31-12-2024, 06:49 AM
(Modification du message : 31-12-2024, 06:56 AM par fablelionsilencieux.)
Gilgamesh (09) : Dettes
Mon expérience avec le serpent dans l’arbre d’Inanna, restera à jamais gravé dans mon esprit mais je préfère ne pas y repenser tant l’humiliation que j’y ai ressenti était grande.
Une fois remis debout et malgré mon intimité douloureuse j’avais repris mon ascension de l’arbre sans recroiser le serpent qui, son tribut obtenu, s’en était apparemment allé.
Heureusement, chassé l’oiseau Anzu, l’oiseau des tempêtes, le messager du tonnerre et de la pluie, avec son corps d’aigle et sa tête de lionne, s’avéra plus aisé et ne me pris guère de temps. Puis, au lieu de redescendre, je m’étais aventuré plus haut, jusqu’à une grosse branche morte. Je l’avais dégagée et projetée en bas, dans un terrain libre, afin de l’offrir en présent à ma déesse. J’étais ensuite redescendu pour proclamer ma victoire sur les démons bien que je ne sache réellement ce qu’il en était advenu de Lilith et du serpent qui ne pouvait être charmé.
C’est au cœur de l’hiver que nous pûmes enfin commencer notre ouvrage et je choisis le canal qui nous approvisionnait en eau potable. Il avait besoin en sus d’un bon dévasage et d’une reconstruction des vannes qui permettait la gestion de son écoulement.
Dans ce type d’ouvrage, le roi se doit de participer. Il lui revient de façonner la première brique et de se charger de sa pose. Je vis avec mes astrologues afin qu’ils définissent la date la plus propice au début des travaux. La veille du jour venu, je me suis rendu au temple d’Enlil où je me suis baigné nu et où j’ai dormi seul, à même le sol. Le lendemain, alors que le soleil resplendissait dans un ciel sans nuage, j’ai gagné le chantier et me suis mis à l’ouvrage. A demi-nu, j’ai enduit un moule à brique de miel et d’une graisse épaisse et douce, puis l’ai rempli d’argile et de paille mélangées avant d’en lisser la surface. Heureusement, la nuit fut sèche et le lendemain je démoulai la première brique du nouvel édifice. Les Dieux étaient satisfaits et le travail pouvait commencer.
Au cours des jours qui suivirent, je me mélangeais aux artisans et aux ouvriers. Je façonnais des briques, les transportaient au canal et aidait à leur pose. La tâche fut rude et je ne me manageai ni ne ménageai mes hommes. J’étais le plus fort et le plus grand d’entre eux et il était de mon devoir de leur montrer l’exemple. J’allais parmi eux, les encourageais, leur apportait ma force. Leurs corps dorés brillaient sous le soleil, leurs muscles puissamment bandés luisant de sueur. J’avais ordonné que l’on construise un hôpital de campagne afin d’y accueillir les blessés que ne n’avons pas manqué d’avoir, et chaque jour, je m’y rendais afin de leur apporter le réconfort.
Un soir, alors que la nuit tombait et que je passais de lit en lit pour encourager les blesser, je vis un homme allongé. Il était nu et seul un drap recouvrant sa virilité. Une bande de lin entourait son front et la fièvre semblait s’être emparée de lui. Ses cheveux étaient courts mais clairs et une barbe de plusieurs jours recouvrait ses joues. D’après sa musculature bien développée, il s’agissait sans nul doute d’un des maçons.
— Qu’a-t-il ? Demandai-je au médecin qui m’accompagnait.
— Il a fait une chute de plusieurs mètres sur le sol, mon roi.
— Va-t-il survivre ? M’inquiétai-je.
— Nous l’espérons, me répondit-il. Tout comme sa jeune épouse et son enfant à naitre.
Je m’assis à côté du blessé et le médecin nous laissa puis, je ne sais pourquoi, je m’allongeais à côté de lui. J’ôtai le drap qui le recouvrait à demi et découvris sa virilité. Elle gisait mollement entre ses jambes musclées, longue et épaisse malgré tout. Je le tournai sur le côté avec toute la délicatesse que je pu, afin qu’il me tourne le dos puis plaquait mon corps contre le sien, comme Samium l’avait fait avec moi lors des jours de convalescence qui avaient suivis le Mariage Sacré. Je l’entourai de mes bras et le caressai afin de la calmer. Je sentais ma virilité grossir entre mes jambes et lorsqu’elle fut prête, je la saisis dans ma main droite et la fit glisser entre ses fesses offertes. Inconscient, il ne réagit pas. Je posai ma main sur son ventre et poussait fermement pour m’introduire plus avant, franchir ses résistances. Je sentis alors son corps se tendre et son ventre se contracta comme ma virilité forçait son anneau de muscle. Je restai ainsi un moment sans bouger, attendant que son corps se détende, puis je repris mon intrusion. Je l’entendis gémir et sentis son conduit palpiter autour de moi. De petits spasmes agitaient sporadiquement son ventre, comme s’il essayait malgré son inconscience de me chasser de lui. Je le caressai pour le calmer, lui chuchotai des paroles apaisantes, combien il était fort et courageux et comment ma force le sauverait. M’introduire totalement en lui me pris plusieurs minutes, puis je me mis à aller et venir avec une infinie douceur. Il dut le sentir car sa respiration s’accéléra et de petits râles de plaisir se firent entendre. Je sentis sa verge venir frapper le dos de la main que je maintenais sur son ventre et la saisie entre mes doigts. Elle était large et longue, chaude et palpitante. Je fis doucement coulisser la peau qui recouvrait son bout rouge et brillant au même rythme que j’allais et venais en lui. Nos respirations s’accordèrent, nos corps se soudèrent et ma semence jaillit au même instant que la sienne, chassant le mal de son corps pour le remplacer par ma force. Je restai contre lui, nos deux corps trempés de sueur imbriqués l’un dans l’autre et le vis tourner sa tête vers moi, une lueur d’incompréhension dans les yeux. Je sortis de lui et une brève douleur passa sur son visage.
— Tu vas guérir, lui dis-je. Je t’ai transmis ma force.
