28-05-2025, 01:30 PM
Chapitre 6 : La chapelle
En émergeant lors de son réveil, Cylian eut la désagréable sensation de sentir les effets de l'entraînement de Sofian sur ses muscles. Chacun d'eux lui signalait dans quel état de douleur il se trouvait.
Le jeune homme essaya de se lever. Outre les courbatures, ce fut au tour de sa peau de l'informer qu'une substance froide et humide coulait le long de son dos.
Sa main parcourut ses épaules, au bout de ses doigts s'accrochait une sorte de mousse blanche très parfumée.
— William ! Quel enfoiré ! Où est ma bombe de mousse à raser que je te fasse la même chose ?
En ouvrant la porte, Cylian parcourut l'étage en regardant dans tous les recoins avec juste sur lui un caleçon de nuit et la bombe de mousse.
Un son de pas bruyant dans les escaliers de plus en plus fort, lui indiquait qu'une personne venait à sa rencontre.
— William ? Où te caches-tu ? Tu ne m'échapperas pas ! C'était la voix de Sofian
Lorsque le français vit Sofian en colère, il éclata de rire tout son corps était maculé de mousse blanche.
— On dirait qu'il t'a eu aussi !
— Salut Cyl' ! Quoi ? Toi aussi ? Tourne-toi voir ? Oh le salaud ! Il t'en a mis plein le dos durant ton sommeil !
— Ne t'inquiètes pas... regarde ce que je tiens dans les mains, tu penses à la même chose que moi ?
— Et comment ! Je te le débusque et je l'immobilise, après c'est à toi de jouer. Et ne sois pas radin sur la mousse, tu lui mets le paquet !
— OK. Et si je me cachais à l'endroit où le couloir forme un coude, je t'attends là, si j'entends un cri, je sors de ma planque.
La voix des deux garçons diminuait d'intensité au fur et à mesure qu'ils échafaudaient leur vengeance.
Il ne manquait plus que le Renard anglais et la chasse à courre pouvait débuter.
Cylian se terra dans le recoin prévu à cet effet en attendant que Sofian lève le gibier.
Une minute... deux minutes passèrent dans le silence le plus complet à l'étage.
Quand tout à coup un cri déchira la quiétude de la maison :
— Non Sofian ! Lâche moi !
— Cylian ! Amène-toi, viens voir ce que j'ai capturé pour le petit dèj !
Le beau brun couru à toute vitesse vers l'endroit d'où provenaient les cris.
Il tomba sur William encore en caleçon qui se démenait comme un beau diable pour se libérer de Sofian. Le solide gaillard aux cheveux noirs était allongé sur le blondinet, bien décidé à rire à son tour.
— Oh Sof'! Joli prise ! Tu permets ? Il ne s'est pas rasé ce matin, je vais arranger ça...
— Cyl' aide-moi ! Pitié ! Tu vas pas faire ça à ton correspondant ? C'est Sofian qui en a eu l'idée, si tu es d'accord, je te propose un marché. On n'a qu'a s'allier contre lui !
William implorait son ami de le laisser partir en échange d'une autre proie.
— Dommage pour toi William mais je ne mange pas de ce pain-là. Si Sofian est l'instigateur de ce jeu, alors pourquoi est il couvert de mousse ?
— Euh...
Cylian commença à recouvrir les cheveux d'or d'une mousse blanche onctueuse...
— Arrête ! Nan ! Si tu me laisses tranquille, je te promets de faire tout ce que tu veux en échange !
Malheureusement pour lui, c'est le visage imperturbable que Cylian recouvrait de mousse le corps et les jambes du blondinet. Sofian veillait de son coté à ce que William ne puisse pas bouger d'un pouce, en contrepartie, celui là même gémissait d'une voix aiguë :
— Espèce de faux frère, petite bite !
— Ah oué ? Je te signale que tu n'es pas en position de râler, mais ça me fait penser qu'il y a un endroit que tu n'as pas rasé dernièrement...
