15-02-2025, 02:17 PM
La nuit était à présent tombée dans le parc.
Un froid glacial faisait frissonner les lèvres de Toni qui tenait toujours Selenn entre ses bras. La jeune fille respirait lentement, ses prunelles claires étaient à présent masquées par ses paupières.
Toni lui susurra en se penchant à son oreille :
— Pardon Selenn, pardon de t'avoir entraîné là dedans.
Son regard se dirigea vers Abel. Le jeune garçon, était debout, immobile ne sachant que faire, tout comme Cylian à coté de Yann.
— Pardon à toi aussi mon ami... et à toi, mon amour, vous vous battez pour moi.
Les deux garçons pouvaient lui tirer dessus d'un instant à l'autre s'il bougeait, ne serait ce qu'un seul mouvement muscles en direction de ses amis et cela pouvait déclencher une réaction hostile.
Le plan de Julien avait échoué, l'occasion d'utiliser la clé n'était plus possible, si ses amis portaient atteinte à Yann, les incandescents se vengeraient sur lui.
La situation était simple. Si Toni bougeait, il était perdu. Si ses amis tentaient quelque chose, il en ferait également les frais.
La nuit s'était invitée au combat. Les réverbères s'étaient allumées, éloignant les ténèbres jusqu'au périmètre extérieur du parc.
Cylian sentit les yeux de Toni se poser sur lui. Le blondinet le regardait avec une expression de tristesse.
Force est de constater qu'il avait tout partagé depuis la rentrée avec Toni, même les instants difficiles.
Il revoyait son bel adoré quelques heures auparavant, penché sur la terrasse de la maison aux eucalyptus, avec ce même visage triste.
« Mon dieu » pensa l'éthéré.
Toni était si magnifique quand il était nimbé de cette expression de tristesse, ses yeux voilés par le chagrin. Il lui le rappelait les instants difficiles où ils étaient sommes séparés. C'est dans ces moments où Toni était si craquant qu'il ne pensait qu'à le rejoindre entre ses bras.
On dit, pensa Cylian que l'absence créé l'envie.
Comme l'enfant qui désire tant le bocal de bonbons posé hors de sa portée sur une étagère. Si il obtient enfin ces sucreries tant espérées, elles auront alors une saveur merveilleuse.
Cylian se perdit alors dans un souvenir de jeunesse, il se vit remonter le temps.
Etant petit, il s'amusait à chaparder les pommes du voisin en passant son bras à travers la clôture mitoyenne pour en atteindre les branches.
Le voisin, propriétaire de l'arbre s'en était rendu compte.
Un jour, il prit Cylian sur le fait et lui demanda :
— Mais enfin ! Pourquoi manges tu mes pommes ? Tu as un pommier identique au mien dans ton jardin !
Cylian répondit sans même réfléchir :
— Parce que monsieur, les pommes les plus inaccessibles ont meilleur goût ! Le risque que l'on prend à les cueillir sans se faire remarquer leur donne une saveur exquise !
A l'explication que lui donna Cylian ce jour là, le voisin en resta les bras ballants, ne sachant quoi répondre ni même le gronder.
Mais maintenant, c'était Toni était le fruit inaccessible coupé du reste de la troupe et par la même occasion, si désirable !
Bon sang ! Que faire maintenant ?
Il se rappela ce jour où il était tombé sur cet article de journal qui parlait d'un proverbe énoncé par le Dalaï-Lama en personne, il l'avait retenu tellement cette citation l'avait marquée.
« C'était quoi déjà ce proverbe ? »
Cylian fit un effort pour le retrouver, dans un coin de sa mémoire.
« Ah oui ! Face à une situation désespérée ou tragique, dites vous cela : s'il y a un moyen de la surmonter, pas besoin de s'angoisser, s'il n'y a aucun moyen de la surmonter, s'angoisser ne sert à rien. Il faut accepter. »
A nouveau son regard croisa celui de Toni, leurs yeux se comprirent instinctivement.
Les lèvres du bel ado blond frémirent, elles babillèrent une phrase sans qu'aucun son ne sorte.
Cylian en devina tout de suite la signification :
— Je t'aime...
« NOOOON ! Jamais quelqu'un ne s'opposerait à leurs amours ! »
Par l'intermédiaire de ses deux sbires, Yann avait osé porter la main sur son Apollon !
À la surprise générale, Cylian décolla et se jeta sur Yann ivre de colère.
Il décocha un coup de poing s'écrasant contre la mâchoire de Yann qui tomba lourdement au sol.
