07-05-2025, 10:30 AM
Cylian, en effet, ne s'attendait pas à un tel choc. La douce vibration rémanente, semblable au son grave du moteur d'une grosse cylindrée à l'arrêt, se transforma en un bruit assourdissant. Un nuage de sable s'envola tout autour de lui, les pierres alentours s'élevèrent du sol et se désagrégèrent en mille morceaux, puis l'éthéré fut projeté à quelques mètres de l'endroit où il se trouvait, après un fantastique salto.
Il resta quelques secondes au sol... groggy.
Se relevant péniblement, il eut du mal à retrouver son souffle.
— Mon pouvoir... il... il m'étouffe ! Je le sens envahir mes veines ! Il me ronge de l'intérieur ! grimaça l'éthéré.
Tournant la tête à la recherche du blondinet, il l'aperçut juste à côté de lui, imperturbable, si ce n'est ses iris qui brillaient à présent d'un éclat orangé.
— Tu devrais voir tes yeux ! s'exclama alors celui-ci. Ils n'ont jamais été aussi rouges je parie ! Alors, que ressens-tu ?
— Floric... Qu'est-ce que tu m'as fait ? Je ne me contrôle plus !
— Ne t'inquiètes pas, ça va passer... J'adore observer les gens dont le pouvoir se manifeste pour la première fois à pleine puissance ! jubila-t-il. Cela varie selon les personnes, en fonction de leur dons.
Alors, ça fait quoi d'avoir le pouvoir absolu ? Tu devrais à nouveau réussir à maîtriser tes ondes anti-gravitationnelles maintenant...
— Le pouvoir absolu ? J'ai l'impression que c'est comme si je venais de découvrir mon pouvoir...
— Allez, je t'expliquerai tout ça là-haut... Envolons-nous !
A peine Cylian eut enlacé Floric qu'ils se retrouvèrent en quelques secondes à plusieurs dizaines de mètres dans les airs.
— Put... c'est pas possible ! Je ne me suis jamais déplacé aussi vite !
Comme... Comme Cervantès tout à l'heure durant le combat !
Pendant qu'ils voltigeaient dans l'éther, le jeune angelot lui souriait toujours, ses cheveux folâtrant au gré du vent.
— Tu commences à deviner mon pouvoir ? Ce matin en effet, lors du combat, mon attention était concentrée sur « mon père »...
Je suis l'inverse de ceux qu'on appelle les « inhibiteurs », dont la présence annihile toute forme de pouvoir autour d'eux. Je suis en quelque sorte un « amplificateur » ou un « catalyseur » si tu préfères.
— Je vois... alors ton don consiste à amplifier au maximum les pouvoirs des autres ?
— Exact ! Mais imagines le danger que cela représente. Un psychique de type C pourrait en ma présence diriger par l'esprit les habitants de toute une ville ! Il se constituerait facilement une armée de fanatiques, obéissant sans sourciller à ses moindres désirs.
— L'arme secrète des éthérés... je comprends les paroles de William à présent !
— Je suis orphelin. Cervantès m'a recueilli lorsque je n'étais qu'un bébé et il ne regrette pas de s'être occupé de moi. Bien sûr, c'est réciproque. Je suis pour ainsi dire le frère adoptif de Sofian.
Ensuite, j'ai connu Valerian. Sous ses airs un peu rustres, c'est quelqu'un d'admirable, sauf qu'il ne le montre pas.
— Revenons à mon pouvoir. Il s'est amplifié grâce à toi ? Je suis donc super-Cylian là, en quelque sorte ?
— Un peu, oui ! gloussa Floric. Vas-y, amuse-toi ! Pousse tes performances au maximum ! Je m'accrocherai: j'ai l'habitude avec Valerian !
— Ok... fais attention, ça va secouer !
Le paysage commença alors à défiler tout autour d'eux à grande vitesse, tel un film en accéléré.
Jamais Cylian ne s'était senti aussi bien.
Après quelques figures acrobatiques, ils décidèrent de rentrer au camp.
Sur le chemin du retour, l'horizon s'obscurcit. Un orage se préparait, les nuages changeaient de formes, grossissant démesurément comme pour protéger le ciel de l'arrivée de ces deux intrus qui pénétraient dans le domaine réservé aux Dieux.