A ce moment, Cylian se mit à fixer sans sourciller le jeune anglais avec un sourire si malicieux qu'il n'y avait pas d'autre manière que d'interpréter ce fameux sous-entendu.
— Enflure non ! Je ne veux pas !
— Sofian tiens le bien, il y a un calbut à virer !
William avait beau se tortiller comme un vers, Cylian agrippa l'élastique du seul vêtement que portait la malheureuse victime planquée au sol et le fit glisser le long des cuisses puis le jeta sur une des marches dans l'escalier, laissant le sexe de William se balancer au gré de ses gesticulations.
— En plus tu as la trique Will on dirait !
L'intéressé donna une réponse logique pour sa défense.
— C'est logique imbécile, si tu sentais deux beaux gosses en caleçon collés à toi tu réagirais comment ?
— Bonne réponse j'admets... répondit Cylian avec un petit sourire.
William serra les dents quand il sentit le contact froid au contact de son sexe et de son pubis garnis d'une touffe de poils blonds.
Les deux agresseurs se regardèrent et d'un accord commun par un acquiescement de tête, lâchèrent leur victime pour courir s'enfuir dans leurs chambres respectives, laissant le pauvre William à son sort.
Cylian, le corps plaqué contre la porte essayait de contenir son fou rire quand il entendit ensuite la voie de Léa dans le couloir :
« William ! Tu pourrais t'habiller quand tu sors de ta chambre... Hey ! Arrête de me mettre plein de mousse dans les cheveux ! »
Le beau brun alla s'asseoir sur son lit en rigolant de plus belle quand une voix se fit entendre dans sa tête :
— Encore une de tes idées ! Vous êtes tarés les mecs !
— Non Léa, nous avons juste donné une bonne leçon à William, Sofian et moi. Histoire d'être réveillés plus tranquillement, sans les blagues de notre Will', la prochaine fois. Ceci dit, ça me fait tout bizarre de t'appeler par ton vrai nom et non plus par Mona Lisa.
Plus tard, à l'heure du repas, tout le monde mangeait en discutant de choses et d'autres, sauf... trois visages qui se concertaient, sourire en coin.
Cylian éclata même de rire, suivi de Léa quand Sofian sollicita William.
— Excuse moi William... tu peux me passer la mousse s'il te plaît ? Oh Pardon ! Je voulais dire le sel !
Visage blême de l'intéressé qui s'efforça de répondre avec un sourire exagéré du bout des lèvres.
Sofian affichait un air sérieux à présent, il avait une annonce à passer à ses amis.
— Bon, après le repas, Talion et Cylian rejoignez-moi devant la chapelle, je vous montrerai quelque chose de fabuleux...
A ce moment précis, Cylian regarda en direction de Valérian, ce dernier s'était arrêté de manger et regardait Sofian fixement, comme s'il lui reprochait quelque chose.
Floric à coté de lui, jouait avec un bout de pain et Talion discutait avec Cervantès sous l'œil intéressé d'Yliria.
C'était l'heure.
Ladite chapelle ne payait pas de mine quand Cylian se présenta devant elle.
Il l'avait déjà vu de loin et de près et à part quelques vitraux et un toit en coupole, l'édifice ne présentait aucune originalité.
Au détour d'un sentier, Cylian vit arriver Talion en compagnie de Sofian, tenant dans sa main un curieux objet. De plus près, L'éthéré aux longs cheveux bruns s'aperçu qu'il s'agissait d'une clé, la plus énorme qu'il ait jamais vu.
— Sofian, tu devrais la mettre sur un porte-clé, tu risques de la perdre par mégarde. Elle est tellement discrète !
Sofian gloussa :
— Allez, je suis votre guide pour l'après-midi, entrez !
Les portes en bois s'ouvrirent dans un grincement grave.