Cylian sentait son sang tambouriner contre ses tempes, Yann était allongé de tout son corps, les yeux révulsés de peur et de douleur.
Le Plan B de Toni avait tout de même ses bons côtés, aussi irréfléchi qu'il soit...
Cylian hurlait sur Yann, le visage crispé par la folie soudaine qui le prenait !
— Espèce d'enfoiré ! Tu ne comprends pas ce que c'est l'amour ! Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir des amis ! Tu ne l'as jamais su ! Touche encore un cheveu de Toni et je te le ferai payer ! Tu m'as compris ?
Toni qui n'en revenait pas de l'attitude de son complice, sentit alors une main se poser derrière lui, c'était Kevin en compagnie de Julien et d'Ariel, téléportés à leur tour dans la bataille.
— Ne craint rien grand frère, je suis là. Julien a décidé de jouer le tout pour le tout.
— Kevin ? C'est toi ? Ne reste pas ici, c'est beaucoup trop dangereux ! S'il t'arrivait malheur...
— Ne t'inquiètes pas, je ne risque rien et puis... une certaine personne m'a dit un jour : « tu manques de maturité, tu ramènes tout à toi, il faut savoir penser aux autres des fois ». Je ne remercierais jamais assez Logan pour ses conseils.
Kevin regarda son grand frère en esquissant un sourire puis se tourna vers les deux incandescents :
— Oh les deux crétins ! Vous avez osé vous en prendre à mon frère ? Je vais vous mettre une de ces branlée dont vous vous souviendrez longtemps, croyez moi !
Allez y, qu'est ce que vous attendez pour tirez ! Vous avez peur ?
Il se releva et s'approcha des deux garçons dont les yeux rougirent au fur et à mesure à mesure qu'il s'approchait d'eux.
Quatre mains se tendirent dans sa direction, les incandescents tirèrent une salve enflammée en ricanant :
— Tu fais moins le malin maintenant et... quoi ! Qu'est ce que... merde ! Un trans-pass !
Les boules de feu passèrent à travers le corps de Kevin qui ne sentit rien, comme lorsqu'il passait à travers un mur.
Par contre, le coup de pied de Kevin s'arrêta net dans les parties intimes de l'incandescent déjà boiteux qui s'écroula. Il mit quelques instants pour retrouver son souffle, se tordant au sol, les mains jointes à l'entre-jambes.
Le blondinet ricana : « je vous avais prévenu et... »
Et... il fut soufflé deux mètres derrière lui par une formidable onde de choc...
En se relevant péniblement, il eut du mal à croire ce qu'il voyait devant lui.
« Mais qu'est ce que c'est que ça ? »
Deux silhouettes venues de la nuit sombre s'étaient écrasées contre le sol, provoquant un souffle terrible.
Tous observaient les deux êtres se redresser.
Un bruit strident les accompagnait.
— C'est des ondes anti-gravitationnelles s'écria Cylian ivre de joie ! Des éthérés !
Julien le retint par le bras, il était bien moins enjoué à la vue des visiteurs.
— Non Cylian attends ! Ne bouge pas ! Ce ne sont pas n'importe quels éthérés ! Ce sont des chasseurs, guerriers d'une milice que l'on nomme « L'armée de Cervantès » à en juger leur tenue.
Julien se tourna en direction de ses amis.
— Que personne ne bouge ! C'est bien compris ? Nous ne connaissons pas leurs intentions.
Les deux camps étaient aussi méfiants l'un que l'autre vis-à-vis de cette intrusion.
Yann était tétanisé de terreur à la vue de ces anges.
Des vibrations d'intimidation crées par les Anges vibraient et s'amplifiait à travers l'air glacé.
Quand le plus grand des éthérés releva la tête, un frisson parcouru tous les visages.
Et c'est là que Cylian vit pour la première fois un ange aux allures de démon arborant un casque de métal, aux allures d'extra-terrestre, profilé en forme de goutte d'eau se prolongeant loin derrière le sommet du crâne, Des reflets le faisait scintiller sous les reflets de la lune perdue au milieu de la nuit.
Il était percé de deux orifices laissant deviner deux yeux rougeoyants.
Cylian remarquait qu'il portait une longue tunique rouge et détailla ses bottes profilées de manière curieuse. Le talon se terminait en une excroissance, sorte d'aileron pour certainement mieux glisser à travers les cieux.
Le deuxième Éthéré vêtu comme le premier était presque aussi grand mais plus mince, sa fine corpulence laissait présager qu'il s'agissait d'une fille.
