29-08-2020, 09:53 PM
CHAPITRE 15 Suite
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Il est environ 13h30 et je reçois l’appel de mon frère pour me dire qu’ils sont prêts d’arriver avec M-Antoine. Il me rappelle la consigne de les attendre au coin de la rue pour ne pas risquer de
rencontrer les parents.
Alors que je descends les marches pour sortir de la maison mon père me voit et m’interpelle.
-Père : Tu vas où avec ces sacs ?
-Moi : Nicolas m’a demandé de lui préparer ses affaires.
-Père : ses affaires ? Quelles affaires ?
-Moi : euh… Nicolas ne rentre pas à la maison et il veut ses affaires de classe et quelques vêtements …
-Père : mais qu’est-ce que tu me racontes ? Il ne rentre pas à la maison, mais où il est en ce moment ?
-Moi : Ecoute… Il ne renvient pas à la maison pour l’instant. Il m’a parlé de choses étonnantes qui se seraient passées hier soir, ici…
Bon excuses moi je dois y aller là…
Et je sors sans donner le temps à mon père de me poser d’autres questions. Je pense qu’il va ruminer cette histoire jusqu’à mon retour et j’ai bien l’intention de lui parler de tout ce que m’a raconté Nicolas à propos de cette gifle mémorable qu’il a reçue.
Très peu de temps après je les aperçois, la voiture se gare, Nicolas sort et vient à ma rencontre, content de me retrouver. Quant à M-Antoine il prend son temps pour enfin sortir et se diriger vers nous. .. Qu’est-ce que ça peut bien signifier ? Il ne sent pas à l’aise de me rencontrer peut-être ?
Quand il arrive enfin Nicolas me le présente et il me répond simplement quelques mots. Mais ma première impression est que ce garçon est sympathique, souriant, gentil. Je lui demande ensuite comment il va organiser le séjour de mon frère chez lui et il me donne quelques infos sur l’appartement, le fait que Nicolas aura sa chambre et qu’il sera autonome, et que dès qu’il trouvera une autre solution il l’amènera à son nouveau point de chûte.
Après avoir été rassuré par ses réponses, je les laisse partir en demandant à M-Antoine de bien veiller sur mon frère car il est jeune et je ne veux surtout pas qu’il lui arrive quoique ce soit, je lui en confie la responsabilité pendant ces quelques jours en dehors de la maison.
Je reviens chez mes parents et aussitôt franchi la porte mes parents m’interpellent en me disant qu’ils veulent me parler. Ce à quoi je réponds que ça tombe bien car moi aussi j’ai l’intention de
demander des explications.
Nous nous asseyons autour de la table de la salle à manger et c’est mon père qui prend la parole en premier.
-Père : tu sais ce qui s’est passé entre ton frère et moi hier soir ?
-Moi : oui, il me l’a dit tout à l’heure quand il m’a appelé.
-Père : et… je suppose que … tu m’en veux ?
-Moi : Oui mais pas juste à toi ! Je vous en veux à tous les deux
parce que maman t’a regardé frapper mon frère sans intervenir.
-Père : Tu es pas le seul à m’en vouloir tu sais… Moi aussi je m’en veux à un point …Je regrette tellement ce que j’ai fait. Je ne me reconnais pas dans ce geste : frapper mon fils que j’aime, moi qui ne l’ai jamais touché. Mais tu dois savoir qu’il m’a poussé à bout. Je lui posais des questions et il ne répondait pas. Et tu sais le petit air fendant qu’il peut prendre parfois, avec ce sourire comme pour me dire qu’il se fout complètement de moi…
-Moi : Hier il s’est passé plein de choses tout au long de la journée, il ne devait surement pas vouloir t’en parler, il n’allait pas bien…
Et pour la première fois ma mère intervient pour demander s’il s’était passé quelque chose de grave.
-moi : on peut dire ça, oui ! D’abord son ami Antoine s’est fait agresser et il a été blessé au point d’avoir été admis à l’hôpital. C’est d’ailleurs là que Nicolas se rendait quand papa l’a arrêté et l’a frappé. Et il y a aussi le fait que Noémie ne veut plus lui adresser la parole… Il n’avait pas la tête à vous parler hier soir, il était très mal.
-parents : il aurait pu nous le dire au moins, on aurait compris et mieux accepté son attitude. On aurait pu l’aider, je ne sais pas moi…
-Moi : mais vous savez comment il est … Très renfermé sur lui-même et dans de tels moments il ne parle à personne, vous le savez ça, non ?