Cylian regarda alors Talion, ses yeux brillaient d'un éclat particulier, comme s'il ressentait une immense joie. Il lui lança un magnifique sourire :
— Et dire que j'attendais ce moment avec impatience, de découvrir ce lieu mais de le découvrir avec toi... Les monuments religieux me font un drôle d'effet. J'ai toujours l'impression que je vais me marier.
Quelques instants passèrent, Talion tendit son bras en direction de la main de Cylian, effleurant les doigts graciles du bel Adonis. Ceux-ci se recroquevillèrent sur la main de l'ange masqué, comme si un sentiment affectif leur avait intimé de le faire.
— Alors Faisons comme si nous allions nous marier, plaisanta Talion.
J'imagine qu'il y en a qui ont du le faire bien avant nous, tu imagines ? A la place où nous nous tenons, il y a des centaines d'années, d'autres éthérés ont foulé cet endroit, comme si cela symbolisait leur lieu de rassemblement.
Cylian éprouvait de la joie, le présage était bon. C'est main dans la main qu'il entra dans la chapelle avec Talion.
Sur le seuil, ils s'étaient à peine rendu compte de l'inscription gravée dans la pierre, trônant au dessus de l'entrée :
« COPERNIC-HEREDITARIUS »
Le spectacle qui s'offrait aux deux jeunes hommes les laissait sans voix. La nef qui s'étendait devant eux leur donnait l'illusion quelle était plus haute et plus vaste que l'aspect extérieur ne le laissait croire. Il régnait une certaine fraîcheur dans la chapelle, contrastant avec le climat brûlant de l'extérieur. Les après-midi d'été en Grèce étaient assez éprouvants, vidant les corps de leur eau et les bouches de leur salive.
Sur la clef de voûte, étaient reconnaissables les armes emblèmes des éthérés. Les vitraux représentaient des batailles antiques. Talion y contemplait des scènes de navires accostés en pleine mer par des êtres venus du ciel.
La coupole était également décorée de somptueuses peintures.
Certaines, les plus anciennes sans doute, représentaient les éthérés avec des ailes ce qui fit bien rire Cylian.
En ces lieux respirait la tranquillité pour celui qui était en quête de méditation.
L'atmosphère était étrange mais pas désagréable, des murs transpirait l'histoire des hommes qui les avaient cotoyés, ils relataient l'histoire des éthérés.
Cylian et Talion avaient l'impression de revivre une sorte de retour aux origines.
Sur la gauche de la nef, il y avait un espace vide, certainement qu'il devait y avoir eu un tableau jadis, puisqu'un écriteau était présent en dessous. On pouvait y lire : « Épreuve d'Icare ».
Le jeune homme masqué frissonna à l'idée de s'imaginer ce dont il était question.
Plus loin, Cylian écoutait patiemment Sofian dont la culture était intarissable sur l'art et l'architecture de ce lieu.
— Regarde Cylian, la chapelle est bâtie sur un ancien temple grec dédié à Apollon, on y voit encore les colonnades ioniques.
Pour mémoire : une colonne dorique est une colonne simple, sans fioriture, une colonne ionique présente des volutes ou des spirales à son sommet, enfin la plus récente, la colonne corinthienne est ornée de sculptures de feuilles d'acanthe.
Plus loin, nouvelle explication.
— Regarde ces fresques typiques. « Fresque » se dit en italien « affresco », littéralement « à frais », En fait les peintres réalisaient leurs fresques sur un enduit humide, de sorte que la peinture s'imprègne dans le mur, tu comprends ?
— Je crois... c'est magnifique !
Mais pas aussi magnifique que le corps de Talion, semi dévêtu, qu'il avait eu l'occasion d'admirer hier quand il s'était retrouvé dans la chambre du garçon en question pensa secrètement Cylian dont l'esprit vagabondait sur les magnifiques représentations d'éthérés ornant les murs.
