, tant nous sommes occupés à vérifier que je n'ai pas laissé d'autres mauvaises surprises dans mon programme. A la fin de la journée, nous partons tous les trois, Vincent va à l'auto-école, nous laissant seuls.
Je demande :
- Tu as une idée en tête ?
- Pas spécialement, on peut commencer par prendre un verre.
- OK, je connais une excellent pub, tu vas te régaler.
- Je te suis.
Nous marchons une dizaine de minutes et entrons dans le pub. Il s'arrête un instant pour l'admirer, il faut dire qu'il vaut le coup d'œil avec ses boiseries et ses cuves de cuivre (ils font leur propre bière, et elle est plus que bonne).
Nous nous installons dans un coin, je me sens déjà mieux rien qu'à le voir assis en face de moi. Nous commandons une blonde chacun, et deux pintes atterrissent sur notre table.
- Santé, dis-je en trinquant.
- Santé, répond-il, me regardant avec son merveilleux sourire.
Je ne peux faire autrement que de sourire en retour, avant de déguster ma bière. Mmmm...
- C'est vrai qu'elle est bonne ici, je reviendrai.
(Bon, et maintenant, je lui dis quoi ? je ne suis vraiment pas doué pour la discussion, il va y avoir un silence gêné et...)
- Alors, me dit-il en rompant le silence, tu veux qu'on parle de Vincent ? Ou de toi ?
- Hum ! Tu sais je n'ai pas l'habitude de me confier comme ça, laisse-moi un peu plus de temps (de bière). Si tu me parlais de toi ?
- Pas de problème, par quoi commencer ? J'ai 20 ans et demi, une licence d'informatique en poche, mais ça je te l'ai déjà dit, je vis seul...
- Tu plaisantes ? Tu dois avoir toutes les filles à tes pieds et tu vis seul ?
- (Souriant) Pour le plus grand malheur des filles en question, je suis gay.
(Je vais me réveiller, tout ceci n'est qu'un rêve...)
Ma chope redescend lentement sous le coup de ma stupeur, je le regarde bouche bée.
- Sérieux ?
- Juré, je ne plaisante pas avec ça. Et ce serait cruel de jouer avec tes sentiments.
- Je n'arrive pas à croire que ce soit vr... Mes sentiments ?
Il pose sa main sur la mienne et la caresse doucement. Un frisson me traverse tout le corps, puis mon visage devient écarlate tandis que je regarde de côté, paniqué, si quelqu'un nous voyait...
- Désolé, je ne pensais pas que tu étais aussi timide.
- Non, c'est moi qui suis désolé Alex, si tu savais la vie que j'ai vécue, tu comprendrais, mais je ne veux pas gâcher ce moment avec ça.
- Pas de souci. En tout cas, tu te poses toujours des questions sur tes sentiments ?
- Non, répondis-je, un grand sourire aux lèvres. J'étais juste surpris que tu les connaisses. Comment as-tu su ?
- Tu as essayé de le cacher, mais j'ai bien vu que je t'attirais. Et tu m'as montré que tu pouvais aimer... J'espère sincèrement que tu pourras m'aimer, moi.
- Tu... Alex, je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un comme toi. Si je peux t'aimer ? Oui... Plus fort que je n'ai jamais aimé.
(*Ce qui n'est pas dur, étant donné le désert qu'est ta vie sentimentale)
(Oh, ça va)
Nous passons une soirée excellente, qui se termine devant un concert de jazz improvisé dans l'arrière-salle d'un autre pub. Je fais attention à ma consommation d'alcool ce coup-ci.
(Pas de gaffe, non)
Nous sortons, le froid est vif, je referme complètement mon blouson de cuir en frissonnant.
Nous remontons la rue silencieuse, je ne rêve plus que de mon lit, la journée a été chargée en émotions.
- Je tombe de sommeil, dis-je en réprimant à grand-peine un bâillement.
- Moi aussi, mais je ne regrette pas, c'était vraiment sympa.
- Merci Alex. Merci pour tout.
Il s'arrête pour me regarder, me faisant ce sourire que j'apprécie de plus en plus. Il tend sa main qui m'effleure la joue, doucement, puis se fait plus caressante. Je suis littéralement hypnotisé, je ne me soucie plus de qui pourrait passer et nous voir (du moins, pas à cette heure).
