Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 1

[laurentdu51100]

CHAPITRE 7 : « Shanpaï » « Xiao Tsu-Kun ou « Xi » pour ses amis »


« Cité universitaire, quatrième étage, chambre quatre cent dix. »

Toshio se retourne pour voir la tête du nouvel arrivant qui va partager avec lui la chambre double, leurs regards se croisent et restent un long moment comme figés, chacun prenant connaissance de l’autre en gardant bien entendu pour lui ses premières impressions.

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« Pensées de Toshio. »

Hum ! Ça aurait pu être pire ! Il a l’air plutôt cool !

« Pensées du nouveau venu. »

Oups !! Il ne lui manque plus qu’un sourire et j’ai devant moi le mec le plus mignon que je n’ai jamais vu, de quoi virer homo ! Hi ! Hi !

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Quelques longues secondes passent encore avant que le nouveau venu se décide à poser ses valises et à prendre la parole dans un Japonais quelque peu hésitant, avec un fort accent étranger qui surprend visiblement Toshio.

- Bonjour !! Je suis Xiao, mais tu peux m’appeler « Xi » !! Nous allons devoir partager cette chambre, alors j’espère que nous nous entendrons bien.

Xiao va pour lui tendre la main quand son coloc pose les siennes paume contre paume pour ensuite légèrement s’incliner, il comprend alors qu’il va devoir faire attention de ne pas choquer par ses manières ne correspondant pas et de loin à la culture asiatique traditionnelle.

Il se reprend alors pour lui rendre sa politesse, voyant bien comment ce simple revirement semble soulager fortement l’autre garçon qui lui avait semblé se crisper soudainement à son premier geste.

- Enchanter !! Moi c’est Toshio, mais tu peux m’appeler « Tosh » ou "Yo" !! Il faut que tu saches une chose primordiale sur moi, je souffre d’une affection psychologique qui me rend les contacts avec les autres personnes particulièrement désagréables. Tu devras juste garder tes distances avec moi et tout se passera bien, je sais combien mes paroles peuvent te paraître étranges mais je n’y peux rien !! Une sorte de panique me prend quand quelqu’un entre en contact avec moi et ce même par inadvertance, j’espère que tu n’en prendras pas ombrage et que nous pourrons cohabiter sans que l’un de nous deux en éprouve de la gêne.
- Ça ne doit pas être facile à vivre comme situation, je ferai de mon mieux pour me rappeler tes paroles.
- L’année dernière tout s’est bien passé, il n’y a pas de raisons qu’il en soit autrement cette année.
- Pourquoi n’as-tu pas gardé ton ancien coloc alors ??
- La raison en est bien simple, j’ai juste changé de cursus et je regrette aussi d’être séparé de « Tak » avec qui j’avais réussi à me mettre en confiance !! Enfin… d’une certaine façon.
- Bah !! Il n’y a pas de raisons pour qu’on n’y arrive pas, tu as le mérite d’être franc et tu verras que c’est aussi mon cas, donc dès qu’un truc ne va pas entre nous il suffira de le dire avant que ça prenne trop d’ampleur. Comme tu as dû le remarquer, je ne suis pas japonais mais à moitié chinois par mon père et l’autre moitié français par ma mère, donc je risque de commettre des impairs niveau comportemental.
- Je comprends mieux pourquoi tu m’as tendu la main, j’avoue que le mélange des deux est assez réussi.
- Assez ?? Comment ça assez ?? Dis plutôt que tu es jaloux déjà d’avoir un si beau mec qui va te faire de l’ombre auprès des filles ! Hi ! Hi !

Toshio a alors un léger rictus qui pour lui est l’amorce d’un début de sourire, ce que Xiao découvrira avec le temps quand il se posera la question après quelques jours de cohabitation à le voir toujours avec le même visage fermé ne marquant aucune espèce d’expression.

- Je devrais prévoir un stock de protection solaire alors !!
- Pourquoi donc ??
- Parce qu’ici c’est une université de mecs et que si je veux trouver de l’ombre grâce à toi, je risque de griller sur place !!
- C’est ça l’humour Japonais ?? Merci de me prévenir ! Hi ! Hi !

Les deux garçons s’observent à nouveau avec cette fois un certain soulagement dans le regard, conscient tous les deux que même si ça risque de ne pas être simple, du moins il n’y aura aucune animosité entre eux.

Du coup Xiao se désintéresse pour un temps de Toshio pour faire le tour d’horizon de la chambre, deux lits d’une personne séparés par un vaste double placard les isole l’un de l’autre suffisamment pour que chacun d’eux garde sa zone d’intimité.