— Merci, ô toi Gilgamesh ! Me répondit-il plein de dévotion.
Le lendemain matin, aux premières lueurs de l’aube, je retournai le voir. Il dormait mais semblait plus paisible. Je me dévêtis et me plaçai entre ses cuisses écartées. Je pris ses chevilles dans mes mains et relevai ses jambes puis plaçai ses mollets sur mes épaules afin d’offrir ses fesses à ma virilité. Il se réveilla au moment où mon sexe écartait les lobes musclés de ses fesses et je vis un éclair de terreur dans ses yeux. Il essaya de se redresser mais je le plaquai solidement sur le matelas, lui maintenant les mains au-dessus de la tête avec l’une des miennes. Il essaya de crier mais je le bâillonnai de mon autre main. Il était plus vaillant que la veille mais il était de mon devoir de le guérir complètement. Je le regardai un instant, rivant mon regard à ses yeux terrorisé et repris ma progression. Il tenta de résister mais son conduit était resté encore ouvert de la veille et je le pénétrai sans mal. Son corps s’arqua malgré tout et son ventre palpita. Je devais faire vite, une longue journée m’attendait. Je commençai alors des va-et-vient puissants, lui arrachant larmes et plaintes à chaque nouveau coup de boutoir. Je l’encourageais, le félicitais de la force dont il faisait preuve en subissant l’épreuve et au bout de plusieurs minutes, alors que son corps commençait juste à se détendre et son sexe vibrer de plaisir, je lui livrai encore un peu de moi. Je le laissai sur le lit, exténué puis je partis accomplir ma longue journée de labeur. Il était maintenant guéri.
L’été suivant, trois dignitaires venus de Kish se présentèrent au palais. Ils étaient mandatés par Agga afin que je lui paye tribut. Je fis donner une fête en leur honneur, leur demandai des nouvelles du roi de Kish, puis leur offris les plus belles concubines dans les plus belles chambres. Le lendemain, ils me remirent une tablette scellée et me demandèrent l’autorisation de prendre congé. Je les y autorisai puis rompis le sceau et lu la tablette.
Après les expressions d’usage et les présentations de chacun, Agga tenait à me rappeler le rôle qu’il avait joué dans mon élévation. Une formulation retint mon attention : « Agga, fils d’Enmebaraggesi, roi de Kish, roi des rois, seigneur du pays de Sumer ». Par la présente phrase, il tenait sans nul doute à me rappeler la position de Kish et le titre séculier que portait chacun de ses rois, bien que la suprématie de sa ville ne soit plus qu’un lointain souvenir. Il était clair qu’il me considérait comme son vassal et le fait qu’il m’ait accueilli au sein même de sa cité lors de mon exil n’avait fait que renforcer cet état de fait. La suite de son message n’était qu’une succession de demande de présents qu’il faisait à ce fils bien aimé. Jamais le mot tribut n’apparaissait. Il était question d’offrandes, de dons d’amour ; mais la suite de la missive ne laissait aucune place au doute, il s’agissait bien là d’un tribut en barils d’huiles, chèvres, laines ou autre lin. Aucun ultimatum ne venait entacher les lignes écrites avec soin, comme si tout cela était naturel et qu’il ne faisait aucun doute que j’allais m’en acquitter.
Je lu et relu la missive, chaque nouvelle lecture me plongeant dans une rage plus intense encore. Agga m’avait accueilli en son palais, m’y avait offert luxe et privilèges. C’était également lui qui s’était emparé pour la première fois de mon fondement vierge et inviolé. Il avait orchestré la mort de Dumuzi en conspirant avec Inanna et maintenant il était temps de payer tribut. J’aurai dû me douter que ce jour viendrait d’autant plus que le souvenir de ma dernière soirée en sa compagnie, soirée au cours de laquelle il m’avait de nouveau fait jurer allégeance et m’avait marqué de sa semence, me revenait en mémoire. Je me sentis humilié, comme si de nouveau Agga me forçait à lui obéir, comme la fois où tous les hommes de Kish m’avaient fécondé un à un.
La nuit venue, je me rendis au temple de mon père pour y trouver conseil. Nu, je me suis agenouillé devant son mémorial priant mon glorieux ancêtre, le puissant Lugalbanda, de m’éclairer de sa lumière. Je sentis sa chaleur m’entourer, comme si ses bras me ceignaient. J’avais chaud, un sentiment de sécurité et de bien-être s’empara de moi alors que l’esprit de mon père s’emparait de mon corps. Je le laissai faire et ma virilité se tendit entre mes cuisses alors que des gémissements s’échappaient de mes lèvres. Mon souffle s’accéléra.
— Que… que dois-je faire, père, parvins-je à articuler entre deux halètements.
Brutalement je sentis mon père rugir en moi et j’eu l’impression de sentir son sexe me pénétrer violemment.
— ‘’Tu ne dois à Agga que ton amour et ton respect ! Rien d’autre !’’
— Mais… mais… mais mon serment, père ?
— ‘’Était-il question de tributs ? De dettes ? Si tu t’acquittes de ce qu’il te demande, c’est la cité que tu lui donnes à jamais, c’est toi que tu vends pour toujours ! Souhaites-tu appartenir de nouveau à Agga ? Souhaites-tu te soumettre de nouveau à Kish comme déjà tu l’as été !’’
Je sentais la rage de mon père bouillonner en moi. La rage et quelque chose d’autre. Quelque chose de plus subtil. Un mélange de déception et de lubricité. Et je sus. Je sus que d’où il se trouvait il m’avait vu me faire posséder par Agga et tous les hommes de Kish et malgré moi, cela m’excita. Mon sexe se mis à palpiter, mon corps s’arqua et de puissants jets de semence allèrent s’écraser sur le mémorial de mon père. Je restai un moment immobile, haletant, puis mon corps exténué vint s’écraser sur le sol froid alors que je reprenais peu à peu mon souffle. Je n’appartenais à personne et savais ce qu’il me restait à faire.
