29-08-2020, 10:21 PM
CHAPITRE 18
***
Selon les dires de mon frère la nuit a été bien agitée… J’ai parlé un peu fort dans mon sommeil et même crié à plusieurs reprises mais il était là pour me calmer. Il me dit que finalement c’était la meilleure solution que je dorme à côté de lui car sans ça il ne sait pas comment ça se serait passé… Mes parents auraient sans doute été réveillés par mes cris ! Et en pleine nuit la surprise de voir mon frère serait très mal passée chez mon père…
Voilà, ce matin je me réveille chez moi et je sais que je vais devoir affronter mon vieux et la discussion risque d’être animée. Je ne peux plus reculer maintenant. Je dois lui faire face et me comporter comme un « grand » même si je sens que ça va être difficile.
Je vais dans ma chambre pour m’habiller puis je retourne dans celle de mon frère pour lui demander de m’accompagner dans la cuisine, je ne me sens pas capable de faire face à mon père tout seul…
Nous descendons les marches… personne dans le salon… nous nous dirigeons dans la cuisine et … les voilà, mes parents sont assis face à face en train de prendre leur petit déjeuner. Mon père tourne le dos à la porte mais quand il se retourne et qu’il me voit il recrache ce qu’il a dans la bouche tellement il est surpris de ma présence.
-Père : qu’est-ce que tu fous là toi ?
-Moi : Je suis revenu à la maison… à ce que je sache c’est encore chez moi ici ?
-Père : Fais pas ton petit baveux ici ! Depuis que j’ai appris certaines choses sur toi tu n’es plus rien pour moi !
-Oli : Voyons papa dis pas une chose pareille ! Il a besoin de nous aujourd’hui !
-Moi ! C’est correct Oli, après ce qui s’est passé hier je suis prêt à tout aujourd’hui. P’pa et maman je sais que vous n’aimez pas les gays mais au moins ayez l’obligeance de me respecter un minimum ! Je sais que ça doit être difficile d’apprendre une nouvelle comme celle là mais je reste encore votre fils de sang malgré mon orientation sexuelle. Oui je sais papa ce que tu penses « il n’aura pas d’enfants donc je n’aurais pas de petits enfants, le nom va se perdre si son frère n’a pas d’enfants non plus … » et autres idioties de ce genre… et toi maman Oli m’a dit que tu as mieux réagis et que même si ça va prendre un peu de temps tu…
(mes larmes commencent à couler et les mots ne veulent plus sortir de ma bouche )
-Père : Bon tu ne vas pas commencer à pleurer et à faire ta petite tapette fragile …
-Mère : Ne sois pas aussi dur avec lui, c’est vraiment pas facile pour lui de parler de ça…
- Moi : Je ne vois pas comment j’ai pu changer autant à tes yeux à cause de ce que tu sais maintenant … Oui je suis gay, oui je suis en couple avec Antoine, oui nous avons couché dans le même lit lorsqu’il a passé le week end dernier ici…
-Père Oh stp épargne moi ces détails j’ai pas envie d’entendre ces choses !
-Moi : et alors ? Je suis devenu quelqu’un d’autre pour autant ? Je me suis comporté différemment avec toi ces derniers jours, avant de partir à cause de que tu m’as dit ?
-Père : ne me prends pas la tête… ce que j’ai dit je le pensais vraiment.
-Moi : Je sais que ça peut faire un choc mais c’est pas une raison pour me détester et me rejeter.
-Père : un choc ? Mais c’est pire que ce que tu penses, je préfère me taire plutôt que de dire ce que je ressens.
-Moi : Vous savez pourquoi je suis ici aujourd’hui et non pas chez mon supposé ami qui m’hébergeait ? Pas parce que je voulais vous faire face mais bien parce qu’il s’est passé quelque chose de grave avec lui hier soir.
-Papa : Quoi ? Il a voulu te faire l’amour peut-être ? Si c’est ça tu aurais dû aimer non ?