De l’autre côté de chaque lit se trouve un bureau avec un double rayonnage fixé au mur et un petit meuble bas de chaque côté qui couronne le tout, en face des couchages, il peut voir une table et deux chaises, un frigo et une armoire basse sur laquelle est posé un four à micro-onde multifonctions, un autocuiseur pour le riz, une cafetière, ainsi qu’une bouilloire.

Xiao se dit que le confort sera a minima mais qu’il ne manque rien du principal et que de toute façon rien ne les empêche de ramener par la suite des objets personnels.

C’est donc sans plus s’occuper de Toshio que Xiao déballe ses valises pour ranger ses affaires dans le placard qui lui est attribué et c'est sous le regard rassuré de son colocataire, qui comprend en le voyant faire qu’il saura respecter son besoin d’être laissé tranquille.

Pourtant entre l’attitude extérieure que montre Xiao et ses pensées intérieures où beaucoup de choses se bousculent, ne serait-ce déjà l’aspect physique de Toshio qui le trouble plus qu’il ne l’aurait pensé venant de la part d’un garçon.

Il doit se rappeler également la raison qui l’a amené ici pour poursuivre un temps ses études dans cette université aussi loin de chez lui, dans un pays qu’il ne connaît pas aussi bien que ça et pour une mission qui lui paraît complètement farfelue mais qu’il ne pouvait pas refuser sans se heurter de front avec ses parents et toute la communauté du centre.

C’est déjà bien qu’il ait pu conserver le même cursus que celui qui était son premier choix, Xiao soupire un grand coup en se disant que ça ne lui fera qu’une expérience de plus et que de toute façon il ne pourra que progresser dans ses connaissances déjà acquises du japonais, langue qu’il affectionne particulièrement et qui va très vite s’en trouver grandement amélioré, ce qui sera toujours un plus pour son épanouissement personnel


CHAPITRE 8 : « Shanpaï » « Bureau du directeur Katô »


« Réunion exceptionnelle de prérentrée universitaire, quelques jours plus tôt. »

Katô Ryôta observe un moment les personnes qu’il a convoquées ce matin-là et qui forment avec lui le conseil tenant les rênes du vaste complexe universitaire, il voit bien sur leurs visages que ceux-ci sont intrigués de cette convocation non programmée.

Un léger toussotement de sa part les avertit qu’il va prendre la parole.

- « Hum ! Hum ! » Messieurs !! Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que notre école depuis quelques années s’est grandement renforcée en popularité, popularité due essentiellement à nos sorties de cursus d’un niveau inégalé dans notre pays et qui met nos étudiants en tête des demandes d’emploi formulées par les plus grandes entreprises. Notre cursus de médecine beaucoup plus long, est également réputé pour la qualité professionnelle reconnue de ceux qui en sortent diplômés.
- Est-ce l’objet de cette réunion, directeur Katô ??
- Disons que c’est l’objet qui en est la cause !! Notre réputation fait que toutes les bonnes familles veulent y inscrire leurs fils et cette année encore plus particulièrement, ce qui risque de poser des problèmes de sécurité.
- Katô Sensei !! Ce n’est pas nouveau et nous sommes tous très vigilants à ce sujet !! Qu'y a-t-il donc de particulier en cette rentrée qui motive votre insistance sur la sécurité de nos étudiants ??
- Deux des nouveaux transférés pour tout vous dire !! Ajoutez à cela la présence d’un nombre conséquent d’autres élèves venant de familles à la fortune notoirement reconnue.
- Qui sont ces deux élèves transférés ??
- Rien de moins que Tomoya de Toshi Kotaishi-Kun en cursus d’ingénierie deuxième année et depuis ce matin l’inscription de Xiao Tsu en cursus de médecine première année, qui a obtenu son transfert de l’université à laquelle il était déjà accepté et inscrit.

Les visages marquent l’étonnement du staff dirigeant de l’école, qui montre bien que les deux noms cités ne leur sont pas inconnus, tout du moins pour le nom de famille.