Enfin, un troisième Éthéré identique aux deux autres descendit de son dos.
À la différence qu'il paraissait nettement plus petit que les deux autres.
C'est finalement le troisième ange qui marcha en direction de Cylian.
Les deux autres se cambrèrent comme des cobras se préparant à mordre en poussant des stridulations effrayantes.
— Atchessoussiaaaaasara-
Cylian se redressa, visiblement très impressionné quand l'éthéré se trouva devant lui.
Ne sachant pas quoi faire, il décida de le saluer en langage éthéré, autant faire jouer la diplomatie et ne pas les provoquer.
— Ommmmmm-
La réponse fut tout sauf celle qu'il attendait quand l'éthéré se mit à parler.
— Cylian... Toujours aussi doué pour imiter le barrissement d'un éléphant.
— Quoi ? Cloudy ! C'est... c'est toi ?
Quand l'éthéré ôta son casque, Cylian se jeta contre lui en le serrant fort entre ses bras.
— Eh oui ! Je t'avais dit que viendrais ! Jamais je ne te laisserai tomber mon frère !
— Oh Wiliam ! Si tu savais comme je suis heureux de te voir ! Et en plus, tu as ramené la cavalerie avec toi !
Cylian n'arrêtait pas d'embrasser son correspondant, l'empêchant de bouger, ils s'échangèrent chacun sur la joue des larmes de bonheur.
— Oui et pas qu'un peu ! J'ai fait jouer mes relations, t'as vu ! Il faut que je te présente mes amis : Le grand costaud là bas, c'est Sofian, c'est le fils de Cervantès, quand à la fille qui nous accompagne, c'est une redoutable amazone du nom d'Ilyria ! A eux deux ils pourraient écraser des troupes entières de psychiques ! Je suis content de te voir sain et sauf ! Bon... trêve de paroles, dit moi qu'elles sont les cibles dont on doit s'occuper ?
— Le psychique ici, j'en fais mon affaire, question de vengeance pour tout ce qu'il m'a trop fait endurer, dis à tes amis de t'occuper des deux incandescents, mais n'y va pas trop fort !
— C'est comme si c'était fait ! Le froid me prive de mes pouvoirs mais les autres vont s'en charger.
William remit son casque et se tourna vers les deux éthérés posté en défense.
Après leur avoir envoyé toute une série de stridulations, les anges décollèrent à une rapidité vertigineuse et se mirent à tourner autour des incandescents dont la frayeur commençait à se lire sur leurs visages.
Cylian se tourna vers Julien toujours accompagné de William laissant Yann allongé par terre qui ne décolérait pas.
— Je n'ai jamais vu une telle vitesse au décollage et un déplacement aussi fulgurant dans les airs, ils ont dû subir un sacré entraînement !
Julien renchérit.
— Ils méritent bien la réputation qu'on leur donne, mais ce qui m'étonne le plus, c'est que leur vitesse dans leurs déplacements empêche de les scanner mentalement !
Abel, Toni, Kevin et Ariel s'étaient regroupés. Ils ne détournaient à aucun moment leur regard, complètement subjugués par les anges virevoltant au dessus de leurs têtes.
Comment vont-ils combattre les incandescents ? Ils ne sont même pas armés ! s'enquit Cylian.
Julien rétorqua :
— C'est là où tu te trompes lourdement ! Je viens de remarquer un détail et je peux te l'assurer. Ils possèdent des armes !
William opina vivement de la tête, soutenant la remarque de Julien
Les deux garçons ripostèrent mais leurs coups étaient bien trop lents face à la formidable aisance des chasseurs volants.
Tout à coup, un éthéré fonça tel un faucon sur l'incandescent encore valide qui était pris pour cible, Cylian remarqua qu'arrivé sa hauteur, l'ange lui donna un violent coup de coude.
Après son passage, une plaie béante s'était ouverte sur le torse du malheureux garçon, ses vêtements pendaient par morceaux, lacérés à l'endroit du coup porté par le chasseur volant.
Le blessé hurla.
Julien avait dit vrai. Sur le poignet de l'éthéré était disposé dans un fourreau une lame brillante recourbée que les lumières environnantes éclairaient.
L'autre incandescent, qui avait suivi la scène, poussa un cri de frayeur en direction de Yann.
— Par l'Alpha ! Yann ! Ils ont des enclars ! Tu fais ce que tu veux, mais moi je me casse, sinon, on va y laisser notre peau !
