23-04-2025, 12:44 PM
— Attendez-moi, demanda Sofian, je reviens dans une minute ! Ils sont enfin rentrés !
Tout excité à l'idée de revoir ses deux amis, il courut vers l'un d'eux qui se redressait après son atterrissage spectaculaire et qui était vêtu d'une large tunique noire dont la cape caressait l'herbe à ses pieds.
L'éthéré était sanglé de multiples ceintures argentées et arborait un casque dont la morphologie semblait très différente des autres tenues habituelles.
L'éclaireur noir prit la parole alors que Sofian lui serrait chaleureusement la main.
— Sofian, comme nous le pensions, la situation se complique en Asie mineure. Je comprends maintenant pourquoi les psychiques nous ont laissé l'opportunité d'intervenir à leur place dans ce conflit armé entre les différents peuples de la région. Nous devions assurer la protection des civils avec l'appui des forces des nations unies, mais nous soupçonnons quelques groupuscules sous influence psychique de mettre la pagaille afin de faire échouer les espoirs de paix qui pourraient s'établir dans cette zone !
— Talion, ce que tu dis est grave, mon père doit être mis au courant de la situation. Mais quel intérêt les psychiques auraient-ils à voir s'échouer les négociations de paix ?
Le deuxième éclaireur vint alors se joindre au groupe en enlevant délicatement son heaume. Des longs cheveux bruns vinrent alors recouvrir les épaules de la jeune femme.
Cylian, qui suivait la scène de loin, reconnut immédiatement celle qui l'avait aidé aux côtés de Sofian autrefois. Il s'agissait bien d'Yliria. Son large front fuyant et ses yeux sévères lui donnaient toujours cette impression de sagesse et d'austérité qu'elle dégageait déjà lors de leur première rencontre.
Saluant Sofian, Yliria prit la parole pour appuyer les dires de son compagnon:
— Sofian, c'est pourtant simple. Le but du corps Psy est de faire échouer les négociations, ce qui revient à nous décrédibiliser aux yeux de la Guilde. En voyant que nous sommes incapables de maîtriser la situation, la nomination de Cervantès à la tête de la Guilde est sérieusement compromise. Tout ceci au profit des représentants du corps Psy.
— En effet... Talion, quel est ton sentiment sur la question ? Talion, tu m'écoutes ?
Une impression étrange envahit Cylian alors qu'il tendait l'oreille pour saisir quelques bribes de la conversation des trois éthérés. Il lui semblait que cet éclaireur, ce... Talion comme ils l'appelaient, n'arrêtait pas de le fixer du regard à travers son masque. Il n'en était pas sûr mais en le voyant immobile, la tête tournée dans sa direction, il en aurait mit sa main au feu.
— Cyl' ? Tu as l'air bizarre tout à coup... s'inquiéta William, tandis que quelques mètres plus loin, Sofian s'enquérait de son ami.
— Talion ? Tu vas bien ?
— Qui est-ce, William ? souffla Cylian.
— Oh... tu parles de Talion ? supposa l'anglais, trépignant joyeusement sur place à l'idée de lui présenter les autres membres du groupe.
Ce magnifique éthéré au corps musclé est un exemple pour nous tous. Son courage, sa franchise et sa gentillesse font que si tu sympathise avec lui, tu ne le regretteras pas. Il t'appuiera en toute circonstance.
Talion et Yliria sont inséparables, je me demande d'ailleurs s'il n'existe pas un amour fort entre ces deux-là...
Enfin... personne ne le sait. Talion est un personnage ravagé par le chagrin jusque dans sa chair, il reste très énigmatique pour nous tous qui ne le connaissons seulement que depuis quelques mois.
A quelques mètres, la discussion semblait se terminer...
— Je me sens fatigué tout à coup Sofian, je dois vous laisser. Ne m'attendez pas pour le dîner.
— Comme tu veux Talion, dans ce cas, je laisse à Yliria le soin de faire son rapport à mon père.
Sofian conduisit Cylian à l'intérieur de la grande bâtisse qui devait avoir été construite depuis peu, à en juger l'état des murs.
Sa chambre était vaste et richement meublée d'un mobilier acajou du plus bel effet.
Il n'avait guère le temps de ranger ses affaires et de faire un brin de toilette avant le repas du soir. Tant pis. Cylian se dit que la journée avait été chaude et que la soirée le serait tout autant, alors à quoi bon se rafraîchir ?