Cylian s'immobilisa soudainement, sans remarquer que sa main serrait la taille du jeune garçon à lui faire mal.
Comme une seconde nature pour le prévenir du danger, l'éthéré avait appris à sentir l'humidité dans l'air. C'est avec une frayeur non dissimulée qu'il vit au loin les premiers éclairs.
Son ennemie mortelle tant redoutée se rapprochait impitoyablement, sous forme d'ondée prête à lancer ses milliers de gouttelettes d'eau contre lui. Son avancée était rapide...
Une peur incontrôlée se lisait sur le visage de Cylian, sa voix était déformée par sa plus grande terreur: l'épreuve d'Icare.
— Il faut qu'on atterrisse Floric ! C'est un cas de force majeure ! Sinon nous allons mourir !
— Ne crains rien... répondit le blondinet, impassible.
— Tu ne comprends pas ! Je vais bientôt être en contact avec ma limitation !
— Et alors ? Tu es super-Cylian non ?
N'écoutant plus les remarques de son ami, le jeune homme plongea, descendant en trombe au plus près du sol, cherchant à tout prix à regagner un abri avant qu'il ne soit trop tard...
Sur le point d'y parvenir, il crut avoir finalement échappé à l'orage quand un frisson glacial lui parcourut l'échine: des gouttes de pluie s'étaient écrasées contre sa joue.
« C'est la fin... » pensa-t-il, « on va s'écraser ».
Cylian ferma les yeux tout en serrant Floric fort contre lui pour le protéger... c'était la seule chose à faire... protéger coûte que coûte ce petit corps chaud qui se trouvait entre ses bras.
La pluie léchait maintenant son corps impuissant, s'introduisant jusque dans ses vêtements.
Les souvenirs de l'éthéré défilèrent à toute vitesse dans sa tête... son amour, ses parents, ses amis...
Quand ses paupières se soulevèrent pour voir une dernière fois le monde, il n'en crut pas ses yeux. Il était trempé... mais il volait toujours !
Il comprit alors ce qui se passait... Aussi incroyable que cela puisse paraître, le pouvoir absolu que lui conférait Floric neutralisait AUSSI sa limitation.
Décidément, ce jeune garçon à l'apparence si frêle ne cessait de l'étonner.
Cela faisait tout drôle à Cylian de voler sous la pluie, c'était la première fois...
Bientôt la plage du camp se trouva devant eux, c'est là qu'ils atterrirent.
Il resta quelques secondes au sol... groggy.
Se relevant péniblement, il eut du mal à retrouver son souffle.
— Mon pouvoir... il... il m'étouffe ! Je le sens envahir mes veines ! Il me ronge de l'intérieur ! grimaça l'éthéré.
Tournant la tête à la recherche du blondinet, il l'aperçut juste à côté de lui, imperturbable, si ce n'est ses iris qui brillaient à présent d'un éclat orangé.
— Tu devrais voir tes yeux ! s'exclama alors celui-ci. Ils n'ont jamais été aussi rouges je parie ! Alors, que ressens-tu ?
— Floric... Qu'est-ce que tu m'as fait ? Je ne me contrôle plus !
— Ne t'inquiètes pas, ça va passer... J'adore observer les gens dont le pouvoir se manifeste pour la première fois à pleine puissance ! jubila-t-il. Cela varie selon les personnes, en fonction de leur dons.
Alors, ça fait quoi d'avoir le pouvoir absolu ? Tu devrais à nouveau réussir à maîtriser tes ondes anti-gravitationnelles maintenant...
— Le pouvoir absolu ? J'ai l'impression que c'est comme si je venais de découvrir mon pouvoir...
— Allez, je t'expliquerai tout ça là-haut... Envolons-nous !
A peine Cylian eut enlacé Floric qu'ils se retrouvèrent en quelques secondes à plusieurs dizaines de mètres dans les airs.
— Put... c'est pas possible ! Je ne me suis jamais déplacé aussi vite !
Comme... Comme Cervantès tout à l'heure durant le combat !
Pendant qu'ils voltigeaient dans l'éther, le jeune angelot lui souriait toujours, ses cheveux folâtrant au gré du vent.
— Tu commences à deviner mon pouvoir ? Ce matin en effet, lors du combat, mon attention était concentrée sur « mon père »...