Dans la matinée qui suivi, je convoquai l’assemblée des Anciens et lui présentai la demande de la maison de Kish. Mais la paix comptait plus pour eux que notre honneur et notre liberté. Je fis donc appel à l’Assemblée des citoyens et m’adressai aux plus jeunes hommes. Je sus embraser leur fierté, faire appel à leur courage et ils ne me firent pas défaut. Le sort des armes déciderait de l’indépendance d’Ourouk.
Un peu plus tard dans la journée, je fis mander l’Ambassade d’Agga et leur délivrai un message pour le roi de Kish, le message d’un fils débordant d’amour à son père. Puis je les renvoyai avec pour seul présent cette accolade filiale.
Nous avons alors entrepris de nous préparer à la guerre, perspective qui me réjouissait au plus haut point et me rappelait mes heures de gloire ; lorsque je combattais pour Agga dans le pays d’Elam.
Je délaissai donc pour un temps la rénovation des canaux de ma cité pour polir chars et javelots malgré la chaleur accablante de l’été. Les hommes, surtout les jeunes, avaient soif de combats et je savais exacerber ce puissant sentiment.
Cependant Agga n’était pas dépourvu d’intelligence. Il avait dû se douter de ma réponse et c’est au cœur de l’été, lorsque l’air est si chaud qu’il vous brule les poumons, qu’il se présenta avec son armée aux portes de ma ville. Jamais personne dans le Pays de Sumer n’entreprend de campagne d’été s’il peut l’éviter et je pense que c’est pour cela qu’Agga en avait décidé ainsi.
Alors que l’aube du jour le plus chaud de l’été naissait à peine et que je me prélassais, entouré de mes femmes, le son des trompettes me fit me lever précipitamment. Nu, je sortis sur la terrasse du palais et le spectacle que je découvris me glaça le sang. Les bateaux de Kish avaient descendu le fleuve bien plus vite que je ne l’avais prévu, et tenaient déjà les quais d’Ourouk. Ma cité était assiégée.
Sans perdre de temps, je réunis les plus braves de mes hommes autour de moi. Dans leurs yeux je lus doutes et confusion car jamais ils n’avaient combattu en ma compagnie, jamais ils n’avaient vu le Dieu qui sommeillait en moi se réveiller.
Je fis appel à eux, priant l’un d’eux de me servir de héraut, de demander à Agga les raisons de cette invasion. Il s’agissait là d’une façon de gagner du temps car je savais ce que voulait mon père adoptif.
Samium, le chef de ma garde personnelle, s’est alors porté volontaire. Je m’approchai de lui et le pris dans mes bras, puis plaquai ma bouche contre la sienne et l’embrassai profondément pour le remercier de son courage.
Je fis se poster mes troupes derrière chacune des portes de la ville alors que d’autres patrouillaient sur les murailles afin de prévenir toute tentative d’escalade par les guerriers de Kish. Nous avons ensuite ouvert la porte de l’eau afin de laisser sortir Samium. Mais il n’avait pas fait plus de trois pas que les hommes de Kish se sont saisis de lui sur ordre d’Agga. Il était de coutume que les hérauts bénéficient d’une immunité inviolable, mais cela ne devait concerner que les hérauts de Kish. Samium ne résista pas alors que quatre puissants guerriers l’entrainaient de force. L’un d’eux se retourna vers la cité et je reconnu son visage. Il s’agissait d’Aqqi, le fils ainé d’Agga. Celui qui au début de mon séjour à Kish m’avait fait subir les pires sévices en compagnie de son père. Il croisa mon regard et je vis un sourire sadique et lubrique se dessiner sur son visage. Sa langue épaisse et rose passa sur ses lèvres charnues et je sus quel sort attendait mon émissaire.
Damik, le plus jeunes des hommes de ma garde personnelle, vint me trouver en courant.
— Ils sont en train de le torturer, mon seigneur ! Qu’Enlil leur dévore le foie !
En l’absence de Samium, j’avais fait du jeune homme mon officier en second en raison de sa loyauté inébranlable envers moi et Samium.
Selon ses dires, il s’était posté au plus haut point de la cité et avait vu les hommes d’Agga assaillir Samium, lui arracher ses vêtements et le ligoter sur un hôtel de bois. Puis un bourreau s’était approché de lui, avait oint ses fesses offertes ainsi que ses propres mains et bras d’une graisse épaisse et blanche. Puis sans attendre il avait introduit ses doigts dans le fondement serré du chef de mes gardes. Un, puis deux, puis trois… puis son poing tout entier d’une violente poussée. Samium avait bravement serré les dents puis hurlé de douleur alors que le poing tournait en lui et s’enfonçait toujours plus loin. Autour de lui, les généraux de Kish et Agga lui-même s’étaient mis en cercle et rigolaient fort du malheur de mon héraut, encourageant son tortionnaire à poursuivre son œuvre. Certains se mirent à se toucher l’entre-jambe et sortirent même leur sexe bandé qu’ils masturbèrent énergiquement, excités par la cruauté de la situation. Un, plus hardi que les autres – je soupçonne qu’il s’agisse d’Aqqi lui-même – était venu se placer devant le visage de Samium et, profitant de sa bouche ouverte, y avait enfoncé son sexe épais et bandé jusqu’au fond de la gorge. S’emparant de sa tête à deux mains, il avait entrepris de pilonner son visage viril jusqu’à se vider en lui. Les autres l’avaient imité apparemment un à un, profitant de l’impuissance de mon héraut…
C’en était trop. J’imaginais la scène tandis que Damik me la racontait avec force et détails et, bien que tout cela me révulsât, je ne pus empêcher mon sexe de réagir violemment.
— Allons-nous leur donner la charge ? Me demanda Damik.
— Attendons encore un peu, je dois d’abord me rendre compte à quel adversaire nous avons affaire.
Je me suis rendu sur les murailles de ma cité afin de m’assurer du nombre de nos ennemis. Et ce que je découvris était plus impressionnant encore que tout ce que j’avais pu imaginer. Une marée d’hommes robustes et solides assiégeait ma cité. Parmi eux, je reconnus nombre de compagnons d’armes avec lesquels j’avais combattu lors des campagnes élamites d’Agga. J’entendis alors mon nom parcourir leurs rangs. Pas Gilgamesh, mais celui que je portais à l’époque, avant d’être Roi d’Ourouk.