Ce faisant, le rapide état des lieux fini, c'est avec satisfaction que le jeune homme se jeta sur son lit, l'esprit partagé entre la beauté du visage de Floric et le mystère entourant l'éthéré masqué entre-aperçu il y a quelques instants.
Après un moment de réflexion, le visage de Floric s'imposa dans son esprit, chassant celui de Talion. Quant au souvenir de Mona Lisa... il était déjà oublié ! Qui lui voudrait du mal ici ?
En se couchant sur le dos, les bras derrière la tête, il constata qu'il ne pouvait déloger de ses pensées l'image du charmant sourire que le blondinet lui avait adressé à son arrivée.
L'éthéré opta donc de se relever, afin d'ouvrir la fenêtre pour renouveler l'air de la pièce et par la même occasion, pour chasser la fixation qu'il faisait sur Floric.
Il se concentra sur le paysage. La mer n'était qu'à quelques mètres en contrebas et, plus loin, se dressait une chapelle assez imposante.
C'est William qui mit fin à sa rêverie en frappant à sa porte:
— Tu viens ? On va manger !
— Oui, j'arrive !
Sur la terrasse, le jeune français salua Yliria, n'ayant pas eu l'occasion de le faire à son arrivée. Le dîner se déroula calmement.
La tablée se composait de Cylian au milieu, William et Sofian placés de part et d'autre de lui, avec à une extrémité Yliria et Léa, Floric et Valerian se trouvant à l'autre bout.
Cylian demanda tout bas à Sofian:
— Mais pourquoi avoir choisi Zante pour s'installer ?
— C'est que vois-tu, depuis des siècles, l'île de Zante abrite une relique dont la garde nous a été confiée. Ce qui est logique, étant donné que ce sont les anciens éthérés qui l'ont fabriquée. C'est donc à nous que revient la responsabilité d'assurer sa protection.
— Est-ce le trésor de Copernic dont on m'a parlé ?
— Oui, mais ça, c'est le nom que les personnes du continent lui donnent. En fait, c'est plus un objet symbolique d'une grande valeur historique qu'un trésor à proprement parler. Mais nous t'emmènerons le voir plus tard.
Yliria prit la parole à son tour.
— En attendant Cylian, je te propose de commencer ton entraînement au saar dans le dojo demain matin, après une bonne nuit de sommeil, si tu es d'accord bien sûr.
Cylian se rappelait avoir vu ce nom dans « le livre des pouvoirs », il faisait allusion à une sorte d'arme blanche, de bâton de combat plus précisément.
— Je prends Cylian comme adversaire ! décida Valerian.
— Patience Val', laisse Cylian se familiariser d'abord avec cette technique de combat, toi tu ferais mieux de te parfaire en cours de langage éthérien ! lui répondit Sofian d'un calme olympien.
Cylian, saches qu'ici nous nous entraînons sur le vol, le langage et le maniement des armes... tu t'y feras très vite, n'aie crainte.
— Et les cours de langues, c'est pour quand ? gloussa William.
— Moi je veux bien essayer tout de suite ! rétorqua Floric avant de soupirer puis de prendre un air grognon.
Vous n'êtes vraiment pas marrants, vous ne vous occupez que de votre entraînement en tant qu'éthérés et personne ne me propose jamais rien à moi !
Un long silence suivit les paroles du jeune Apollon. Ses petites lèvres se retroussèrent alors délicatement pour former une moue boudeuse et des étincelles de rébellion et de défi pétillèrent au fond de ses yeux... Floric aurait pu faire chavirer n'importe quel cœur et Cylian sentait justement le sien battre à tout rompre de le voir ainsi contester ses amis.
Le petit protégé de Cervantès devait se sentir un peu mis à l'écart par les autres, car il était un des seuls à ne pas avoir le pouvoir de voler. Cylian eut un élan de compassion vis-à-vis de lui et c'est en toute amitié qu'il se proposa pour lui apporter du réconfort.
Le beau brun rompit donc le silence en lui répondant:
— Si tu veux, j'ai apporté ma guitare, je pourrais t'enseigner quelques morceaux, à défaut de cours de langues !
— Oh génial ! Merci Cylian ! Tu es trop cool ! Heureusement que tu es venu, je me suis trouvé un nouveau pote, ça change de voir arriver de nouvelles têtes qui ne parlent pas à longueur de temps de combats ou de stratégie de guerre.
Le moineau blond piaffait de bonheur, il quitta sa chaise et courut à l'autre bout de la table pour s'écrouler sur l'épaule de Cylian, qui ne l'ayant pas vu arriver, s'étrangla presque avec sa fourchette.