-Oli : Putain t’es con ou quoi ? Ton fils a manqué de se faire violer par un gars et toi tu es content ? J’en reviens pas de ce que tu dis, sérieux, j’ai honte que tu sois mon père…
-Mère : Oli a raison, pourquoi tu dis une chose aussi énorme ? Moi non plus j’en reviens pas comme tu peux être con des fois. Mais attends un peu, Nicolas tu t’es fait violer ?
-Père Voyons… vous savez bien que je ne suis pas un con, mais tout ce que j’ai entendu depuis hier me fait mal et je n’arrive pas à comprendre tout ce qui se passe. C’est vrai que je suis choqué que mon fils soit gay mais… je ne lui souhaite aucun mal… j’ai dit ces choses sans réfléchir… Mais Oli tu as vraiment dit que Nicolas s’est fait violer ?
- Oli : J’ai dit ça, oui, mais je vais le laisser vous en parler… tu veux bien leur dire ?
Et je leur raconte que suite à l’invitation de Marc-Antoine, l’infirmier qui s’occupe de mon copain, je suis allé habiter provisoirement chez lui puisque je ne pouvais pas revenir à la maison… que j’ai refusé ses avances… qu’il m’a frappé… que j’ai réussi à m’enfuir avant qu’il passe à l’acte…
Et d’évoquer cet événement l’émotion me gagne et ma gorge se serre
-Père : Désolé d’avoir été aussi dur avec toi… Je vois que tu es vraiment fragile en ce moment et je regrette ce que je t’ai dit. Mais dis-toi bien que je n’accepte pas ton choix pour autant. Alors pour le moment je ne vais pas en rajouter mais on en reparlera plus tard…
-Moi : Mais papa tu comprends pas que c’est pas un choix ? J’ai pas choisi d’aimer les garçons plutôt que les filles !!!
-Mère : Je suis d’accord avec ton père… pour le moment on va te laisser tranquille…on reparlera quand les choses seront apaisées… Tu te sens d’aller en cours aujourd’hui ?
-Moi : Oui parce que ça va me changer les idées… et je veux pas prendre de retard.
Après avoir pris un rapide petit déjeuner en silence nous remontons dans nos chambres pour nous préparer à partir en cours ; je remercie mon frère de sa présence pendant ce moment difficile que je viens de vivre. Mais iIl est d’accord avec moi, les choses auraient pu être pires. On sait bien que cette « conversation » va reprendre un de ces jours mais on se dit que le rôle de notre mère va être important, elle va faire tout son possible pour ramener notre père à la raison…
Nous quittons la maison un peu plus tôt que d’habitude et pendant le trajet en bus nous échangeons nos sentiments.
-Oli : Comment tu as trouvé la discussion ? Papa a été très dur au début et puis il s’est radouci ensuite…
-Moi : Je crois qu’il regrette ce qu’il a dit et il doit réfléchir maintenant. Mais de toute façon même s’il ne veut pas que je vive avec un garçon c’est pas lui qui va décider pour moi. Je me vois pas me forcer à vivre avec une fille pour lui faire plaisir… J’ai pas choisi d’être comme je suis.
-Oli : C’est bien que tu lui ai dis ça parce que pour lui être gay c’est un choix… Maintenant il va sans doute voir la chose autrement .
-Moi : Toi tu me comprends au moins, j’ose pas imaginer comment ce serait passé ce moment si je t’avais pas eu avec moi ou si j’avais été enfant unique.
-Oli : Je trouve que depuis que tu es avec Antoine tu as mûri mon petit Nicolas. Et puis tu as la chance d’avoir un grand frère qui te soutiendra toujours, tu peux me croire !
Mais le bus se remplit à l’arrêt suivant ce qui nous oblige à changer de sujet… Et de toute façon nous sommes quasiment arrivé devant les grilles du lycée .
Une nouvelle journée de cours commence et mon Antoine ne sera toujours pas avec moi, malheureusement !