Alors j’ai rugi :
— Gilgamesh ! Je suis Gilgamesh !
— Où est Agga ! Me suis-je ensuite exclamé.
Agga s’est alors approché.
Il était semblable à mon souvenir. Ses épaules étaient toujours aussi larges et son torse glabre toujours aussi musculeux. Sa peau, comme à l’époque de mon séjour à Kish, n’était recouverte d’aucun poil. Il se faisait toujours entièrement raser et n’autorisait que ses plus fidèles et courageux hommes à faire de même. Il ne portait pas d’armes mais à se ceinture pendait un sceptre d’or semblable à celui qu’Inanna avait utilisé sur moi lors du Mariage Sacré, celui qui se terminait en forme de poing et qui s’était violemment emparé de mon fondement. Agga dû se rendre compte de mon trouble car son regard se riva au miens alors qu’il caressait le poing fermé de l’objet. Une nouvelle preuve que ces deux-là étaient de mèche depuis bien longtemps.
— Bienvenue dans ma cité, père Agga, parvins-je malgré tout à articuler.
— Tu as l’air de bien te porter, Gilgamesh. J’ai bien reçu ton accolade, mais j’en espérais davantage.
— Je n’ai fait que mon devoir, père Agga. Où se trouve Samium, où se trouve mon héraut ? On m’a rapporté qu’il a été arrêté puis soumis à la torture.
— Il a fait preuve d’impudence, mon fils. Nous lui avons simplement appris… la politesse.
Je sentais sous chacune de ses paroles, derrière chacun de ses mots, les sous-entendus les plus lubriques. Il savait que j’avais été informé des sévices qu’avait subis et subissait peut-être encore Samium. Et il savait le trouble que cela déclenchait en moi et s’en délectait apparemment.
— En Ourouk, c’est moi qui donne les leçons et puni les impudents. Renvoie-le-moi, puis viens partager le festin qu’il est de mon devoir d’offrir au plus glorieux de mes hôtes.
— Je pense, me répondis Agga, que je m’inviterai moi-même, une fois que j’aurai fini de dresser ton envoyé. Crois-moi, il en est venu à apprécier les traitements de mes fils.
— Qu’il en doit ainsi, ai-je dis, en lançant en contrebas le signal convenu.
Alors toutes les portes s’ouvrirent en même temps et, contre toute logique, nous avons chargé l’armée de Kish.
Lorsqu’un ennemi se présente aux portes de votre ville au plus chaud de l’été, le plus simple est de s’y retrancher et d’attendre que ses réserves s’épuisent. En saison sèche la chair est maigre et la seule nourriture disponible est celle amenée par l’armée en campagne. Toutefois, les murailles d’Ourouk étaient à cette époque fort basses et je ne doutais pas qu’Agga ait pris soin d’apporter avec lui nombre d’échelles afin de franchir l’obstacle. Une fois ses hommes entrés nous aurions été perdus. Il me fallait donc reprendre l’avantage. Je disposais de plus d’hommes que lui et je me devais d’en profiter.
Jouant de l’effet de surprise, nos chars surgirent de toutes les portes de la ville, celui de Damik en tête. Les hommes de Kish ne s’étaient pas attendus à une telle rapidité d’action et peut-être avaient-ils pensé que je plierais l’échine devant Agga. Toujours est-il que la première vague s’enfonça profondément dans les lignes de Kish.
Je pris alors la tête de la seconde vague de chars et jaillissant de ma cité, je me mis à lancer mes javelots, hurlant « Lugalbanda ! Inanna ! Inanna ! » alors que le Dieu qui m’habitait se déchaînait. Mon premier jet pris la vie d’un fils d’Agga et mon deuxième, celle de l’un de ses généraux.
Comme je l’ai déjà mentionné, nombre de ces hommes m’avaient vu combattre lors des guerres élamites et certains avaient même subis ma fureur… Me voir ainsi déchainé contre eux les terrifia. Ils firent cependant preuve de bravoure et je ne dois probablement ma vie qu’aux manœuvres émérites de mon conducteur de char et à mon fidèle bouclier.
Bientôt nous avons atteint la tente où Samium se trouvait prisonnier. Une forte odeur de semence d’hommes alourdissait l’air chaud. Je le découvris à peine conscient, seul, toujours attaché sur l’hôtel de bois, le sceptre d’or d’Agga solidement planté en lui. Je descendis de mon char et le détachai avec douceur puis l’allongeai sur le sol. Il ne semblait pas avoir été battu mais les poils de son pubis et de son ventre étaient enduits de ce que je supposais être sa propre semence. Je pris le sceptre à pleine main et le vis grimacer puis, sans plus attendre, je le retirai d’un coup sec. Son corps s’arqua et son sexe se mis à palpiter alors que sa semence jaillissait de nouveau. Alors aussi brutalement que la jouissance s’était emparée de lui, il se calma et retourna dans un état proche de l’inconscience. Je le confiai à deux de mes hommes, leur ordonnant de le faire porter dans mon lit puis repris mon char et partis à la recherche d’Agga.
Lorsque je suis ressorti de la tente, les combats étaient presque terminés. Mon armée s’était vaillamment battu et je trouvai Agga et son fils Aqqi, entourés d’un dernier cordon de gardes d’élites... qui périrent jusqu’au dernier.
— Que vas-tu faire de nous, me demanda Agga.
— Tu seras mon convive ce soir, ô, roi des rois de Sumer.
— Ne me nargue pas, Gilgamesh.
— Telle n’est pas ma volonté, mon seigneur. Nous enterrerons nos morts puis tu seras libre de repartir à Kish.
Alors je vis dans son regard morne qu’il avait compris. Il éclata de rire alors que la colère emplissait son regard.
— Ai-je payé ma dette à présent ?
— Ah, m’a-t-il répondu, tu as payé ta dette, Gilgamesh !
Mon expérience avec le serpent dans l’arbre d’Inanna, restera à jamais gravé dans mon esprit mais je préfère ne pas y repenser tant l’humiliation que j’y ai ressenti était grande.