— Alors dis-moi... On commence quand ?
De le voir ainsi, les yeux brillants, Cylian riait au fond de lui-même. Ce petit gars ne devait pas souvent avoir l'occasion de trouver un ami avec qui s'amuser.
A sautiller comme ça devant lui, Floric lui faisait penser à Kevin, le frère de Ton. Le même air malicieux, mais la stature en moins.
— On commence dès maintenant ! rétorqua Yliria, Floric, tu montes sur la table et tu nous joue un morceau de guitare !
Non, sérieusement, il est tard, arrête d'embêter notre invité, tu prends un dessert et tu quittes la table s'il te plaît.
Floric ne demanda pas son reste et détala en direction de la maison.
En guise d'au revoir, il adressa un sourire de remerciement à Cylian, qui s'amusa de voir les pommettes du blondinet rouges à éclater.
Le repas fini, l'éthéré battit en retraite vers la bâtisse, sans demander son reste. La fatigue commençait à peser lourdement sur ses paupières.
En haut de l'immense escalier, le couloir se prolongeait jusqu'à une double porte.
Quelqu'un l'avait ouverte depuis peu, étant donné qu'avant le repas, lorsque Cylian était descendu manger, celle-ci était fermée.
En s'approchant, il remarqua par l'entrebâillement de la porte un balcon qui dominait la vue à l'arrière de la maison.
Une douce stridulation s'était invitée à l'intérieur des murs. Profitant de la fraîcheur du soir, les cigales entonnaient leur chant d'amour.
Cylian s'avança à pas feutrés sur le balcon. Le spectacle qu'il y découvrit força son admiration. La nuit était constellée de milliers d'étoiles... En clé de voûte, la voie lactée répandait son voile laiteux et... un souffle étouffé, comme un sanglot, parvint aux oreilles de Cylian.
Il n'était pas seul...
C'est alors qu'une ombre se détacha de l'obscurité à l'autre bout du vaste espace, tout près de la balustrade. Le jeune homme remarqua ensuite la longue cape que la nuit semblait absorber... Aucun doute, il ne pouvait s'agir que de cet éthéré vêtu de la combinaison noire, celui qu'il avait aperçu cet après-midi.
Quand celui-ci se retourna, Cylian remarqua que des serpents d'argent ondulaient sur son masque à la clarté lunaire.
Talion pleurait.
Tout excité à l'idée de revoir ses deux amis, il courut vers l'un d'eux qui se redressait après son atterrissage spectaculaire et qui était vêtu d'une large tunique noire dont la cape caressait l'herbe à ses pieds.
L'éthéré était sanglé de multiples ceintures argentées et arborait un casque dont la morphologie semblait très différente des autres tenues habituelles.
L'éclaireur noir prit la parole alors que Sofian lui serrait chaleureusement la main.
— Sofian, comme nous le pensions, la situation se complique en Asie mineure. Je comprends maintenant pourquoi les psychiques nous ont laissé l'opportunité d'intervenir à leur place dans ce conflit armé entre les différents peuples de la région. Nous devions assurer la protection des civils avec l'appui des forces des nations unies, mais nous soupçonnons quelques groupuscules sous influence psychique de mettre la pagaille afin de faire échouer les espoirs de paix qui pourraient s'établir dans cette zone !
— Talion, ce que tu dis est grave, mon père doit être mis au courant de la situation. Mais quel intérêt les psychiques auraient-ils à voir s'échouer les négociations de paix ?
Le deuxième éclaireur vint alors se joindre au groupe en enlevant délicatement son heaume. Des longs cheveux bruns vinrent alors recouvrir les épaules de la jeune femme.
Cylian, qui suivait la scène de loin, reconnut immédiatement celle qui l'avait aidé aux côtés de Sofian autrefois. Il s'agissait bien d'Yliria. Son large front fuyant et ses yeux sévères lui donnaient toujours cette impression de sagesse et d'austérité qu'elle dégageait déjà lors de leur première rencontre.
Saluant Sofian, Yliria prit la parole pour appuyer les dires de son compagnon:
— Sofian, c'est pourtant simple. Le but du corps Psy est de faire échouer les négociations, ce qui revient à nous décrédibiliser aux yeux de la Guilde. En voyant que nous sommes incapables de maîtriser la situation, la nomination de Cervantès à la tête de la Guilde est sérieusement compromise. Tout ceci au profit des représentants du corps Psy.
— En effet... Talion, quel est ton sentiment sur la question ? Talion, tu m'écoutes ?