-Père : c’est vrai, je le sais, mais il pouvait au moins nous dire qu’Antoine était à l’hôpital et qu’il ne voulait pas en dire plus… J’aurais accepté et je ne me serais pas senti provoqué au point de me comporter comme je me suis comporté. Je vais m’excuser auprès de lui très vite ; je sais qu’il ne va pas accepter tout de suite mais il doit savoir que je regrette sincèrement mon geste.
-Mère : Et il est où en ce moment ?
-Moi : chez un jeune qu’il a rencontré à l’hôpital, un infirmier stagiaire qui suit M-Antoine. Il est super gentil et il a proposé à Nicolas de l’héberger dans son grand appartement le temps qu’Antoine sorte de l’hôpital.
-Mère : mais il ne le connait pas vraiment si je comprends bien ? Et il lui fait confiance immédiatement ? Il va être hébergé par un garçon qu’il ne connait pas ? Mais c’est invraisemblable… Il se rend compte que ce n’est pas une situation très claire ?
-Père : ta mère a raison ; comment il a pu accepter d’aller chez un inconnu aussi facilement ? Il y a tellement de malades de nos jours, qui sait les intentions de ce gars qui l’a emmené ?
-Moi : Je suis d’accord avec vous mais c’est la seule solution qu’il avait puisqu’il ne voulait pas rentrer à la maison. Mais j’ai discuté avec M-Antoine quand il est venu tout à l’heure avec Nicolas pour récupérer les sacs et je pense qu’il est sérieux. Il me parait gentil et honnête. Et il m’a assuré qu’il ferait attention à lui… Non vraiment je crois que ça va bien se passer.
-parents : tu pourras parler avec lui demain au collège pour savoir comment ça se passe et pour nous donner de ses nouvelles ? On n’est pas rassuré…
-Moi : Je vous donnerai des nouvelles demain, bien sûr. Bon là je vais monter dans ma chambre…
Une fois installé je me mets à réfléchir sur l’autre sujet qui reste en suspens, je me dis que je devrais peut-être leur en parler pendant que Nicolas n’est pas là. Mais je ne sais pas trop comment m’y prendre… et est-ce que c’est mon rôle d’aborder ce sujet ? Je crois quand même que je dois préparer le terrain pour anticiper la révélation qu’il faudra bien faire tôt ou tard…
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Il est environ 13h30 et je reçois l’appel de mon frère pour me dire qu’ils sont prêts d’arriver avec M-Antoine. Il me rappelle la consigne de les attendre au coin de la rue pour ne pas risquer de
rencontrer les parents.
Alors que je descends les marches pour sortir de la maison mon père me voit et m’interpelle.
-Père : Tu vas où avec ces sacs ?
-Moi : Nicolas m’a demandé de lui préparer ses affaires.
-Père : ses affaires ? Quelles affaires ?
-Moi : euh… Nicolas ne rentre pas à la maison et il veut ses affaires de classe et quelques vêtements …
-Père : mais qu’est-ce que tu me racontes ? Il ne rentre pas à la maison, mais où il est en ce moment ?
-Moi : Ecoute… Il ne renvient pas à la maison pour l’instant. Il m’a parlé de choses étonnantes qui se seraient passées hier soir, ici…
Bon excuses moi je dois y aller là…
Et je sors sans donner le temps à mon père de me poser d’autres questions. Je pense qu’il va ruminer cette histoire jusqu’à mon retour et j’ai bien l’intention de lui parler de tout ce que m’a raconté Nicolas à propos de cette gifle mémorable qu’il a reçue.
Très peu de temps après je les aperçois, la voiture se gare, Nicolas sort et vient à ma rencontre, content de me retrouver. Quant à M-Antoine il prend son temps pour enfin sortir et se diriger vers nous. .. Qu’est-ce que ça peut bien signifier ? Il ne sent pas à l’aise de me rencontrer peut-être ?
Quand il arrive enfin Nicolas me le présente et il me répond simplement quelques mots. Mais ma première impression est que ce garçon est sympathique, souriant, gentil. Je lui demande ensuite comment il va organiser le séjour de mon frère chez lui et il me donne quelques infos sur l’appartement, le fait que Nicolas aura sa chambre et qu’il sera autonome, et que dès qu’il trouvera une autre solution il l’amènera à son nouveau point de chûte.
Après avoir été rassuré par ses réponses, je les laisse partir en demandant à M-Antoine de bien veiller sur mon frère car il est jeune et je ne veux surtout pas qu’il lui arrive quoique ce soit, je lui en confie la responsabilité pendant ces quelques jours en dehors de la maison.