Dans le chœur de l'église, un objet scintillant attira son attention.
En émergeant lors de son réveil, Cylian eut la désagréable sensation de sentir les effets de l'entraînement de Sofian sur ses muscles. Chacun d'eux lui signalait dans quel état de douleur il se trouvait.
Le jeune homme essaya de se lever. Outre les courbatures, ce fut au tour de sa peau de l'informer qu'une substance froide et humide coulait le long de son dos.
Sa main parcourut ses épaules, au bout de ses doigts s'accrochait une sorte de mousse blanche très parfumée.
— William ! Quel enfoiré ! Où est ma bombe de mousse à raser que je te fasse la même chose ?
En ouvrant la porte, Cylian parcourut l'étage en regardant dans tous les recoins avec juste sur lui un caleçon de nuit et la bombe de mousse.
Un son de pas bruyant dans les escaliers de plus en plus fort, lui indiquait qu'une personne venait à sa rencontre.
— William ? Où te caches-tu ? Tu ne m'échapperas pas ! C'était la voix de Sofian
Lorsque le français vit Sofian en colère, il éclata de rire tout son corps était maculé de mousse blanche.
— On dirait qu'il t'a eu aussi !
— Salut Cyl' ! Quoi ? Toi aussi ? Tourne-toi voir ? Oh le salaud ! Il t'en a mis plein le dos durant ton sommeil !
— Ne t'inquiètes pas... regarde ce que je tiens dans les mains, tu penses à la même chose que moi ?
— Et comment ! Je te le débusque et je l'immobilise, après c'est à toi de jouer. Et ne sois pas radin sur la mousse, tu lui mets le paquet !
— OK. Et si je me cachais à l'endroit où le couloir forme un coude, je t'attends là, si j'entends un cri, je sors de ma planque.
La voix des deux garçons diminuait d'intensité au fur et à mesure qu'ils échafaudaient leur vengeance.
Il ne manquait plus que le Renard anglais et la chasse à courre pouvait débuter.
Cylian se terra dans le recoin prévu à cet effet en attendant que Sofian lève le gibier.
Une minute... deux minutes passèrent dans le silence le plus complet à l'étage.
Quand tout à coup un cri déchira la quiétude de la maison :
— Non Sofian ! Lâche moi !
— Cylian ! Amène-toi, viens voir ce que j'ai capturé pour le petit dèj !
Le beau brun couru à toute vitesse vers l'endroit d'où provenaient les cris.
Il tomba sur William encore en caleçon qui se démenait comme un beau diable pour se libérer de Sofian. Le solide gaillard aux cheveux noirs était allongé sur le blondinet, bien décidé à rire à son tour.
— Oh Sof'! Joli prise ! Tu permets ? Il ne s'est pas rasé ce matin, je vais arranger ça...
— Cyl' aide-moi ! Pitié ! Tu vas pas faire ça à ton correspondant ? C'est Sofian qui en a eu l'idée, si tu es d'accord, je te propose un marché. On n'a qu'a s'allier contre lui !
William implorait son ami de le laisser partir en échange d'une autre proie.
— Dommage pour toi William mais je ne mange pas de ce pain-là. Si Sofian est l'instigateur de ce jeu, alors pourquoi est il couvert de mousse ?
— Euh...
Cylian commença à recouvrir les cheveux d'or d'une mousse blanche onctueuse...
— Arrête ! Nan ! Si tu me laisses tranquille, je te promets de faire tout ce que tu veux en échange !
Malheureusement pour lui, c'est le visage imperturbable que Cylian recouvrait de mousse le corps et les jambes du blondinet. Sofian veillait de son coté à ce que William ne puisse pas bouger d'un pouce, en contrepartie, celui là même gémissait d'une voix aiguë :
— Espèce de faux frère, petite bite !
— Ah oué ? Je te signale que tu n'es pas en position de râler, mais ça me fait penser qu'il y a un endroit que tu n'as pas rasé dernièrement...