Une impression étrange envahit Cylian alors qu'il tendait l'oreille pour saisir quelques bribes de la conversation des trois éthérés. Il lui semblait que cet éclaireur, ce... Talion comme ils l'appelaient, n'arrêtait pas de le fixer du regard à travers son masque. Il n'en était pas sûr mais en le voyant immobile, la tête tournée dans sa direction, il en aurait mit sa main au feu.
— Cyl' ? Tu as l'air bizarre tout à coup... s'inquiéta William, tandis que quelques mètres plus loin, Sofian s'enquérait de son ami.
— Talion ? Tu vas bien ?
— Qui est-ce, William ? souffla Cylian.
— Oh... tu parles de Talion ? supposa l'anglais, trépignant joyeusement sur place à l'idée de lui présenter les autres membres du groupe.
Ce magnifique éthéré au corps musclé est un exemple pour nous tous. Son courage, sa franchise et sa gentillesse font que si tu sympathise avec lui, tu ne le regretteras pas. Il t'appuiera en toute circonstance.
Talion et Yliria sont inséparables, je me demande d'ailleurs s'il n'existe pas un amour fort entre ces deux-là...
Enfin... personne ne le sait. Talion est un personnage ravagé par le chagrin jusque dans sa chair, il reste très énigmatique pour nous tous qui ne le connaissons seulement que depuis quelques mois.
A quelques mètres, la discussion semblait se terminer...
— Je me sens fatigué tout à coup Sofian, je dois vous laisser. Ne m'attendez pas pour le dîner.
— Comme tu veux Talion, dans ce cas, je laisse à Yliria le soin de faire son rapport à mon père.
Sofian conduisit Cylian à l'intérieur de la grande bâtisse qui devait avoir été construite depuis peu, à en juger l'état des murs.
Sa chambre était vaste et richement meublée d'un mobilier acajou du plus bel effet.
Il n'avait guère le temps de ranger ses affaires et de faire un brin de toilette avant le repas du soir. Tant pis. Cylian se dit que la journée avait été chaude et que la soirée le serait tout autant, alors à quoi bon se rafraîchir ?
Ce faisant, le rapide état des lieux fini, c'est avec satisfaction que le jeune homme se jeta sur son lit, l'esprit partagé entre la beauté du visage de Floric et le mystère entourant l'éthéré masqué entre-aperçu il y a quelques instants.
Après un moment de réflexion, le visage de Floric s'imposa dans son esprit, chassant celui de Talion. Quant au souvenir de Mona Lisa... il était déjà oublié ! Qui lui voudrait du mal ici ?
En se couchant sur le dos, les bras derrière la tête, il constata qu'il ne pouvait déloger de ses pensées l'image du charmant sourire que le blondinet lui avait adressé à son arrivée.
L'éthéré opta donc de se relever, afin d'ouvrir la fenêtre pour renouveler l'air de la pièce et par la même occasion, pour chasser la fixation qu'il faisait sur Floric.
Il se concentra sur le paysage. La mer n'était qu'à quelques mètres en contrebas et, plus loin, se dressait une chapelle assez imposante.
C'est William qui mit fin à sa rêverie en frappant à sa porte:
— Tu viens ? On va manger !
— Oui, j'arrive !
Sur la terrasse, le jeune français salua Yliria, n'ayant pas eu l'occasion de le faire à son arrivée. Le dîner se déroula calmement.
La tablée se composait de Cylian au milieu, William et Sofian placés de part et d'autre de lui, avec à une extrémité Yliria et Léa, Floric et Valerian se trouvant à l'autre bout.
Cylian demanda tout bas à Sofian:
— Mais pourquoi avoir choisi Zante pour s'installer ?
— C'est que vois-tu, depuis des siècles, l'île de Zante abrite une relique dont la garde nous a été confiée. Ce qui est logique, étant donné que ce sont les anciens éthérés qui l'ont fabriquée. C'est donc à nous que revient la responsabilité d'assurer sa protection.
— Est-ce le trésor de Copernic dont on m'a parlé ?
— Oui, mais ça, c'est le nom que les personnes du continent lui donnent. En fait, c'est plus un objet symbolique d'une grande valeur historique qu'un trésor à proprement parler. Mais nous t'emmènerons le voir plus tard.
Yliria prit la parole à son tour.
— En attendant Cylian, je te propose de commencer ton entraînement au saar dans le dojo demain matin, après une bonne nuit de sommeil, si tu es d'accord bien sûr.