Une fois remis debout et malgré mon intimité douloureuse j’avais repris mon ascension de l’arbre sans recroiser le serpent qui, son tribut obtenu, s’en était apparemment allé.
Heureusement, chassé l’oiseau Anzu, l’oiseau des tempêtes, le messager du tonnerre et de la pluie, avec son corps d’aigle et sa tête de lionne, s’avéra plus aisé et ne me pris guère de temps. Puis, au lieu de redescendre, je m’étais aventuré plus haut, jusqu’à une grosse branche morte. Je l’avais dégagée et projetée en bas, dans un terrain libre, afin de l’offrir en présent à ma déesse. J’étais ensuite redescendu pour proclamer ma victoire sur les démons bien que je ne sache réellement ce qu’il en était advenu de Lilith et du serpent qui ne pouvait être charmé.
* * *
Avec des pluies plus fortes que jamais, je repris la rénovation des canaux sans attendre. D’eux dépendaient notre survie et notre prospérité. Le gouvernement n’était responsable que des canaux centraux, mais Dumuzi avait négligé son devoir et il était justement du devoir du roi de veiller à leur bon entretien. Malheureusement je dus attendre la fin des pluies pour décider du début des travaux, priant pour que le réseau d’eau tienne jusque-là. C’est au cœur de l’hiver que nous pûmes enfin commencer notre ouvrage et je choisis le canal qui nous approvisionnait en eau potable. Il avait besoin en sus d’un bon dévasage et d’une reconstruction des vannes qui permettait la gestion de son écoulement.
Dans ce type d’ouvrage, le roi se doit de participer. Il lui revient de façonner la première brique et de se charger de sa pose. Je vis avec mes astrologues afin qu’ils définissent la date la plus propice au début des travaux. La veille du jour venu, je me suis rendu au temple d’Enlil où je me suis baigné nu et où j’ai dormi seul, à même le sol. Le lendemain, alors que le soleil resplendissait dans un ciel sans nuage, j’ai gagné le chantier et me suis mis à l’ouvrage. A demi-nu, j’ai enduit un moule à brique de miel et d’une graisse épaisse et douce, puis l’ai rempli d’argile et de paille mélangées avant d’en lisser la surface. Heureusement, la nuit fut sèche et le lendemain je démoulai la première brique du nouvel édifice. Les Dieux étaient satisfaits et le travail pouvait commencer.
Au cours des jours qui suivirent, je me mélangeais aux artisans et aux ouvriers. Je façonnais des briques, les transportaient au canal et aidait à leur pose. La tâche fut rude et je ne me manageai ni ne ménageai mes hommes. J’étais le plus fort et le plus grand d’entre eux et il était de mon devoir de leur montrer l’exemple. J’allais parmi eux, les encourageais, leur apportait ma force. Leurs corps dorés brillaient sous le soleil, leurs muscles puissamment bandés luisant de sueur. J’avais ordonné que l’on construise un hôpital de campagne afin d’y accueillir les blessés que ne n’avons pas manqué d’avoir, et chaque jour, je m’y rendais afin de leur apporter le réconfort.
Un soir, alors que la nuit tombait et que je passais de lit en lit pour encourager les blesser, je vis un homme allongé. Il était nu et seul un drap recouvrant sa virilité. Une bande de lin entourait son front et la fièvre semblait s’être emparée de lui. Ses cheveux étaient courts mais clairs et une barbe de plusieurs jours recouvrait ses joues. D’après sa musculature bien développée, il s’agissait sans nul doute d’un des maçons.
— Qu’a-t-il ? Demandai-je au médecin qui m’accompagnait.
— Il a fait une chute de plusieurs mètres sur le sol, mon roi.
— Va-t-il survivre ? M’inquiétai-je.
— Nous l’espérons, me répondit-il. Tout comme sa jeune épouse et son enfant à naitre.
Je m’assis à côté du blessé et le médecin nous laissa puis, je ne sais pourquoi, je m’allongeais à côté de lui. J’ôtai le drap qui le recouvrait à demi et découvris sa virilité. Elle gisait mollement entre ses jambes musclées, longue et épaisse malgré tout. Je le tournai sur le côté avec toute la délicatesse que je pu, afin qu’il me tourne le dos puis plaquait mon corps contre le sien, comme Samium l’avait fait avec moi lors des jours de convalescence qui avaient suivis le Mariage Sacré. Je l’entourai de mes bras et le caressai afin de la calmer. Je sentais ma virilité grossir entre mes jambes et lorsqu’elle fut prête, je la saisis dans ma main droite et la fit glisser entre ses fesses offertes. Inconscient, il ne réagit pas. Je posai ma main sur son ventre et poussait fermement pour m’introduire plus avant, franchir ses résistances. Je sentis alors son corps se tendre et son ventre se contracta comme ma virilité forçait son anneau de muscle. Je restai ainsi un moment sans bouger, attendant que son corps se détende, puis je repris mon intrusion. Je l’entendis gémir et sentis son conduit palpiter autour de moi. De petits spasmes agitaient sporadiquement son ventre, comme s’il essayait malgré son inconscience de me chasser de lui. Je le caressai pour le calmer, lui chuchotai des paroles apaisantes, combien il était fort et courageux et comment ma force le sauverait. M’introduire totalement en lui me pris plusieurs minutes, puis je me mis à aller et venir avec une infinie douceur. Il dut le sentir car sa respiration s’accéléra et de petits râles de plaisir se firent entendre. Je sentis sa verge venir frapper le dos de la main que je maintenais sur son ventre et la saisie entre mes doigts. Elle était large et longue, chaude et palpitante. Je fis doucement coulisser la peau qui recouvrait son bout rouge et brillant au même rythme que j’allais et venais en lui. Nos respirations s’accordèrent, nos corps se soudèrent et ma semence jaillit au même instant que la sienne, chassant le mal de son corps pour le remplacer par ma force. Je restai contre lui, nos deux corps trempés de sueur imbriqués l’un dans l’autre et le vis tourner sa tête vers moi, une lueur d’incompréhension dans les yeux. Je sortis de lui et une brève douleur passa sur son visage.