- Tsu ?? Nous parlons bien du même Tsu ??
- Sans aucune erreur possible !! Xiao Tsu-Kun est bien l’unique petit-fils d’une des cinq plus grandes fortunes mondiales !! Quant à Tomoya De Toshi Kotaishi-Kun, pas besoin de vous faire un dessin je suppose !!
- Nous comprenons mieux notre présence ici ce matin Sensei !!
- Ce n’est pas tant le fait de leur présence pour cette année mais plutôt pour les années suivantes, toutes les fortunes du monde entier voudront inscrire leurs fils dans notre école rien que pour que ceux-ci nouent des amitiés avec eux avant qu’ils n’entrent dans la vie active.
- Je ne vois pas là, matière à s’inquiéter outre mesure Sensei !! Notre école en sera encore plus reconnue et gagnera encore en popularité du fait de sa réputation pédagogique !!
- En êtes-vous certains ?? Actuellement nous n’acceptons que des étudiants de hauts niveaux, qu’en sera-t-il dans les années à venir si nous changeons nos critères de sélections ?
- Pourquoi devrions-nous les changer ??
- Allons messieurs !! Réfléchissez un peu, qui ira refuser l’inscription de son fils à un milliardaire ayant avec lui non seulement la fortune, mais aussi ses entrées partout dans nos administrations !! De plus interrogeons-nous sur les motivations réelles de ces étudiants quant à vouloir montrer le meilleur d’eux-mêmes.
- Pourquoi avoir accepté d’intégrer ces deux étudiants dans ce cas ??
- Tout simplement parce qu’il n’y a rien à redire sur eux et qu’ils correspondent parfaitement à la sélection sévère que nous faisons habituellement pour les nouvelles demandes d’inscription.
- Que devons-nous faire dans ce cas, Sensei ??
- En premier lieu d’assurer la sécurité de ces personnes, peut-être tout simplement en leur demandant la discrétion sur leurs liens familiaux !!
- Permettez-moi de douter de l’efficacité de cette solution ou alors il faudrait que ces garçons soient vraiment spéciaux à ne pas se vanter devant leurs camarades d’appartenir à des familles aussi illustres !!
- J’aurai un entretien avec chacun d’eux dès leur arrivée à l’école. Pour le reste, nous avons toute cette année pour amener les propositions qui permettront à notre université de garder ses critères d’excellence.

Une main se lève pour demander la parole, celui qui émet cette demande n’a jusque-là fait qu’écouter sans prendre part au débat.

- Sans doute ignorez-vous ce que je vais vous apprendre pour être assez proche de la princesse Masako, la mère de Tomoya De Toshi Kotaishi-Kun. Autant « Tom » est un garçon parfaitement digne d’entrer dans notre école, autant je suis convaincu qu’il fera l’impossible pour garder une certaine discrétion sur sa naissance et cela même sans que vous ne le lui demandiez, puisqu’il est déjà comme ça au naturel.
- Alors je ne vois pas le problème Sensei ??
- Le problème voyez-vous ne vient pas de qui est « Tom », que ce soit son comportement, sa naissance ou encore sa mentalité mais plutôt de ce qu’est « Tom ». Il pourrait être tout le contraire de ce qu’il est, soit pauvre, idiot et fils de chômeur, sa popularité serait la même et partout où il passe, sa famille s’y retrouve inévitablement confrontée, depuis son adolescence le phénomène ne fait qu’empirer chaque année avec la maturité que prennent ses traits.
- Qu’a-t-il donc de si exceptionnel pour que vous en parliez de cette façon ??
- Je vous laisserai seul juge d’apporter vous-même la réponse à votre question. Il ne fait nul doute qu’après l’entretien que vous allez avoir avec lui à son arrivée, vous repenserez à notre conversation.

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« Devant le portail principal de l’université de Shanpaï. »

Tomoya avec son ami Keisuke, arrivent enfin en vue de l’immense bâtiment haut de cinq étages en forme de « U » qu’est le complexe universitaire de Shanpaï.

Il reste un tout aussi immense parc de plusieurs dizaines d’hectares à traverser où Tomoya curieux, distingue quelques bâtiments beaucoup plus petits en forme de pagodes, il les montre alors du doigt à son copain.

- À quoi servent donc ces bâtiments ??
- Ce sont des annexes pour les différentes activités parascolaires, chaque étudiant doit faire partie au moins d’un de ces clubs et tu devras choisir toi aussi une activité qui te plaît parmi celles proposées.
- Tu t’es mis dans quoi, toi ?
- Je fais partie du club de musique.

Il voit bien la grimace amusée de son ami.

- Oh !! Ce n’est pas aussi ringard que tu sembles le croire, bien au contraire !! Nous organisons des compétitions avec d’autres universités et l’année dernière nous étions assez bien classés.
- Le sport compte pour les activités obligatoires ??
- Bien sûr mais c’est un second choix, obligatoire également et pour ça les bâtiments sont à l’arrière de l’école avec les différents terrains ou locaux pour pratiquer !!