Cylian se rappelait avoir vu ce nom dans « le livre des pouvoirs », il faisait allusion à une sorte d'arme blanche, de bâton de combat plus précisément.
— Je prends Cylian comme adversaire ! décida Valerian.
— Patience Val', laisse Cylian se familiariser d'abord avec cette technique de combat, toi tu ferais mieux de te parfaire en cours de langage éthérien ! lui répondit Sofian d'un calme olympien.
Cylian, saches qu'ici nous nous entraînons sur le vol, le langage et le maniement des armes... tu t'y feras très vite, n'aie crainte.
— Et les cours de langues, c'est pour quand ? gloussa William.
— Moi je veux bien essayer tout de suite ! rétorqua Floric avant de soupirer puis de prendre un air grognon.
Vous n'êtes vraiment pas marrants, vous ne vous occupez que de votre entraînement en tant qu'éthérés et personne ne me propose jamais rien à moi !
Un long silence suivit les paroles du jeune Apollon. Ses petites lèvres se retroussèrent alors délicatement pour former une moue boudeuse et des étincelles de rébellion et de défi pétillèrent au fond de ses yeux... Floric aurait pu faire chavirer n'importe quel cœur et Cylian sentait justement le sien battre à tout rompre de le voir ainsi contester ses amis.
Le petit protégé de Cervantès devait se sentir un peu mis à l'écart par les autres, car il était un des seuls à ne pas avoir le pouvoir de voler. Cylian eut un élan de compassion vis-à-vis de lui et c'est en toute amitié qu'il se proposa pour lui apporter du réconfort.
Le beau brun rompit donc le silence en lui répondant:
— Si tu veux, j'ai apporté ma guitare, je pourrais t'enseigner quelques morceaux, à défaut de cours de langues !
— Oh génial ! Merci Cylian ! Tu es trop cool ! Heureusement que tu es venu, je me suis trouvé un nouveau pote, ça change de voir arriver de nouvelles têtes qui ne parlent pas à longueur de temps de combats ou de stratégie de guerre.
Le moineau blond piaffait de bonheur, il quitta sa chaise et courut à l'autre bout de la table pour s'écrouler sur l'épaule de Cylian, qui ne l'ayant pas vu arriver, s'étrangla presque avec sa fourchette.
— Alors dis-moi... On commence quand ?
De le voir ainsi, les yeux brillants, Cylian riait au fond de lui-même. Ce petit gars ne devait pas souvent avoir l'occasion de trouver un ami avec qui s'amuser.
A sautiller comme ça devant lui, Floric lui faisait penser à Kevin, le frère de Ton. Le même air malicieux, mais la stature en moins.
— On commence dès maintenant ! rétorqua Yliria, Floric, tu montes sur la table et tu nous joue un morceau de guitare !
Non, sérieusement, il est tard, arrête d'embêter notre invité, tu prends un dessert et tu quittes la table s'il te plaît.
Floric ne demanda pas son reste et détala en direction de la maison.
En guise d'au revoir, il adressa un sourire de remerciement à Cylian, qui s'amusa de voir les pommettes du blondinet rouges à éclater.
Le repas fini, l'éthéré battit en retraite vers la bâtisse, sans demander son reste. La fatigue commençait à peser lourdement sur ses paupières.
En haut de l'immense escalier, le couloir se prolongeait jusqu'à une double porte.
Quelqu'un l'avait ouverte depuis peu, étant donné qu'avant le repas, lorsque Cylian était descendu manger, celle-ci était fermée.
En s'approchant, il remarqua par l'entrebâillement de la porte un balcon qui dominait la vue à l'arrière de la maison.
Une douce stridulation s'était invitée à l'intérieur des murs. Profitant de la fraîcheur du soir, les cigales entonnaient leur chant d'amour.
Cylian s'avança à pas feutrés sur le balcon. Le spectacle qu'il y découvrit força son admiration. La nuit était constellée de milliers d'étoiles... En clé de voûte, la voie lactée répandait son voile laiteux et... un souffle étouffé, comme un sanglot, parvint aux oreilles de Cylian.
Il n'était pas seul...
C'est alors qu'une ombre se détacha de l'obscurité à l'autre bout du vaste espace, tout près de la balustrade. Le jeune homme remarqua ensuite la longue cape que la nuit semblait absorber... Aucun doute, il ne pouvait s'agir que de cet éthéré vêtu de la combinaison noire, celui qu'il avait aperçu cet après-midi.
Quand celui-ci se retourna, Cylian remarqua que des serpents d'argent ondulaient sur son masque à la clarté lunaire.
Talion pleurait.