Je reviens chez mes parents et aussitôt franchi la porte mes parents m’interpellent en me disant qu’ils veulent me parler. Ce à quoi je réponds que ça tombe bien car moi aussi j’ai l’intention de
demander des explications.
Nous nous asseyons autour de la table de la salle à manger et c’est mon père qui prend la parole en premier.
-Père : tu sais ce qui s’est passé entre ton frère et moi hier soir ?
-Moi : oui, il me l’a dit tout à l’heure quand il m’a appelé.
-Père : et… je suppose que … tu m’en veux ?
-Moi : Oui mais pas juste à toi ! Je vous en veux à tous les deux
parce que maman t’a regardé frapper mon frère sans intervenir.
-Père : Tu es pas le seul à m’en vouloir tu sais… Moi aussi je m’en veux à un point …Je regrette tellement ce que j’ai fait. Je ne me reconnais pas dans ce geste : frapper mon fils que j’aime, moi qui ne l’ai jamais touché. Mais tu dois savoir qu’il m’a poussé à bout. Je lui posais des questions et il ne répondait pas. Et tu sais le petit air fendant qu’il peut prendre parfois, avec ce sourire comme pour me dire qu’il se fout complètement de moi…
-Moi : Hier il s’est passé plein de choses tout au long de la journée, il ne devait surement pas vouloir t’en parler, il n’allait pas bien…
Et pour la première fois ma mère intervient pour demander s’il s’était passé quelque chose de grave.
-moi : on peut dire ça, oui ! D’abord son ami Antoine s’est fait agresser et il a été blessé au point d’avoir été admis à l’hôpital. C’est d’ailleurs là que Nicolas se rendait quand papa l’a arrêté et l’a frappé. Et il y a aussi le fait que Noémie ne veut plus lui adresser la parole… Il n’avait pas la tête à vous parler hier soir, il était très mal.
-parents : il aurait pu nous le dire au moins, on aurait compris et mieux accepté son attitude. On aurait pu l’aider, je ne sais pas moi…
-Moi : mais vous savez comment il est … Très renfermé sur lui-même et dans de tels moments il ne parle à personne, vous le savez ça, non ?
-Père : c’est vrai, je le sais, mais il pouvait au moins nous dire qu’Antoine était à l’hôpital et qu’il ne voulait pas en dire plus… J’aurais accepté et je ne me serais pas senti provoqué au point de me comporter comme je me suis comporté. Je vais m’excuser auprès de lui très vite ; je sais qu’il ne va pas accepter tout de suite mais il doit savoir que je regrette sincèrement mon geste.
-Mère : Et il est où en ce moment ?
-Moi : chez un jeune qu’il a rencontré à l’hôpital, un infirmier stagiaire qui suit M-Antoine. Il est super gentil et il a proposé à Nicolas de l’héberger dans son grand appartement le temps qu’Antoine sorte de l’hôpital.
-Mère : mais il ne le connait pas vraiment si je comprends bien ? Et il lui fait confiance immédiatement ? Il va être hébergé par un garçon qu’il ne connait pas ? Mais c’est invraisemblable… Il se rend compte que ce n’est pas une situation très claire ?
-Père : ta mère a raison ; comment il a pu accepter d’aller chez un inconnu aussi facilement ? Il y a tellement de malades de nos jours, qui sait les intentions de ce gars qui l’a emmené ?
-Moi : Je suis d’accord avec vous mais c’est la seule solution qu’il avait puisqu’il ne voulait pas rentrer à la maison. Mais j’ai discuté avec M-Antoine quand il est venu tout à l’heure avec Nicolas pour récupérer les sacs et je pense qu’il est sérieux. Il me parait gentil et honnête. Et il m’a assuré qu’il ferait attention à lui… Non vraiment je crois que ça va bien se passer.
-parents : tu pourras parler avec lui demain au collège pour savoir comment ça se passe et pour nous donner de ses nouvelles ? On n’est pas rassuré…
-Moi : Je vous donnerai des nouvelles demain, bien sûr. Bon là je vais monter dans ma chambre…
Une fois installé je me mets à réfléchir sur l’autre sujet qui reste en suspens, je me dis que je devrais peut-être leur en parler pendant que Nicolas n’est pas là. Mais je ne sais pas trop comment m’y prendre… et est-ce que c’est mon rôle d’aborder ce sujet ? Je crois quand même que je dois préparer le terrain pour anticiper la révélation qu’il faudra bien faire tôt ou tard…