- C'est moi qui te remercie, Yann.
- Pour quoi ?
Une ombre de tristesse passe sur son visage, ou est-ce de la compassion ?
- Pour être ce que tu es. Pour m'avoir dit ce que tu ressentais pour moi.
Son sourire ne le quitte pas, sa main est toujours sur ma joue, je tends la mienne pour lui rendre cette caresse. Il ferme un instant les yeux. Je prends son visage à deux mains, et l'approche doucement du mien pour poser mes lèvres sur les siennes, m'étonnant de mon audace mais incapable de maîtriser mon désir de lui. Ce premier baiser me noie dans un tourbillon d'émotions, de passion, de désir... Et je sens bien que de son côté, il ne reste pas indifférent non plus, loin de là.
Nous finissons par nous séparer, haletants, mon cœur bat à cent à l'heure.
- Je t'aime Yann, dit-il doucement.
Je sens un immense bonheur m'envahir à ces mots.
- Je t'aime Alex.
Nous nous embrassons de nouveau, avec plus de passion encore, mon cœur va exploser, mais maintenant je sais. Je sais ce que c'est que d'aimer et d'être aimé en retour.
C'est ce qu'il y a de plus proche du paradis.
Nous avons fini par nous séparer, désireux de ne pas brusquer les choses.
Je rentre chez moi et tombe sur mon lit, épuisé.
Je ferme les yeux. (Juste un petit peu)
A peine ai-je eu cette pensée que je m'endors.
Lundi 8 décembre
La même routine matinale, réconfortante, tant qu'il y a du café, je peux affronter n'importe quoi. (Ou presque), me dis-je en voyant arriver Vincent.
(Et zut ! de nouveau la gorge serrée, ça ne va jamais finir ? Pourrais-je seulement l'oublier ?)
J'ai cependant remarqué avec soulagement que ma souffrance semble diminuer au fil des jours.
Le chef débarque juste derrière.
- Yannick, on a recruté le nouveau programmeur pour t'assister sur le projet, je te présente Alexandre.
Ledit Alexandre entre, et ma mâchoire inférieure se décroche, heureusement masquée par mon écran : le jeune homme qui arrive est tout simplement... (divin) magnifique.
Il est grand, blond, les yeux bleus, et le visage d'un ange... Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi beau avant lui.
Je reprends mes esprits en le voyant s'approcher de mon bureau, transforme mon expression en sourire et me lève.
- Salut Alexandre !
- Salut Yannick ! Appelles-moi Alex.
- OK, et moi Yann.
Nos mains se serrent, je fais tout pour ne pas laisser paraître quoi que ce soit... Ma main a-t-elle gardé la sienne une seconde de plus qu'elle n'aurait dû ? Mon regard a-t-il trahi quelque chose ? Mais non, il sourit, peut-être un peu plus chaleureusement encore, puis il se tourne pour saluer Vincent puis, après une brève discussion avec mon chef, je me prépare à le (hum, si seulement) prendre en main.
Pour le coup, j'ai totalement oublié Vincent, et je passe les heures suivantes à me mettre au point avec Alex. Il se révèle très doué, et nous nous entendons à merveille sur le partage de nos tâches. Sur le coup de midi, on descend tous les trois se prendre un sandwich avant de remonter. Alex a tout l'air d'être aussi sympa qu'il est beau, et nous nous parlons bientôt comme si nous étions amis de longue date.
Je le laisse étudier mon programme, tandis que Vincent s'en va faire un dépannage, me laissant seul avec Alex, que je dévore des yeux... Son bureau est en face de celui de Vincent, j'ai donc juste à faire la manœuvre inverse pour l'observer discrètement par-delà mon écran. Soudain, je le vois se raidir, il regarde son écran puis relève la tête vers moi, étonné.
- Euh...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Un souci avec mon programme?
- Euh, ouais, si on veut... (Il se retient de rire, mais qu'a-t-il trouvé ?)
Je me lève pour regarder son écran...
- J'ai rentré exprès des valeurs erronées, et il m'a mis ça en guise de message d'erreur...
