CHAPITRE LXXVIII
''Fugit irreparibile tempus''
''Fugit irreparibile tempus''
Après s'être débarbouillés, les deux hommes se recouchèrent. Burydan voulu se pelotonner contre le corps chaud de son beau milicien, mais celui-ci appuya sur sa poitrine pour le faire se coucher sur le dos. Aragorn commença à caresser le corps du chasseur de prime.
-Bordel, bébé, tu es encore plus musclé qu'avant...
Il caressa ses abdos noueux, adorant les voir se contracter sous le passage de ses doigts, et saisit les pectoraux, comme s'il voulait en tester la fermeté.
- Tu as plus de seins que certaines filles que j'ai connues... les poils en plus, évidemment... dit Aragorn en riant.
Burydan se laissait caresser. Les mains chaudes d'Aragorn déclenchaient en lui d'agréables vagues de frissons. A chaque frissonnement un peu plus fort, Aragorn se penchait et léchait la peau douce avec application. C'était bon. Mais Burydan avait envie de le caresser également. Il poussa Aragorn en arrière, posa la tête contre sa poitrine et les deux hommes se caressèrent à la fureur.
- Ça me fait bizarre de t'appeler bébé, tu sais...
- Je sais, je suis vieux maintenant...
- Dis pas de bêtise... mais tu es un homme musclé... peut-être même plus que moi... ce serait peut-être à toi de m'appeler bébé...
Burydan releva la tête, un sourcil interrogateur.
- Je plaisante, reprit Aragorn, n'y pense même pas...
Burydan reposa la tête en souriant et reprit ses arabesques.
- Tu es en chasse ?
- Non. Je ne suis plus chasseur de prime.
- Le Duc t'a... désoccupé ?
- Non, j'ai démissionné.
- Oh... et tu vas faire quoi ?
- Voyager. Comme me l'avait conseiller Gershaw. C'est pour ça que je suis ici. Je prends le bateau pour Siméria dans quatre jours.
- Ah... quatre jours... dommage, j'aurais aimé te garder un peu plus longtemps...
- Tu peux rester cette nuit ? J'aimerais dormir dans tes bras...
- Bébé, quand j'ai ton corps nu contre le mien, je pense à beaucoup de choses, mais ''dormir'' n'en fait pas partie...
Burydan releva de nouveau la tête en souriant.
- Je veux m'endormir dans tes bras après que tu m'aies épuisé de plaisir.
- C'est déjà mieux...
- Alors, tu peux rester ?
Aragorn se leva, s'habilla et dit :
- Je reviens. Je t'interdis de bouger...
- Bien... maître...
Aragorn descendit et demanda une feuille de papier et un crayon à l'aubergiste. Il coupa la feuille en deux et griffonna sur la première un message pour la milice, disant qu'il prenait quelques jours de congés, se sentant fébrile. Et toutes les choses qu'il avait envie de faire à Burydan le rendaient effectivement fébrile. Sur la deuxième moitié, il griffonna un message pour sa femme, lui disant qu'il était sur une affaire qui le tiendrait éloigné pendant au moins quatre jours.
Il sortit de l'auberge et vit des enfants qui jouaient dans la rue. Il avisa un drôlissou :
- Hé petit, viens voir ici...
Le garçonnet paru un peu inquiet d'être ainsi interpellé par un officier de la milice et s'approcha un peu timidement.
- J'ai fait quelque chose de mal, monsieur ?
- Mais non, ne t'inquiète pas, dit Aragorn en lui ébouriffant les cheveux. Ça te plairait de gagner dix sols ?
- Oh, bien sûr que ça me plairait.
- Bon, alors je te donne une mission, tu apportes ce pli au bureau de la milice, d'accord ?
- D'accord.
- Et celui là au 19 rue de la Hache, d'accord ?
- D'accord.
- Voilà cinq sols. Tu en auras cinq autres quand tu reviendras avec les réponses. Et j'en rajouterai cinq si tu reviens en moins de dix minutes.
Le petit garçon fila comme carreau d'arbalète et revint sept minutes plus tard, le rouge aux joues et haletant. Il tendit les deux billets à Aragorn et celui-ci lui donna les dix sols promis et lu. Le premier, celui de la milice, disait :
- Pas de problème. Prends soin de toi.
Le second, qui venait de sa femme.
- Très bien. Tu vas me manquer. Sois prudent. Nos enfants et moi t'embrassons.
Aragorn empocha les billets et remonta vers la chambre. Il se sentait un peu coupable d'avoir menti, surtout à sa femme. Culpabilité qu'il oublia très vite en voyant le corps nu de Burydan allongé dans le lit.
- Tu as bougé, dit-il en se déshabillant.
- Oui... maître... j'ai été un vilain garçon...