***
Selon les dires de mon frère la nuit a été bien agitée… J’ai parlé un peu fort dans mon sommeil et même crié à plusieurs reprises mais il était là pour me calmer. Il me dit que finalement c’était la meilleure solution que je dorme à côté de lui car sans ça il ne sait pas comment ça se serait passé… Mes parents auraient sans doute été réveillés par mes cris ! Et en pleine nuit la surprise de voir mon frère serait très mal passée chez mon père…
Voilà, ce matin je me réveille chez moi et je sais que je vais devoir affronter mon vieux et la discussion risque d’être animée. Je ne peux plus reculer maintenant. Je dois lui faire face et me comporter comme un « grand » même si je sens que ça va être difficile.
Je vais dans ma chambre pour m’habiller puis je retourne dans celle de mon frère pour lui demander de m’accompagner dans la cuisine, je ne me sens pas capable de faire face à mon père tout seul…
Nous descendons les marches… personne dans le salon… nous nous dirigeons dans la cuisine et … les voilà, mes parents sont assis face à face en train de prendre leur petit déjeuner. Mon père tourne le dos à la porte mais quand il se retourne et qu’il me voit il recrache ce qu’il a dans la bouche tellement il est surpris de ma présence.
-Père : qu’est-ce que tu fous là toi ?
-Moi : Je suis revenu à la maison… à ce que je sache c’est encore chez moi ici ?
-Père : Fais pas ton petit baveux ici ! Depuis que j’ai appris certaines choses sur toi tu n’es plus rien pour moi !
-Oli : Voyons papa dis pas une chose pareille ! Il a besoin de nous aujourd’hui !
-Moi ! C’est correct Oli, après ce qui s’est passé hier je suis prêt à tout aujourd’hui. P’pa et maman je sais que vous n’aimez pas les gays mais au moins ayez l’obligeance de me respecter un minimum ! Je sais que ça doit être difficile d’apprendre une nouvelle comme celle là mais je reste encore votre fils de sang malgré mon orientation sexuelle. Oui je sais papa ce que tu penses « il n’aura pas d’enfants donc je n’aurais pas de petits enfants, le nom va se perdre si son frère n’a pas d’enfants non plus … » et autres idioties de ce genre… et toi maman Oli m’a dit que tu as mieux réagis et que même si ça va prendre un peu de temps tu…
(mes larmes commencent à couler et les mots ne veulent plus sortir de ma bouche )
-Père : Bon tu ne vas pas commencer à pleurer et à faire ta petite tapette fragile …
-Mère : Ne sois pas aussi dur avec lui, c’est vraiment pas facile pour lui de parler de ça…
- Moi : Je ne vois pas comment j’ai pu changer autant à tes yeux à cause de ce que tu sais maintenant … Oui je suis gay, oui je suis en couple avec Antoine, oui nous avons couché dans le même lit lorsqu’il a passé le week end dernier ici…
-Père Oh stp épargne moi ces détails j’ai pas envie d’entendre ces choses !
-Moi : et alors ? Je suis devenu quelqu’un d’autre pour autant ? Je me suis comporté différemment avec toi ces derniers jours, avant de partir à cause de que tu m’as dit ?
-Père : ne me prends pas la tête… ce que j’ai dit je le pensais vraiment.
-Moi : Je sais que ça peut faire un choc mais c’est pas une raison pour me détester et me rejeter.
-Père : un choc ? Mais c’est pire que ce que tu penses, je préfère me taire plutôt que de dire ce que je ressens.
-Moi : Vous savez pourquoi je suis ici aujourd’hui et non pas chez mon supposé ami qui m’hébergeait ? Pas parce que je voulais vous faire face mais bien parce qu’il s’est passé quelque chose de grave avec lui hier soir.
-Papa : Quoi ? Il a voulu te faire l’amour peut-être ? Si c’est ça tu aurais dû aimer non ?