Je suis l'inverse de ceux qu'on appelle les « inhibiteurs », dont la présence annihile toute forme de pouvoir autour d'eux. Je suis en quelque sorte un « amplificateur » ou un « catalyseur » si tu préfères.
— Je vois... alors ton don consiste à amplifier au maximum les pouvoirs des autres ?
— Exact ! Mais imagines le danger que cela représente. Un psychique de type C pourrait en ma présence diriger par l'esprit les habitants de toute une ville ! Il se constituerait facilement une armée de fanatiques, obéissant sans sourciller à ses moindres désirs.
— L'arme secrète des éthérés... je comprends les paroles de William à présent !
— Je suis orphelin. Cervantès m'a recueilli lorsque je n'étais qu'un bébé et il ne regrette pas de s'être occupé de moi. Bien sûr, c'est réciproque. Je suis pour ainsi dire le frère adoptif de Sofian.
Ensuite, j'ai connu Valerian. Sous ses airs un peu rustres, c'est quelqu'un d'admirable, sauf qu'il ne le montre pas.
— Revenons à mon pouvoir. Il s'est amplifié grâce à toi ? Je suis donc super-Cylian là, en quelque sorte ?
— Un peu, oui ! gloussa Floric. Vas-y, amuse-toi ! Pousse tes performances au maximum ! Je m'accrocherai: j'ai l'habitude avec Valerian !
— Ok... fais attention, ça va secouer !
Le paysage commença alors à défiler tout autour d'eux à grande vitesse, tel un film en accéléré.
Jamais Cylian ne s'était senti aussi bien.
Après quelques figures acrobatiques, ils décidèrent de rentrer au camp.
Sur le chemin du retour, l'horizon s'obscurcit. Un orage se préparait, les nuages changeaient de formes, grossissant démesurément comme pour protéger le ciel de l'arrivée de ces deux intrus qui pénétraient dans le domaine réservé aux Dieux.
Cylian s'immobilisa soudainement, sans remarquer que sa main serrait la taille du jeune garçon à lui faire mal.
Comme une seconde nature pour le prévenir du danger, l'éthéré avait appris à sentir l'humidité dans l'air. C'est avec une frayeur non dissimulée qu'il vit au loin les premiers éclairs.
Son ennemie mortelle tant redoutée se rapprochait impitoyablement, sous forme d'ondée prête à lancer ses milliers de gouttelettes d'eau contre lui. Son avancée était rapide...
Une peur incontrôlée se lisait sur le visage de Cylian, sa voix était déformée par sa plus grande terreur: l'épreuve d'Icare.
— Il faut qu'on atterrisse Floric ! C'est un cas de force majeure ! Sinon nous allons mourir !
— Ne crains rien... répondit le blondinet, impassible.
— Tu ne comprends pas ! Je vais bientôt être en contact avec ma limitation !
— Et alors ? Tu es super-Cylian non ?
N'écoutant plus les remarques de son ami, le jeune homme plongea, descendant en trombe au plus près du sol, cherchant à tout prix à regagner un abri avant qu'il ne soit trop tard...
Sur le point d'y parvenir, il crut avoir finalement échappé à l'orage quand un frisson glacial lui parcourut l'échine: des gouttes de pluie s'étaient écrasées contre sa joue.
« C'est la fin... » pensa-t-il, « on va s'écraser ».
Cylian ferma les yeux tout en serrant Floric fort contre lui pour le protéger... c'était la seule chose à faire... protéger coûte que coûte ce petit corps chaud qui se trouvait entre ses bras.
La pluie léchait maintenant son corps impuissant, s'introduisant jusque dans ses vêtements.
Les souvenirs de l'éthéré défilèrent à toute vitesse dans sa tête... son amour, ses parents, ses amis...
Quand ses paupières se soulevèrent pour voir une dernière fois le monde, il n'en crut pas ses yeux. Il était trempé... mais il volait toujours !
Il comprit alors ce qui se passait... Aussi incroyable que cela puisse paraître, le pouvoir absolu que lui conférait Floric neutralisait AUSSI sa limitation.
Décidément, ce jeune garçon à l'apparence si frêle ne cessait de l'étonner.
Cela faisait tout drôle à Cylian de voler sous la pluie, c'était la première fois...
Bientôt la plage du camp se trouva devant eux, c'est là qu'ils atterrirent.