— Non attends ! Reviens !
Un froid glacial faisait frissonner les lèvres de Toni qui tenait toujours Selenn entre ses bras. La jeune fille respirait lentement, ses prunelles claires étaient à présent masquées par ses paupières.
Toni lui susurra en se penchant à son oreille :
— Pardon Selenn, pardon de t'avoir entraîné là dedans.
Son regard se dirigea vers Abel. Le jeune garçon, était debout, immobile ne sachant que faire, tout comme Cylian à coté de Yann.
— Pardon à toi aussi mon ami... et à toi, mon amour, vous vous battez pour moi.
Les deux garçons pouvaient lui tirer dessus d'un instant à l'autre s'il bougeait, ne serait ce qu'un seul mouvement muscles en direction de ses amis et cela pouvait déclencher une réaction hostile.
Le plan de Julien avait échoué, l'occasion d'utiliser la clé n'était plus possible, si ses amis portaient atteinte à Yann, les incandescents se vengeraient sur lui.
La situation était simple. Si Toni bougeait, il était perdu. Si ses amis tentaient quelque chose, il en ferait également les frais.
La nuit s'était invitée au combat. Les réverbères s'étaient allumées, éloignant les ténèbres jusqu'au périmètre extérieur du parc.
Cylian sentit les yeux de Toni se poser sur lui. Le blondinet le regardait avec une expression de tristesse.
Force est de constater qu'il avait tout partagé depuis la rentrée avec Toni, même les instants difficiles.
Il revoyait son bel adoré quelques heures auparavant, penché sur la terrasse de la maison aux eucalyptus, avec ce même visage triste.
« Mon dieu » pensa l'éthéré.
Toni était si magnifique quand il était nimbé de cette expression de tristesse, ses yeux voilés par le chagrin. Il lui le rappelait les instants difficiles où ils étaient sommes séparés. C'est dans ces moments où Toni était si craquant qu'il ne pensait qu'à le rejoindre entre ses bras.
On dit, pensa Cylian que l'absence créé l'envie.
Comme l'enfant qui désire tant le bocal de bonbons posé hors de sa portée sur une étagère. Si il obtient enfin ces sucreries tant espérées, elles auront alors une saveur merveilleuse.
Cylian se perdit alors dans un souvenir de jeunesse, il se vit remonter le temps.
Etant petit, il s'amusait à chaparder les pommes du voisin en passant son bras à travers la clôture mitoyenne pour en atteindre les branches.
Le voisin, propriétaire de l'arbre s'en était rendu compte.
Un jour, il prit Cylian sur le fait et lui demanda :
— Mais enfin ! Pourquoi manges tu mes pommes ? Tu as un pommier identique au mien dans ton jardin !
Cylian répondit sans même réfléchir :
— Parce que monsieur, les pommes les plus inaccessibles ont meilleur goût ! Le risque que l'on prend à les cueillir sans se faire remarquer leur donne une saveur exquise !
A l'explication que lui donna Cylian ce jour là, le voisin en resta les bras ballants, ne sachant quoi répondre ni même le gronder.
Mais maintenant, c'était Toni était le fruit inaccessible coupé du reste de la troupe et par la même occasion, si désirable !
Bon sang ! Que faire maintenant ?
Il se rappela ce jour où il était tombé sur cet article de journal qui parlait d'un proverbe énoncé par le Dalaï-Lama en personne, il l'avait retenu tellement cette citation l'avait marquée.
« C'était quoi déjà ce proverbe ? »
Cylian fit un effort pour le retrouver, dans un coin de sa mémoire.
« Ah oui ! Face à une situation désespérée ou tragique, dites vous cela : s'il y a un moyen de la surmonter, pas besoin de s'angoisser, s'il n'y a aucun moyen de la surmonter, s'angoisser ne sert à rien. Il faut accepter. »
A nouveau son regard croisa celui de Toni, leurs yeux se comprirent instinctivement.
Les lèvres du bel ado blond frémirent, elles babillèrent une phrase sans qu'aucun son ne sorte.
Cylian en devina tout de suite la signification :
— Je t'aime...
« NOOOON ! Jamais quelqu'un ne s'opposerait à leurs amours ! »
Par l'intermédiaire de ses deux sbires, Yann avait osé porter la main sur son Apollon !
À la surprise générale, Cylian décolla et se jeta sur Yann ivre de colère.
Il décocha un coup de poing s'écrasant contre la mâchoire de Yann qui tomba lourdement au sol.