A ce moment, Cylian se mit à fixer sans sourciller le jeune anglais avec un sourire si malicieux qu'il n'y avait pas d'autre manière que d'interpréter ce fameux sous-entendu.
— Enflure non ! Je ne veux pas !
— Sofian tiens le bien, il y a un calbut à virer !
William avait beau se tortiller comme un vers, Cylian agrippa l'élastique du seul vêtement que portait la malheureuse victime planquée au sol et le fit glisser le long des cuisses puis le jeta sur une des marches dans l'escalier, laissant le sexe de William se balancer au gré de ses gesticulations.
— En plus tu as la trique Will on dirait !
L'intéressé donna une réponse logique pour sa défense.
— C'est logique imbécile, si tu sentais deux beaux gosses en caleçon collés à toi tu réagirais comment ?
— Bonne réponse j'admets... répondit Cylian avec un petit sourire.
William serra les dents quand il sentit le contact froid au contact de son sexe et de son pubis garnis d'une touffe de poils blonds.
Les deux agresseurs se regardèrent et d'un accord commun par un acquiescement de tête, lâchèrent leur victime pour courir s'enfuir dans leurs chambres respectives, laissant le pauvre William à son sort.
Cylian, le corps plaqué contre la porte essayait de contenir son fou rire quand il entendit ensuite la voie de Léa dans le couloir :
« William ! Tu pourrais t'habiller quand tu sors de ta chambre... Hey ! Arrête de me mettre plein de mousse dans les cheveux ! »
Le beau brun alla s'asseoir sur son lit en rigolant de plus belle quand une voix se fit entendre dans sa tête :
— Encore une de tes idées ! Vous êtes tarés les mecs !
— Non Léa, nous avons juste donné une bonne leçon à William, Sofian et moi. Histoire d'être réveillés plus tranquillement, sans les blagues de notre Will', la prochaine fois. Ceci dit, ça me fait tout bizarre de t'appeler par ton vrai nom et non plus par Mona Lisa.
Plus tard, à l'heure du repas, tout le monde mangeait en discutant de choses et d'autres, sauf... trois visages qui se concertaient, sourire en coin.
Cylian éclata même de rire, suivi de Léa quand Sofian sollicita William.
— Excuse moi William... tu peux me passer la mousse s'il te plaît ? Oh Pardon ! Je voulais dire le sel !
Visage blême de l'intéressé qui s'efforça de répondre avec un sourire exagéré du bout des lèvres.
Sofian affichait un air sérieux à présent, il avait une annonce à passer à ses amis.
— Bon, après le repas, Talion et Cylian rejoignez-moi devant la chapelle, je vous montrerai quelque chose de fabuleux...
A ce moment précis, Cylian regarda en direction de Valérian, ce dernier s'était arrêté de manger et regardait Sofian fixement, comme s'il lui reprochait quelque chose.
Floric à coté de lui, jouait avec un bout de pain et Talion discutait avec Cervantès sous l'œil intéressé d'Yliria.
C'était l'heure.
Ladite chapelle ne payait pas de mine quand Cylian se présenta devant elle.
Il l'avait déjà vu de loin et de près et à part quelques vitraux et un toit en coupole, l'édifice ne présentait aucune originalité.
Au détour d'un sentier, Cylian vit arriver Talion en compagnie de Sofian, tenant dans sa main un curieux objet. De plus près, L'éthéré aux longs cheveux bruns s'aperçu qu'il s'agissait d'une clé, la plus énorme qu'il ait jamais vu.
— Sofian, tu devrais la mettre sur un porte-clé, tu risques de la perdre par mégarde. Elle est tellement discrète !
Sofian gloussa :
— Allez, je suis votre guide pour l'après-midi, entrez !
Les portes en bois s'ouvrirent dans un grincement grave.