-Oli : Putain t’es con ou quoi ? Ton fils a manqué de se faire violer par un gars et toi tu es content ? J’en reviens pas de ce que tu dis, sérieux, j’ai honte que tu sois mon père…
-Mère : Oli a raison, pourquoi tu dis une chose aussi énorme ? Moi non plus j’en reviens pas comme tu peux être con des fois. Mais attends un peu, Nicolas tu t’es fait violer ?
-Père Voyons… vous savez bien que je ne suis pas un con, mais tout ce que j’ai entendu depuis hier me fait mal et je n’arrive pas à comprendre tout ce qui se passe. C’est vrai que je suis choqué que mon fils soit gay mais… je ne lui souhaite aucun mal… j’ai dit ces choses sans réfléchir… Mais Oli tu as vraiment dit que Nicolas s’est fait violer ?
- Oli : J’ai dit ça, oui, mais je vais le laisser vous en parler… tu veux bien leur dire ?
Et je leur raconte que suite à l’invitation de Marc-Antoine, l’infirmier qui s’occupe de mon copain, je suis allé habiter provisoirement chez lui puisque je ne pouvais pas revenir à la maison… que j’ai refusé ses avances… qu’il m’a frappé… que j’ai réussi à m’enfuir avant qu’il passe à l’acte…
Et d’évoquer cet événement l’émotion me gagne et ma gorge se serre
-Père : Désolé d’avoir été aussi dur avec toi… Je vois que tu es vraiment fragile en ce moment et je regrette ce que je t’ai dit. Mais dis-toi bien que je n’accepte pas ton choix pour autant. Alors pour le moment je ne vais pas en rajouter mais on en reparlera plus tard…
-Moi : Mais papa tu comprends pas que c’est pas un choix ? J’ai pas choisi d’aimer les garçons plutôt que les filles !!!
-Mère : Je suis d’accord avec ton père… pour le moment on va te laisser tranquille…on reparlera quand les choses seront apaisées… Tu te sens d’aller en cours aujourd’hui ?
-Moi : Oui parce que ça va me changer les idées… et je veux pas prendre de retard.
Après avoir pris un rapide petit déjeuner en silence nous remontons dans nos chambres pour nous préparer à partir en cours ; je remercie mon frère de sa présence pendant ce moment difficile que je viens de vivre. Mais iIl est d’accord avec moi, les choses auraient pu être pires. On sait bien que cette « conversation » va reprendre un de ces jours mais on se dit que le rôle de notre mère va être important, elle va faire tout son possible pour ramener notre père à la raison…
Nous quittons la maison un peu plus tôt que d’habitude et pendant le trajet en bus nous échangeons nos sentiments.
-Oli : Comment tu as trouvé la discussion ? Papa a été très dur au début et puis il s’est radouci ensuite…
-Moi : Je crois qu’il regrette ce qu’il a dit et il doit réfléchir maintenant. Mais de toute façon même s’il ne veut pas que je vive avec un garçon c’est pas lui qui va décider pour moi. Je me vois pas me forcer à vivre avec une fille pour lui faire plaisir… J’ai pas choisi d’être comme je suis.
-Oli : C’est bien que tu lui ai dis ça parce que pour lui être gay c’est un choix… Maintenant il va sans doute voir la chose autrement .
-Moi : Toi tu me comprends au moins, j’ose pas imaginer comment ce serait passé ce moment si je t’avais pas eu avec moi ou si j’avais été enfant unique.
-Oli : Je trouve que depuis que tu es avec Antoine tu as mûri mon petit Nicolas. Et puis tu as la chance d’avoir un grand frère qui te soutiendra toujours, tu peux me croire !
Mais le bus se remplit à l’arrêt suivant ce qui nous oblige à changer de sujet… Et de toute façon nous sommes quasiment arrivé devant les grilles du lycée .
Une nouvelle journée de cours commence et mon Antoine ne sera toujours pas avec moi, malheureusement !