Cylian sentait son sang tambouriner contre ses tempes, Yann était allongé de tout son corps, les yeux révulsés de peur et de douleur.
Le Plan B de Toni avait tout de même ses bons côtés, aussi irréfléchi qu'il soit...
Cylian hurlait sur Yann, le visage crispé par la folie soudaine qui le prenait !
— Espèce d'enfoiré ! Tu ne comprends pas ce que c'est l'amour ! Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir des amis ! Tu ne l'as jamais su ! Touche encore un cheveu de Toni et je te le ferai payer ! Tu m'as compris ?
Toni qui n'en revenait pas de l'attitude de son complice, sentit alors une main se poser derrière lui, c'était Kevin en compagnie de Julien et d'Ariel, téléportés à leur tour dans la bataille.
— Ne craint rien grand frère, je suis là. Julien a décidé de jouer le tout pour le tout.
— Kevin ? C'est toi ? Ne reste pas ici, c'est beaucoup trop dangereux ! S'il t'arrivait malheur...
— Ne t'inquiètes pas, je ne risque rien et puis... une certaine personne m'a dit un jour : « tu manques de maturité, tu ramènes tout à toi, il faut savoir penser aux autres des fois ». Je ne remercierais jamais assez Logan pour ses conseils.
Kevin regarda son grand frère en esquissant un sourire puis se tourna vers les deux incandescents :
— Oh les deux crétins ! Vous avez osé vous en prendre à mon frère ? Je vais vous mettre une de ces branlée dont vous vous souviendrez longtemps, croyez moi !
Allez y, qu'est ce que vous attendez pour tirez ! Vous avez peur ?
Il se releva et s'approcha des deux garçons dont les yeux rougirent au fur et à mesure à mesure qu'il s'approchait d'eux.
Quatre mains se tendirent dans sa direction, les incandescents tirèrent une salve enflammée en ricanant :
— Tu fais moins le malin maintenant et... quoi ! Qu'est ce que... merde ! Un trans-pass !
Les boules de feu passèrent à travers le corps de Kevin qui ne sentit rien, comme lorsqu'il passait à travers un mur.
Par contre, le coup de pied de Kevin s'arrêta net dans les parties intimes de l'incandescent déjà boiteux qui s'écroula. Il mit quelques instants pour retrouver son souffle, se tordant au sol, les mains jointes à l'entre-jambes.
Le blondinet ricana : « je vous avais prévenu et... »
Et... il fut soufflé deux mètres derrière lui par une formidable onde de choc...
En se relevant péniblement, il eut du mal à croire ce qu'il voyait devant lui.
« Mais qu'est ce que c'est que ça ? »
Deux silhouettes venues de la nuit sombre s'étaient écrasées contre le sol, provoquant un souffle terrible.
Tous observaient les deux êtres se redresser.
Un bruit strident les accompagnait.
— C'est des ondes anti-gravitationnelles s'écria Cylian ivre de joie ! Des éthérés !
Julien le retint par le bras, il était bien moins enjoué à la vue des visiteurs.
— Non Cylian attends ! Ne bouge pas ! Ce ne sont pas n'importe quels éthérés ! Ce sont des chasseurs, guerriers d'une milice que l'on nomme « L'armée de Cervantès » à en juger leur tenue.
Julien se tourna en direction de ses amis.
— Que personne ne bouge ! C'est bien compris ? Nous ne connaissons pas leurs intentions.
Les deux camps étaient aussi méfiants l'un que l'autre vis-à-vis de cette intrusion.
Yann était tétanisé de terreur à la vue de ces anges.
Des vibrations d'intimidation crées par les Anges vibraient et s'amplifiait à travers l'air glacé.
Quand le plus grand des éthérés releva la tête, un frisson parcouru tous les visages.
Et c'est là que Cylian vit pour la première fois un ange aux allures de démon arborant un casque de métal, aux allures d'extra-terrestre, profilé en forme de goutte d'eau se prolongeant loin derrière le sommet du crâne, Des reflets le faisait scintiller sous les reflets de la lune perdue au milieu de la nuit.
Il était percé de deux orifices laissant deviner deux yeux rougeoyants.
Cylian remarquait qu'il portait une longue tunique rouge et détailla ses bottes profilées de manière curieuse. Le talon se terminait en une excroissance, sorte d'aileron pour certainement mieux glisser à travers les cieux.
Le deuxième Éthéré vêtu comme le premier était presque aussi grand mais plus mince, sa fine corpulence laissait présager qu'il s'agissait d'une fille.