Je m'étrangle en lisant le message affiché sur son écran :
Je t'aime Vincent
Un gouffre semble s'ouvrir sous mes pieds, je suis horrifié, je voudrais disparaître, c'est un cauchemar...
- Eh ! Yann ?
Je voudrais dire quelque chose, mais impossible de sortir le moindre mot de ma gorge.
- Yann !
Il se lève, il a l'air inquiet, je dois avoir une sale tête en ce moment. Il me ramène à mon siège, me soutenant à moitié, et regarde autour de lui, avant de revenir à moi.
- Ça va ?
Je reprends pied petit à petit, prends une grande inspiration avant de tenter à nouveau de parler.
- Euh, je sais vraiment pas comment ça a pu arriver là, dis-je mortifié.
- Tu pensais trop fort, ça m'est arrivé une ou deux fois ce genre de truc.
Je le regarde, il n'a aucunement l'air de se moquer de moi. Son visage n'exprime qu'amitié et inquiétude.
Je me détends quelque peu.
- Purée, j'ai cru mourir quand j'ai vu ce message.
- Oui j'ai vu, j'ai cru un moment que tu allais tomber dans les vapes. Faut pas t'en faire pour si peu, on va corriger ça et ce sera comme si rien ne s'était passé.
(*Il est trop sympa cet Alex)
- Si seulement...
(*Mais qu'est-ce que tu dis ?!)
(Ça m'a échappé...)
- Pourquoi ? Tu as honte d'être gay ?
- Non, c'est juste qu'être amoureux d'un hétéro est ce qu'il y a de plus proche de l'enfer.
- Il faut que tu sortes. Que tu te trouves quelqu'un qui t'aimera et te rendra heureux. Tu ne peux pas rester comme ça, tu vas finir en pleine dépression.
Je pousse un soupir désabusé, sortir ? La dépression, je suis en plein dedans.
- Bon, reprend-il en constatant mon état, ce soir on sort, on s'éclate et on se change les idées.
Là, pour le coup, mon moral remonte en flèche. Sortir s'éclater avec lui ?
Un sourire éclaire mon visage, et je relève la tête vers le sien. (Qu'il est beau...)
Il sourit à son tour, tandis que je donne mon accord.
(*J'espère pour toi que tu n'as pas mal placé ta confiance)
(Je crois que c'est OK avec lui, tu as bien vu comment il a réagi)
(*Croisons les doigts, parce que là, tu as pris de gros risques. Déjà avec Vincent... Oublierais-tu ce qui pourrait arriver ?)
(Pas de risque, avec mes cauchemars)
Le reste de la journée passe à toute vitesse, tant nous sommes occupés à vérifier que je n'ai pas laissé d'autres mauvaises surprises dans mon programme. A la fin de la journée, nous partons tous les trois, Vincent va à l'auto-école, nous laissant seuls.
Je demande :
- Tu as une idée en tête ?
- Pas spécialement, on peut commencer par prendre un verre.
- OK, je connais une excellent pub, tu vas te régaler.
- Je te suis.
Nous marchons une dizaine de minutes et entrons dans le pub. Il s'arrête un instant pour l'admirer, il faut dire qu'il vaut le coup d'œil avec ses boiseries et ses cuves de cuivre (ils font leur propre bière, et elle est plus que bonne).
Nous nous installons dans un coin, je me sens déjà mieux rien qu'à le voir assis en face de moi. Nous commandons une blonde chacun, et deux pintes atterrissent sur notre table.
- Santé, dis-je en trinquant.
- Santé, répond-il, me regardant avec son merveilleux sourire.
Je ne peux faire autrement que de sourire en retour, avant de déguster ma bière. Mmmm...
- C'est vrai qu'elle est bonne ici, je reviendrai.
(Bon, et maintenant, je lui dis quoi ? je ne suis vraiment pas doué pour la discussion, il va y avoir un silence gêné et...)
- Alors, me dit-il en rompant le silence, tu veux qu'on parle de Vincent ? Ou de toi ?
- Hum ! Tu sais je n'ai pas l'habitude de me confier comme ça, laisse-moi un peu plus de temps (de bière). Si tu me parlais de toi ?