Cylian regarda alors Talion, ses yeux brillaient d'un éclat particulier, comme s'il ressentait une immense joie. Il lui lança un magnifique sourire :
— Et dire que j'attendais ce moment avec impatience, de découvrir ce lieu mais de le découvrir avec toi... Les monuments religieux me font un drôle d'effet. J'ai toujours l'impression que je vais me marier.
Quelques instants passèrent, Talion tendit son bras en direction de la main de Cylian, effleurant les doigts graciles du bel Adonis. Ceux-ci se recroquevillèrent sur la main de l'ange masqué, comme si un sentiment affectif leur avait intimé de le faire.
— Alors Faisons comme si nous allions nous marier, plaisanta Talion.
J'imagine qu'il y en a qui ont du le faire bien avant nous, tu imagines ? A la place où nous nous tenons, il y a des centaines d'années, d'autres éthérés ont foulé cet endroit, comme si cela symbolisait leur lieu de rassemblement.
Cylian éprouvait de la joie, le présage était bon. C'est main dans la main qu'il entra dans la chapelle avec Talion.
Sur le seuil, ils s'étaient à peine rendu compte de l'inscription gravée dans la pierre, trônant au dessus de l'entrée :
« COPERNIC-HEREDITARIUS »
Le spectacle qui s'offrait aux deux jeunes hommes les laissait sans voix. La nef qui s'étendait devant eux leur donnait l'illusion quelle était plus haute et plus vaste que l'aspect extérieur ne le laissait croire. Il régnait une certaine fraîcheur dans la chapelle, contrastant avec le climat brûlant de l'extérieur. Les après-midi d'été en Grèce étaient assez éprouvants, vidant les corps de leur eau et les bouches de leur salive.
Sur la clef de voûte, étaient reconnaissables les armes emblèmes des éthérés. Les vitraux représentaient des batailles antiques. Talion y contemplait des scènes de navires accostés en pleine mer par des êtres venus du ciel.
La coupole était également décorée de somptueuses peintures.
Certaines, les plus anciennes sans doute, représentaient les éthérés avec des ailes ce qui fit bien rire Cylian.
En ces lieux respirait la tranquillité pour celui qui était en quête de méditation.
L'atmosphère était étrange mais pas désagréable, des murs transpirait l'histoire des hommes qui les avaient cotoyés, ils relataient l'histoire des éthérés.
Cylian et Talion avaient l'impression de revivre une sorte de retour aux origines.
Sur la gauche de la nef, il y avait un espace vide, certainement qu'il devait y avoir eu un tableau jadis, puisqu'un écriteau était présent en dessous. On pouvait y lire : « Épreuve d'Icare ».
Le jeune homme masqué frissonna à l'idée de s'imaginer ce dont il était question.
Plus loin, Cylian écoutait patiemment Sofian dont la culture était intarissable sur l'art et l'architecture de ce lieu.
— Regarde Cylian, la chapelle est bâtie sur un ancien temple grec dédié à Apollon, on y voit encore les colonnades ioniques.
Pour mémoire : une colonne dorique est une colonne simple, sans fioriture, une colonne ionique présente des volutes ou des spirales à son sommet, enfin la plus récente, la colonne corinthienne est ornée de sculptures de feuilles d'acanthe.
Plus loin, nouvelle explication.
— Regarde ces fresques typiques. « Fresque » se dit en italien « affresco », littéralement « à frais », En fait les peintres réalisaient leurs fresques sur un enduit humide, de sorte que la peinture s'imprègne dans le mur, tu comprends ?
— Je crois... c'est magnifique !
Mais pas aussi magnifique que le corps de Talion, semi dévêtu, qu'il avait eu l'occasion d'admirer hier quand il s'était retrouvé dans la chambre du garçon en question pensa secrètement Cylian dont l'esprit vagabondait sur les magnifiques représentations d'éthérés ornant les murs.
Dans le chœur de l'église, un objet scintillant attira son attention.