— Tu vas guérir, lui dis-je. Je t’ai transmis ma force.
— Merci, ô toi Gilgamesh ! Me répondit-il plein de dévotion.
Le lendemain matin, aux premières lueurs de l’aube, je retournai le voir. Il dormait mais semblait plus paisible. Je me dévêtis et me plaçai entre ses cuisses écartées. Je pris ses chevilles dans mes mains et relevai ses jambes puis plaçai ses mollets sur mes épaules afin d’offrir ses fesses à ma virilité. Il se réveilla au moment où mon sexe écartait les lobes musclés de ses fesses et je vis un éclair de terreur dans ses yeux. Il essaya de se redresser mais je le plaquai solidement sur le matelas, lui maintenant les mains au-dessus de la tête avec l’une des miennes. Il essaya de crier mais je le bâillonnai de mon autre main. Il était plus vaillant que la veille mais il était de mon devoir de le guérir complètement. Je le regardai un instant, rivant mon regard à ses yeux terrorisé et repris ma progression. Il tenta de résister mais son conduit était resté encore ouvert de la veille et je le pénétrai sans mal. Son corps s’arqua malgré tout et son ventre palpita. Je devais faire vite, une longue journée m’attendait. Je commençai alors des va-et-vient puissants, lui arrachant larmes et plaintes à chaque nouveau coup de boutoir. Je l’encourageais, le félicitais de la force dont il faisait preuve en subissant l’épreuve et au bout de plusieurs minutes, alors que son corps commençait juste à se détendre et son sexe vibrer de plaisir, je lui livrai encore un peu de moi. Je le laissai sur le lit, exténué puis je partis accomplir ma longue journée de labeur. Il était maintenant guéri.
* * *
L’été suivant, trois dignitaires venus de Kish se présentèrent au palais. Ils étaient mandatés par Agga afin que je lui paye tribut. Je fis donner une fête en leur honneur, leur demandai des nouvelles du roi de Kish, puis leur offris les plus belles concubines dans les plus belles chambres. Le lendemain, ils me remirent une tablette scellée et me demandèrent l’autorisation de prendre congé. Je les y autorisai puis rompis le sceau et lu la tablette.
Après les expressions d’usage et les présentations de chacun, Agga tenait à me rappeler le rôle qu’il avait joué dans mon élévation. Une formulation retint mon attention : « Agga, fils d’Enmebaraggesi, roi de Kish, roi des rois, seigneur du pays de Sumer ». Par la présente phrase, il tenait sans nul doute à me rappeler la position de Kish et le titre séculier que portait chacun de ses rois, bien que la suprématie de sa ville ne soit plus qu’un lointain souvenir. Il était clair qu’il me considérait comme son vassal et le fait qu’il m’ait accueilli au sein même de sa cité lors de mon exil n’avait fait que renforcer cet état de fait. La suite de son message n’était qu’une succession de demande de présents qu’il faisait à ce fils bien aimé. Jamais le mot tribut n’apparaissait. Il était question d’offrandes, de dons d’amour ; mais la suite de la missive ne laissait aucune place au doute, il s’agissait bien là d’un tribut en barils d’huiles, chèvres, laines ou autre lin. Aucun ultimatum ne venait entacher les lignes écrites avec soin, comme si tout cela était naturel et qu’il ne faisait aucun doute que j’allais m’en acquitter.
Je lu et relu la missive, chaque nouvelle lecture me plongeant dans une rage plus intense encore. Agga m’avait accueilli en son palais, m’y avait offert luxe et privilèges. C’était également lui qui s’était emparé pour la première fois de mon fondement vierge et inviolé. Il avait orchestré la mort de Dumuzi en conspirant avec Inanna et maintenant il était temps de payer tribut. J’aurai dû me douter que ce jour viendrait d’autant plus que le souvenir de ma dernière soirée en sa compagnie, soirée au cours de laquelle il m’avait de nouveau fait jurer allégeance et m’avait marqué de sa semence, me revenait en mémoire. Je me sentis humilié, comme si de nouveau Agga me forçait à lui obéir, comme la fois où tous les hommes de Kish m’avaient fécondé un à un.
La nuit venue, je me rendis au temple de mon père pour y trouver conseil. Nu, je me suis agenouillé devant son mémorial priant mon glorieux ancêtre, le puissant Lugalbanda, de m’éclairer de sa lumière. Je sentis sa chaleur m’entourer, comme si ses bras me ceignaient. J’avais chaud, un sentiment de sécurité et de bien-être s’empara de moi alors que l’esprit de mon père s’emparait de mon corps. Je le laissai faire et ma virilité se tendit entre mes cuisses alors que des gémissements s’échappaient de mes lèvres. Mon souffle s’accéléra.
— Que… que dois-je faire, père, parvins-je à articuler entre deux halètements.
Brutalement je sentis mon père rugir en moi et j’eu l’impression de sentir son sexe me pénétrer violemment.
— ‘’Tu ne dois à Agga que ton amour et ton respect ! Rien d’autre !’’
— Mais… mais… mais mon serment, père ?
— ‘’Était-il question de tributs ? De dettes ? Si tu t’acquittes de ce qu’il te demande, c’est la cité que tu lui donnes à jamais, c’est toi que tu vends pour toujours ! Souhaites-tu appartenir de nouveau à Agga ? Souhaites-tu te soumettre de nouveau à Kish comme déjà tu l’as été !’’
Je sentais la rage de mon père bouillonner en moi. La rage et quelque chose d’autre. Quelque chose de plus subtil. Un mélange de déception et de lubricité. Et je sus. Je sus que d’où il se trouvait il m’avait vu me faire posséder par Agga et tous les hommes de Kish et malgré moi, cela m’excita. Mon sexe se mis à palpiter, mon corps s’arqua et de puissants jets de semence allèrent s’écraser sur le mémorial de mon père. Je restai un moment immobile, haletant, puis mon corps exténué vint s’écraser sur le sol froid alors que je reprenais peu à peu mon souffle. Je n’appartenais à personne et savais ce qu’il me restait à faire.