Aragorn était nu, et Burydan vit qu'il commençait à bander.
- Il va falloir que je te punisse, tu le sais ?
- Oh oui, maître, apprenez moi à être un esclave bien obéissant...
- Allonge toi sur le dos que je te donne la fessée... et après...
- Après ?
- Après, quand tu auras reçu ta correction et que tu seras devenu un esclave docile et obéissant, tu seras mon jouet pendant quatre jours... Je vais te baiser pendant des heures dans toutes les postions, bébé, tu verras, tu demanderas grâce...
Aragorn donna la fessée à Burydan, puis lui fit l'amour intensément. Mais Burydan ne demanda pas grâce. Il lui demanda d'y aller plus vite, plus fort, plus profondément et se plia avec volupté à tous les caprices d'Aragorn, adoptant les positons les plus acrobatiques.
Après une session particulièrement intense, où Burydan avait cru qu'il allait s'évanouir tellement le plaisir avait été violent et inconcevable, alors que les deux hommes se caressaient avec tendresse, Aragorn dit :
- C'était génial, bébé, jamais je n'avais pris un pied pareil. Et toi, tu as aimé ?
- J'ai pas crié assez fort ?
Aragorn regarda son amant et dit :
- Personne ne m'a donné autant de plaisir que toi... D'ailleurs, je n'ai plus touché un seul garçon depuis ton départ...
Burydan releva la tête et fronça les sourcils.
- Bon, d'accord, j'ai baisé Arad une paire de fois. Mais c'est à toi que je pensais quand je le prenais. Et tu n'imagines pas le nombre de fois où je me suis... caressé en pensant à toi. Tu m'as tellement manqué, bébé. Je crois que je... que je... t'ai...
Burydan posa la main sur la bouche de son beau milicien.
- Gâche pas tout, beau brun. Pas de déclaration, pas de sentiments. Du sexe, et c'est tout. C'est tout ce dont j'ai envie. C'est tout ce dont j'ai besoin. Et c'est tout ce que je peux te donner. Mon corps est à toi, tout à toi, rien qu'à toi pendant les prochains jours. Ne m'en demande pas plus.
Aragorn hocha tristement la tête.
- Viens dans mes bras, bébé.
Burydan se recoucha contre son beau milicien qui le câlina un long moment. Burydan aimait beaucoup Aragorn Et il comptait énormément pour lui. Mais depuis Raven, il s'interdisait toute forme de sentiments. Le plaisir physique, oui, mais rien d'autre. S'abandonner totalement dans le sexe, passer des heures à se caresser et à s'embrasser, mais rien d'autre. Plus jamais. Ne plus jamais tomber amoureux.
Les deux hommes passèrent les quatre jours au lit, ne sortant que s'ils y étaient vraiment obligés et se faisaient livrer leurs repas dans la chambre. Ils faisaient l'amour. Burydan racontait quelques unes de ses aventures à Aragorn et ils refaisaient l'amour. Encore, et encore et encore.
La veille de son départ, ils firent l'amour intensément. Ce fut long, tendre et langoureux. Jamais Aragorn ne s'était montré si passionné, et jamais Burydan ne s'était autant abandonné. Ils réussirent à faire refluer plusieurs fois le plaisir ultime. Quand Burydan s'emballait, Aragorn lui disait :
- Pas encore, bébé, pas encore...
Et quand Aragorn s'emballait Burydan lui disait :
- Pas encore, reste en moi... longtemps...
Ses yeux plantés dans les yeux gris, Aragorn accéléra ses coups de reins. Il sentit que, cette fois, il ne pourrait plus s'arrêter. Burydan accéléra ses mouvements de poignet sur sa queue dure comme jamais. Il sentit que, cette fois, il ne pourrait plus s'arrêter.
Il jouit le premier. Sa bite gonfla dans son poing et plusieurs jets de sperme tiède strièrent son torse et son ventre, et son cri rauque mourut dans le fond de sa gorge.
Aragorn se coucha sur lui, enfouit la tête dans son cou et deux coups de reins puissants lui suffirent pour partir à son tour, dans un râle d'agonie.
Ils restèrent ainsi enlacés un long moment. Petit nettoyage et ils s'endormirent dans las bras l'un de l'autre jusqu'au petit matin.
A l'aube, Aragorn partit. Il ne pouvait pas se séparer de son amant. Il enfilait un vêtement, revenait vers le lit pour un baiser torride, puis enfilait un autre vêtement, et ainsi de suite. Mais il fut enfin habillé.
- Tu reviendras ?
- Sans doute...
- Quand ?
- Aucune idée...
Il caressa la joue de Burydan et lui donna le plus long, le plus langoureux et le plus merveilleux baiser qu'il ne lui ait jamais donné.
Burydan le vit sur le port, alors que son bateau partait vers Simeria.