Enfin, un troisième Éthéré identique aux deux autres descendit de son dos.
À la différence qu'il paraissait nettement plus petit que les deux autres.
C'est finalement le troisième ange qui marcha en direction de Cylian.
Les deux autres se cambrèrent comme des cobras se préparant à mordre en poussant des stridulations effrayantes.
— Atchessoussiaaaaasara-
Cylian se redressa, visiblement très impressionné quand l'éthéré se trouva devant lui.
Ne sachant pas quoi faire, il décida de le saluer en langage éthéré, autant faire jouer la diplomatie et ne pas les provoquer.
— Ommmmmm-
La réponse fut tout sauf celle qu'il attendait quand l'éthéré se mit à parler.
— Cylian... Toujours aussi doué pour imiter le barrissement d'un éléphant.
— Quoi ? Cloudy ! C'est... c'est toi ?
Quand l'éthéré ôta son casque, Cylian se jeta contre lui en le serrant fort entre ses bras.
— Eh oui ! Je t'avais dit que viendrais ! Jamais je ne te laisserai tomber mon frère !
— Oh Wiliam ! Si tu savais comme je suis heureux de te voir ! Et en plus, tu as ramené la cavalerie avec toi !
Cylian n'arrêtait pas d'embrasser son correspondant, l'empêchant de bouger, ils s'échangèrent chacun sur la joue des larmes de bonheur.
— Oui et pas qu'un peu ! J'ai fait jouer mes relations, t'as vu ! Il faut que je te présente mes amis : Le grand costaud là bas, c'est Sofian, c'est le fils de Cervantès, quand à la fille qui nous accompagne, c'est une redoutable amazone du nom d'Ilyria ! A eux deux ils pourraient écraser des troupes entières de psychiques ! Je suis content de te voir sain et sauf ! Bon... trêve de paroles, dit moi qu'elles sont les cibles dont on doit s'occuper ?
— Le psychique ici, j'en fais mon affaire, question de vengeance pour tout ce qu'il m'a trop fait endurer, dis à tes amis de t'occuper des deux incandescents, mais n'y va pas trop fort !
— C'est comme si c'était fait ! Le froid me prive de mes pouvoirs mais les autres vont s'en charger.
William remit son casque et se tourna vers les deux éthérés posté en défense.
Après leur avoir envoyé toute une série de stridulations, les anges décollèrent à une rapidité vertigineuse et se mirent à tourner autour des incandescents dont la frayeur commençait à se lire sur leurs visages.
Cylian se tourna vers Julien toujours accompagné de William laissant Yann allongé par terre qui ne décolérait pas.
— Je n'ai jamais vu une telle vitesse au décollage et un déplacement aussi fulgurant dans les airs, ils ont dû subir un sacré entraînement !
Julien renchérit.
— Ils méritent bien la réputation qu'on leur donne, mais ce qui m'étonne le plus, c'est que leur vitesse dans leurs déplacements empêche de les scanner mentalement !
Abel, Toni, Kevin et Ariel s'étaient regroupés. Ils ne détournaient à aucun moment leur regard, complètement subjugués par les anges virevoltant au dessus de leurs têtes.
Comment vont-ils combattre les incandescents ? Ils ne sont même pas armés ! s'enquit Cylian.
Julien rétorqua :
— C'est là où tu te trompes lourdement ! Je viens de remarquer un détail et je peux te l'assurer. Ils possèdent des armes !
William opina vivement de la tête, soutenant la remarque de Julien
Les deux garçons ripostèrent mais leurs coups étaient bien trop lents face à la formidable aisance des chasseurs volants.
Tout à coup, un éthéré fonça tel un faucon sur l'incandescent encore valide qui était pris pour cible, Cylian remarqua qu'arrivé sa hauteur, l'ange lui donna un violent coup de coude.
Après son passage, une plaie béante s'était ouverte sur le torse du malheureux garçon, ses vêtements pendaient par morceaux, lacérés à l'endroit du coup porté par le chasseur volant.
Le blessé hurla.
Julien avait dit vrai. Sur le poignet de l'éthéré était disposé dans un fourreau une lame brillante recourbée que les lumières environnantes éclairaient.
L'autre incandescent, qui avait suivi la scène, poussa un cri de frayeur en direction de Yann.
— Par l'Alpha ! Yann ! Ils ont des enclars ! Tu fais ce que tu veux, mais moi je me casse, sinon, on va y laisser notre peau !
— Non attends ! Reviens !