Dans la matinée qui suivi, je convoquai l’assemblée des Anciens et lui présentai la demande de la maison de Kish. Mais la paix comptait plus pour eux que notre honneur et notre liberté. Je fis donc appel à l’Assemblée des citoyens et m’adressai aux plus jeunes hommes. Je sus embraser leur fierté, faire appel à leur courage et ils ne me firent pas défaut. Le sort des armes déciderait de l’indépendance d’Ourouk.
Un peu plus tard dans la journée, je fis mander l’Ambassade d’Agga et leur délivrai un message pour le roi de Kish, le message d’un fils débordant d’amour à son père. Puis je les renvoyai avec pour seul présent cette accolade filiale.
Nous avons alors entrepris de nous préparer à la guerre, perspective qui me réjouissait au plus haut point et me rappelait mes heures de gloire ; lorsque je combattais pour Agga dans le pays d’Elam.
Je délaissai donc pour un temps la rénovation des canaux de ma cité pour polir chars et javelots malgré la chaleur accablante de l’été. Les hommes, surtout les jeunes, avaient soif de combats et je savais exacerber ce puissant sentiment.
Cependant Agga n’était pas dépourvu d’intelligence. Il avait dû se douter de ma réponse et c’est au cœur de l’été, lorsque l’air est si chaud qu’il vous brule les poumons, qu’il se présenta avec son armée aux portes de ma ville. Jamais personne dans le Pays de Sumer n’entreprend de campagne d’été s’il peut l’éviter et je pense que c’est pour cela qu’Agga en avait décidé ainsi.
Alors que l’aube du jour le plus chaud de l’été naissait à peine et que je me prélassais, entouré de mes femmes, le son des trompettes me fit me lever précipitamment. Nu, je sortis sur la terrasse du palais et le spectacle que je découvris me glaça le sang. Les bateaux de Kish avaient descendu le fleuve bien plus vite que je ne l’avais prévu, et tenaient déjà les quais d’Ourouk. Ma cité était assiégée.
Sans perdre de temps, je réunis les plus braves de mes hommes autour de moi. Dans leurs yeux je lus doutes et confusion car jamais ils n’avaient combattu en ma compagnie, jamais ils n’avaient vu le Dieu qui sommeillait en moi se réveiller.
Je fis appel à eux, priant l’un d’eux de me servir de héraut, de demander à Agga les raisons de cette invasion. Il s’agissait là d’une façon de gagner du temps car je savais ce que voulait mon père adoptif.
Samium, le chef de ma garde personnelle, s’est alors porté volontaire. Je m’approchai de lui et le pris dans mes bras, puis plaquai ma bouche contre la sienne et l’embrassai profondément pour le remercier de son courage.
Je fis se poster mes troupes derrière chacune des portes de la ville alors que d’autres patrouillaient sur les murailles afin de prévenir toute tentative d’escalade par les guerriers de Kish. Nous avons ensuite ouvert la porte de l’eau afin de laisser sortir Samium. Mais il n’avait pas fait plus de trois pas que les hommes de Kish se sont saisis de lui sur ordre d’Agga. Il était de coutume que les hérauts bénéficient d’une immunité inviolable, mais cela ne devait concerner que les hérauts de Kish. Samium ne résista pas alors que quatre puissants guerriers l’entrainaient de force. L’un d’eux se retourna vers la cité et je reconnu son visage. Il s’agissait d’Aqqi, le fils ainé d’Agga. Celui qui au début de mon séjour à Kish m’avait fait subir les pires sévices en compagnie de son père. Il croisa mon regard et je vis un sourire sadique et lubrique se dessiner sur son visage. Sa langue épaisse et rose passa sur ses lèvres charnues et je sus quel sort attendait mon émissaire.
Damik, le plus jeunes des hommes de ma garde personnelle, vint me trouver en courant.
— Ils sont en train de le torturer, mon seigneur ! Qu’Enlil leur dévore le foie !
En l’absence de Samium, j’avais fait du jeune homme mon officier en second en raison de sa loyauté inébranlable envers moi et Samium.
Selon ses dires, il s’était posté au plus haut point de la cité et avait vu les hommes d’Agga assaillir Samium, lui arracher ses vêtements et le ligoter sur un hôtel de bois. Puis un bourreau s’était approché de lui, avait oint ses fesses offertes ainsi que ses propres mains et bras d’une graisse épaisse et blanche. Puis sans attendre il avait introduit ses doigts dans le fondement serré du chef de mes gardes. Un, puis deux, puis trois… puis son poing tout entier d’une violente poussée. Samium avait bravement serré les dents puis hurlé de douleur alors que le poing tournait en lui et s’enfonçait toujours plus loin. Autour de lui, les généraux de Kish et Agga lui-même s’étaient mis en cercle et rigolaient fort du malheur de mon héraut, encourageant son tortionnaire à poursuivre son œuvre. Certains se mirent à se toucher l’entre-jambe et sortirent même leur sexe bandé qu’ils masturbèrent énergiquement, excités par la cruauté de la situation. Un, plus hardi que les autres – je soupçonne qu’il s’agisse d’Aqqi lui-même – était venu se placer devant le visage de Samium et, profitant de sa bouche ouverte, y avait enfoncé son sexe épais et bandé jusqu’au fond de la gorge. S’emparant de sa tête à deux mains, il avait entrepris de pilonner son visage viril jusqu’à se vider en lui. Les autres l’avaient imité apparemment un à un, profitant de l’impuissance de mon héraut…
C’en était trop. J’imaginais la scène tandis que Damik me la racontait avec force et détails et, bien que tout cela me révulsât, je ne pus empêcher mon sexe de réagir violemment.
— Allons-nous leur donner la charge ? Me demanda Damik.
— Attendons encore un peu, je dois d’abord me rendre compte à quel adversaire nous avons affaire.
Je me suis rendu sur les murailles de ma cité afin de m’assurer du nombre de nos ennemis. Et ce que je découvris était plus impressionnant encore que tout ce que j’avais pu imaginer. Une marée d’hommes robustes et solides assiégeait ma cité. Parmi eux, je reconnus nombre de compagnons d’armes avec lesquels j’avais combattu lors des campagnes élamites d’Agga. J’entendis alors mon nom parcourir leurs rangs. Pas Gilgamesh, mais celui que je portais à l’époque, avant d’être Roi d’Ourouk.
