MYTHOLOGIE UTOPIENNE 7
Petit précis de mythologie utopienne. septième partie.
DÉMÉTRIA (1/3)
Petit précis de mythologie utopienne. septième partie.
DÉMÉTRIA (1/3)
Fille de Séléna et de Shagma. Déesse de l'agriculture et des moissons.
Démétria était très belle. Comme toutes les déesses, c'est vrai. Elle avait des cheveux châtains, couleur de blé mur, portait souvent un couronne d'épis et piquait des coquelicots dans sa coiffure (les coquelicots poussant dans les champs de blé, précision pour les petits gars de la ville). Elle portait souvent une robe verte, couleur de jeunes pousses, et avait une odeur particulière, comme un champs de jasmin après une petite pluie estivale.
Démétria ne laissait pas indifférents ses frères, Hodin et Yama, et même Poss lui faisait les yeux doux.
Mais Démétria pouvait aussi se montrer dure et impitoyable. Armée d'une épée en or qui ressemblait à une faucille, et monté sur son char tiré par deux dragons, elle en imposait.
D'un caractère plus doux que Zia, et sans aller jusqu'à refuser la compagnie des hommes comme Frigga, Démétria ne se maria jamais, mais eu des aventures, pas forcément consenties, d'ailleurs.
Elle se promenait dans un champs de blé quand Hodin apparu.
- Salut sœurette, qu'est-ce que tu fais là, toute seule ? Tu veux un peu de compagnie ?
Hodin s'approcha d'elle et tenta de l'enlacer.
- Lâche moi !
- Oh allez, juste un petit bisou... et puis peut-être un autre après, et même...
Démétria se transforma en serpent pour échapper à son frère. Mais Hodin fit de même et se mit à poursuivre sa sœur. Elle se réfugia dans un terrier, et ce fut son erreur. Hodin la rejoignit, lui bloquant la seule issue et la... enfin, vous voyez quoi...
Démétria, outrée que son propre frère l'ait lutinée sans vergogne, lui en tint toujours une mauvaise dent par la suite. Elle tempêta et dit à tous qu'elle n’avait pas voulu ça et qu'il l'avait forcée et créa le hashtag #balancetonserpent
Mais, de cette union, naquit une jolie déesse, Perséphone, qui devint la prunelle des yeux de sa divine maman.
Alors qu'elle se promenait sur une plage de sable blanc, Poss, depuis son palais sous-marin, la repéra. Il sortit de l'eau, commença à la courtiser et devint de plus en plus pressant, Démétria, remarquant un troupeau de chevaux sauvages, se transforma en jument pour échapper au dieu des Océans. Erreur. Poss et Idon étaient ceux qui avaient créé les chevaux (et pourquoi des dieux des Mers et des Océans sont les créateurs des chevaux, je vous le raconterai plus tard). Poss se changea en étalon. Reconnaissant leur patron, les chevaux encerclèrent Démétria, lui bloquant toute retraite. Poss s'approcha d'elle et la... enfin, vous voyez quoi...
Démétria lui en tint toujours une mauvaise dent par la suite. Elle tempêta et dit à tous qu'elle n'avait pas voulu ça et qu'il l'avait forcée et créa le hashtag #balancetoncheval.
De cette union naquit Arion, cheval fabuleux rapide, immortel et doué de la parole, qui ne se nourrissait que d'or.
Mais Démétria n’eut pas que des relations forcées avec les autres dieux. Elle tomba éperdument amoureuse d'un certain Iason, un mortel. Ils firent l'amour dans un champs trois fois labouré, et de leur étreinte naquit Ploutos. Il devint le dieu de l'abondance et donnait un sac d'astrium à tous les fermiers méritants.
Hodin, remarquant Démétria enlacée à Iason dans un champs de blé, en prit ombrage et, même s'il n'avait aucun droit sur Démétria, s'encolèra. Un éclair frappa le pauvret, le réduisant un tas de cendres.
Démétria créa le hashtag #balancetonfrèrepsychopathe en mémoire de son amoureux.
Même si Démétria avait bon caractère et avait appris aux hommes l'agriculture, il ne fallait pas lui marcher sur les pieds. C'est ce qu’apprit à ses dépens Érysichthon.
Éry-sich-thon. Un nom à coucher dehors avec un ticket de logement, comme aurait dit mon arrière grand-mère. Permettez moi de l'appeler Éric pour simplifier.
Éric, donc,était un crétin mégalomane. Il voulut se faire construire un magnifique palais mais, pour cela, il lui fallait du bois. Beaucoup de bois. Et les seuls arbres dignes de lui étaient dans un bosquet consacré à Démétria. Chaque arbre de ce bosquet était l'habitat d'une dryade, nymphe des forêts. Elles passaient leur temps à danser, chanter à la gloire de leur patronne et faire de colliers de fleurs. Ça doit être cool la vie d'une dryade...
Mais Éric s'en moqua. Il rassembla une armée de bûcherons et se dirigea vers le-dit bosquet.
Une vieille femme l'arrêta dans un champ à quelques toises des arbres.
- Qu'est-ce que tu viens faire ? demanda la femme.
- Ôte toi de notre chemin, j'ai besoin de ces arbres pour mon palais.
- Tu vas tuer des dryades si tu coupes ces arbres...
- Je m'en fiche. Je veux me faire construire le plus beau de tous les palais et j'ai besoin de ces arbres. Je les utiliserai pour ma salle de réception où je donnerai les plus grands festins de tous les temps.
- Ce bois est consacré à Démétria...
- Pff, la déesse des bouseux ? Elle ne me fait pas peur cette...
La vieille femme, Démétria comme vous l'avez deviné, se mit a grandir, grandir, grandir, jusqu'à atteindre la taille des arbres, et dit :
- ET COMME ÇA JE TE FAIS SUFFISAMMENT PEUR ?
Les bûcherons prirent leurs jambes à leur cou.
- Je... je... balbutia Éric.
- Tu voulais être célèbre pour tes banquets, eh bien tu seras exaucé. Moi, déesse des moissons et de la nourriture, je te condamne à manger jusqu'à la fin de tes jours sans jamais être rassasié !
Éric rentra chez lui. Il prit un, deux, trois repas, mais rien ne le rassasia. Et il bu comme un trou, mais rien n'étancha sa soif. Il dilapida toute sa fortune en nourriture et, ruiné, voulut vendre sa fille comme esclave (Poss, à la demande de Démétria, à qui il devait bien ça, la prit à son service). Même quand il dormait, Éric rêvait de nourriture, et se réveillait en ayant encore plus faim. Il mourut ruiné, seul et affamé.
Cette histoire fit le tour de toutes les cités, et on recommença à fréquenter avec déférence les temples de Démétria.
Mis à part cela, Démétria était plutôt bienveillante, douce et d'humeur égale.
Jusqu'au jour où la disparition de sa fille chérie, Perséphone, faillit conduire à la fin du monde. Mais ça, c'est une autre histoire.