- Pas de problème, par quoi commencer ? J'ai 20 ans et demi, une licence d'informatique en poche, mais ça je te l'ai déjà dit, je vis seul...
- Tu plaisantes ? Tu dois avoir toutes les filles à tes pieds et tu vis seul ?
- (Souriant) Pour le plus grand malheur des filles en question, je suis gay.
(Je vais me réveiller, tout ceci n'est qu'un rêve...)
Ma chope redescend lentement sous le coup de ma stupeur, je le regarde bouche bée.
- Sérieux ?
- Juré, je ne plaisante pas avec ça. Et ce serait cruel de jouer avec tes sentiments.
- Je n'arrive pas à croire que ce soit vr... Mes sentiments ?
Il pose sa main sur la mienne et la caresse doucement. Un frisson me traverse tout le corps, puis mon visage devient écarlate tandis que je regarde de côté, paniqué, si quelqu'un nous voyait...
- Désolé, je ne pensais pas que tu étais aussi timide.
- Non, c'est moi qui suis désolé Alex, si tu savais la vie que j'ai vécue, tu comprendrais, mais je ne veux pas gâcher ce moment avec ça.
- Pas de souci. En tout cas, tu te poses toujours des questions sur tes sentiments ?
- Non, répondis-je, un grand sourire aux lèvres. J'étais juste surpris que tu les connaisses. Comment as-tu su ?
- Tu as essayé de le cacher, mais j'ai bien vu que je t'attirais. Et tu m'as montré que tu pouvais aimer... J'espère sincèrement que tu pourras m'aimer, moi.
- Tu... Alex, je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un comme toi. Si je peux t'aimer ? Oui... Plus fort que je n'ai jamais aimé.
(*Ce qui n'est pas dur, étant donné le désert qu'est ta vie sentimentale)
(Oh, ça va)
Nous passons une soirée excellente, qui se termine devant un concert de jazz improvisé dans l'arrière-salle d'un autre pub. Je fais attention à ma consommation d'alcool ce coup-ci.
(Pas de gaffe, non)
Nous sortons, le froid est vif, je referme complètement mon blouson de cuir en frissonnant.
Nous remontons la rue silencieuse, je ne rêve plus que de mon lit, la journée a été chargée en émotions.
- Je tombe de sommeil, dis-je en réprimant à grand-peine un bâillement.
- Moi aussi, mais je ne regrette pas, c'était vraiment sympa.
- Merci Alex. Merci pour tout.
Il s'arrête pour me regarder, me faisant ce sourire que j'apprécie de plus en plus. Il tend sa main qui m'effleure la joue, doucement, puis se fait plus caressante. Je suis littéralement hypnotisé, je ne me soucie plus de qui pourrait passer et nous voir (du moins, pas à cette heure).
- C'est moi qui te remercie, Yann.
- Pour quoi ?
Une ombre de tristesse passe sur son visage, ou est-ce de la compassion ?
- Pour être ce que tu es. Pour m'avoir dit ce que tu ressentais pour moi.
Son sourire ne le quitte pas, sa main est toujours sur ma joue, je tends la mienne pour lui rendre cette caresse. Il ferme un instant les yeux. Je prends son visage à deux mains, et l'approche doucement du mien pour poser mes lèvres sur les siennes, m'étonnant de mon audace mais incapable de maîtriser mon désir de lui. Ce premier baiser me noie dans un tourbillon d'émotions, de passion, de désir... Et je sens bien que de son côté, il ne reste pas indifférent non plus, loin de là.
Nous finissons par nous séparer, haletants, mon cœur bat à cent à l'heure.
- Je t'aime Yann, dit-il doucement.
Je sens un immense bonheur m'envahir à ces mots.
- Je t'aime Alex.
Nous nous embrassons de nouveau, avec plus de passion encore, mon cœur va exploser, mais maintenant je sais. Je sais ce que c'est que d'aimer et d'être aimé en retour.
C'est ce qu'il y a de plus proche du paradis.
Nous avons fini par nous séparer, désireux de ne pas brusquer les choses.
Je rentre chez moi et tombe sur mon lit, épuisé.
Je ferme les yeux. (Juste un petit peu)
A peine ai-je eu cette pensée que je m'endors.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)