Alors j’ai rugi :
— Gilgamesh ! Je suis Gilgamesh !
— Où est Agga ! Me suis-je ensuite exclamé.
Agga s’est alors approché.
Il était semblable à mon souvenir. Ses épaules étaient toujours aussi larges et son torse glabre toujours aussi musculeux. Sa peau, comme à l’époque de mon séjour à Kish, n’était recouverte d’aucun poil. Il se faisait toujours entièrement raser et n’autorisait que ses plus fidèles et courageux hommes à faire de même. Il ne portait pas d’armes mais à se ceinture pendait un sceptre d’or semblable à celui qu’Inanna avait utilisé sur moi lors du Mariage Sacré, celui qui se terminait en forme de poing et qui s’était violemment emparé de mon fondement. Agga dû se rendre compte de mon trouble car son regard se riva au miens alors qu’il caressait le poing fermé de l’objet. Une nouvelle preuve que ces deux-là étaient de mèche depuis bien longtemps.
— Bienvenue dans ma cité, père Agga, parvins-je malgré tout à articuler.
— Tu as l’air de bien te porter, Gilgamesh. J’ai bien reçu ton accolade, mais j’en espérais davantage.
— Je n’ai fait que mon devoir, père Agga. Où se trouve Samium, où se trouve mon héraut ? On m’a rapporté qu’il a été arrêté puis soumis à la torture.
— Il a fait preuve d’impudence, mon fils. Nous lui avons simplement appris… la politesse.
Je sentais sous chacune de ses paroles, derrière chacun de ses mots, les sous-entendus les plus lubriques. Il savait que j’avais été informé des sévices qu’avait subis et subissait peut-être encore Samium. Et il savait le trouble que cela déclenchait en moi et s’en délectait apparemment.
— En Ourouk, c’est moi qui donne les leçons et puni les impudents. Renvoie-le-moi, puis viens partager le festin qu’il est de mon devoir d’offrir au plus glorieux de mes hôtes.
— Je pense, me répondis Agga, que je m’inviterai moi-même, une fois que j’aurai fini de dresser ton envoyé. Crois-moi, il en est venu à apprécier les traitements de mes fils.
— Qu’il en doit ainsi, ai-je dis, en lançant en contrebas le signal convenu.
Alors toutes les portes s’ouvrirent en même temps et, contre toute logique, nous avons chargé l’armée de Kish.
Lorsqu’un ennemi se présente aux portes de votre ville au plus chaud de l’été, le plus simple est de s’y retrancher et d’attendre que ses réserves s’épuisent. En saison sèche la chair est maigre et la seule nourriture disponible est celle amenée par l’armée en campagne. Toutefois, les murailles d’Ourouk étaient à cette époque fort basses et je ne doutais pas qu’Agga ait pris soin d’apporter avec lui nombre d’échelles afin de franchir l’obstacle. Une fois ses hommes entrés nous aurions été perdus. Il me fallait donc reprendre l’avantage. Je disposais de plus d’hommes que lui et je me devais d’en profiter.
Jouant de l’effet de surprise, nos chars surgirent de toutes les portes de la ville, celui de Damik en tête. Les hommes de Kish ne s’étaient pas attendus à une telle rapidité d’action et peut-être avaient-ils pensé que je plierais l’échine devant Agga. Toujours est-il que la première vague s’enfonça profondément dans les lignes de Kish.
Je pris alors la tête de la seconde vague de chars et jaillissant de ma cité, je me mis à lancer mes javelots, hurlant « Lugalbanda ! Inanna ! Inanna ! » alors que le Dieu qui m’habitait se déchaînait. Mon premier jet pris la vie d’un fils d’Agga et mon deuxième, celle de l’un de ses généraux.
Comme je l’ai déjà mentionné, nombre de ces hommes m’avaient vu combattre lors des guerres élamites et certains avaient même subis ma fureur… Me voir ainsi déchainé contre eux les terrifia. Ils firent cependant preuve de bravoure et je ne dois probablement ma vie qu’aux manœuvres émérites de mon conducteur de char et à mon fidèle bouclier.
Bientôt nous avons atteint la tente où Samium se trouvait prisonnier. Une forte odeur de semence d’hommes alourdissait l’air chaud. Je le découvris à peine conscient, seul, toujours attaché sur l’hôtel de bois, le sceptre d’or d’Agga solidement planté en lui. Je descendis de mon char et le détachai avec douceur puis l’allongeai sur le sol. Il ne semblait pas avoir été battu mais les poils de son pubis et de son ventre étaient enduits de ce que je supposais être sa propre semence. Je pris le sceptre à pleine main et le vis grimacer puis, sans plus attendre, je le retirai d’un coup sec. Son corps s’arqua et son sexe se mis à palpiter alors que sa semence jaillissait de nouveau. Alors aussi brutalement que la jouissance s’était emparée de lui, il se calma et retourna dans un état proche de l’inconscience. Je le confiai à deux de mes hommes, leur ordonnant de le faire porter dans mon lit puis repris mon char et partis à la recherche d’Agga.
Lorsque je suis ressorti de la tente, les combats étaient presque terminés. Mon armée s’était vaillamment battu et je trouvai Agga et son fils Aqqi, entourés d’un dernier cordon de gardes d’élites... qui périrent jusqu’au dernier.
— Que vas-tu faire de nous, me demanda Agga.
— Tu seras mon convive ce soir, ô, roi des rois de Sumer.
— Ne me nargue pas, Gilgamesh.
— Telle n’est pas ma volonté, mon seigneur. Nous enterrerons nos morts puis tu seras libre de repartir à Kish.
Alors je vis dans son regard morne qu’il avait compris. Il éclata de rire alors que la colère emplissait son regard.
— Ai-je payé ma dette à présent ?
— Ah, m’a-t-il répondu, tu as payé ta dette, Gilgamesh !
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